[APOCALYPSE] Somebody that I used to know (Frigg)

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C’était un matin froid du mois de février, un matin comme les autres, rien de particulier. Ciaran était plutôt contente, ce jour-là il n’y avait pas cours, elle pourrait tranquillement se promener dans le parc, ou emprunter un livre à la bibliothèque et le lire dans la salle commune au coin du feu… Oui, ce serait chouette. Et puis elle remarqua, en descendant dans la salle commune, qu’elle était décorée partout de petits coeurs roses suspendus dans les airs. Oh. Oui. C’était la Saint-Valentin aujourd’hui.

Sans trop savoir pourquoi, Ciaran se sentit un peu morose tout à coup. Ce n’était pas qu’elle voulait un amoureux, non, enfin, pas à sa connaissance, mais si être toute seule en général ne la dérangeait pas, être toute seule ce jour-là, bizarrement, ça lui mettait un peu de plomb dans l’estomac. Elle pensait à ses parents, qui auraient sûrement adoré passer la Saint-Valentin à se tenir la main en racontant à leur fille en long et en large comment ils s’étaient rencontrés, comment ils étaient tombés amoureux, comment malgré tous les petits désagréments de la vie, ils étaient restés ensemble, envers et contre tout, et comment Ciaran, elle, était le plus pur produit de leur amour, qu’ils allaient chérir encore plus en ce jour de célébration. Ce jour-là, tout à coup, toutes les histoires que se racontait Ciaran ne semblaient pas être assez belles pour que ses parents ne lui manquent pas. Et elle se sentait un peu seule, un peu triste.

Heureusement, alors qu’elle descendait dans la Grande Salle, elle tomba sur Frigg dans la salle attenante. Un mince sourire vint éclaircir son visage. Elle était contente de le voir, peut-être qu’ils pourraient discuter, un peu, de choses et d’autres, comme ils avaient l’habitude de le faire, et ensuite ça irait mieux ?

« Frigg ! » Héla-t-elle en accélérant le pas pour le rattraper. « Coucou Frigg. Comment tu vas ? »

Et puis tout à coup, un chérubin tout potelé débarqua sans prévenir et tira une flèche sur son ami, avant de repartir en ricanant. Une flèche ? Mais… Mais c’était dangereux ! Un peu paniquée, Ciaran se pencha vers Frigg, qui était tombé par terre.

« Ca va ? » Demanda-t-elle. « Tu as mal ? »

Date d'inscription : 11/01/2015

Ah, la Saint Valentin ! La fête de l'amour ou de l'amitié, les cœurs, les roses par milliers ! Frigg avait le nez dans un bouquin quand il glissa sur des pétales de roses aléatoirement déposées sur le sol de la salle commune. « Oups ! » Il réussit à ne pas tomber et posa son livre sur la table basse la plus proche, elle-même décorée d'un vase rempli de fleurs. Roses. La Saint Valentin. C'était donc ça ! Frigg ouvrit de grands yeux en réalisant pourquoi les filles de sa classe pouffaient entre elles depuis des semaines et parlaient d'écrire des poèmes et tout. Il connaissait le calendrier, il n'avait juste pas pensé que Poudlard le fêtait de manière aussi... ostentatoire ? Il récupéra son livre et se glissa par la sortie de la salle commune pour aller prendre son petit déjeuner, qu'il espérait normal et pas rose bonbon et trop sucré. C'est en chemin que les ennuis commencèrent. Frigg se sentait poursuivi mais à chaque fois qu'il se retournait, il ne voyait rien. Sûrement un fantôme ou un tableau au regard trop insistant, pensa-t-il en accélérant le pas. Il descendit les escaliers du troisième étage et un petit bruit d'ailes attira son attention. Il leva les yeux. Au-dessus de sa tête, il y avait...

« AAAAH ! »

Frigg détala en courant en serrant son livre contre lui. Derrière lui, il y avait un espèce de gros bébé potelé qui voletait un arc à la main, comme si un enfant de cet âge était habilité à tirer des flèches ! En plus, il avait un petit rire tout bonnement insupportable. Frigg atteignit le deuxième étage en un temps record et sans se perdre ; il n'avait jamais couru si vite de sa vie. Il dérapa au coin du couloir et faillit percuter un autre gnome volant. ILS ÉTAIENT PARTOUT. Sous le coup de la surprise, il lâcha son livre et repartit en courant (et en criant) dans la direction opposée. Il parvint le cœur battant au rez-de-chaussée, une main contre le mur et l'autre contre sa poitrine qui jouait du tambourin. Par le slip de Vador, il y en avait encore, partout ! Ils gambadaient joyeusement dans la Grande Salle ! Frigg se rabattit sur la petite salle attenante et décida de s'y cacher en attendant que le chemin soit dégagé.

« Mais qu'est-ce que c'est que ces truuuuucs ? »

Il avait perdu son livre ! Il faudrait qu'il retourne le chercher... Il s'appuya contre le mur pour reprendre son souffle. À bien y réfléchir, ces petits chérubins n'étaient pas si effrayants que cela... c'était juste totalement inattendu et surprenant pour lui, qui vivait sa première année à Poudlard. Il aurait dû se méfier. Les battements de son cœur reprirent petit à petit un rythme normal.

« Frigg ! »

Il se retourna en sursautant et reconnut son amie Ciaran.

« Oh ! Hey ! »

Il était rassurant de se dire qu'elle était parvenue jusque ici sans se faire courser par un des cupidons. Ils n'étaient sûrement pas aussi dangereux qu'il l'avait cru à première vue. Frigg s'apprêtait à répondre à sa camarade lorsqu'un petit bruissement d'ailes bien connu se fit entendre dans son dos. NON. Avant qu'il se retourne, une flèche lui transperça le pantalon. UNE VRAIE FLÈCHE. DANS SON DERRIÈRE. Frigg était tellement choqué qu'il tomba sur son popotin fraîchement piqué. Ça faisait super mal ! Les ricanements du chérubin résonnèrent dans sa tête comme en un lointain écho et il s'assit en se tenant le crâne. Il avait le tournis, tout d'un coup ! Qu'est-ce qui s'était passé ?

« Ça va ? Tu as mal ? »

Il leva le nez et fusilla Ciaran du regard. Pourquoi elle lui criait dans les oreilles ? Il se redressa en se frottant le derrière :

« Nan nan, je vais super bien ! Tu vois pas mon air béat et radieux, là ? BIEN SÛR QUE J'AI MAL, BÉCASSE ! »

Il se releva tout à fait et sortit sa baguette. Alors comme ça, on attaquait les gens par derrière ? Sans aucune raison ? Ça n'allait pas se passer comme ça !

« Où est-ce qu'il est passé ? LE MIOCHE QUI VOLE », cria-t-il en articulant bien en face pour que Ciaran comprenne. « Le truc qui m'a attaqué ! J'vais lui arracher les ailes et les lui faire bouffer plume par plume, tu vas voir ! »

Il s'était retourné avant même d'avoir fini sa phrase et scrutait chaque recoin de la pièce, les poings serrés. Il était super énervé et il ressentait le besoin de rendre au centuple ce coup dans le derrière, et l'humiliation qui l'avait suivi, à quelqu'un. Et ce quelqu'un serait le cupidon... si Ciaran avait de la chance. Elle avait tout intérêt à l'aider au lieu de rester plantée là comme une bécasse !

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Frigg était bizarre tout à coup, il la regardait et il ne souriait pas, il avait même une expression qui ressemblait à du… mépris ? De la colère ? Ciaran ne savait pas trop, mais elle n’aimait pas, ça elle était sûre. En même temps, c’est vrai que sa question avait été un peu bête. Bien sûr qu’il avait mal. Peut-être qu’elle avait mérité l’insulte, même, au fond.

« Oh. Désolée. » Dit-elle timidement. Il était impressionnant Frigg, tout à coup. Elle n’avait jamais été impressionnée par Frigg. Il était gentil et agréable, et être avec lui était toujours tout naturel, normal, chouette. Là tout à coup, l’équilibre de leur relation était faussé.

Peut-être qu’il avait un jumeau maléfique qui se cachait dans Poudlard et qui ressortait quand son entourage s’y attendait le moins ? Après tout, Frigg était d’habitude si gentil et doux et rêveur, si génial, que si quelqu’un devait avoir un double maléfique, c’était sûrement lui. Il commença à vouloir poursuivre l’angelot qui lui avait tiré dans les fesses. Mais il n’était sûrement pas méchant, ce devait être une erreur qu’il lui ait tiré dessus, après tout dans les livres les méchants sont toujours moches et l’angelot était plutôt mignon… Elle n’aimait pas la façon dont Frigg lui parlait tout à coup, comme à une demeurée, mais elle essayait de se rappeler que ce n’était pas lui, ce n’était pas son ami, c’était son double. Elle attrapa la manche du faux Frigg pour le retenir.

« Attends ! Il n’a sûrement pas fait exprès, ce n’est pas grave, ce n’est pas sa faute, euh. Viens, on va aller manger, et après tu me diras où est le vrai Frigg, s’il te plaît, parce que j’aime bien mon ami et je ne veux pas qu’il reste enfermé dans les donjons toute la journée. »

Après tout, pourquoi d’autre aurait-il remplacé Frigg à ce moment précis si ce n’était pas pour profiter du petit-déjeuner de la Saint-Valentin ? Ca devait être ça. Après tout, le méchant Frigg devait avoir faim, elle ne l’avait jamais vu dans la Grande Salle, peut-être qu’il passait sa vie dans les cachots à se nourrir de rats… Ca ne devait pas être très agréable, une vie de double maléfique. Elle pensait bien que le vrai Frigg, gentil comme il était, devait bien lui apporter à manger parfois, mais il devait se sentir seul. Ciaran pouvait bien lui tenir compagnie pour le moment. Elle espérait seulement que son véritable ami allait bien, là où il était.

Date d'inscription : 11/01/2015

HJ:

Frigg passait en revue les sorts les plus méchants qu'il connaissait. Il y avait, euh... le flipendo ! Et le foloreille, même si ce n'était pas méchant, juste embêtant. Le maléfice du saucissonnage aussi. Et... le petrificus totalus.
...
Par le slip de Vador, ça n'avait rien de méchant tout ça ! Il n'écoutait rien en cours, ou quoi ? Il fallait qu'il revoie l'ordre des priorités. Le programme des cours de sortilèges de première année n'était clairement pas adapté à ses besoins. Que ferait-il s'il voulait se défendre ? Remuer les oreilles de son adversaire ? MERVEILLEUX ! Il jeta un regard noir à Ciaran, qui avait la décence de s'excuser. Au moins, elle n'était pas impolie, et elle savait reconnaître ses torts. C'était bien. Frigg et sa fierté maintenant exacerbée hochèrent sèchement la tête pour signifier qu'ils acceptaient ses excuses. Il allait partir à la poursuite de l'angelot maléfique, quand Ciaran s'accrocha à sa manche.

« Me touche pas ! »

Il n'aimait pas ça du tout. Il secoua le bras pour se libérer et écouta son blabla, incrédule. Pas sa faute ? Pas sa faute ? Mais de qui était-ce la faute, alors ? Elle voulait lui faire croire que la pauvre petite chose avait visé à côté ? QUAND ON SAIT PAS SE SERVIR D'UNE ARME ON NE L'UTILISE PAS, NOM D'UN CHIEN !
Frigg allait hurler une réponse avec toute la colère qui lui tordait les boyaux, agacé qu'elle défende cette bestiole et qu'elle lui parle de choses qu'il ne comprenait pas ; c'était quoi, cette histoire de "vrai Frigg" et de donjons ? Et puis il se rappela que la pauvre Ciaran passait sa vie à raconter des bobards, que personne ne croyait évidemment, sauf elle. Apparemment, elle avait élaboré une théorie abracadabrante, pour il ne savait quelle raison, et elle avait fini par y croire dur comme fer. Ou alors, elle essayait de la lui faire avaler. Pauvre fille. Il n'était pas né de la dernière pluie ! Toute cette histoire et toutes ces paroles, c'était juste pour lui faire perdre son temps, alors qu'il devait poursuivre la créature qui l'avait humilié ! Il comprenait. Parce qu'il était malin, lui. Pas comme Ciaran. Quoiqu'il devait reconnaître qu'elle avait fait preuve de plus de subtilité que ce à quoi il se serait attendu de sa part. Détourner son attention de sa cible... Hum, c'était pas bête.

« D'accord, allons manger. »

Sa voix était beaucoup trop calme et il souriait bizarrement.

« Ensuite on cherchera le truc qui a fait ça. »

Il tenait absolument à sa vengeance. L'humiliation était trop grande. Il fixa un moment Ciaran, se demandant si elle était à la bonne du démon volant. Si c'était le cas, il devait faire attention à ce qu'il allait dire. Sans compter son histoire de "vrai Frigg". Quelle idée ! C'était insultant ! Comme s'il pouvait y en avoir deux comme lui...

« Si tu m'aides à me venger, je te dirais où est l'autre. »

Il n'était pas sûr de comprendre exactement où elle voulait en venir, après tout ses délires étaient souvent incompréhensibles, même pour lui... mais il allait tenter de jouer le jeu. S'il ne donnait pas trop d'informations, il risquait moins de dire une bêtise, et elle le croirait tant qu'il aurait besoin d'elle. Elle pouvait sûrement lui être utile.

« T'as pas une idée de sort méchant ? Un truc qui fait mal. »

Elle était à Serdaigle, Frigg était persuadé que ça la rendait un minimum intelligente. C'était obligé. Il reconnaissait également qu'elle avait beaucoup d'imagination. Une de ses rares qualités, songea-t-il en soupirant brièvement.

« C'est pas pour toi », précisa-t-il, magnanime. « T'es un peu bête mais tu peu m'être utile. Allez, en avant ! »

Si elle était inutile, il... il ne savait pas encore ce qu'il ferait. Il était ennuyé à l'idée de la laisser partir maintenant qu'elle l'avait vu dans une situation aussi embarrassante, si jamais elle en parlait à d'autres... En plus avec sa voix qui portait, toute la Grande Salle serait au courant en moins de deux ! Si Frigg la gardait à ses côtés, il pouvait la surveiller et l'empêcher de dire des bêtises. Et puis, elle était vraiment trop gentille. Il était sûr qu'il pouvait la persuader de l'aider. Et si invoquer la vengeance n'était pas suffisant, il tablerait sur son conte à dormir debout. Le coup du vrai Frigg dans les donjons, ou quelque chose comme ça. Ça pouvait être amusant. C'était comme vivre une de ses histoires débiles. C'était vraiment un truc de filles, peuh ! Frigg entra dans la Grande Salle sans tenir la porte à Ciaran, ce qu'il n'aurait jamais fait en temps normal, en revanche il se retourna toutes les deux secondes pour vérifier qu'elle le suivait bien. Des tas de gens étaient déjà assis pour le petit-déjeuner. Il les survola d'un regard hautain et fit un signe en direction du fond de la salle :

« Viens, on va s'asseoir en bout de table, y'a moins de monde. »

Qu'est-ce qu'il détestait les gens, tout d'un coup ! Il avait un peu honte de s'asseoir tout seul avec Ciaran un jour pareil, on allait croire qu'ils étaient en amoureux ou quelque chose comme ça. Au moins, elle était jolie, c'était pas comme s'il s'affichait en compagnie d'une moche. Mais elle allait encore parler fort... Il s'assit en face d'elle pour s'assurer au moins qu'elle puisse lire sur ses lèvres, qu'il n'ait pas besoin de hurler à toute la salle ce dont ils discutaient. Il comptait bien lui soutirer quelques infos sur l'angelot, histoire de savoir si elle était bien impliquée dans cette affaire. Et si tel était le cas...

« Tu connais mieux le château que moi... est-ce qu'il y a un endroit où les cupidons peuvent se cacher ? »

Il se vengerait sur elle aussi. Il serait obligé. Son honneur était en jeu. C'était dommage.
Ciaran avait un très joli sourire.

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Ciaran essayait de faire preuve de patience et de ne pas trop énerver Frigg, qui n’était pas vraiment Frigg elle en était sûre à présent. Il était très malpoli, et très en colère, et elle ne se souvenait pas avoir jamais vu le vrai Frigg en colère depuis le début de l’année scolaire. Et il n’était pas seulement en colère. Il était froid. Amer. Elle ne l’aimait pas beaucoup ce nouveau Frigg. Elle ne se sentait pas à l’aise avec lui comme avec le Frigg qui était son ami.

Elle eut un soupir de soulagement lorsqu’il accepta de venir manger avec elle. Elle comptait bien lui parler du vrai Frigg pendant ce temps, le convaincre de le libérer, mais non, il voulait toujours sa vengeance. Le faux Frigg ne voulait pas d’un petit-déjeuner tranquille. Il voulait un sort méchant. Méchant. Pour faire mal au pauvre petit angelot qui lui avait tiré dessus sans faire exprès. Et il lui disait qu’elle était bête, et ça, c’était pas gentil non plus, de dire des choses comme ça, Ciaran elle savait que plein de monde la pensait bête, et elle n’aimait pas l’entendre, même si elle faisait semblant de ne pas être au courant. Ce n’était pas gentil du tout.

Elle continua à suivre Frigg malgré tout. Elle ne pouvait pas abandonner, elle avait besoin de lui pour retrouver son véritable ami.

« Ce n’est pas gentil de lancer des sorts aux gens. Même aux Cupidons. Je te trouve vraiment pas très gentil tu sais. » Dit elle en s’asseyant, les bras croisés, les sourcils froncés. Elle n’osait pas lui dire non pour l’aider à chercher le cupidon pour autant. Elle s’inquiétait pour le vrai Frigg et celui-là, il lui faisait assez peur, en fait, avec les sorts méchants qu’il voulait lancer. Elle ne mangeait pas, toute cette histoire lui avait coupé l’appétit. « Je ne suis pas sûre que retrouver le Cupidon te mettra moins en colère. Peut-être qu’à la place on pourrait jouer aux Bavboules ? Tu aimes… Frigg aime bien les Bavboules. Peut-être que toi aussi tu aimeras. Et quand tu te seras bien amusé tu voudras bien me rendre mon ami. »

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