Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Sunday kind of love [CHOUQUETTES]

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Deborah Bolton
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Mar 16 Fév - 13:44




JAMES & DEBORAH
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Si bien calée au fond du fauteuil que ses pieds pendaient seuls dans le vide, que les jambes se balançaient en même temps, à intervalle régulier, et que sur ses genoux reposait l’emballage vide qui avait précédemment accueilli la pâtisserie. Deborah s’en léchait encore goulûment le gras du bout des doigts, tandis que son regard balayé le théâtre tout entier. Le fourmillement de la foule autour des sièges lui faisait déjà l'effet d'un curieux spectacle, et les murmures de discussions animées qui revenaient lui bourdonner aux oreilles attisaient en elle les braises d'un doux émerveillement. Et la scène qui semblait vide au centre, encore muette alors qu'elle devinait la tension, l'effervescence des équipes, des acteurs noyant leur tract dans le dernier instant pour une énième représentation. Un théâtre déjà à l'intérieur même du théâtre.

Elle se tourna un peu vivement vers son voisin de siège, prête à lui susurrer ses pensées ravies, comme elle trépignait d'impatience, dans une folle envie de partage, comme souvent, trop souvent, elle avait beaucoup de choses à dire, à soulever, et qui n'intéressaient peut-être qu'elle. Oui, juste elle. Alors, juste un peu plus longtemps, Deborah retint un babillage. Evidemment. Ce n'était pas Thomas qu'elle pouvait assommer de sa fantaisie ; sa St Valentin était bien manquée, sans trop qu'elle ne s'en aperçoive vraiment. Mais avec un étranger, on ne faisait pas tant d'indiscrétion. On ne dérangeait pas un parfait inconnu. Sans doute appelait-on cela de la bienséance. Et il arrivait à Deborah d'être bienséante.    

Cependant. On n'avait pas non plus idée de fixer ainsi les gens. Mais ce profil. Ce profil était tout à fait remarquable, de la courbe du nez jusqu'à celle de la bouche. Vraiment. Il y avait là un charme particulier qui l'intriguait plus que de raison, sans qu'elle ne parvienne à s'expliquer ce brusque et nouvel élan, comme un intérêt soudain, qui la démangeait, exigeait d'elle toute sa concentration. Un songe heureux naquit soudain au coin de ses lèvres charnues, un rayon d'euphorie câline. Sans comprendre, elle se sentit enfin bouleversée d'une émotion trouble, originelle, à la simple vue de cet être. Cet être dont elle ignorait tout, dont elle avait même ignoré l'existence. Et comment avait-elle pu supporter de ne pas la connaître alors ? Cette bête idée suscita en elle un profond déchirement. Quel hasard avait donc placé sur sa route un être si formidable ? Deborah n'en revenait pas.
Et d'un coup, d'un seul, plus rien ne lui importait plus que de connaître cet inconnu. 

Ce sentiment même lui sembla saugrenu.
Des mots brûlaient dans son gosier ; elle n'avait jamais autant hésité à prendre la parole. Parce qu'après tout, elle ne le connaissait pas. Et c'était étrange de se sentir si bien tout en s'affolant en même temps.
Une question cependant creva ses silences et se suspendit en l'air.

_ C'est incroyable. Comment faîtes-vous cela ?  
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James P. Elton
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Mer 17 Fév - 11:12
« Pardon ? » Et ses yeux océans étaient venus chercher ceux de la jeune inconnue à ses côtés. Il ne comprenait pas vraiment ce qui venait de lui arriver, ou du moins, le sens de la question posée. Après tout, qu’avait-il bien pu faire pour susciter une telle curiosité ? Il n’avait fait que dévisager la foule d’un air pensif; à la vue de tous ces élèves — il n’avait fait que regarder oui. Voir du coin de l’œil la scène s’assombrir, annonçant un début imminent.

Aussi son buste s’était-il quelque peu tourné vers la source de sa perplexité. « Ai-je fait quelque chose de particulier ? » avait-il souri. Avec une certaine hésitation, certes; mais également beaucoup d’amour et d’attention. Car c’était tout ce qu’il était James — être curieux et émerveillé. Il aimait rêver, découvrir et imaginer. Et il était certain que tout irait bien, qu’il ne s’agissait que d’un protocole — d’une surprise passagère.

Enfin. Ce n’était pas plus mal, après tout. Que de rencontrer quelqu'un avant que la pièce ne commence, que d’entamer une conversation; oui. Une histoire avant le grand bon en avant. Et il se sentait quelque peu nostalgique à la vision de toutes ces bouilles, à ces regards si propres aux étudiants de Poudlard. Il ne lui avait pas fallu grand temps pour reconnaitre les capes et les cravates; alors qu’il errait dans le théâtre — arrivé en avance, sans but précis. Il ne savait même pas quelle pièce voir, avait juste été pris d’une envie de vivre pour un moment une chose sortant de sa routine — d’être spectateur d’une histoire, d’une vie ne lui appartenant entièrement.

Et cela lui faisait un peu étrange que de voir du monde, que de voir un univers existant en dehors de sa sphère habituelle. Combien de temps depuis qu’il n’avait pas pris du temps pour lui ? Il avait des fois l’impression de vivre à St-Mangouste, tant bien même cela ne le dérangeait-il pas vraiment. Lorsqu’il se forçait à rentrer chez lui en soirée, il découvrait souvent Carys en train de bercer son enfant. Cela lui faisait toujours un peu étrange, de voir une si jeune femme déjà mère et sous l’emprise de tant de responsabilités. Il se demandait si son partenaire était de taille à les soutenir, mais bon. Ça ne le regardait pas vraiment, si ? Il était juste reconnaissant qu’elle ait accepté de garder et de gérer Apostrophe à sa place. C’était grâce à elle qu’il pouvait se dédicacer à sa formation première — à cette passion qu’il s’était découvert. Enfin, pouvait-on véritablement parler de passion ? Il n’en était certain, mais se sentait bien; oui — dans ce qu’il faisait. Il y avait un air de changement permanent, une routine de l’incertain. C’était enrichissant, et cela lui faisait voir du monde — lui amputé de vie sociale depuis qu’il s’était entêté à s’engager dans une double formation. Avait-il fait une erreur à l’époque ? Il ne savait pas vraiment, ne regrettait pas non plus ses choix. Enfin.

Toujours un peu hésitant quant à l’interprétation des paroles de sa voisine de siège, il avait parcouru son visage — tentant de mettre un nom sur ces cheveux bruns et ce regard particulier. Il se demandait bien quelle histoire se cachait derrière cette existence — quel emblème, quelle maison; quels secrets et mensonges. Il y avait des pourquoi et des comment; nombre d'interrogations.
James était un homme distrait.
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Deborah Bolton
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Jeu 18 Fév - 17:02




JAMES & DEBORAH
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Et soudain, dès lors qu’elle avait senti ce bleu comme un océan immuable s’ancrait dans ses yeux, et avant même d’y plonger trop profondément, Deborah s’était reculée vivement. Enfin, autant que l’accoudoir derrière elle le lui avait permis, jusqu’à heurter l’épaule d’un deuxième voisin auquel elle tournait tout à fait le dos, trop obnubilée par le premier pour ne serait-ce qu’imaginer que tout un rang se pressait de l’autre côté. Et à raison, ce qu'elle croyait percevoir, de l'ordre d'une lumière astrale peut-être, la touchait à vif.

La voix surtout lui donna une forte impression, Deborah aurait chaviré presque. De fait il s'agissait peut-être d'une perte d'équilibre qui ne tenait pas tant d'une sensation physique sinon spirituelle.
Et comme devinant un signe divin, la jeune fille comprit instantanément la vraie raison qui l'avait poussée à se trouver ici à ce moment même. Naïve, elle fit abstraction de tout intérêt qu'elle aurait pu avoir pour le théâtre. Une raison bien plus plausible se révélait à elle, car de quel autre motif pouvait-il s'agir vraiment sinon celui de cette rencontre fortuite ? Voilà le véritable théâtre qu'elle était venue épouser. Et tous ces gens qui regardaient devant alors que le véritable décor se trouvait ailleurs...
Soudain, elle s'indigna que cet être si singulier puisse se penser si banal. Qu'il essaye un peu, tiens, de faire l'ordinaire !

_ Mais oui, voyons, tenez regardez, vous le faîtes encore !

Et elle avait porté un doigt malhabile devant elle, pointant la figure de sa curieuse obsession, puisqu'elle le fixait encore avec une expression désarmée, d'une fragilité pittoresque. C'était ce sourire, nul doute, qui la faisait tressaillir lentement, parce qu'elle le découvrait pour la première fois et que, malgré tout, cela ne se faisait pas de surprendre les gens ainsi, de montrer tant d'intensité, même douce, même involontaire, par un simple regard, de marquer l'esprit des gens avant qu'ils ne s'en rendent compte, et les prendre par faiblesse sans même leur demander leur avis. Et même si cela ne venait que d'elle, bien sûr, mais ça Deborah ne le voyait pas. Non, le sourire étranger renvoyé par ce visage se suffisait, lui suffisait, puisqu'elle ne distinguait plus rien d'autre.
Une idée se précipita cependant dans son esprit, l'ombre d'une jalousie. Et si d'autres le voyaient aussi ? Comme si elle aurait dû être la seule à connaître cette passion tendre, frétillante, affolante, hallucinante, et peut-être même dévorante, tant elle semblait lui faire perdre de raison.

_ Peut-être que cela vient de votre sourire. Il faudrait le cacher.

Et cela lui provoqua une triste émotion, et cette pensée lui parut déraisonnable, délirante. Ne plus voir de sourires sur la figure de l'étranger. C'était un chagrin, vraiment, et cela lui causait de pénibles songes.
Tellement qu'elle changea presque instantanément d'avis et s'écria soudain d'une voix alarmée :

_  Non surtout pas ! Vous ne devez jamais arrêter de sourire, pas un seul instant. Jamais jamais jamais jamais ! Vous entendez ?
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Jeu 18 Fév - 19:56
« Il y avait eu ce mouvement — ce recul soudain. Aussi n’avait-il pas bien compris ce qu’il avait bien pu faire pour la faire réagir de la sorte. L’effrayait-il ? La blessait-il ? Se passant une main dans les cheveux, quelque peu désemparé; James avait réprimé une moue nerveuse. Faire du mal n’était pas dans son intention, il était de ceux pansant les plaies; après tout. Aussi comment pouvait-il être la source de toute cette agitation ? « Vous allez bien ? » N’avait-il cependant pu s’empêcher de s’enquérir, ayant entendu le bruit sourd de l’accoudoir frapper le dos de la brune inconnue. C’était dans sa nature, dans son métier — que de faire attention au corps des autres. « Excusez-nous. » Avait-il poursuivi à l’attention de l’homme qui les dévisageait d’un air perplexe; avant d’hésiter à tendre sa main pour ramener la jeune fille à ses côtés. Il n’était pas certain d’avoir le droit de faire ça — et avant même qu’il ne pense à plus, des mots étaient venus le figer; embrassant ses oreilles.

Un rire court avait rebondi sur ses lèvres, alors que tendu il essayait de comprendre ce qu'elle voulait lui communiquer. Aussi n’avait-il trop rien dit, attendant que l’orage passe — qu’on finisse par lui dire de quelle farce il s’agissait. Car il se sentait embrassé, oui; de ne pas réussir à communiquer. Peut-être était-ce son manque de vie sociale qui lui revenait dans le visage. Il avait oublié ce que c’était que d’avoir des amis en dehors de St-Mangouste — en dehors de ceux rencontrés et fréquentés dans l'enceinte de l’hôpital. Était-ce si difficile que de parler, que de se faire comprendre ? Il n’en avait pourtant pas ce souvenir — avait toujours été de ceux écoutant. Il n’étais pas forcément très bavard, avait été blessé par le bas jugement humain. Aussi n’avait-il fait qu’ouvrir les oreilles, qu’ouvrir son coeur aux remords, joies et peines extérieures. Il avait accepté les mensonges et les doux mots; les secrets que tous connaissaient et mêmes les paroles sincères — encore que trop fragiles.

Mais cela lui faisait bizarre, que de tisser une relation sur un tel hasard. Il en était un peu heureux, un peu distrait — un peu perdu. Il n’était pas habitué à intéresser, à se retrouver sous les feux des projecteurs. Il avait envie de se sentir blasé, de s’enfermer dans sa bulle de gris comme pour se protéger — à s’enfermer dans son sinistre air britannique qui n’attirait personne. Mais il y avait quelque chose dans le regard de son inconnue d’un peu fragile. Et il ne savait pourquoi, mais les yeux qu’elle lui offrait lui semblaient tout sauf hostiles. C’était presque fascinant de voir de telles émotions défiler, se déchirer et s’imposer — puis filer. Elle avait comme des étoiles filantes dans le regard, c’était bref mais pourtant si marquant. Enfin.

Son sourire ? Il avait haussé un sourcil quelque peu interrogatif — finissant par sourire; puis rire. Un rire chuchotis, un rire d’enfant. Car comment ne pas rire à de tels propos ? Cacher son sourire ? Cela l’amusait plus qu’autre chose. Car il ne s’y attendait pas, mais car, aussi — c’était beau. Il y avait de la poésie dans cette maladresse qu’ils partageant sans comprendre; et cela lui rappelait ses anciens jours passés en haut de sa tour — lorsque tout était encore si loin et si libre. Lorsqu’on ne pouvait vraiment prédire; car il y avait tant de possibilités et de variables inconnues. Car il y avait, oui. Tant de choses et tant de rêves s’entremêlant; rendant la réalité brouillée, flouée.

Et ses yeux s’étaient écarquillés lorsqu’elle avait changé d’avis, bifurquant et s’agitant. Aussi avait-il quelque peu paniqué, James — en voyant les gens se tourner vers eux et le disant de se taire. Car ils n'étaient pas la scène, car il y avait un autre spectacle se déroulant en contrebas. Il avait alors voulu se lever, reculer — poser ses mains sur ses jambes et se cacher, s’incliner de pardon et leur disant d’oublier. Il avait voulu poser ses mains précipitées sur les lèvres de son interlocutrice.

Mais il n’avait rien fait de tout ça, s’était contenté de sortir sa baguette et de former autour d’eux une sphère invisible les coupant de l’extérieur pour un moment. Car il se devait de répondre; mais ne pouvait déranger d’autres innocents. Aussi ne pouvait-il se montrer irresponsable; et agissait-il en conséquent. On ne les entendrait pas — et il pourrait essayer de comprendre. « Vous allez bien ? Je ne sais même pas votre prénom. » Avait-il fini par prononcer, l’air inquiet. Et il le demandait sans doute un peu trop, mais c’était pour mieux cerner leur situation — pour remettre des points sur cet univers incertain aux phrases mouvantes. « Je vous fais vous sentir mal ? » Il avait ri une seconde, embarrassé : « Et mon sourire n’a rien de particulier, vous savez. C’est hm. … Gentil de lui trouver quelque chose j’imagine, mais. Pourquoi dis-je seulement ça ? » Il n’était sans doute pas très à l’aise, ne s’était jamais retrouvé confronté à une telle situation. Il ne se souvenait pas d’avoir suscité un quelconque intérêt tout au long de sa vie — mais qu’avait-il fait pour, aussi ? Il était un sorcier, pas un braconnier; ni même de ces anciens gryffondors qui lorsqu’ils riaient irradiaient dynamisme et sympathie. Il n’était qu’un homme dans son long manteau gris — qu’un homme à la blouse blanche; qu’un homme dépassé par le temps, dépassé par la vie et tant d'évènements. Il n’était qu’un homme parmi des milliers, oui. « Enfin, vous sentez-vous bien ? Je peux peut-être vous aider. »

Il ne perdait rien à demander. Se sentait perdu dans des vagues de nouveauté. Il était brassé par des choses qu’il ne maitrisait pas, et il lui semblait plus aisé de ramener ça aux domaines qu’il maitrisait bien. La médecine, la parole — l’écoute. La magie, aussi; pourquoi pas.

Il ne savait pas.
Ne comprenait pas — mais finirait sans doute pas saisir, oui.
Il n’en doutait pas.
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Deborah Bolton
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Sam 20 Fév - 18:28




JAMES & DEBORAH
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Et Deborah avait volontairement éludé la question, de cet air qui se voulait distrait, ses yeux se soulevant naturellement vers le haut, mais non par impatience sinon par embarras, mais revenaient immanquablement vers leur cible première comme ils souffraient trop vite de la perdre. Alors elle n’aurait pas su lui dire si elle allait bien, tout au plus elle se sentait bien, quoique mal à l’aise, quoiqu’étrangère à ce qui la submergeait de l’intérieur, quoiqu’un peu drôle à cet effet. Et lorsqu’elle posait son regard dans le sien, ou qu’elle détaillait encore, une fois cent fois ses traits à la seconde, sans jamais pouvoir affirmer les reconnaître, elle se sentait comme prise d’une étrangeté. Et Deborah avait comme la sensation d’être une anomalie. Car tout chez lui semblait soudain d’un attrait sensuel, du mouvement de sa main dans ses cheveux, qu’elle imaginait volontairement lent, qu’elle imaginait encore voluptueux, jusqu’à ce bref et dérangeant éclat de rire. Elle ferma un court instant les yeux, gênée. Envers un parfait inconnu, ridicule…  

Et brusquement son désarroi fut d’un autre ordre. En effet, l’idée qu’il puisse la trouver ridicule l’inquiétait plus que de raison. Et cela eut plutôt l’effet d’assombrir l’heureux pétillement, de jeter sur son visage un voile sombre d’une mélancolie grise. Dans un même temps pourtant, elle n’aurait pas voulu qu’il pense à elle comme une personne triste, car elle ne l’était pas, ou peu à dire vrai.

Mais elle avait parlé si fort et pour dire si peu de choses finalement, l’assommer de ses fantaisies alors qu’elle ne le connaissait pas. Et il devait si peu comprendre ce qu’elle essayait tant bien que mal de lui faire passer, puisqu’elle-même semblait égarée dans ses songes, à se perdre elle-même sur des rives lointaines, avec toutes ces excentricités passagères comme des lubies un peu farouches, coutumes d’une humeur frivole, certes, mais tellement tendre. Et elle s’occupait si peu des autres alors, sourde aux chuchotements mécontents, ignorant que la pièce venait tout juste de débuter, puisqu’un acte se jouait déjà un siège à côté du sien, puisque ne trouvait grâce à ses yeux que cet étranger, ce spectre insondable dont elle venait à peine de s’enticher.
Et comme d’habitude, Deborah ne s’inquiétait pas des problèmes qu’elle pouvait susciter. Ses joues s’étaient peut-être empourprées, puisqu’elle comprenait encore que dans cette bulle invisible, il n’y avait plus qu’elle et lui. Et quand il lui avait demandé son nom, sa main s’était précipitée sur la sienne, d’un contact furtif, le touchant, le tenant faiblement, et naturellement elle s’était penchée vers lui, son regard brun se noyant dans son bleu à lui, lui renvoyant cette intensité avec laquelle elle le fixait, contrastée toujours d’une fragilité fine, d’un appétit aussi plus subtil.

_ Deborah, bien sûr. Je suis Deborah. Et dans son esprit, livrer un peu de son nom c’était peut-être livrer un peu de soi, comme un don qu’elle lui offrait avec cette précipitation douce. Peut-être croyait-elle que cela bousculerait son statut, qu’elle ne serait pas juste cette inconnue. Elle se rendit alors compte qu’il était important qu’il puisse mettre un nom sur sa figure, car c’était là peut-être le seul moyen à ses yeux de devenir quelqu’un. Car pour cet étranger, Deborah voulait exister. Mal ? Non, je suis désolée, non. Veuillez m’excuser… Je… Et bien loin d’elle l’idée qu’il puisse la faire se sentir mal, et elle détesta de lui avoir communiqué un tel ressenti. Je suis vraiment confuse, je crois qu’il y a un malentendu… Elle passa une main songeuse dans ses longues boucles brunes, détournant un instant les yeux d’embarras. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un comme vous. Ses yeux irradiaient d’un ahurissant et formidable émerveillement. Et quoi ? Personne ne le lui avait ainsi dit, on lui avait laissé croire que son sourire était banal. Et c'était tellement attendrissant, pour Deborah. Je crois qu'on vous a menti. Il ne pouvait y avoir d'autres explications, car ce qu'il y avait chez lui, il était impossible qu'elle soit la seule à le voir. Vous avez un sourire... Et elle ne savait réellement l'exprimer, mais rien que d'y penser, et comme elle le fixait encore, ou l'admirait plutôt comme on s'émeut d'un tableau, et avant même de s'en apercevoir Deborah avait déjà levé sa main vers lui, fait glisser deux doigts, puis c'était finalement sa paume toute entière qui était venue embrasser la peau, les traits de ce visage inconnu et unique, qui la désarmait de toute prudence, ou de toute pudeur. Car elle voulait seulement lui dire de ne pas s'inquiéter, car elle voulait seulement lui signaler que...Vous êtes merveilleux.

Un air étonné s'empara alors d'elle, un doux choc, tandis que la surprise lui faisait retirer sa main, suspendue encore maladroitement dans les airs. Car Deborah n'aurait plus su quoi à en faire, et où la poser. Car nul contact ne serait plus agréable que celui qu'elle venait tout juste de ravir. Et elle se sentait un peu voleuse, Deborah, sans que cela ne la gêne réellement.
Vous êtes merveilleux. Voilà c'était tout à fait le terme qu'elle cherchait. Cette existence était merveilleuse. Et c'était étrange de dire cela, puisqu'elle se souvenait l'avoir déjà dit à Thomas, et puisqu'elle n'aurait jamais imaginé que ce terme puisse s'appliquer à un autre être que son préfet préféré, et surtout pas à un parfait inconnu. Mais il n'y avait pourtant pas de doutes possibles. Elle avait beau y songer, retourner les choses dans son esprit, aucun autre adjectif ne lui venait.  

_ Vous croyez que j'ai besoin d'aide ? Parce que je ne me sens pas malade. Sur ce supposé, elle avait eu l'éclosion d'un sourire, comme un petit bouton de fleur timide qui n'ose pas encore tout à fait sortir, assez ravi pour se montrer, doré, et pourtant suffisamment gêné pour ne pas se révéler plus, exister plus. Malade. Elle l'était sans doute de tous ses mensonges, de toute cette passion. C'est peut-être moi qui vous fait vous sentir mal. A cette pensée, le bouton de fleur disparut soudain, avare, laissa sa place à une monotonie, un chagrin, une ombre grisaille. Je devrais peut-être aller m'asseoir ailleurs...

Et elle se leva lentement, désorientée, accablée par ce songe.
Elle sortit à peine de la rangée de sièges qu'elle s'immobilisa sur un côté, et fondit en larmes.



Deborah est tellement une crybaby ♥
Et la petite image en haut n'a rien à voir avec le rp mais faut avouer qu'un éléphant avec des ailes de papaillon c'est trop cool ♥♥

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James P. Elton
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Lun 22 Fév - 12:56
« Deborah. » Et il avait répété le prénom de cette inconnue en transition, l’air un peu absent. C’était amusant, que de voir ce visage; ces grands yeux — que de voir toute cette personne sous un autre jour. « C’est très joli. » Sourire. Car il aimait le pouvoir qu’avaient les mots, James. Car il se sentait serein, plus en paix; car il ne faisait pas face à quelque chose d’insaisissable — mais bien à quelqu'un. « Cela fait un peu rêveur, Deborah. Un peu comme un papillon, aussi. Enfin, excusez-moi — je suis James, James Pete Elton. Enchanté de faire votre connaissance, Deborah. »

Et il y avait cette lumière paisible, cet amour quiet. Il n’était pas compliqué, James — ni extravagant. Sa simplicité s’ourlait de sincérité, et alors qu’il dévisageait sa voisine de siège; il ne pouvait s’empêcher de se sentir bien.

Mieux.

Car il y avait un prénom. Car il y avait une cohérence, un lien entre toutes ces surprises, toutes ces incompréhensions; tous ces malentendus, oui. Car il pouvait à présent tisser quelque chose, créer; peindre un tableau autour de ces quelques lettres. De ce mot doux, de ce mot qui lui allait si bien — à elle et ses boucles brunes. Et elle avait l’air fragile, mais également… Il ne savait pas trop, n’avait la prétention d’affirmer quoique ce soit — mais il y avait quelque chose d’autre, oui. Une lueur pétillant au loin, un soupçon de malice. Et cela l’amusait; au-delà de tout le reste. De tout cela, de ces paniques; de ces peurs — de ces.

Il avait sursauté.

Quoi de plus normal, me diriez-vous; lorsqu’on se perdait de la sorte dans ses pensées. James était un rêveur, un perdu — un abandonné de son univers. Aussi ne comprenait-il plus; non — toute cette agitation. Il avait le regard hésitant, la moue brouillée. Car il voulait aider, dire qu’elle se trompait; lui expliquer qu’il y avait un malentendu.

Mais elle ne semblait vouloir s’arrêter, Deborah. Et il ne savait que trop faire, avait un peu mal des excuses offertes; lancées. Alors il voulait tendre sa main, lui dire qu’il y avait erreur, qu’elle ne l’avait offensé. Pourquoi ne le faisait-il pas; d’ailleurs ?
Sans doute car le rouge était en train de lui monter au visage, oui — jusqu’aux oreilles.

« Pardon ? » Et il avait du mal à regarder droit devant lui, les pommettes brulantes. Il ne se sentait pas très bien, aurait bien disparu à l’autre bout de la terre. Mais pouvait-il vraiment la laisser comme ça ? Sur de tels malentendus ? Par Merlin, depuis quand converser était-il devenu si compliqué ? Il s’était passé une main derrière la nuque, essayant de se reprendre — mais il aurait préféré se cacher tout entier. Pourquoi lui faire de tels éloges, tout d’un coup. Qu’avait-il fait pour les mériter ?

Sans parler de cette main. Cette main qui avait empiété sur son espace vital; l’avait figé de stupeur, oui. Cette main contre sa peu. Voyons, on ne le touchait jamais — c’était plutôt lui, qui palpait, auscultait. Que faisait-elle ? Allait-elle vraiment bien ? Et alors qu’il redressait son regard de manière hésitante il avait vu, oui.

Il avait vu ses yeux — ses grands yeux.
Et tout le reste, toutes ces émotions un peu bizarres, un peu étranges. Il ne pouvait pas, il ne pouvait pas comprendre. Où était donc les explications rationnelles ? Ses émotions valdinguaient dans son esprit, l’empêchant d’aligner deux pensées correctes.

Quel âge avait-il, sérieusement; pour se tétaniser de la sorte. Il avait honte, honte de son inexpérience et de ce manque de vie social qui le rendait handicapé. Aussi ressentait-il que trop; et était-il que trop maladroit. Rouge, aussi — il se savait trop rouge. Bien trop rouge. Et remerciait le ciel à chaque instant d’être ainsi plongé dans la pénombre; car il ne se souvenait pas de sa vie avoir eu aussi chaud. Tirant sur son col un instant, pour s’aérer — pour reprendre prise sur lui-même; il l’avait vue se retirer et poursuivre son discours.

Il n’avait aucune self-défense, c’était tout de même assez pathétique. Enfin. Il y avait dans ce lieu cette chose l’empêchant de se concentrer, et tous ces mouvements lui faisant perdre la tête. Il y avait trop, oui — d’émotions et de paroles. Il n’était plus habitué, James. C’était un solitaire, un exilé; un forcé au silence. Aussi avait-il réappris à parler et à vivre — à sourire, peu à peu. Il s’était socialisé à St-Mangouste; mais de là à être à l’aise en dehors, ce n’était pas gagné. Qu’avait-il bien fait pour finir ainsi ? Amputé d’atouts et d’aisance. Il faisait un bien triste homme; mais à quoi pouvait-on bien s’attendre d’autre ? Il était gris, oui.

Il était la Grande Bretagne — le Londres magique même. Il était l’essence du sorcier londonien; il était l’apothéose de la coutume, de la pluie tombant six fois par semaine. Il était gris.

Et perdu.
Dans toutes ces agitations et cet amour qu’il ne pouvait comprendre; car il ne l’avait jamais vécu. « Mais non voyons, je ne me sens pas mal — ce n’est pas vous ! » S’était-il indigné lorsqu’elle s’était effondrée. Il avait eu l’impression de voir une fleur se recroqueviller sur elle-même avant de faner; et tant bien même au fond de lui il avait eu envie de répondre mais oui voyons, vous me faites me sentir terrible… Il n’avait pu se résoudre à le dire. Car il était médecin, car il était rêveur — car il était douceur. Et quel être sur cette terre pouvait se résoudre à blesser un innocent ? Il n’était pas un barbare, et n’aimait créer de remous. Tant bien même pouvait-il être sec, désintéressé ou encore blasé. Tant bien même était-il de piètre compagnie lorsqu’on lui demandait de faire la conversation — tant bien même n’avait-il plus vraiment foi en la condition humaine. En ces êtres égoïstes centrant le monde autour de leur nombril — en ces êtres menteurs, en ces êtres trompeurs. En ces êtres aimant pour de faux, car voulant être ceux aimés; avant de donner une parcelle, un bout d’amour. Enfin.

Il s’était levé, se précipitamment lentement vers elle — vers cette demi-inconnue. Vers cette méconnue d’un soir; cette fameuse Deborah. Que pouvait-il bien faire pour comprendre, pour lisser coutures et plis; pour repartir l’âme en paix ? Regardant autour de lui, embarrassé des murmures frustrés; il avait fini par s’arrêter. Car quelque chose n’allait pas. Car il y avait un peu plus loin la silhouette courbée de son apprenti; tiré par un plus petit — pleurait-il ? Cela n’était pas de son genre. Sans omettre le bruit de fond croissant dans la salle, et ces deux gamins se criant dessus. Les yeux effrayés et.

Rien n’allait plus.

Secouant la tête, perturbé par ces visions étranges; il attrapa l’épaule de son soucis. « … Mais. » Son visage s’était décomposé, la découvrant là; debout — à pleurer. « Mais pourquoi pleurez-vous ? » Il avait retiré sa main de manière précipitée, ayant peur de lui faire plus de mal que de bien. « Vous allez bien ? C’est moi — je vous ai dit quelque chose ? Vous avez mal ? » Il était comme un robot cassé, répétant à l’infini les mêmes tirades. Mais son esprit n’arrivait à s’équilibrer, car il se sentait épouvantable. Car n’avait voulu créer une telle commotion; avait juste voulu se perdre dans ses pensées pour un soir, pour un instant. Il avait juste voulu aller au théâtre, et non créer une scène. Il n’était pas acteur ! Il était guérisseur; et ce n’était pas dans son domaine que de traiter les problèmes de. De quoi, d’ailleurs ? De coeur ?

Il se frotta l’arrière du crâne, grandement embêté par sa propre personne — et son incompétence. Cela ne lui ressemblait pas. « Allons, allons. Ne vous mettez pas dans cet état, je suis désolé ? » Il était vraiment navré, oui. D’avoir été là. « Euh, allons quelque part de plus calme; peut-être ? Ça ne doit pas être très agréable que d’être là; debout — à côté de tous ces gens ? » Et il s’était permis de saisir l’avant-bras de Deborah; priant très fort pour qu’elle ne se mette pas à crier, et qu’elle le suive sans trop hésiter. Car, par la barbe de son ancêtre — il ne voulait pas passer pour un affreux, pour un voleur d’enfants ou encore d’étudiants. « Allons à la cafétéria, l’entracte n’ayant pas commencé il ne devrait y avoir beaucoup de monde. »

Sa main libre était venue s’écraser sur son visage.
Il était temps qu’il se remette dans son rôle d’homme rationnel, qu’il remette sa blouse blanche. Rester dans l’émotionnel ainsi ne lui allait pas; et ce n’était pas ainsi qu’il allait trouver une solution.

Cette jeune fille n’allait pas bien — et il était certain que cela n’était fruit de sa propre volonté.
Malheur.
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Deborah Bolton
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Lun 7 Mar - 1:42




JAMES & DEBORAH
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Elle avait aimé les syllabes de son nom, le curieux effet de les entendre prononcer par ce James. Elle se le répétait encore tandis qu’elle épongeait ses larmes dans les paumes de ses mains. Et c’était pitoyable, n’est-ce pas ? Tellement embarrassant, tellement incompréhensible. Elle aurait voulu retourner à sa place, Deborah, elle le souhaitait tant, mais ç’aurait été ni plus ni moins que céder à une impromptue inconstance. Et puis une fille, ça ne pleurait pas devant les garçons. Elle en était secrètement convaincue, quand bien même elle aurait déjà joué de ses larmes, mais c’était ce soir sensiblement différent. Elle pleurait réellement sans trop y trouver de raison, sans trop parvenir à relativiser les choses. Monsieur Elton restait un parfait inconnu d’un soir. On ne se mouchait pas dans les mouchoirs des étrangers, c’était un fait. Chaque chose devait rester à sa place car ainsi devait aller le monde. Et peut-être que dans ce monde-ci la place de Deborah Bolton ne se trouvait pas à côté de celle de James Pete Elton, n’en déplaise à la répartition hasardeuse des convives du Théâtre du Cercle.

Entre deux gouttes humides, dans le creux de ses doigts, Deborah sentait encore la sensation du toucher, de cette joue. Il était gentil, monsieur Elton, de dire que ce n’était pas elle. Mais après tout, elle n’était pas dupe. Deborah pouvait parfois être un peu plus grande qu’elle ne semblait le paraître, la naïveté l’abandonnait parfois : elle remarquait souvent les choses à dire vrai, refuser simplement de l’inscrire dans sa réalité.

Et elle s’était pétrifiée d’un coup, en le sentant à côté d’elle, en l’entendant. Et elle s’était précipitée pour effacer ces larmes, puisque soudain elle n’avait plus envie. Et quelle idée de se dévoiler ainsi. Car elle se rendait enfin compte qu’on était en train de les fixer, que ces larmes en plus d’enlaidir son minois n’étaient qu’une curiosité de plus. Car Deborah savait bien qu’au Théâtre, les gens préfèrent toujours les vraies scènes. Elle se sentit honteuse, ainsi observée. Elle aurait aimé tous les faire disparaître, vider ce Théâtre et se retrouver enfin seule pour crier son chagrin. Dans les tragédies, le personnage ne meurt pas sur scène.

_ Mais voyons, monsieur James, je ne sais pas mais… Vous ne devriez pas regarder.

Oui car encore une fois, une fille qui pleurait, ça n’était réellement pas jolie à regarder. Et ne plus être l’idée de cet adorable rêveur papillon dans la tête de ce James, c’était bien là la dernière chose que voulait Deborah. Alors ça ne sonnait pas tant comme un vague reproche sinon comme une invitation à détourner le regard, à centrer son attention sur autre chose, tandis qu’elle se détournait tout à fait de lui afin de se donner du temps supplémentaire, du temps pour sécher sa peine.

Et pourtant, que ne s’était-elle pas sentie soulagée en découvrant son bras entre sa main, en sentant qu’il l’attirait ailleurs. Oui, ailleurs. Il était bien temps de refermer l’acte I, on avait outrepassé la question des personnages.

Elle l’avait suivi docilement. Sans doute aurait-il pu l’emmener plus loin encore. Elle l’avait suivi en silence, morte de honte. Vous comprenez, elle ne regrettait plus tellement toute cette agitation, car il lui donnait l’impression de s’occuper d’elle. Elle se sentait particulière, Deborah. C’était comme s’il n’était là que pour elle, c’était comme si elle n’avait plus qu’à se laisser porter, oui, il pouvait la choyer, la cajoler, et en échange elle voulait bien être malade toute la journée, se sentir mal, au point qu’il faille toujours un monsieur Elton pour rester à son chevet. Et en fixant son dos alors qu’il marchait un pas devant elle, elle précipitait inconsciemment ses mots.

_ Oh je ne me sens pas très bien, et c’est de pire en pire.

De fait depuis qu’il se trouvait si près d’elle, elle se portait comme un charme.
Monsieur Elton était un individu proprement remarquable, et sa simple présence suffisait à éradiquer de son faciès les dernières perles de pluie.

_ Vous allez vous occuper de moi, n’est-ce pas ?

Elle arrêta leur course juste après avoir passer les portes de la cafétéria, et en profita pour attirer à nouveau son regard. C’était qu’il avait un dos expressif, dans le sens qu’elle lui trouvait un charisme indéniable, ainsi porter vers l’avant il lui avait donné l’impression de savoir exactement gérer la situation. Tout type de situations d’ailleurs. Oui, ce devait être ce genre d’hommes, monsieur James.
Cependant, comme elle l’avait présumé, c’était son regard qui avait eu le temps de lui manquer. Finalement, elle portait à nouveau ses yeux  brillants vers les siens. L’humidité sur la bordure de ses cils accentuait un côté chétif, des yeux de biche.

_ J’ai besoin de vous, monsieur James.

Un bref instant de paix.
Et brusquement, elle s’agitait de nouveau, avait tourné les talons vers la table la plus proche, s’était très simplement assise sur le bord d’une chaise, le dos cambré comme elle tenait ses joues entre ses doigts comme si elle cherchait à se prendre la température. Comment avait-elle pu lui dire ça ?
La pointe des pieds touchant tout juste le sol, les coudes en l’air, elle avait cette pose tout à fait légère, avec l’impression qu’elle s’appuyait à peine sur cette chaise, une grâce fragile, l’impression vague qu’elle n’allait pas tarder à s’envoler. Et puis soudain, un petit sourire compatissant à l’attention du méconnu d’un soir.

_ Mais c’est évident, ce n’est pas votre faute. Je vous l’ai déjà dis, n’est-ce pas ? Je crois plutôt que tout est de ma faute… Vous ne vouliez pas me le dire, mais ça ne fait rien. Regardez, vous n’êtes plus à votre place…

Et puis elle s’envola de cette chaise, comme elle semblait si prête à le faire. Et puis elle ne tenait plus vraiment en place, quand bien même elle n’était pas d’une rapidité consternante, ou bien d’une brusquerie rustre. Elle était au contraire tout en douceur et légèreté. Et il lui avait suffit d’un rien, juste se rapprocher, pencher l’avant de son corps, et elle avait simplement tendu ses bras qui étaient venus avec tendresse se refermer autour de la taille de l’Etranger, tandis que sa tête se lovait d’elle-même contre le torse. Elle leva à peine une jambe ; la pose fut enfin parfaite. Un soupir d’aise lui échappa.

_ Je vous cause bien des problèmes, n’est-ce pas ? Mais vous êtes tellement gentil, monsieur James, que je ne peux pas vous laisser vous inquiéter. Parce que vous vous souvenez ? Ce sont les premiers mots que je vous ai dis : c’est incroyable.  

Et alors, en y repensant, elle levait sur lui un large sourire rayonnant. Parce que réellement, c'était incroyable.
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Jeu 19 Mai - 10:16

« Le rouge lui était monté aux joues si vite et si fort que James n’avait rien trouvé à dire. Sur ses lèvres s’était bousculé l’embarras; et toute sa personne avait fini par se noyer dans le flou de la maladresse. Car il y avait eu ce papillon; cette Deborah venant et partant, oscillant. Il y avait eu ses propos, son regard; son corps cambré sur ce bout de chaise — puis sa personne se redressant; et venant l’embrasser de ses bras. Malheur. Il n’avait pas reçu d’étreinte depuis au moins dix ans — si on ne comptait pas celles propres à sa fratrie ou ses parents. Ni même celles des enfants, qui contents d’en avoir fini avec St-Mangouste et ses murs blancs; venaient serrer ses genoux.

« Mademoiselle Deborah. » Et il avait eu le ton de ceux allant s’élancer dans de longs discours; quoique : un brin de douceur lié à ses diverses hésitations persistait; s’ourlant d’un léger malaise. Il ne savait pas trop quoi faire de ses membres, ni de son corps; d’ailleurs. Alors inspirant un grand coup; comme pour de donner du courage; James était venu toucher du bout des doigts les épaules de la jeune femme. Dans sa tête tournait des « tu es guérisseur » ou encore quelques « tout ceci est purement médical et professionnel ». Mais cette chaleur tout contre lui était une goute d’eau de trop dans son vase; et il en devenait fiévreux.

James était un homme gris, après tout.
Il était fou que de vouloir d’orner de couleurs, de lumières — que de l’attirer dans le monde de l’amour et des tendresses. Il lui était si inconnu les passions; lui si platonique et si sincère. Pourquoi était-il venu au théâtre, déjà ? Cela lui semblait si loin. Il se sentait tout d’un coup nostalgique : de son travail, de l’hôpital. Il se sentait malade, terrible à l’idée de ne plus s’y trouver — il voulait rentrer.

Mais comment faire ? Il ne pouvait se dérober ainsi à la prise de Deborah — de cette pauvre enfant qui croyait l’aimer. Il ne voulait, d’ailleurs; plus la voir pleurer. Quel guérisseur était-il; à blesser de la sorte ceux l’entourant ? Enfin. « Ce que je m’apprête à le dire, je le dis pour votre bien. Sachez que cela ne me peine point; que de manquer la pièce de théâtre. Mais sachez également que votre amour pour moi est factice. » Et ses doigts étaient venus se resserrer tout contre ses épaules; la forçant à se détacher quelque peu — il voulait pouvoir avoir accès à ses yeux, son regard. « Je ne vois qu’une chose : quelqu'un vous a ensorcelée. Quoique, non; si il s’était agit d’un sort, je m’en serais rendu compte. Je pense plutôt; oui, que l’on vous a empoisonnée. »

D’amour, oui. Par le biais d’une potion; d’un aliment — d’il ne savait que trop. Qu’avait-elle touché avant de venir à ses côtés ? Elle avait semblé tout à fait charmante, calme; aux premiers abords ? Que s’était-il bien passé ? Était-ce qu’elle ? Il y avait eu des mouvements, oui; lorsqu’il s’était éloigné avec elle. Était-ce donc une partie de la salle ? Il devrait y retourner; mais étrangement, il ne se sentait pas de taille. Une seule personne suffisait à le déstabiliser; à faire chauffer ses oreilles — à le rendre sourd de mot. Alors toute une salle ? Non, vraiment; il n’en serait que plus impuissant. « Vous comprenez ? Vous êtes sous l’emprise d’un charme; ce que vous ressentez pour moi, tant bien même cela peut-il sembler fort et réel… Ce n’est pas vrai. C’est mensonger; oui. Vous êtes victime, Deborah — victime d’une illusion. »

Et il n’avait trop su quoi ajouter; se disait qu’il l’avait déjà peut-être trop brusquée.
Mais il fallait que sa conscience, que tout ce qui la rendait rationnelle avant qu’elle ne le rencontre; oui, reprenne le dessus. Alors il s’était contenté de sourire — de ces sourires un peu étranges, oscillant entre deux couleurs. Il y avait eu de la gentillesse, de la douceur; et aussi de la peine. Il s’excusait sans être coupable; quoique. N’avait-il pas été la cible ? N’avait-il pas joué le jeu ? Aggravé la situation ? Il ne savait pas trop. Avait juste de la peine, pour ce bout de femme qui aimait peut-être un autre. Il se sentait terrible, affreux; que d’avoir monopolisé son amour alors que peut-être, oui; il appartenait à quelqu'un d’autre.

Aussi avait-il attendu, patiemment.
Le reste.
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Sam 28 Mai - 20:05




JAMES & DEBORAH
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« Oui, monsieur James ? » avait-elle interrogé doucement, encore blottie. Et Deborah se demandait bien ce qui lui prenait alors, d’avoir si peu de pudeur, si peu de retenue envers ce méconnu. Et sans doute fut-elle celle qui le brusquait de trop, de ce naturel avenant, de cette chaleur tendre, presque envahissante. Et n’aurait-elle pas dû être de cette timidité envers le contact physique. Cela n’était pourtant pas si facile, de l’enlacer sans trembler, sans se demander si elle faisait bien de céder à ses envies, et ne les mettait-elle pas tous les deux dans cet embarras ?
Deborah aurait répondu se sentir bien. Car cela devait être la faute de ce monsieur James, car c’était lui qui lui suscitait cette envie, ces émotions troublantes, ces sentiments. C’était lui qui était suffisamment gentil, suffisamment doux pour qu’elle ait ce besoin de caresse, d’abandon. Et quoi ? N’était-ce pas des qualités propres à beaucoup d’êtres ? Devait-elle tous les aimer pour autant ? N’était-elle pas frivole en ce jour de St-Valentin ?

Alors soudain, Deborah s’était sentie mal, honteuse de cette ardeur amoureuse qu’elle ne comprenait pas, honteuse à l’idée qu’il ait pu la prendre pour cette fille facile qu’elle ne voulait pas être.

Aussi attendait-elle la suite, les prémices d’un discours, de cette angoisse inhabituelle, et au toucher de ses doigts sur ses épaules elle avait immédiatement tourné la tête dans sa direction, toute intriguée qu’elle était.
Les mots étaient tombés comme une règle sur les doits, une sentence que Deborah ne comprenait pas. Factice. Mais tout cela n’était-il pas réel ? Et il avait mis les mots sur l’émotion qu’elle n’avait pas osé nommer. Des pensées se bousculaient. Elle croyait aimer monsieur Elton, et l’idée que ce sentiment puisse être illusoire l’effrayait même.

_ Etes-vous en train de dire que vous me croyez suffisamment folle au point de m’imaginer vous aimer ? Vous croyez que je mens ?

Et cela avait sonné comme un reproche, de fait il en s’agissait bien d’un. Mais il s’agissait surtout d’un automatisme de défense, car elle était bien la seule à redouter cette interrogation formulée à voix haute, à ce qu’on y trouve là un fond de vérité. Et elle se demanda un instant si elle n’était pas réellement en train de perdre pied, si la raison ne l’avait pas complètement désertée. Car c’était là des choses difficiles à entendre pour Deborah, et lorsque la prise s’était resserrée autour de ses épaules, la jeune fille n’avait pas daigné le regarder, détournant soigneusement son regard. Non bien sûr, il ne la croyait pas menteuse, seulement malade. Mais pas de la maladie qui lui sied le plus, et cela l’avait effrayé un quart de seconde, que quelqu’un ait mis le doigt sur sa déviance. Mais c’était là quelque chose dont elle n’avait pas l’habitude. Empoisonnée. Et le mot semblait si terrible. Elle  

_ Je ne sais pas qui voudrait m’empoisonner… Admit-elle d’une voix un peu faible. Mais Deborah sentait bien que le nœud du problème ne résidait pas là, elle comprenait bien qu’il était en train de la rejeter. Et comme elle le regardait enfin, levant sur lui cette expression confuse, émue et chagrine, elle observait avec ironie que même en la rejetant il n’en restait pas moins beau, moins plaisant, moins délicat. Car même pour lui dire ces mots qui lui faisaient mal, elle le trouvait toujours aussi charmant, et presque généreux sans qu’elle ne parvienne à l’expliquer vraiment. Malheureusement elle se rendait compte qu’elle ne l’en aimait que plus.

_ Mais je vous aime… Et sa voix était presque morte en le lui disant, parce qu’elle savait qu’il ne l’aimait pas, qu’il ne voudrait pas d’elle, et comment seulement lui en vouloir ? Elle n’était qu’une adolescente, un petit bout de femme. Ils ne se connaissaient que peu, le temps se comptait en nombreuses minutes. Et comment cela aurait-il pu être illusoire ? La réalité où monsieur James ne voulait pas d’elle lui était horrible. Et ce mal être qu’elle ressentait n’était pas lié à une intoxication ou à une hallucination sinon à une peine de cœur. Et elle aurait aimé revenir dans ses bras, mais elle comprenait bien que là n’était pas sa place.

Soudain elle ne voulait plus être là, soudain elle voulait retrouver le confort et la sécurité que seul son héro, son astronaute pouvaient lui offrir, et rentrer à Poudlard, retrouver son Thomas et pleurer peut-être dans ses bras jusqu’à ce que cette tristesse se noie, que le chagrin s’en aille.
Mais elle ne s’en sentait plus la force ; Deborah était épuisée, Deborah était éméchée. De toutes ces émotions contrariées, bousculées, tellement irréelles ou tellement réelles ? Et elle se sentait si lunatique, passant d’un extrême à un autre. On avait puisé dans son énergie. Il ne restait plus d’espoir, et la gaîté, la chaleur qui émanaient d’ordinaire de ses sourires, de ses rires, d’une gestuelle, d’une attitude, s’étaient desséchées.

_ Mais je comprends. On ne tombe pas amoureux d’une inconnue. Je n’aurai pas dû croire que c’était possible. Je n’ai fait que vous importuner, et vous devez me trouver tellement ridicule… Et la voix n’était plus que mélancolie, et elle lui avait doucement tourné le dos. Et c’était en effet peut-être plus simple de croire que même la douleur n’était pas réelle. « Si ce que vous dîtes est vrai, alors je devrais me sentir mieux, puisque ce n’est pas vrai, que ce n’est pas réel. D’ailleurs je me sens mieux. » Et n’était-ce pas là un odieux mensonge, un de plus, se superposant à l’illusion. « Je ne sais pas ce qui m’a pris. Merci, et au revoir monsieur James. » Car ce devait être la fin de cette romance qui n’avait jamais commencé. Alors Deborah avait fait quelques pas en avant, peut-être trois, peut-être quatre. Et elle s’était remise à tripoter nerveusement ses cheveux, la tête voutée, fixant le manège de ses doigts s’agitant dans sa crinière. Alors seulement les yeux s’étaient embués de nouveau, les cils étaient devenus humides, et une larme bientôt roula silencieusement le long d’une joue. Et elle s’était décidée à attendre, désorientée, à rester là bêtement. Et ce n’était pas tant pour monsieur Elton que les mots étaient sortis, imbibés de tristesse.

_ Je ne sais pas ce que je dois faire.

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Lun 4 Juil - 17:33
« Lorsque ses yeux s’étaient embués, James s’était noyé.
Il ne pouvait pas, non; ne pas s’en vouloir. Il était si incompétent, compreniez-vous. À n’avoir jamais trop vécu, à s’être épuisé si jeune, si vite. Trop vite. Regrettait-il pour autant ses choix ? Désirait-il tout recommencer ? Repartir à zéro, naitre à nouveau ? Il ne savait pas. N’était pas certain d’être insatisfait de sa vie — plus de ce qu’il était. De ses maladresses, de ces gens qu’il n’arrivait à gérer. Pourquoi tout était si compliqué, en dehors du travail ? Pourquoi l’amour lui tombait-il dessus, de manière factice; alors qu’il n’avait jamais osé le rêver ? Pourquoi sa vie était-elle si étrange, depuis quelques mois ? Pourquoi s’intéressait-on à lui; pourquoi se surprenait-il à sourire ? A se sentir bien, humain ? Était-ce une punition divine, oui; que cette jeune femme devant lui ?

Venant lui rappeler qu’il ne méritait pas cela. Qu’aux yeux de la société, il n’était qu’un arrogant; qu’un britannique — une chape de fumée.


Aussi s’était-il passé une main sur le visage, James; réprimant une vague de fatigue. Ses tempes étaient humides, son sourire fébrile : à mi-chemin entre l’hésitant et le flottant. «  » Et il avait voulu soupirer le prénom de ce bout de tendresse, s’en était pourtant vu incapable. Ils ne se connaissaient pas assez, n’étaient pas en condition de se murmurer; ni même de s’appeler. Ce n’était pas familier. Alors il était resté là, muré dans le silence; dans son inexistence.

Mais James n’était pas un être lâche, il n’avait jamais fui. « Attendez, ne partez pas comme ça. » Avait-il fini par avancer, se rapprochant doucement de Deborah. « Ce n’est pas bon, vous vous sentirez échec; alors que vous n’en avez rien de tel. » Effleurant avec incertitude son bras du bout de ses doigts; il avait tenté un sourire — se dessinant comme un pardon. De ne pas être à la hauteur, de n’avoir pu agir plus rapidement; de vous avoir laisser tomber dans un tel état. De ne pas être sous le charme, moi aussi; de ne pas avoir pu sauver le monde et surtout, oui; votre dignité. Votre sensibilité — votre amour propre.

Ses yeux étaient venus chercher comparses, oscillant doucement : « Avant que vous vous enfuyez, laissez-moi vous faire une confidence. Etes vous d’accord ? Vous serez ainsi la témoin de ma vie. » Et dans son ton, ses gestes et paroles; on sentait que James était un être doux. Qu’il pensait et observait le monde, que le réalisme lui crevait les côtes et qu’il ne croyait plus en sa capacité à être accepté des autres pour ce qu’il était vraiment. On pouvait voir, pourtant; son amour discret pour autrui, et son espoir perpétuel envers son prochain. Il s’était juste exclu de la sphère, avait accepté son statut de différent. Alors comprenait-on, oui; qu’il ne parlait jamais de lui-même. Qu’il se racontait juste, de gestes évasifs et de sourires solaires.

Aussi en cet instant, il s’offrait à elle; faisait gage de bonne foi — d’une sincérité si profonde qu’elle en devenait presque intime. «  » Le sérieux avait frappé ses traits, révélant la fragilité de son regard; de ses lèvres entre-ouvertes. Il lui avait volé quelque chose de précieux, tant bien même n’avait-il réellement choisi de se retrouver à côté d’elle ce soir. Comment ne pouvait-il pas lui rendre la pareille ? La rassurer, lui dire qu’elle était belle ? Et ce sans mentir.

Il espérait que quand elle reprendrait ses sens, elle ne se sentirait trop honteuse. Qu’elle ne lui en voudrait pas, non; et qu’elle ne serait trop blessée. Il ne voulait pas qu’elle vive avec ce souvenir, mais ne pouvait non plus lui souhaiter d’oublier. Qui voulait réellement effacer ce genre d’histoires de leur souvenirs ? N’était-ce pas en un sens désirer se perdre soi-même; s’arracher un bout d’être ? Enfin.

« Je ne suis jamais tombé amoureux. »

Et il avait tenu d’un doigt ou deux le poignet de la concernée; de celle qui saurait ce que d’autres ne devineraient jamais. Il avait tenté, oui; de lui faire comprendre que ce n’était pas possible — qu’il n’était pas voué à l’amour. Que jamais on ne pourrait réellement éprouver de tels sentiments pour lui, et qu’il était bien incapable de les rendre. Car il avait vécu sans vivre; car il avait été seul, entouré juste de son frère et ses deux soeurs. Car il avait choisi l’étude, le savoir; et que cela lui avait empêché de savourer les chaleurs du soleil tout contre ses joues. Car cela lui avait pris, arraché son temps — car il avait trois ans de plus que ses papiers, car il vivait dans un entre deux monde particulier.

De cette phrase, il lui avait dit de retourner à sa vie. De bien croire son jugement de médecin; de constater par elle-même — lorsqu’elle retournerait dans la salle. Il lui avait aussi murmuré, oui; qu’elle avait le droit de croire en sa beauté. Qu’elle ne devait sentir un quelconque rejet, car il n’y avait pas eu de réelle proposition. Il lui avait suggéré, aussi; de lui en vouloir. De reporter la faute sur lui plutôt que sur elle. Tant bien même étaient-ils tous deux innocents. 



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Lun 4 Juil - 20:30




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I want a Sunday kind of love a love to last past Saturday night and I’d like to know It’s more than love at first sight and I want a Sunday kind of love

Elle n’était jamais tombée amoureuse non plus, enfin ça, c’était avant de le rencontrer lui, avant Thomas encore. Et même Thomas, y mettait-elle réellement un sentiment d’amour, s’imaginait-elle seulement capable de passion et à la fois de tendresse ? Etrangement elle aurait dit oui. Et Deborah avait eu cette furieuse envie, imminente, submergeante, de le sentir, de l’embrasser dans ses bras, de lui faire oublier cette confidence ; non, car elle savait bien que ce ne serait pas elle qui viendrait démentir cette réalité, cette affreuse réalité. Car c’était également le rejet, l’échec de se dire qu’elle ne serait pas celle dont monsieur Elton tomberait amoureux, ne serait ni la première ni même la dernière. Elle ne serait rien. Rien de plus qu’une étrangère, rien de plus qu’une énergumène rencontrée un soir au théâtre, peut-être même en ses qualités de médecin lui diagnostiquerait-il un manque flagrant d’attention. Non. Ce n’était pas son attention qu’elle avait cherché à capturer, seulement elle avait eu ce désir vif et maladroit de vouloir le connaître, lui, cet être qui lui semblait si merveilleux si fantasque si tout. Elle n’aurait pu encore lui en vouloir, préférait d’ailleurs reporter la faute sur sa propre personne plutôt que sur la sienne. Car elle était déjà bien assez chagrinée, il n’y avait nul avantage à ce qu’ils soient deux à l’être. Et elle avait un peu menti, Deborah, en essuyant d’un revers de bras les quelques gouttes sur son visage. Et elle était si peu habituée aux larmes, fussent-elles peu nombreuses, fussent-elles illusoires, fussent-elles douloureuses.

Mais elle n’avait pas envie de partir. Pas sur cette phrase, pas sur ces quelques mots, pas sur ce chagrin, pas sur cette misère des sentiments. Cela avait beau être chimérique, Deborah le vivait encore avec passion, dans un extrême caractéristique. Car Deborah n’aimait pas juste, elle aimait pleinement, de façon inconsidérée, presque d’un trop encore, d’un amour furieusement tendre, d’une affection démesurée. Il ne l’aimait pas, qu’importe puisqu’elle avait assez d’énergie en elle pour aimer pour deux. Qu’importe puisqu’elle pouvait tout de même lui donner de cette attention, de cet attachement, puisqu’elle se sentait liée à lui, fut-elle la seule à le penser vraiment, fut-ce encore seulement une image mentale. Elle aimait monsieur Elton. Elle l’aimait au point de ne pas lui tenir rigueur du non-retour de ses sentiments, au point de vouloir faire en sorte qu’il soit bien, et peut-être alors si elle arrivait à le faire sourire retrouverait-elle à nouveau un peu de cette gaieté naïve, un peu de ces sourires fleuris.  

_ Ce n’est pas grave, monsieur Elton. Vous n’êtes pas obligé.

Non, ce n’était pas grave s’il ne voulait pas d’elle, quand bien même elle sentait le poids du monde, de son trop grand univers s’écroulaient sur ses épaules, quand bien même elle devinait à ses pieds les éclats de ses rêves et de ses espoirs brisés. Quand bien même elle n’avait pour unique réconfort qu’une presque sensation ; le plaisir léger de sentir ses doigts caresser sa peau.

_ Je ne pars pas.

Non, soudain elle ne voulait plus, soudain elle décidait qu’elle ne partirait pas. Elle resterait, pour l’aimer encore, de loin, de près, en silence peut-être, de ce débordement si particulier. Et elle ne devrait pas pourtant, Deborah, car elle ne mesurait pas la douleur, le sacrifice qu’il y avait à s’accrocher à quelqu’un qui ne voulait pas de vous, car elle croyait que tout pouvait se supporter, car elle se pensait assez forte alors qu’elle pleurait si aisément, alors que sa silhouette pourtant si chétive tremblait sans raison, car elle croyait encore réussir à se mentir. Et elle y parviendrait vraiment, Deborah mentait si bien, Deborah le savait si bien, trop peut-être pour son propre bien. Deborah savait ce qu’elle voulait, Deborah était jeune, emportée, presque furieuse, non pas de colère mais bien d’ardeur. Le béguin.

_ Je veux vous aimer. Et sa main s'était saisie de la sienne, son souhait s'était élevé un peu fort dans la cafétéria, d'une détermination dont on n'aurait pu douter. Et en disant cela, elle semblait si sincère, tellement sûre d'elle. Elle voulait l'aimer, l'avait retenu encore. Il fallait qu'il le sache, il fallait qu'il en ait conscience. Laissez-moi vous aimer.

Et ses yeux avaient plongé dans les siens, et malgré l'assurance, malgré ce qui était peut-être une promesse, elle le dévisageait de ces yeux encore un peu trop écartés, encore un peu trop luisants, d'un surplus d'affection, de brillance. Et il n'avait rien à craindre avec elle, c'était un fait. Elle glissa ses doigts libres dans les siens et comme elle le tenait à présent, de ce touché un peu doux, un peu osé pour deux étrangers, elle aurait voulu lui dire que tout irait bien, qu'il n'avait pas besoin de s'en faire. Un peu naturellement, elle avait baissé son visage, ses lèvres charnues avaient cherché le contact et s'étaient ouvertes, en un mouvement fragile et délicat, sur la paume de sa main. Douceur chaleureuse.

_ Et cela vous rend-il triste, monsieur James, de ne jamais être tombé amoureux ?

Deborah avait rougi. Elle avait rougi en se rendant compte qu'avec ceci, avec cette confidence, comme il la prenait à témoin, ils devenaient dans sa rêverie en tout cas un peu plus que de simples étrangers, un peu plus que rien et un peu moins que tout.

_ Il faudra bien que cela vous arrive un jour, monsieur James. Car si vous êtes un être qu'on aime, alors vous êtes un être capable d'aimer. Peut-être ne le savez-vous pas, peut-être est-ce la faute des autres; on ne vous a peut-être pas assez aimé. On ne vous a peut-être pas donné envie d'aimer.

Lui avait-on dit qu'il n'en était pas capable, lui avait-on dit qu'il n'en était pas digne, lui avait-on fait croire qu'il n'était pas suffisamment intriguant, suffisamment intéressant. Il fallait être bien dépourvu d'émotions pour ne pas aimer. Si monsieur Elton n'était jamais tombé amoureux, et bien cela ne voulait pas dire qu'il n'en n'était pas capable, elle ne le croyait pas, cela signifiait seulement qu'il n'avait trouvé personne à aimer et c'était selon Deborah tout à fait différent.

_ Vous sentez-vous seul, monsieur James ? Je n'aimerai pas vous savoir triste, dans votre vie. Vous devriez être amoureux un jour, vous devriez l'être, on devrait vous aimer.  

Et il n'était soudain pas juste que monsieur Elton n'ait jamais connu la joie d'amour. Il n'était pas juste que monsieur Elton ne soit aimé de personne, ou de trop peu, et avec si peu de force. Et sa prise s'était resserrée en même temps qu'elle rêvait de ces choses, en même temps qu'elle se demandait pourquoi, pourquoi oui était-elle la seule ici ce soir à l'avoir remarqué, pourquoi lui semblait-il si... Evident. Oui. Il était une évidence qui s'était révélée à elle, un peu par hasard, un peu étrangement.
Elle aurait voulu que les choses soient plus faciles, pour elle pour lui pour eux. Elle aurait voulu qu'il comprenne, qu'il comprenne ce qu'elle essayait de lui dire. Alors elle avait lâché ses mains brusquement, dans un sursaut. Bien sûr, il l'avait rejeté, elle ne pouvait pas continuer ainsi éternellement, elle pouvait l'aimer oui, peut-être pas s'imposer, peut-être pas être si envahissante.

_ Je ne vous connais pas monsieur James, mais vous m'êtes important. Et où devait-elle se mettre ? Où devait-elle se poser pour ne pas être si... indiscrète ? Pardonnez-moi d'être si encombrante, de débouler comme ça, comme d'un rien dans votre vie... Pardonnez-moi d'être moi. Pardonnez moi d'aimer vous aimer.
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James P. Elton
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Mar 5 Juil - 0:15

« Il s’était apprêté à partir, avait esquissé un geste de main — avait même retenu sa respiration, comme il le faisait souvent un instant avant de transplaner. Mais il n’avait pas pu, non. Car Deborah, jeune femme inconnue; l’avait retenu — elle l’avait harponné d’une énième conversation, de mots frappants. Aussi s’était-il tendu, James; puis rendu : l’écoutant avec attention. Sa main à elle était venue saisir la sienne à lui, et il l’avait regardée faire; bien trop secoué par ses propos pour oser bouger.

Ce qu’elle disait était beau.
Il aurait aimé avoir ce sens de l’esthétique, cette capacité à émouvoir autrui. Il aurait aimé, oui; posséder cette âme pleine de poésie que semblait incarner la jeune serdaigle. Vivait-elle elle aussi entre deux mondes ? Pour le regarder avec une telle franchise, une telle ferveur ? Pour croire à l’impossible, et se convaincre que tout irait — que cela suffirait ?

Elle semblait pourtant si fragile, encore. Si minuscule là tout contre lui; alors que ses mots étaient plus féroces que les pires des tempêtes, plus coupants que n’importe quel scalpel. Elle était magnifique, mais elle faisait mal. Ses propos étaient à la fois extrêmement touchants, et profondément dérangeants.

Aussi avait-il réprimé une soudaine envie, James : celle de la serrer tout contre lui. De lui dire que tout irait, qu’elle n’avait pas à s’en faire — qu’il n’avait pas besoin d’aimer, qu’elle n’avait pas besoin d’avoir peur. Ce avant de lui lancer un sort d’anesthésie, l’endormant pour une bonne heure et demi. De quoi suffire à trouver ses professeurs, à saluer ceux connus et à expliquer la situation — de quoi la livrer et la déposer entre de bonnes mains; avant de disparaitre à tout jamais de sa vie.

Car c’était le mieux qu’il puisse faire. S’effacer, ne plus exister; ne plus même respirer en sa présence — il n’avait rien pour la soigner. Était condamné à la voir souffrir, à la voir créer une illusion qui plus le temps passait plus s’emmêlait. Avec la réalité, leur destin; leur vie et leurs pensées. Plus ce moment entre eux durait, plus ils auraient du mal à ne pas y penser; à l’oublier. Plus ils seraient perturbés, mal à l’aise : et que faire, oui; si ils venaient à se recroiser ? L’ignorerait-elle ? Lui en voudrait-elle ? De ne pas l’avoir aimée ? De ne pas l’avoir trouvée suffisamment attirante ? Lui si passif ? Se choquerait-elle ? D’avoir été un jour sous le charme d’un tel homme; d’un tel monument de gris ? Sans doute.

Qui était-il, après tout; pour espérer l’amour ?
Il n’était pas de ceux, non; qui étaient voués à le rêver. Il avait bien trop à faire, à découvrir et à aider — tant de patients à soigner. Puis il y avait ses rares amis, qu’il ne connaissait pas depuis si longtemps; mais envers lesquels il se sentait profondément attaché. Comme si le temps n’avait pas d’effet sur eux ou leur relation, comme si il serait toujours accepté; oui.

Il n’avait décidément pas la place pour ce genre d’émotions, avait perdu l’habitude; s’était amputé de tout sentiment alors qu’il avait vécu une double vie. Il avait été épuisé trop jeune, n’avait jamais trop compris; d’ailleurs — comment le coeur fonctionnait. A présent n’était-il pas trop vieux ? Trop étrange pour désirer quelqu'un  ? Pour vouloir la protéger, l’aimer ? Pour fonder un foyer ?

Il jugeait les autres encore bien jeunes; mais lui, lui… C’était différent.

Et compliqué, aussi; car il était comme sous calmants. Avait perdu la faculté de ressentir tant de choses; avait renoncé à croire en tant d’évènements, avait raccourci sa vie, oui. Il avait réduit son monde; l’avait rempli — et n’escomptait plus rien.

On ne vous a peut-être pas donné envie d’aimer.

Le choc avait été sincère.
Aussi James savait-il qu’à cet instant, oui; il aurait pu l’aimer : profondément. Pour son intelligence, sa délicatesse; pour ces mots qu’elle sortait l’air de rien et qui pourtant étaient si vivants, si vrillants. Ils incarnaient une partie de son existence, dessinaient ses contours et creusaient le fond même de sa présence. Comment pouvait-on ne pas réaliser ? Comment pouvait-elle continuer à le regarder ainsi; alors qu’elle sortait de telles vérités ? Alors qu’il y avait cette pointe de gêne montant en lui, irrépressible; envahissant sa gorge et engourdissant ses sens, ses mains.

Silence.
Il avait eu envie de pleurer.

Pourquoi le beau était-il si éphémère ? Pourquoi ses paroles se transformaient peu à peu en épées ? Pourquoi fuyait-elle, aussi; vivement ? Son monde s’était mis à tourner, avant de brusquement s’arrêter : il ne ressentait plus rien. Il se sentait soudainement si détaché, si absent : comme si cette scène ne lui appartenait pas — comme si il n’était témoin que de la vie d’un autre. L’indifférence avait happé ses pensées, dévasté son âme et inséré un calme presque médical en lui. Était-ce pour se protéger ? Pour ne pas oser y croire ? Pour ne pas penser qu’il pourrait un jour aimer, et qu’il s’était senti seul toute ne vie ?

N’était-ce pas que foutaises ? N’était-il pas heureux de son présent ? Lui, lui James Pete Elton. Que faisait-il là ? Pourquoi avait-il cédé, pourquoi avait-il été doux ? Que lui avait donc apporté cette conversation, si ce n’était un profond malaise ? Pourquoi continuer à perdre son temps; sachant que sa demoiselle serait en tout cas blessée; dévastée — qu’elle ne pourrait lutter. Qu’un coup d’un seul le sortilège prendrait fin, comme toute farce de Saint-Valentin.

L’hôpital lui manquait, sa routine lui manquait.
Il était désespéré de rentrer, de retourner à sa normalité. A son rythme infernal, à ses habitudes n’en étant pas. Il voulait de nouveau avoir mal en se dirigeant vers ce patient mourant, qui avait décidé de se suicider lentement; au lieu de lui donner une chance de le soigner. Il voulait de nouveau se baisser face aux enfants, dire à Ludovic de leur donner un bonbon. Il voulait de nouveau enseigner, superviser tout en apprenant; oui — désirait rentrer à Apostrophe, sourire à Carys, repartir. Il voulait boire une bière avec sa fratrie, demander si tout allait bien.

Il voulait retrouver, oui; son gris.

« Je suis désolé, je ne pense pas être prêt à aimer; vous savez ? Et je pense que très bientôt vous vous réveillerez; et sachez que j’en suis profondément navré. » S’était-il obligé, luttant contre l’envie de disparaitre sans rien ne dire; sans argumenter. Mais il n’était pas lâche, était-il ? Tant bien même cette situation ne lui apportait plus rien, lui faisant plus mal qu’autre chose — tout n’était que fictif, qu’irréel. Il n’y avait rien à ajouter; il devait partir, retourner à son univers. Elle même devait retrouver celui qu’elle aimait, si elle aimait — et il n’en doutait pas un instant. Elle appartenait à une parallèle qu’il ne croiserait plus vraiment; quoique peut-être par hasard, mais jamais indéfiniment.

Sa main était venue se poser tout contre les yeux; le visage de Deborah.
Sa baguette dans l’autre, il l’avait anesthésiée — endormie.
Avait agi, oui. Tel un guérisseur.
En tout droit, et pour le mieux.
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