Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Les maladresses — Sloan ♥

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Elise B. Dickney
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Ven 16 Jan - 17:41
« Nous avions l’impression que chaque hiver, le soleil devenait gris — un de ces gris conservant en son sein les traces de vives couleurs passées. Il y avait du jaune, un peu de rouge et tout autant de blanc ; mais ce que nous préférions était ces instants ou tout se pavait de rose. Aussi étions-nous allées au terrain, revêtant au préalable des habits plus adaptés. Cela faisait longtemps, à nos yeux ; que nous n’avions pas véritablement couru. Courir pour courir, et non bondir puis sprinter pour par la suite monter sur un balai avec le reste de l’équipe ; les hurlements allant avec. Quoique, ils n’étaient plus si marqués.

Aussi étions nous en pleine besogne, nos pieds s’enfonçant dans le gazon sans se soucier de faire dans la dentelle. Et ça faisait du bien, de se laisser aller ; de sentir son corps tout entier. Nous nous sentions vivantes, et nous aurions sans doute aimé également ouvrir grand la bouche pour laisser s’échapper un quelconque cri. Histoire de vivre, disions-nous souvent. Et c’était sans doute un peu bête, que d’avoir ce genre d’envies. Mais l’idée restait là, comme la tique sur une cuisse, et nous n’y pouvions rien. Alors nous nous contentions de laisser nos jambes aller, s’étendre et se contracter ; se détendre et reprendre la cadence. Nous n’avions jamais été très bonnes pour l’endurance, aussi avions-nous appris, tout simplement. La magie faisait partie de nous comme de nos vies ; des problèmes de genoux ? Pas de soucis ! De chevilles ? Une potion et deux sorts et le tout était guéri ! Aussi ne nous soucions-nous plus vraiment des problèmes physiques que pouvait entrainer la pratique sportive — et c’était bien la meilleure, que de dire d’une quelconque façon que le sport était nocif pour la santé.

Il permettait une certaine liberté, la création d’un certain art de vivre — et d’aimer. C’était quand nous marchions ou lorsque nous courions que l’on se rendait compte de ce qui nous entourait, du monde s’étalant à perte de vue et des couleurs de l’extérieur. Tout semblait si vif, lorsque nous venions-nous y joindre — à la dance, à la vie. Au combat. Aussi étions nous en pleine réflexion lorsque une sensation des plus désagréables nous fichâmes à terre. Les fesses douloureuses et le coude fracassé, nous avions roulé sur nous-mêmes, jurant mentalement. Nous forçant à nous asseoir, nous avions regardé autour de nous pour découvrir à quelques pas de nous une fraiche bombadouse étalée de tout son long, ayant en son sein une magnifique trace de chaussure. Urk. Saisissant notre baguette, nous nous étions lancées un sort de soin puis nous étions nettoyées de la même façon ; faisant disparaître l’immondice par la même occasion. Coupées dans notre envie de gambader, nous nous étions relevées et nous étions contentées de marcher un peu — nous reprendrions plus tard, nous disions-nous. Aussi avions-nous tranché notre tour de terrain, nous laissant emprunter des chemins hasardeux au milieu du terrain ; quant à notre humeur, nous ne savions point.
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Sloan T. Holmes
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Ven 23 Jan - 15:15
Le soleil s’était levé tôt sur la lande et le terrain s’éveillait par le nord, dévoilant des gradins nus. Nous n’avions jamais détesté l’hiver, nous aimions simplement le regarder de loin pour en profiter mieux. Ce matin nous remarquions notre retard habituel sur les devoirs théoriques, nous en étions désolées, cela dit ça n’était pas à proprement parler le sujet commun de notre passion folle pour Poudlard. Nous avions quelque chose pour les tâches manuelles, après tout. Nous préférions nous faire réprimander et nous détacher de l’image stéréotypée de la serdaigle occupée, aujourd’hui nous nous en affolions. La plus belle de nos victoires était de s’assurer que tout était en ordre, mais ledit matin, le corps n’allait pas mieux. Il avait été question de demander à ses camarades un petit entraînement d’ordre restreint la veille et nous nous étions retrouvées la tête dans les oreillers au soir. - Nous nous demandions en jetant un œil par les grandes fenêtres de Rowena si Elise, notre chère capitaine et amie ne s’était pas lancée dans les bonnes révolutions du nouvel an un peu tôt. -

Aussi prises d’une admiration familière, nous avions sauté dans nos baskets, enfilé le pull habituel qui s’émaillait par endroits, mais nous l’aimions tant, nous y accordions très peu d’importance. Parfois on riait de notre entêtement à le porter en dehors des grosses périodes de championnat, on le trouvait souvent sur nos épaules dans un coin caché de la bibliothèque, on commençait à en faire notre nouvelle réputation. La cape fut enfilée par dessus pour se parer contre le froid qui nous bloquerait un minimum les articulations. Nous étions un peu rouillées, parce que les dernières semaines, le temps avait été consacré aux études. Débarquant sur le terrain, il se révéla très hilarant de distinguer Elise par dessus le voile clair de l’hiver, le corps recouvert de ce que nous soupçonnions être fécal.

Nous n’avions pas eu la force de nous retenir de rire et nous avancions d’un pas pressé par la situation, le nez plongé dans l’écharpe bleu-argent. Nous aimions vraiment beaucoup notre capitaine débrouillarde et rapidement rafraîchie, mais nous ne pouvions nous empêcher de traîner un sourire sur nos lèvres pour nous empêcher un énième débordement en l’espace de seulement quelques minutes. Il était très plaisant de voir que la poursuiveuse parvenait à nous sortir de notre monotonie désagréable, nous en étions très heureuses, d’échapper à la torpeur au moins un instant. Nous faisions silence pour une certaine appréhension, celle d'apparaître perturbées par les maux qui couraient ces derniers jours.
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Mar 27 Jan - 22:01
« Yop, Slo ! » Et que pouvait-elle bien ajouter, après tout ? La blonde Elise avait fait quelques pas, rabattant la capuche de son pull face aux bourrasques soudaines venant frapper son visage ; faisant s’envoler son coulis doré de manière désagréable. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour repérer sa cadette, quelques sons l’alertant — aussi avait-elle haussé les épaules lorsque l’idée que la brunette l’ait potentiellement vue glisser dans la bombabouse vint s’insérer dans son esprit. Elle l’avait déjà vue boursouflée de verrues énormes et crasseuses, que pouvait-il bien arriver de pire, après tout ? Au moins dans ce cas présent, elle avait pu se nettoyer d’un coup de baguette magique, herm.

« Tu vas bien ? ‘venais faire un petit jogging matinal ou ? » Sourire amical, lavé de toutes impuretés — et elle se sentait bien, l’Elise ; la grande, la mince ; l’incolore et insaisissable. Le sport avait changé sa vie, sa nomination de quidditch comme les sensations qu’il apportait. Courir, s’épuiser — vivre, tout simplement. Aussi avec le temps, les années et les mois passés la blonde avait l’impression d’avoir maturé. Un peu, beaucoup ; elle ne savait vraiment — mais elle était certaine d’avoir fait un pas ou deux en avant. Aussi se sentait-elle légère, ici ; sur le terrain, ses pieds bien ancrés au sol. Elle était là, elle était droite — ses mains plongées dans les poches de son sweat-shirt, ses baskets aux lacets étroitement ficelées à ses pieds.

La sincérité inondait son regard, la légèreté de ses esquisses et de son ton dégoulinant abondement — et elle était loin, Elise. Loin ailleurs, loin ici ; loin quelque part. Profondément plongée dans ce que l’on appelait le changement.
Effrayant.
Rafraîchissant — nouveau.
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Lun 2 Fév - 0:58
La chaleur envahit sa nuque et le bas de son visage, elle rabattit la capuche qui se baladait entre ses omoplates tout contre sa tête, ceci fait, le tissu s’occupa du reste et avala son écharpe en la transformant en un tour de cou plus pratique pour suivre la blonde et parcourir le terrain. Sloan inspira et se retrouva très vite à son niveau, jetant un coup d’œil en arrière comme pour s’assurer qu’on ne l’avait pas suivie. Stupide réflexe mais les curieux rédacteurs en herbe du château semblaient dernièrement affairés aux potins de début d’année. Il n’y avait pas besoin d’être un professionnel de la gazette de Jazzie ou autre pour comprendre que les meilleurs ragots se récoltaient chez les plus vieux de Poudlard. Cela en agaçait beaucoup, la majorité posant plus de discrétion dans leur voix, on tentait de se défaire de toute responsabilité sociale. Oui, c’était un exercice difficile mais nécessaire dans un monde aussi magique que vicieux. Elise n’était en rien une partie vicieuse de l’endroit.

A dire vrai, Elise rappelait à Sloan les prairies dégagées du collège, en été, ou au printemps, lieux où on ne craignait pas de s’asseoir. - On y tombait, dans les maladresses adolescentes, celles qu’on ne comprenait encore que très peu. - « Très, j’avais envie de prendre l’air. » Sloan leva les bras au ciel, les secouant sans réel but « — Et puis je t’ai vue. » Elle prononça la dernière phrase comme si elle l’aimait, intégralement, sa simple vision suffisant à l’amener ici. Mais ce n’était sans doute pas le cas. Peut être était-ce simplement plus par besoin que par envie, le sourire de retour se dressa dans la seconde, la bleue frotta ses mains l’une contre l’autre. S’élançant d’un regard sur le gazon, elle haleta, prit beaucoup d’air et s’arrêta. Depuis quand était-elle un réconfort ?
— Elle se souvint sans raison des verrues qui couvraient sa figure blanche et habituellement défaite d’atrocités pareilles, pourtant ce seul changement l’amenait à penser qu’un détail lui échappait. Depuis les vacances, son teint aurait pu se défaire du pâle appareil, ou s’embellir de couleurs sable. Mais non - ah, rien qu’un peu de familiarité lui faisait quitter la roue infernale, comme russe, qui allait lui scinder le corps en deux, la forcer à regarder en face. Son regard fuyait comme les hommes fuient les femmes et les femmes fuient les hommes dans les basses comédies. - Elise restait là.

« Je ne suis toujours pas douée pour les piqués. Je ne vais pas assez vite. » Sloan, là n’est pas le problème. Tu vas bientôt partir, toi aussi, Elise ?
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Sam 7 Fév - 20:30
« Rire simple, sourire ouvert ; Elise dévisagea sa cadette se mettre en mouvement et parler. Aussi reprit-elle sa marche, savourant la sensation de ses baskets s’enfonçant dans le gazon — elle était là, bien vivante et bien présente. Ca n’avait pas de prix. « Tu sais Sloan, c’est pas plus mal. » Regard en biais alors que ses mains venaient profondément s’enfoncer dans la poche commune de son sweatshirt ; reposant à une couche près tout contre son ventre. « J’ai toujours admiré ceux qui pratiquaient l’endurance. » Et la voilà qui relevait la tête, fixant le ciel bouffi de gris — le soleil n’était pas tout à fait levé, après tout. « Courir c’est toujours difficile. » Pause pour sourire serein. Elise prenait son temps, elle n’en avait plus beaucoup à passer ici, après tout. Au sein des murs, dans ce cocon de douceurs ou rien de vraiment terrible ne pouvait arriver. « C’est un peu comme hurler. Je sais pas toi, mais des fois j’ai ça au fond du ventre. J’aimerais juste me laisser aller et hurler. Gueuler à plein poumons, m’arracher les cordes vocales, appuyer sur mon estomac tout en puisant dans mes tripes, bien fort et bien profondément. Juste pour voir ; voir ce que ça ferait, si ça me soulagerait — si ça m’aiderait. » Et ca lui donnait un peu envie de pleurer — toutes ces envies comprimées, tous ces trucs qui pesaient un peu ; un peu moyen, un peu beaucoup. Enfin, Elise était Elise ; aussi conserva-t-elle son sourire, légère et nonchalante : « Prends ton temps, Slo. Je me dis qu’au final on veut juste sprinter pour faire comme les autres ; car on a peur. Peur de plus les voir, peur qu’ils nous échappent. » La septième année connaissait ça, tant avaient fait le grand saut, celui de l’abandon et de l’oubli — ils s’étaient arrachés à sa vie, sa vie à elle. S’étaient élancés là où elle ne pouvait pas aller. « Mais t’inquiète pas. Car quand tu arriveras au bout ; tu verras qu’on t’aura attendue. » Elise avait déjà couru — très vite, très fort. Un piqué de star, d’athlète de haut niveau. Elle s’était faite mal, s’était écroulée et rétamée. Maintenant ça allait mieux ; ses jambes s’étaient rétablies, dirait-on. Et chaque pas était senti, était ancré dans le sol comme jamais les autres ne l’avaient été. « On veut tous courir vite. J’ai voulu courir vite ; j’ai couru vite. Mais au final à quoi bon. Pour fuir ? Pourquoi pas. Mais prendre son temps à du bon. On savoure, on admire ; on respire. Je sais pas, c’est sans doute une forme d’épanouissement, même si ça fait mal des fois. On a aussi envie de crier, on a aussi envie de laisser nos jambes nous emporter; on a envie de donner un coup dans la table et qu’elle se renverse. Mais c’est comme ça ; et sans ça on pourrait pas trop avancer. » Regard à droite, à gauche ; en haut et en bas — pas directement posé sur sa cadette. La blonde marchant aux côtés de la brune. Et la voici qui vient la bousculer, lui donner un coup d’épaule peu violent, plus amical et négligé qu’autre chose. Tes cheveux ont poussé aurait-elle voulu ajouter, riant secrètement de les voir là ; toutes deux. La capuche balancée sur la tête et les cheveux dégoulinant comme ils pouvaient — toujours à n’en faire qu’à leur tête, ceux-là. Enfin, ce n’était pas heure ni moment ; c’était comme si le silence était tout d’un coup nécessaire — laissez respirer la cadette. Un coup, deux coups. Puis écouter, aussi — si besoin.

Qu’est-ce que tu cherches, Slo ?
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Ven 13 Fév - 15:01
La rapporter à une réalité impartiale était un des talents de la capitaine. Malgré leur âge presque identique, Sloan se sentait deux fois plus petite. Elle aurait pu être cette courte sur pattes, achevant de traverser le terrain avec hâte qui s’agrippe au bas du corps de son amie, mais les deux partageaient l’horizon à pareille hauteur. A raison d’une dizaine de centimètres d’écart, Holmes continuait de battre des cils, reposée, sans songer une seconde à fuir vers les vestiaires pour attraper un cognard avec l’accord de sa blonde et se laisser aller à une furie sans nom. Aujourd’hui avec le silence de ce monde presque iréel, Sloan était vraiment minuscule. Pour un peu, elle était Alice, trop curieuse, trop vite dépassée ou perdue dans des histoires où elle ne fait que la taille d’un brin d’herbe passé sous le pied d’un maladroit bonhomme. Aussi se voulait-elle disparue des champs de bataille, une fois ou deux. Quand Elise commentait l’endurance, Temperance restait de marbre et suivait à l’œil ses paroles contre sa bouche si commode à articuler tant de choses sans s’embarrasser du silence. Depuis Victoria, Sloan n’appréciait plus la compagnie des filles, mais Miss Dickney semblait la soulager de ses maux imperturbables. Les fois où elle pense trop de choses, les autres où elle panique dans la tentative d’approcher ceux qui l’admirent pour un rien. Au fond, n’est-elle pas trop distancée ? Sans doute est-ce devenu chronique, dans l’entêtement qui lui fait tant de bien. Dickney et son figé ravissement la rassurent. Il se passe peut-être trois minutes avant qu’elle aille vraiment au rythme de sa capitaine. Ensuite il y a le temps qui file. Je comprends un peu mieux ton angoisse, les gens qui restent et ceux qui partent.

Elle, toujours fidèle à ses mots vifs, ses paroles entrecoupées de doute, son bourdonnement affectueux de tétanisée de la conversation honnête s’y tente pourtant. “Je veux juste que tu sois contente du prochain match, Elise.” Parfois on se rétame par terre, parfois on ment rien qu’à moitié, parfois c’est une semi-vérité. “Pour une fois, tout va bien.”
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Dim 8 Mar - 20:44
« Tu sais, le quidditch n’est qu’un facteur parmi tant d’autre. » Accolade, sourire simple ; rire à moitié avorité : « D’autres choses contribuent à mon bonheur. Des fois je me dis que l’ambiance est plus pareille. Les gens viennent, les gens partent — c’est plus comme avant. On arrive à un tournant, et ça se sent. » Et que vouliez-vous qu’elle dise d’autre, l’Elise ? Aussi regardait-elle ailleurs, un peu devant ; un peu derrière — beaucoup de travers. « J’ai plus l’impression d’être une bonne capitaine, ni d’être dans mon rôle ; plus comme avant — et pourtant, ça me fait tellement bizarre, les fois ou je me dis que bientôt je n’aurai plus ce rôle. » Haussement d’épaule, baskets qui s’enfoncent et rebondissent : « C’est un peu comme si le tout était devenu une part de moi. » Sa sixième année l’avait tellement retournée, après tout — la blonde avait l’impression de s’être en quelque sorte métamorphosée. Aussi laissa-t-elle trainer le silence un instant, le temps de reprendre son souffle : « Je sais pas si je serai contente Slo. Mais je pense que je suis déjà en un sens heureuse avec ce que j’ai. » Au delà des désirs égoïstes ; au-dessus du reste et de toutes ces envies enfouies. « Tout va bien, tu dis — mais tout passe si vite. Regarde-toi. » Et elle était la, maintenant ; la capitaine — à dévisager sa cadette. « T’as déjà tellement changé, tes cheveux aussi ont bien poussé. » Tendresse et sympathie embuaient les prunelles de nuée de la septième, alors qu’elle adressait un sourire serein à sa cadette. « La transformation en nana, en vraie ; après l’adolescence, je suppose ? » Rire, car c’était un peu con — peut-être sans doute aussi un peu embarrassant. « Je pense que je vais me faire un carré, pour ma part. » Elle avait commencé avec un coulis aux épaules, un truc fin et assez droit — puis tout avait foutu le camp. Elle était la maintenant, à voir ses mèches lui trainer dans les yeux et descendre sous ses oreilles ; à sentir le poids de sa parure sur sa tête et dans son dos — sur ses épaules. Le tout dépassait un peu la poitrine ; sans trop vraiment, avec ces ondulations étranges. Quand la blonde se regardait dans la glace, il lui arrivait de se demander à qui elle avait affaire — lui allait-ce vraiment ? Elle ne savait pas. Allait sans doute changer. Un beau carré, le truc juste en dessous des oreilles. Peut-être une frange, peut-être pas ? La décision était certaine, une fois son diplôme en poche ; elle repartirait de zéro. Histoire de faire un nouveau départ. « Tu penses que ça m’irait ? » Pffrt. Chuintement gamin, le tout semblait si irréel.
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Sloan T. Holmes
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Ven 13 Mar - 17:07
“...Je pense que tout t’irait Elise.” Rire.
Arrêtées proches, elle se souvint des entraînement acharnés. Elle se souvient être entrée dans l’équipe, fière, très fière, un peu trop débordante d’enthousiasme, comme à son habitude. Elise se tenait là, près de Silas, et des autres, et au fil des mois, les choses devenaient quotidiennes. On se brossait les cheveux aussi souvent que les genoux se blessaient, on se déboîtait l’épaule avec la même tendance qu’avaient les oiseaux des élèves à se prendre des fenêtres au bec. Et Sloan se tenait là, un incompréhensible besoin de se taire la plantant sur ses pieds, les godasses inanimées et le regard empreint d’une douceur indécente, pour la capitaine de son équipe. Leur équipe, qui changeait, évoluait, se défaisait d’une pièce, se remontait d’une autre. Mille fois ils avaient dit bonjour, aimables à leur balais, mille fois ils avaient vu Holly leur faire un signe des vestiaires, Jazzie remuer, infatigable dans les gradins. Elise parlait de ce que Sloan ne voulait pas entendre, enfin, si, elle mourrait de le voir dit par quelqu’un. Cet élan inexplicable qu’ont les gens de tout reporter à demain, alors que tout semble lui échapper, à elle; c’est une enfant, peu importe les commentaires de la jeune femme, c’est toujours le malaise à la sortie des cours, le silence dans les conversations avec les autres à table, les potages pas goûtés, le sommeil qui vient tôt. Parfois, Sloan se dit qu’elle est malade, sinon quoi. Elle pense qu’Elise dit tout ça pour la conforter, lui prouver qu’elle change, elle aussi, mais elle ne sent rien de changé. Que les phrases, un peu plus retournées dans la tête, que les pas, un peu plus justes et le ton, un poil plus haut. Rien, sinon les apparences, il reste ses hésitations, il reste son corps capricieux, ses chutes à répétition, ses sourires en excuse et son œil charitable pour les plus jeunes. Alors Holmes continue, se demande si elle arrivera encore à tenir cet équilibre en place, une fois eux, Elise, Vance, partis. Bien sûr certains sont déjà loin, et elle les voit encore, elle la voit encore, Alix. C’est juste, Sloan. Sloan n’en vaut pas la peine. “Faut pas t’inquiéter, pour après. Les choses iront bien. Il faut qu’elles aillent bien.”
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Mer 22 Avr - 23:01
« Il y eut un rire — un peu timide, quoique assez spontané. Aussi Elise aurait aimé remercier Sloan, lui avouer sa gentillesse et poser sa main sur son épaule. Mais il y avait ces maladresses, ces choses un peu lourdes trainants entre elles — ce n’était jamais trop facile, compreniez-vous ; d’aimer. C’était toujours un peu balourd, un peu pataud. Alors la blonde préfète décida de ne rien dire, taisant ses compliments sincères dans une esquisse reposée. Ses pas avaient ralenti alors que d’une oreille distraite elle pouvait presque entendre la macération interne de sa cadette.
Et ça lui faisait un peu peur, soudainement — tout ça, tous ces changements. Elise savait, oui : elle avait toujours rêvé de sortir des murs. Pas que Poudlard était étouffant, mais car il était toujours plus simple de rêver le futur que le présent — et nous ne parlions même pas du passé. Celui irrévocable et que trop inchangeable. « J’espère que ça ira, oui. » Mais après tout, pour qui ? Pour quoi ? Basculant sa tête en arrière, la blonde laissa son coulis doré dévaler chaque parcelle leur étant accessible — ses nuées à elle fixant le ciel que trop distant. « Le futur n’est pas quelque chose d’angoissant. »

N’était-ce pas vrai ?
Le futur était ce qu’il était — excitant ou perturbant ; il restait un fait parmi tant d’autres. « C’est l’inconnu et la peur de la solitude qui nous fait angoisser d’après. C’est la peur de ne pas y arriver, de se décevoir. C’est tout un tas de choses, n’est-ce pas ? » Sourire un peu tendre penché vers sa cadette Serdaigle : « On y arrivera. » Elle même ne se faisait plus tant de soucis — ce qui suivrait suivrait, ce qui arriverait et devait arriver arriverait, soit ; oui.

Qu’y pouvait-elle ? « Je l’attends, ce lendemain. » Petit rire. « Tu devrais faire pareil, c’est bien plus plaisant. » Tout en vivant le présent, évidemment. « La vie est si belle, ne l’oublie pas — tu retrouveras toujours ton chemin, je crois en toi. C’est juste que l’adolescence c’est pas facile. Car on veut tout jeter, soi-même compris ; huh. » Œil un peu ailleurs, un peu brillant un peu brouillé : « Ca ira. Avec Wesley comme avec d’autres — on garde pas tout le monde mais lui tu n’auras pas de soucis. »

Elle l’espérait — et y croyait vraiment. Sans doute à la place de Sloan, qui savait. « Ne finis pas comme Cadell et moi. » Rire étouffé, bouffi de ces petites choses un peu incompréhensibles pour ceux ne l’émettant pas. « Tout ira. »

Ils n'avaient pas le choix.
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Sam 25 Avr - 19:08
Furieuse envie de fuite, ou c’est les yeux de Sloan qui croisent ceux d’Elise et patientent, attendent la sentence, un vif espoir qui s’en va vite avec la tête pleine. Pleine de choses pas dîtes la première fois qui semblent pourtant se lire contre le visage aux traits défaits de la jeune fille, elle rabat la capuche contre ses cheveux corbeau, elle l’écoute, les mèches frappent encore l’air. On dirait deux gamines dans un bac-à-sable, pas capables de sortir ce qui devrait sortir depuis le temps, rien que le vent pour rappeler qu’autour ça vit encore. On tente de plus se fatiguer, pas de suite, on veut en profiter. C’est la dernière fois Elise, ensuite tu feras comme les autres, tu vivras la belle, la grande vie. Ici c’est répétitif, c’est las en même pas quoi, quatre, cinq ans ? Ah vraiment ce n’est pas effrayant ?

Elle pense s’être arrêtée, quelques secondes, pas assez pour que ses baskets couvertes d’idioties au marqueur s’enfoncent dans la terre fraîche, y a quelques élèves derrière qui semblent se presser jusqu’aux serres, on aimerait pas se faire trop remarquer, elle a glissé les mains au fond de ses poches. Les phalanges ont tourné violet entre temps, elle est une gentille britannique qui s’emporte avec les degrés en moins, en plus, ceux du printemps qui remuent comme des insectes au dessus d’un lampadaire. Sloan essaie. Elle essaie de pas lui en vouloir, à Elise, de s’en aller aussi. Mais c’est difficile, en fait, y a rien de plus difficile. Et puis sa routine a disparu elle commence à regretter ses allées et venues quelque part en avant, ça n’est pas assez de faire la sourde oreille, de rien voir arriver, parce que ‘oh oui, Sloan’, ça va arriver.

Pour un peu, si y avait pas cette fichue distance les longs coulis dorés de la serdaigle auraient frôlé sa figure, l’auraient rappelée à l’ordre, lui auraient prouvé que ça existe encore, les amitiés, la non-solitude et le fort sentiment d’appartenance. Tout ça c’est des foutaises bien sûr. Longtemps que les océans couverts de nuages se sont convaincus du contraire. Sloan, t’avais raison tu vas t’noyer, après tout. Et elle attrape ses phrases au pied de la lettre, elle voudrait sortir sa baguette, figer le temps, mais rien a jamais voulu jouer avec les minutes ici, dans ce monde, ou l’autre. Combien de fois lui aura-t-on pas prouvé que ça existait que dans la science-fiction tout ça, bordel. “Oh tais-toi un peu Dickney, t’es autant une gamine que moi.” Dîtes-lui que c'était rien que d'la colère, qu'elle se mette pas à chialer.

Les maladresses qui soudain lui attrapent la gorge, lui nouent les doigts, au fond de ses petites tentatives ratées, la ramènent droit sur le banc, foutu Hector sur les genoux à fixer un verrou contre sa bouche stupide. Et elle s’arrêtait, là, sur leur terrain. “Qui dit au fond, que ça va bien s’passer. Si c’est trop tard, depuis le temps, si j’ai déjà fait le pas de travers, Elise ?” Leur beau terrain à elles deux, elle voulait pas penser à Cadell, elle voulait pas, encore moins qu’elle lui rappelle qu’elle a pas fait le vide, qu’elle a pas réussi.
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Sam 23 Mai - 20:20
« Il y avait eu cet élan d’elle ne savait trop quoi la figeant tout d’un coup — aussi elle était restée là ; l’Elise. A ne plus bouger à ne plus rien faire, à juste écouter sa cadette parler et — et ça lui faisait soudainement mal à la gorge. Car c’était un peu étrange mais, tout d’un coup elle avait l’impression de l’abandonner — de réaliser qu’elle n’avait pas été assez là.

Car il y avait eu ce petit quelque chose dans la voix de Sloan faisant écho dans le corps tout entier d’Elise — car il y avait eu quasi une nuance de peur ; et — et. Et. « Sloan. » Et elle s’était retournée en direction de la brunette, ouais. Elle avait fait quelques énormes enjambées rapides pour venir se planter bien devant la concernée — « Ouais, on est des gamins. Je suis une gamine, on l’est tous — on a des années et des années de vie devant nous et regarde-nous. On se prend à espérer puis à avoir peur. Et c’est infernal, d’ailleurs. » Alors elle était venue planter ses deux mains bien profondément sur les épaules d’Holmes. Et sa voix était à la fois ferme et très douce — presque tremblante. « Mais ça va aller. Mais je vais pas t’abandonner. Mais tu es merveilleuse, Sloan ; tu as la vie devant toi, comme moi. Car on fait tous des putains d’erreur car on se pisse tous dessus et car on regrette tous un jour. » Et elle se retenait comme une folle pour pas la secouer comme un prunier : « Mais. Je sais même pas ce que je dis mais merde. Bombadouse. Voilà. Mais car j’y crois que ça va bien se passer, car je vais être là ; avec toi. Car je vais lutter de toute mon âme pour que tout aille bien, car je crois en un avenir meilleur ; car je crois à l’épanouissement. Qu’il s’agisse du tien, du mien — celui de ceux qu’on aime. Celui d’Andersem mais aussi celui de notre cher Watson. »

Et puis elle n’avait pas pu, elle n’avait même pas su pourquoi elle avait fait ça — mais elle avait fini par prendre la fille dans ses bras et la serrer très fort. Car elle réalisait soudainement très tard quelque chose de ô combien d’évident : « T’es mon amie putain Slo. T’es ma putain de camarade, ma putain de tout ce que tu veux. Pas une petite sœur, pas ma plus connue des inconnues. T’es cette fille qui doit rester dans ma vie et qui a pas le choix. Je suis pas merveilleuse, je suis pas extraordinaire — ça peut aussi partir en couille de mon côté mais je veux être là et. »

Et je veux pouvoir t’aimer, putain.
— Et j’ai tellement peur, au final ; de savoir si toi aussi tu m’aimes.

Et car elle avait tellement peur, oui ; Elise — elle avait tellement peur au final de s’attacher. Car tout allait toujours si bien puis toujours si mal. Car elle comprenait, savait trop aimer et — et ça faisait mal putain. Alors Sloan elle l’avait un peu rejetée puis acceptée — puis ; avec le temps. Puis oui, maintenant elle — merde.

Elle réalisait une connerie immense, elle réalisait qu’il y avait plus de temps ; car il n’y aurait bientôt plus de tous les jours avec Holmes. Car elles pourraient plus s’amuser à faire les enfants, à s’ignorer joyeusement, à se lancer des pics puis des regards d’amour. Alors elle comprenait soudainement la blonde ; comme elle avait eu mal, d’ailleurs ; lorsque ses amis, ses ainés — ouais, comme ils s’étaient barrés l’an dernier.

Remplis de rires et de promesses. Foutaises. « Je veux pas que ça s’arrête là et tu me connais, de toute façon — et. T’as rien fait de travers, se sentir mal c’est naturel ; c’est juste se rendre compte qu’on a peur, que les choses vont bien. C’est juste péter un cable et vouloir s’enfuir ou avoir peur du changement — d’avoir peur de se voir changer, aussi. On se demande si on devient pas un monstre ou — enfin. T’es parfaite Slo, on est jamais parfait, je sais — mais tu l’es toute entière avec tes merdes comme les choses merveilleuses qui te pavent et. »

Et il était un peu temps qu’elle la lâche, aussi. « Et tu peux pleurer, crier ; hurler. Je serai la. Comme tu peux me parler de tout ce que tu veux et — et putain merde, je t’aime, tu le sais ça ? »

Il y avait eu un moment de flottement, elle avait soudainement eu envie de pleurer : « Vraiment. »
Son visage était enfoui dans sa capuche mais aussi sur l’épaule et les vêtements de sa cadette et. Elle ne s’était jamais sentie si vivante et si explosive ; tout d’un coup, Elise. Elle s’était toujours retenue et — et.

Putain, ça faisait presque du bien.
Peur, aussi ; mais du bien.
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Lun 15 Juin - 19:16
Ses bras s’agitèrent, les ailes d’un papillons qui s’affole de plus bien voler. Sloan s’est tue, aussi sagement qu’une gamine ferait, elle avait les larmes qui se contenaient à l’intérieur, comme les enfants font, quand ils comprennent pas qu’ils sont courageux. Elle aime vraiment pas la brume familière, qui couvre Poudlard sous un étau matinal. C’est les derniers matins, on s’en va, est-ce-qu’on revient ? Elle n’est plus sûre de rien. Sherlock avait pas de mal, avec la certitude, il regardait pas en arrière, alors Sloan non plus, mais souvent, maintenant, elle a plus vraiment le choix.

Ça l’a soulevée, un ouragan, deux mains là qui se plantent, dix doigts impatients, elle avait cette patience impardonnable, Sloan, de tout regarder arriver sans rien faire, là elle se surprenait de miracles, ou de petits sourires qui lui soulevaient son regard triste. Et ses ovales tremblaient un peu, sous le poids de l’affection d’Elise, elle se retrouva, aussi, sans vraiment pouvoir l’expliquer. Y a sa voix qu’a percé l’air dans un supplice, qui l’a priée de l’écouter pour une fois, sans rire, sans rire, Holmes, faut que t’entendes que tout n’est pas une histoire triste.

Elle avait du mal, avec cette réalité, dans un univers où ça se passe bien, fallait dire que les années passaient et étaient tendres quand elles voulaient. Sloan s’arrêtait, au milieu de la route, avec sa petite robe d’été qui se fait bousculer par le vent, elle retient un chapeau de paille minuscule, que son papa lui met sur la tête. Y a sa sœur, pas loin, qui hoche la tête. Oh si on pouvait remonter, quelques pages en arrière, sur ce géant calendrier, et se sauver un peu. Si on avait au moins le droit ?
Peut-être qu’au fond, elle pouvait pas tout calculer, pas la moitié des choses. Le Choixpeau l’avait dite stratège, pourtant aujourd’hui elle tenait plus bien droit sans quelqu’un à côté d’elle, ou elle avait ce sentiment désagréable de vide qui la ramenait à hier. “Arrête de dire tout ça je… Je suis pas un superhéros tu comprends.”

Y a Elise qu’est tombée contre elle, comme une tempête, quelques années avant, ses genoux souffrent un peu des années qui s’accumulent contre son petit corps soudain, elle pensait pas pouvoir tenir debout, encore, elle est secouée, la mioche. Doucement une main vient retirer sa capuche, maladroite, et puis elle recule pour pas tanguer, en bateau ivre qu’elle sait si bien être. Y a un petit sourire incertain qui vient contre ses joues, elle la retient, d’une poigne difficile, Dickney, mais elle y arrive et tout n’a plus l’air d’une si terrible détresse. “Excuse-moi, je suis désolée.”

Si l’on était en danger, alors finalement, nous voilà secourue, Holmes, est-ce-que t’y crois ? Je sais c’est dur - mais t’es un putain de titan, au final, si tu savais, comme t’es devenue grande, même si tu veux pas t’écouter - Elise, elle le sait bien tout ça. Elle arrive pas, à tout entendre, elle est presque sûre de pleurer, mais ça fait presque un an, après tout. “J-J’ai du mal à me dire, que ce sera plus comme avant. Pourtant c’est stupide… je préfère pas avant. C’est bien, maintenant, ça fonctionne une fois sur trente-six mais, ça a son charme.”

(Si on a plus les jours qu’il faut, on va commencer à paniquer, et puis se voir tout recommencer, mais au fond t’es sûre qu’on y changerait quelque chose ? A tout ce qu’on a fait ?)

Fière mademoiselle Sloan s’est permise de détourner le regard quand la blonde est revenue à la raison et a arrêté de la serrer si fort - elle respiraient déjà pas très bien, mais en plus le spectacle s’était fait pour un duo de premières années en face - Oui, on est au courant, vous rêvez tous d’une romance entre Dickney et Holmes. A cette pensée, elle laissa échapper un petit rire, dévisagea le sol, c’est ce qu’elle faisait quelques années plus tôt, après tout.

Elle a regardé loin devant, sans vraiment attendre de voir la préfète se décoller de là, elle lui laissa un silence, parce que ça faisait beaucoup, émotionnellement parlant. Y a ses yeux qu’on été trouver le château, un instant. “Je t’aime aussi. Je t’aime. C’est rien. Tout ça c’est à moi d’apprendre à faire avec, tu vois ? T’es géniale, je comprends pas pourquoi tu continues, mais, t’es vraiment une épaule, pour les autres ici, tu le sais ? Va pas en douter ou quoi. Mais désolée je vais pas t'embrasser. J'ai un. Garçon a me sortir de la tête et j'ai embrassé beaucoup, beaucoup trop de filles ici.”
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Jeu 9 Juil - 17:09
« T’as pas à t’excuser — au final, qu’est-ce que t’as fait de travers ? » Et sa voix tentait de se calmer, car c’était pas facile ; non, que d’aimer — d’aimer à ce point, de manière presque désespérée. Se rendre compte qu’on tenait à quelqu’un ça faisait mal, oui ; surtout quand on allait bientôt plus passer ses journées à pouvoir le regarder. La regarder — la couvrir, lui sourire ; lui parler, la pincer puis lui offrir un sourire. « Qu’est-ce que t’as fait, après tout ? Hormis tenté de vivre comme nous ; sans faire trop de conneries par la même occasion — et c’est pas simple, crois-moi je sais de quoi on parle. On en fait tous une bonne poignée par jours, à croire ; c’est universel de commettre des bourdes, dans ce foutu château. » Yeux un peu humides, un peu fragiles ; poignet couvert venant frotter le tout alors que la blonde tente de reprendre consistance.

Aussi continua-t-elle d’écouter sa cadette, car après tout ; qui était-elle ? Elise, juste Elise — une Elise qui serait rien sans sa Sloan ; car il devenait chaque jour plus difficile de tenir droite sans quelqu’un à ses côtés sur qui trébucher, tomber — car c’était ainsi, oui. Car on avait beau se convaincre que la solitude ça allait, ça n’allait pas — car au fond on crevait d’envie d’une main chaleureuse, d’une main amoureuse ; d’une attention sincère. Et ça faisait mal, oui ; que d’aimer et de désirer — l’attention et la réciprocité. Alors elle était là, la blonde ; à écouter sa brune sans trop rien dire. Enfin. « C’est bien, maintenant ; hein ? Je suis d’accord — mais bon, demain sera sympa aussi, non ? » Petite moue un peu tout, un peu rien — un peu humide, aussi ; pourquoi pas. Un sourire fébrile frôle les lèvres de la préfète alors qu’elle pense un instant à elles ; au reste — à Wesley et tous ces autres dont elle ne veut plus lâcher la main. « Ca me fait flipper, aussi — mais ça ira. Car je viendrai vous voir, car je serai là à pré-au-lard ; car je serai dans un foutu pull et qu’on se boira tous un bon truc autours d’une table dans la joie et la bonne humeur. Toi, Wes et fifi — toi et moi ; eux et nous. Car c’est plus sympa comme ça. Et pourquoi pas Thomas, aussi ? Il est assez bavard, c’est super cool aussi. Faut se dire ça Slo, car ça se fera. » Et elle avait planté ses yeux dans ceux un peu ici et un peu ailleurs d’Holmes — avait cherché du fond du cœur à capter son attention. Car c’était ça qui importait, c’était ces foutus liens qui voudraient pas disparaître ; car ils seraient tous là comme des fous à y penser, à les entretenir — même de manière maladroite, même de. Enfin. Encore et toujours.

Il y eu un silence, un silence violent dans l’absence de mots — car au final elles avaient tant parlé que ça lui vrillait les oreilles ; à la blonde, ce genre de silence. Aussi quand le tout reprit-elle, elle-même avait appris à se détacher, laissant ses deux mains plantées dans les épaules de son amie. Car c’était impossible de la lâcher, car c’était physique, comme un besoin de savoir ; comme un moyen de se rassurer — d’être rassurée. « Tu es toute aussi géniale — et je comprends ton envie mitigée de m’embrasser. T’as vraiment eu le pactole niveau embrassades avec des demoiselles, j’espère que ça tardera pas à changer vers quelque chose d’un peu plus différent, tu vois. » Et elle avait ri, de manière maladroite ; mais de bon cœur. Car au final tout était là, cette simplicité parmi ces brouillons diffus tordant votre esprit comme vos organes digestifs. « On va s’en sortir — plus de filles pour toi, juste de belles amitiés ; plus de garçons pour nous, en somme. Enfin un garçon, huhu. » Et elle se sentait un peu gamine, un peu candide — mais qu’y pouvait-elle ? Après de tels débordements ; ne restait que des remous vagues, qu’une sensation de paix encore gênée — encore tendre et mouvementée. Alors elle disait des petites choses, d’un bon ton ; de bon cœur — car il n’y avait plus que ça qui important, n’est-ce pas ? « Bien bien bien. » Sourire bizarre alors qu’elle enfonçait sa tête dans les montures de son pull.

Bien, oui — tout irait bien.
Tout était bien.
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Lun 13 Juil - 21:59
Les maladresses se rencontraient pendant que le jour était occupé à se lever, là on ne s’attardait plus sur un jogging mais une longue discussion - une rétrospective. - Holmes aura oublié la moitié de la conversation le soir venu, elle est pas stable, elle n’essaie pas de se souvenir et a peur. Peur des finalités et du regard que lui porte soudain Elise, qui semble la connaître. Connaître la fille qui a peur de l’océan, la fille qui l’a presque jetée contre un mur l’année précédente, la fille qui regarde en l’air comme on chercherait à s’échapper d’un battement de cil. Et leur ciel est beau. “Elise tu vas me manquer.” La capitaine était bavarde. Sloan se souvient très bien de ses paroles qui percent les murs quand elle sermonne un membre de l’équipe dans les vestiaires, ses grands conseils ou ses paniques passagères. L’odeur du savon qui se glisse au creux de son cou quand Sloan enlace Elise - ces détails qui restent mais qui finiront par se détacher, des petits post-it, sagement laissés sur les murs de leurs vies. - Un jour on oublie Elise et Sloan. Mais pas Elise.

“Je serais ta partenaire de beuverie. Mais laisse Garfield nous accompagner, c’est nouveau ça.” La bleue remue, les mains glissées dans les poches de son pull de quidditch, elle a quelques larmes au coin des yeux, mais la tristesse est bercée par les projets qu’on se met en tête aujourd’hui. - Elise savait la rassurer, c’était une fille et elle n’affolait pas Sloan. Il faut avouer que cela devenait presque rare. - Parfois elle s’attardait dans un couloir pour l’attendre, Elise. C’est les moments où l’on s’accorde une amitié et ça fait beaucoup de bien. Alors, c’est difficile d’imaginer ne bientôt plus y avoir droit; une si simple, si claire amitié comme celle d’Elise et Sloan. Elle espérait en réalité de ne pas la perdre, ou pas encore, parce qu’elle s’y était attachée. “Tu vas arrêter le quidditch ?” C’était bête, mais Elise lui semblait attachée à une brillante carrière dans le futur et elle se disait que… et bien l’ambition ne laisserait plus de place aux souafles et aux visières. “Ton pull. Tu devrais l’emporter à la maison. Le garder quelque part pour le montrer à tes enfants plus tard.”

Ridicule. Une vraie pièce de théâtre, mais Sloan se souvenait qu’elles en avaient déjà parlé des enfants, elle haussa les épaules, et puis se rapprocha un peu d’elle. Un peu trop nerveuse pour plaisanter tout de suite. “Je vais lui parler. Wesley. Mais pour l’instant je préfère… penser aux BUSEs. Il reste une distraction uh.”

Elle n’arrivait pas à imaginer la vie d’Elise l’année prochaine. Elle se disait que ce serait dur, ou triste, de se détacher d’un univers si vite - mais elle ne reviendrait jamais en courant, n’est-ce-pas ? - Elise fonçait tout le temps. Sloan était très lente. Le duo fonctionnait bien depuis. “Il est persuadé que les examens ont eu raison de moi mais c’est plus… lui, oui.”



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Sam 22 Aoû - 21:38
« Il y avait ce regard ailleurs, ces mains fourrées dans la poche kangourou de son pull ; il y avait ces milliers de petits détails annonçant ses paroles, ses phrases et incertitudes. « Oh, tu sais. » Sourire présent et absent — Elise était là, mais aussi ailleurs. Dans des pensées et images qu’elle ne faisait encore qu’effleurer. « L’an dernier, quand l’équipe venait d’être formée et qu’on était encore à l’époque où l’on se serre les coudes de toute notre âme, je me disais qu’il me serait difficile de quitter le quidditch, que je prendrais bien un an à faire des entrainements à côté. Mais maintenant, je pense juste que je vais arrêter, oui. » Elle ne savait pas trop, avait aimé ces instants passés mais s’était peut-être sentie en marge lors de cette dernière saison. Il était temps de passer le flambeau, tout simplement. « Mais bon, faudra qu’on se fasse une sortie balai de temps à temps ! Histoire que je me rouille pas trop, tu comprends ? » Rire succin, l’idée lui plaisait bien — dans le parc, oui. Celui immense où l’on avait tendance à passer son permis de transplanage.

« Mes enfants ? » Rire. « Tes enfants, tu veux dire ! Je viendrai les voir, on s’agenouillera à côté d’eux ; et je leur raconterai avec toi nos prouesses et catastrophes passées, alors que ta batte trônera quelque part sur un des murs de ta maison ou de ton appartement ! » Et cette fois, le rire avait été long — bouffi d’une joie sincère, aux ourlets tamisés. Car il y avait ce calme, oui ; cette sérénité à évoquer des pans de futur, à se les imaginer. Etrangement, ce n’était pas si apeurant. « Je ne m’imagine pas trop être maman. Par contre, toi. Mon dieu. Il faudrait que je fasse un enfant juste pour le plaisir de les voir ensemble, je crois. » Mais déjà fallait-il qu’elle trouve quelqu’un, oui — ce serait bien.

L’amour avait toujours été si compliqué, pour Elise ; elle ne se souvenait pas être tombée sincèrement amoureuse de quiconque, non. Se dire que la personne qu’elle rencontrerait hors poudlard serait en quelque sorte sa première fois lui faisait bizarre — elle n’arrivait pas à imaginer le tout.
Avait renoncé à l’idée d’être aimée sincèrement, peut-être. Ne savait pas trop, avait fini par ne plus s’en soucier. Aussi Sloan ravivait sans le savoir en la blonde un tourbillon de pensées et d’envies diffuses. Enfin. « Tiens, ca me fait penser. Faudrait que je te laisse une fringue ! Un pull ou je sais pas, ou une écharpe ! » Quoique, ça c’était plus le style d’un certain blond. Enfin.

« Serdaigle un jour, serdaigle toujours ! » Sourire pour yeux remplis de malices, Wesley et les études — cela l’amusait un peu, la blonde préfète. « Ne t’inquiète pas Slo, ton amie te dit que tout va bien se passer — je crois qu’à force de vous observer et de vous connaître séparément puis ensemble, j’ai fini par comprendre. » Et cela irait peut-être doucement, mais le fait resterait le même : ils s’aimaient, et resteraient ensemble. Formeraient un de ces fameux couples, oui ; ce genre de parents pouvant raconter à leurs enfants qu’ils s’étaient rencontrés à Poudlard.

Poudlard — Poudlard ! L’école de magie, celle où l’on se découvre, l’on vit et s’aime ; aussi. « Enfin ! On verra bien. » Sa vie à elle, leur vie à elles — puis le reste.

Cela semblait bien, oui.
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