Bâtons d'encens et prophéties | Cyryiel

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Il était près de 20 heures; Nemesis venait de passer toute sa soirée assise à une table de la bibliothèque. Elle n'y était pas habituée et ses jambes étaient encore toutes engourdies, tout comme ses bras, qui, à force de soulever de gros livres, tenaient plus de spaghettis biens cuits que de membres humains doués de muscles et de tendons. Elle s'était mise sérieusement au travail pendant près de trois heures, pour une fois. L'urgence de la situation et son effort pour terminer son devoir d'histoire de la magie pour le lendemain l'avaient éreintée. La vraie coupable, selon elle, s'appelait Procrastination ; elle avait eu deux semaines pour le faire, mais sa propension à tout repousser pour le lendemain l'avait accompagnée jusqu'à ces dernières heures, au cours desquelles elle avait dû trimer pour rattraper tout son retard. Enfin, maintenant, c'était fini pour de bon. Et pour fêter l'événement, ainsi que pour s'apaiser, Nemesis alluma nonchalamment un bâton d'encens, après avoir vérifié qu'elle était seule. Oh, cela ne la dérangeait pas que d'autres élèves la voient ainsi, armée d'un briquet et de son paquet d'encens, mais elle préférait ne pas avoir à faire au concierge ou à un professeur, pour éviter les heures de colle et autres cruelles sanctions.

Elle respira longuement la fumée odorante et promena son bâton autour d'elle, embaumant le couloir dans une agréable odeur de jasmin. Elle insista dans les recoins sombres, pour chasser des esprits invisibles dont elle était persuadée de la présence. Quiconque l'aurait aperçue en train d'accomplir son étrange manège l'aurait prise pour une folle, elle le savait parfaitement, mais elle faisait cela pour le bien de tous; ces inconscients ne s'imaginaient même pas le danger qui les entourait ! Enfin... Les croyances de Nemesis étaient parfaitement contestables, mais ça, elle ne l'acceptait pas et le réfutait dès qu'on l'insinuait devant elle.

La jeune femme, perdue dans ses pensées, erra quelques minutes dans le couloir, en agitant son bâton d'encens, les sourcils froncés. Soudain, un bruit de pas la fit sursauter et lâcher son encens. Elle se retourna, légèrement apeurée:

-Qui va là ?

Elle se sentit immédiatement ridicule après avoir dit cela. Le bruit de pas s'était arrêté. Nemesis attendit quelques secondes puis, ne voyant personne, se baissa pour ramasser délicatement son bâton d'encens, qui s'était éteint. Elle haussa les épaules puis s'éloigna doucement.

HRP: J'espère que ça te va ! Sinon, je le réécris ! :3

Date d'inscription : 12/02/2014

Bâtons d'encens et prophéties | Cyryiel Effluv10

I see, I see…

Avec Nemesis

Cyryiel errait dans un couloir, elle sortait de la Grande Salle, ou elle avait mangé avec Icarus comme d’habitude. Sauf que cette fois ci, elle était remontée plus tôt pour pouvoir finir un devoir. Mais finalement, sans vraiment savoir pourquoi elle n’avait pas gravit les marches qui menaient à la Tour des Serdaigles. La préfète avait opté pour la solution bibliothèque. Les pas de la sorcière la dirigèrent vers le couloir…

Sans vraiment savoir pourquoi elle s’installa sur le bord d’une fenêtre. Elle sortit son bout de parchemin ou on pouvait voir écrit, son nom, sa maison et son année, ainsi que le titre du devoir. Fabuleux, ça promettait. Après avoir sortit son encre et sa plume la demoiselle eu un instant d’hésitation. La Serdaigle regarda autour d’elle pour vérifier qu’il n’y avait personne dans le couloir, une fois ce fait, elle saisit un petit bloc de papier que l’on trouvait partout et le posa à côté d’elle, puis prenant une inspiration sortit une plume à papote. Elle la tenait avec précaution, comme si la plume était un animal dangereux qui risquait à tout moment de se jeter sur elle et de l’agresser. La bleue déposa la plume d’un blanc duveteux sur le bloc note, celle-ci se mit en position, prête à écrire de tout ce qui sortirait de la bouche de la sorcière.

Cette dernière se mit à contempler son parchemin, arf, elle n’avait pas d’idée. Comment pouvait-elle parler des effets de l’huile de rose dans un philtre de beauté sans avoir prit un seul ouvrage sur le sujet. Tout en soupirant, elle roula son bout de parchemin et sortit une autre plume de son sac, comestible cette fois. Les rares élèves qui passaient par là, la regardait bizarrement, il est vrai que la miss avait une plume dans la bouche, une dans la main (qui attendait l’inspiration divine) et une autre qui attendait au garde à vous à côté d’elle.

Une odeur d’encens flottait dans l’air, à moins qu’elle ne soit victime d’hallucinations. L’odeur se rapprochait de plus en plus, la demoiselle fourra ses affaires en vrac dans son sac, ne gardant que sa plume en sucre et celle à papote avec elle. C’était déjà bien suffisant. Elle descendit de son perchoir et son sac sur l’épaule et son carnet et sa plume à sa suite, se dirigea vers l’odeur d’encens. Cyryiel était persuadée que c’était Circe. Sauf que non, elle se retrouva face au dos d’une blonde. Blonde qui demandait au couloir vide s’il y avait quelqu’un, mais personne ne lui répondait. De toute évidence, c’était les pas de Cyryiel qu’elle avait entendu. Elle se pencha et ramassa son encens pour se diriger vers la bleue. Bleue qui ôta sa plume en sucre de sa bouche, et qui s’excusait déjà.

- Euh, excuse-moi. Je t’ai fait peur ?

Heureusement pour elle, l’angle du mur dissimulait l’agitation de la plume à papote qui ne tenait plus de joie d’avoir quelque chose à noter. Sa joie s’entendait à cause du flottement crispant de la plume sur le parchemin neuf. Un peu de discrétion, nom d’un dragon !

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Après avoir pris la direction opposée à celle d'où était venu le bruit des pas, Nemesis traînait un peu des pieds en espérant peut-être qu'ainsi, le temps passerait moins vite ; chaque soir était comme ça pour elle ; elle appréhendait le lendemain, les longues heures de cours, les chaises dures et les salles froides. Elle poussa un soupir à fondre l'âme -ce qui ne lui ressemblait pas- en pensant au sable chaud d'Ipanema, où elle passerait ses journées pendant l'été qui arrivait. Elle aimait bien l'Écosse pour ses magnifiques paysages montagneux, mais un peu moins pour son climat glacial son ciel grisâtre... Son regard s'attarda quelques instants sur le paysage qu'offrait une fenêtre à quelques mètres d'elle et se perdit dans les nuages menaçants qui surplombaient les monts environnants. Elle se détourna en poussant un autre soupir ; elle sentait sa déprime mensuelle pointer son nez, attisée par l'arrivée imminente des ASPIC qui pesaient au-dessus de son crâne telle l'épée de Damoclès. De longues et éprouvantes journées de révision l'attendaient, journées au cours desquelles elle aurait pu profiter du rare soleil qui aurait enfin osé déployer ses rayons à l'approche de l'été...

-Ah... Lâcha Nemesis en frottant son œil droit.

Elle leva la tête et croisa le regard d'une belle jeune femme à quelques mètres, une Serdaigle aux cheveux clairs et au regard franc. Même si elle l'avait aperçue, Nemesis sursauta quand elle lui adressa la parole et laissa à nouveau tomber son bâton d'encens. Celui-ci était à présent en miettes à ses pieds, l'odeur entêtante de jasmin embaumait toujours l'air déjà saturé du couloir. Elle en avait plein d'autres, certes, mais elle n'aimait pas gaspiller son matériel, et elle aimait particulièrement ceux au jasmin... Elle cligna des yeux avant d'offrir un sourire -légèrement crispé par la surprise et l'amertume- et de répondre:

-Non, non, c'est bon, ne t'inquiète pas !

La grande blonde était pourtant certaine d'avoir entendu le bruit de pas de l'autre côté du couloir, et non dans la direction de la Serdaigle qui se tenait devant elle ! Elle se retourna vers la direction opposée, scrutant l'obscurité du couloir. Rien. Pas un bruit, pas une silhouette. Nemesis ne put s'empêcher de frissonner un peu et s'efforça de chasser les éventuels mauvais esprits -ou fantômes- qui peuplaient le couloir en traçant un signe arrondi dans l'air. Bien sûr, elle était la seule ici à croire en la puissance de ses formes imaginaires qu'elle esquissait...

-Je pense qu'il vaut mieux qu'on ne reste pas ici... Lâcha-t-elle après s'être à nouveau tournée vers la Serdaigle.

Elle s'avança et poussa légèrement son interlocutrice vers l'avant en jetant un coup d'œil derrière son épaule; l'obscurité semblait grandir et ramper dangereusement vers elles. Nemesis pressa le pas sans laisser d'autre choix à la Serdaigle, qu'elle entraînait vers la lumière d'un autre couloir. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle fut persuadée qu'elles étaient en sécurité, sondant les alentours à la recherche d'un autre esprit menaçant. Mais il n'y avait rien de dangereux en vue. Alors elle lâcha un soupir soulagé, éternua, remit en place ses cheveux et se tourna à nouveau vers la Serdaigle:

-Voilà, excuse-moi, tout va bien maintenant !

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I see, I see…

Avec Nemesis

Cyryiel croisa le regard un peu perdu de la blondinette qui se trouvait devant elle. Et apparemment, l’apparition de la préfète avait dut surprendre la jaune qui refit tomber son bâtonnet. Fallait vraiment que la bleue arrête de se balader dans les couloirs en mâchonnant une plume, de toute évidence ça faisait peur aux gens, à moins que ce soit autre chose, mais la naïve demoiselle ne voyait pas ce que ça pouvait être. Oh, un instant, la Poufsouffle venait de lui dire que non, elle ne lui avait pas fait peur. Dons, c’était autre chose. Elle vit la miss frissonner et faire un geste bizarre dans les airs.

Cyryiel eut à peine le temps de voir le regard paniqué que sa camarade lançait derrière elle qu’elle se fit entrainer dans un autre couloir, comme si celle-ci fuyait quelque chose, après tout, on a tous nos propres démons. Drôle de cortège qu’elles formaient : une grande Poufsouffle blonde, qui trainait derrière elle une Serdaigle un peu ahurie, elle même suivie par une plume qui flottait en l’air toute seule et qui écrivait. Profitant du fait que sa camarade remettait sa chevelure en place et s’excusait elle jeta un bref coup d’œil à ce qui avait d’écrit sur le carnet qui flottait derrière elle, dissimulé par son dos. Milles excuses gente damoiselle, le péril est éloigné . Nan mai c’était quoi ce délire, elle avait prit quoi cette plume stupide ? Manquait plus que les petites fleurs autour tant qu’on y était. Donnant une légère tape à l’étrange instrument pour qu’il se reprenne elle ouvrit la bouche.

-Non, non pas de soucis. Enfin ça ne me regarde peut-être pas, mais, pourquoi tu as voulu qu’on parte de l’autre couloir ?

Elle grignotait toujours sa plume en sucre et c’est avec un regard sévère qu’elle regarda ce que la papote avait écrit, bien, cette fois ci pas de phrases étranges. La sorcière observa le couloir ou elles étaient désormais, il n’avait pas l’air différent du premier. Elle n’avait même pas eut le temps de s’excuser pour le bâton d’encens. D’ailleurs, elle ne savait même pas à qui elle avait à faire.

-Au fait, je m’appelle Cyryiel, et toi ? Désolée, pour ton encens, mais au passage, il sent très bon

Bon cette fois ci la plume n’était pas restée planquée sagement derrière son dos, et notait ses dernières paroles dans un joyeux crissement de plume, visible aux yeux de sa camarade. D’un léger coup d’œil la Serdaigle s’assura qu’elle n’était pas repartie dans ses digressions moyenâgeuses. Oui, bon, la fille en face d’elle se baladait avec des encens, elle avec une plume. Bienvenue à Poudlard.

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La grande blonde se rendit compte que son interlocutrice devait sérieusement aimer les plumes, à la vue de la sucrerie qu'elle tenait dans la main mais également de l'objet flottant derrière elle et qui noircissait le papier d'un bloc-note avec agitation. Nemesis l'observa quelques instants, fascinée malgré le fait que ce ne soit pas la première fois qu'elle en vît une, mais ses interrogations furent interrompues par le geste réprobateur que la serdaigle adressa à l'objet pour l'inciter au calme. La pouffsouffle sursauta et reporta son attention sur les paroles de son interlocutrice. En frissonnant, Nemesis ne put s'empêcher de se tourner à nouveau dans la peur de sentir la présence d'un nouvel esprit. Mais la lumière n'avait pas faibli et il n'y avait aucun coin sombre susceptible d'abriter on-ne-sait-quel démon. Elle se sermonna intérieurement, tout en sachant parfaitement que la serdaigle qui lui faisait face devait la trouver fort étrange...

-Oh, j'ai cru voir quelque chose, c'est tout. Répondit-elle avec un sourire qu'elle voulait convaincant.

Ce n'était qu'un mensonge par omission; aujourd'hui était un des rares jours au cours desquels elle n'avait ni l'envie ni le courage de supporter un regard dépréciateur ou des moqueries sur ses étranges croyances et les démons qu'elle affirmait voir à chaque recoin dominé par l'obscurité. Non, ce n'était pas son genre, de se soucier de ce que pouvaient penser les autres de ses étranges lubies, simplement, ce jour-là, elle n'était pas d'humeur à tenir tête à qui que ce soit. Son attention fut à nouveau attirée par l'agitation de la plume qui flottait derrière la jeune femme et à nouveau détournée par l'interruption de cette dernière.

-Enchantée, moi c'est Nemesis, mais tu peux m'appeler Nemo ou Nem, peu importe ! Répondit la grande blonde avec un petit sourire en coin. Pas de souci pour on encens; j'en ai toute une valise ! déclara-t-elle avant de grimacer imperceptiblement; si elle avait pu paraître normal aux yeux de la serdaigle, à présent, elle devait sérieusement penser qu'elle n'était pas toute seule dans sa tête.

Nemesis frotta son index contre son pouce, humant l'odeur du jasmin qui imprégnait encore ses mains. Elle eut tout de même un pincement au cœur ; ce n'était pas grand chose, certes, mais un bâton d'encens restait un bâton d'encens, et Nemesis tenait beaucoup à chacun de ses bâtons d'encens. La grande blonde haussa pourtant les épaules ; elle en trouverait sans doute à Pré-au-lard la prochaine fois qu'elle s'y rendrait. De toute façon, elle n'avait jamais de chance avec ses bâtons au Jasmin; la plupart de ses derniers connaissaient une fin malheureuse ; brisés sans avoir pu émettre leur dernier effluve, écrasés sur le sol froid des couloirs, ou bien sur un tapis, que Nemesis s'empressait de balayer avec la main pour ne pas se faire sermonner. Elle décida qu'à partir de maintenant, elle opterait plutôt pour les bâtons à la rose ; elle avait plus de chance avec eux, inexplicablement.

HSDUGRANDNEM: Coucou ! Excuse moi pour le retard ! :x

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I see, I see…

Avec Nemesis

Cyryiel savait qu’il y avait des gens avec des sens plus ou moins exacerbés, avec des perceptions différentes du monde. Alors elle pouvait bien comprendre que sa camarade Poufsouffle ait des, comment dire, petites lubies ? En même temps, si une prophète ne pouvait accepter qu’il y ait des choses différentes ou allait-on ? De toute façon, vu le sourire qui avait assorti la déclaration de la demoiselle elle ne semblait pas vraiment vouloir en parler. Ce que Cyryiel pouvait facilement comprendre. Chacun d’entre nous a ses petits secrets et des choses dont il ne veut pas parler. C’est pour cela que sa réponse fut brève, et ne demandait pas spécialement d’explications.

-Oh, d’accord.

Ce n’était pas que la vie et les points de vue de sa camarade ne l’intéressait pas, c’est juste qu’elle ne la connaissait pas, et donc que la Serdaigle n’avait aucune raisons valables de pour s’immiscer dans la vie de la Poufsouffle. La demoiselle bleue, elle n’aimait pas qu’on se mêle de ses histoires. Rien d’étonnant en soi, c’était d’ailleurs pour cela qu’elle se tenait à l’écart des gens, des fois que son don de prophète se manifeste au beau milieu de la foule. Elle ne tenait pas plus que ça à voir sa vie étalée aux yeux de tous.

-Nem, comme, comme le plat ? Tu dois rudement aimer l’encens, il y a une raison pour ça ?

Oups, bonne résolution ratée. Enfin, à la rigueur ça pouvait passer pour de la politesse courtoise. Ce n’était pas comme si elle ouvrait la tête de Nemesis, puisqu’elle s’appelait comme ça, afin de découvrir tout ce qui se passait dedans. Alors que cette dernière semblait renifler ses doigts, Cyryiel se demandait comment elle allait faire pour pouvoir s’excuser auprès d’elle. En effet elle semblait vraiment contrariée de la perte de son bâton. Ça y est ! Lors de sa prochaine sortie à Pré-au-Lard elle irait acheter un paquet d’encens pour sa camarade. Comme ça elle aurait la conscience tranquille. Le truc c’est que la demoiselle n’y connaissait rien en encens, est-ce qu’elle préférait les cônes ou les bâtons ?

Alors qu’elle était perdue dans les brumes de ses pensées encentesques la préfète se sentit bizarres. Elle se raidit, sentit à peine son sac glisser de son épaule et s’écraser par terre, rejoint peu de temps après par la plume en sucre qu’elle tenait l’instant auparavant. Et c’est d’une voix rauque, comme hors du temps et totalement détaché, qu’elle se mit à parler

Les volutes de fleurs seront envoutant
Le brouillard se mêlera de nouveau au flavescent.

Mes plates excuses *lances ses cochonneries dans l'espoir d'être pardonnées*:

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bâtons d'encens et prophéties (pv. Cyryiel) ♥

Oui, c'est ça. Et aussi loin que remontait sa mémoire, elle n'avait jamais ou presque jamais cassé un de ses bâtons à la rose. C'est que ces fleurs étaient assez tenaces et résistantes lorsqu'elles étaient en bâton, songea la grande blonde. Elle se passa le doigt sur l'arête du nez, selon une étrange manie qui la prenait lorsqu'elle réfléchissait. Puis elle entendit la réponse de la jeune Serdaigle, ce qui la fit sursauter mais la rassura en même temps ; ouf ! Elle n'était pas interloquée, voire offusquée (Nemo avait déjà eu affaire à des gens assez... Radicaux) par les étranges habitudes de Nemo; celle-ci commençait sérieusement à apprécier sa récente rencontre.

-Nem, comme, comme le plat ? Tu dois rudement aimer l’encens, il y a une raison pour ça ?

Ben voilà, zut, la petite et courte joie de Nemo venait de voler en éclats sous cet amas de questions. Tant pis; il fallait se faire une raison; Nemesis était une jeune femme absolument étrange condamnée à devoir répondre aux questions de ses camarades interloqués. De toute façon, cela faisait partie de sa vie maintenant, elle l'acceptait et, muée par sa volonté de s'affirmer et de montrer qu'elle était fière de son savoir hérité de sa grand-mère, l'assumait. Elle n'allait pas se mettre à détester la jeune bleue pour autant ! À la place, elle fit un grand sourire avant de répondre d'un ton enjoué:

-Oui, tout à fait, comme le plat ! Et oui, j'aime beaucoup l'encens parce que... Parce que...

Parce que quoi au fait ? L'encens, c'était un des savoirs que lui avait légué sa grand-mère, Nemesis adorait cette odeur, et la praticité de l'objet qui pouvait soit se porter dans la main soit trôner sur un porte-encens, mais à part cela, la Pouffsouffle ne s'était jamais vraiment demandé pourquoi elle aimait les bâtons d'encens... Plongée dans ses pensées, elle se creusait la tête pour trouver les motifs de la fascination qu'elle vouait aux bâtons d'encens. Avaient-ils une sorte d'âme, d'aura qui l'attirait ? Ou bien était-ce parce que le vendeur du magasin ou elle les achetait, près de chez elle était plutôt charmant ? Fichtre ! C'était encore pus dur qu'un devoir de Potions ! Soudain, un fracas la tira de ses pensés; elle releva la tête et vit que la jeune Serdaigle avait fait tomber son sac, sa plume et son bloc-note. Némésis, qui s'apprêtait à l'aider à ramasser ses affaires arrêta son geste en se rendant compte que la bleue ne semblait pas avoir l'intention de ramasser ses affaires; il fallait être vachement être imbu de soi-même pour ne pas se joindre à quelqu'un qui offrait son aide pour vous aider à ramasser vos affaires alors que, par-dessus tout, ce n'était pas ce quelqu'un qui les avait faites tomber. Nemesis se redressa, le visage décoré d'une grimace pour le moins indignée qui se mua bientôt en stupéfaction lorsqu'elle vit dans quel état se trouvait sa camarade. La jeune fille était d'une pâleur difficilement égalable et ses yeux semblaient perdus dans le vide; elle paraissait... Absente, totalement hors du temps et de la réalité. Nemesis s'approcha prudemment. Elle faillit faire un bon d'un mètre lorsqu'une voix méconnaissable s'échappa d'entre les lèvres de la jeune Serdaigle:

Les volutes de fleurs seront envoutant
Le brouillard se mêlera de nouveau au flavescent.

Les yeux de Nemesis semblèrent sortir de leur orbite tandis que la grande blonde essayait de déchiffrer ses paroles tout en s'inquiétant sérieusement pour la santé de la jeune femme. Soudain, le corps de cette dernière bascula et Nemesis fut prise d'une poussée d’adrénaline qui lui fit attraper les épaules de sa camarade avant qu'elle ne tombe.

Non seulement elle tomba, mais elle entraîna Nemesis dans sa chute; la grande blonde se retrouva face contre terre, a coté de la serdaigle, dont la chute avait été légèrement amortie par le geste de Nemesis. Le silence pesant qui emplissait le couloir fut rompu par une voix gémissante:

-Aïe.

HSD'UNNEMAFFREUSEMENTDESOLE:

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