Velanomania [chouquette]

Date d'inscription : 27/12/2013

Depuis le début de sa scolarité à Poudlard la saint-Valentin restait de loin l’événement de l'année qu'Aliénor redoutait le plus, celle qui lui avait laissé les plus profonds traumatismes également. C'était donc d'une humeur mitigée qu'elle avait décidé d'assister à la pièce de théâtre que l'école avait recommandée, d'un côté elle était nerveuse et à l’affût du moindre changement de comportement chez ses camarades de sortie mais d'un autre elle se sentait plus en sécurité en dehors du château en ce 14 Février. Plus la journée avançait et plus confiante Aliénor se sentait, de pouvoir s'en sortir sans séquelles ni découverte du nouvel ingrédient auquel elle deviendrait allergique cette année. Elle se laissait aller à admirer le décor, une sortie à Londres était toujours un émerveillement pour la blondinette, habitant en Irlande elle n'avait que peu l'occasion de s'y rendre et elle avait prit tout son temps pour visiter le théâtre, flâner entre les gradins, admirer les yeux grands ouverts la scène en plein air tant et si bien qu'elle arriva juste à l'heure du rendez-vous pour aller s'asseoir et n'avait donc pas eu le loisir de poser ses fesses pas trop loin de son cercle de connaissances. Elle réprima une grimace en s’apercevant que la première cravate verte qu'elle pouvait entrevoir était à plus de deux rangs devant elle, gé-ni-al. Elle s'enfonça un peu plus dans son dossier, quitte à ce que ses pieds ne touchent pas le sol autant qu'elle soit bien installée.

Râlant intérieurement, ce qui ne changeait pas beaucoup de d'habitude sauf que cette fois c'était majoritairement contre elle même, elle serra un peu fort le petit sachet de pâtisseries qu'on lui avait remis à l'entrée, en jetant un coup d’œil à son voisin. Aliénor ne pût cette fois se retenir de lever les yeux au ciel, elle se doutait qu'elle ne se retrouverait pas assise miraculeusement à côté d'un serpentard mais là c'était quand même faire comble de malchance, sur quatre maisons il avait fallu qu'elle se retrouve à côté d'un joueur de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle, celui qui avait un nom bizarre. Ce n'était pas sur lui qu'une de leur poursuiveuse avait vomi durant un match contre eux déjà ? Par chance il ne semblait pas l'avoir vue, ou alors il faisait tout comme, et elle n'aurait donc pas à se demander si elle doit lui dire bonjour ou pas. Sauf qu'elle remuait tellement sur son siège durant ses balades mentales qu'il finit par la remarquer et elle ne trouva rien d'autre de mieux à faire que lui adresser un sourire entre la grimace et le sourire crispé qu'elle réservait à son arrière tante poilue du menton qui leur rendait visite une fois l'an.

Un autre soupir intérieur plus tard et elle se rencognait encore dans son siège, se gardant bien de poser ses bras sur un des accoudoirs, le choix se résumant à risquer d'entrer en collision épidermale avec le poufsouffle, c'était quoi son nom déjà ? Ah un truc comme l'auteur de contes moldus là, Andersen, Andersem c'était ça, Garfield Andersem, ou avec son voisin de gauche une sorte de croisement entre le professeur Stathos, qui était déjà assez croisée comme ça, et une acromentula. Autant dire qu'Aliénor gardait ses bras bien collés le long de son corps. Elle voulait rentrer finalement, en plus le titre de la pièce ne lui disait rien qui vaille, toute allusion à une vélane le jour de la Saint-Valentin semblait porter malheur dans son petit cerveau d'adolescente déjà trop éprouvée par les deux années consécutives d'expériences amoureuses plus ou moins foireuses. Tout en se disant qu'elle aurait mieux fait de rester sous sa couette toute la journée, bien en sécurité, mourante de faim cependant, dans le petit monde confiné mais sécuritaire que représentait son lit, sa malle et son armoire, Aliénor commença à ouvrir le paquet de gâteaux sans s'en rendre réellement compte, il commençait à quelle heure cette fichue pièce déjà ?

Spoiler:

Date d'inscription : 13/09/2013

Cette journée était sensée être bizarre, et pourtant il était quasiment seize heures. Ce n’était plus anguille sous roche, c’était carrément hippopotame sous gravillon, pour le coup. Autant dire que Garfield était un peu nerveux. Pourtant, il essayait de se raisonner et de se détendre dans le siège, qui était tout de même un peu plus confortable que les vieux fauteuils moisis du cinéma près de chez lui. Ce qui était différent, aussi, c’était qu’il y aurait été avec des potes, au ciné. Là, on aurait dit qu’il se retrouvaient tous mélangés pour éviter le chahut. C’était bien mignon, mais carrément anxiogène ; comment voulez-vous vous concentrer sur une pièce de théâtre quand vous êtes trop occupé à vérifier que tous vos potes sont toujours en vie et sains d’esprit, hein ?

A gauche, un gars qui avait déjà l’air de s’endormir sur place, à droite, Aliénor Callahan, qui avait l’air d’être assise sur un cactus. Bah oui, il était vice-capitaine de son équipe, le Fifi, il connaissait les joueurs adverses, au moins de nom. Pour le reste, elle était toute petite et ça la rendait mignonne - ou il était plus grand et ça lui donnait un faux sentiment de virilité ? Possible. - mais Emerald aussi, il était petit : le mot clef, c’était la prudence. Pas qu’il y en ait besoin pour suivre une pièce de théâtre, mais bon. Ça allait être un de ces moments un peu gênants où ils auraient théoriquement dû se serrer les coudes, mais où même littéralement parlant ils semblaient ne pas tomber d’accord. Sur les coudes, en fait. Il jeta un coup d’oeil à l’accoudoir qu’il occupait en bonne partie, à la créature étrange une place plus loin - okay, les créatures sont nos amies, tout ce qu’on veut, mais celle-là faisait quand même peur - et il décida d’être un peu galant en ramenant ces membres dégingandés d’adolescent à l’intérieur de son siège. Tant pis pour le comfort, hein, faut être gentil avec les filles. Celles de Poufsouffles faisaient déjà assez peur comme ça que pour ne pas imaginer celles de Serpentard ; faire le plein de bons points peut toujours s’avérer utile.

Il se racla la gorge pour attirer son attention, pour montrer son beau geste tel le mâle qui attend une médaille pour avoir fait la vaisselle, c’était plus fort que lui.

Les lumières s’éteignirent gentiment un peu après pour laisser la salle dans un silence expectatif, puisqu’il semblait toujours que les murmures s’intensifiaient au moment pile de l’extinction pour laisser place au calme quelques secondes plus tard. Garfield fit craquer sa nuque avant de reposer sa tête sur le haut du siège. Il s’était bien renseigné, il n’y aurait probablement pas de contrôle en classe sur la pièce, il pourrait faire des recherches pour le devoir. Ça sentait la sieste à plein nez, une fois qu’il aurait réussi à se détendre.

Date d'inscription : 27/12/2013

Habituellement elle n'aurait jamais avalé quoi que soit qu'elle n'aurait pas préparé elle même en ce fameux jour, mais la nervosité, la créature bizarre à sa gauche, le fait de se trouver si loin des gens qu'elle connaissait, de craindre que d'un moment à l'autre un autre géant se décide à la plaquer contre un mur, tout ça ne jouait pas en sa faveur. Alors elle essayait très fort de se concentrer sur la scène tandis que la lumière se tamisait en grignotant les gâteaux qu'elle tenait en main. Et puis elle avait tourné la tête instinctivement au raclement de gorge de son voisin, ne comprenant pas vraiment ce qu'il voulait avant de promener son regard sur le reste de la scène et de remarquer qu'il lui avait fait de la place sur l'accoudoir. Elle articula un "Oh" à demi soufflé pour ne pas risquer d'éveiller l'attention de la chose à sa gauche, posant de nouveau les yeux sur Garfield, il attendait à ce qu'elle le remercie ? Il pouvait attendre longtemps, ce mot faisant à peine partie de son vocabulaire.

Cependant, et très étrangement Aliénor avait envie de le remercier. Elle avait un peu chaud aussi, et puis même si l’écho des voix des acteurs commençaient à doucement s'élever dans l'amphithéâtre elle ne détournait pas la tête. Elle fixait bêtement le visage de Garfield, se demandant si c'était parce qu'il faisait plus sombre ou parce qu'elle n'avait jamais pris la peine de vraiment bien le regarder, mais elle le trouvait soudainement très beau. Elle ne comprenait pas, elle n'arrivait pas à bien se l'expliquer mais elle regrettait de ne pas avoir posé sa main plus tôt, avant qu'il ne retire la sienne s'entend. En penchant un peu la tête elle continuait de le regarder et sentait le besoin d'attirer son attention, il avait calé d'ores et déjà sa tête sur son dossier et semblait prêt à s'endormir alors elle dit ce qu'il lui passait par la tête pour repousser le sommeil qui ne devait surtout pas le gagner.

- Merci, pour l'accoudoir mais ça ne doit pas être confortable pour toi, je pense qu'on peut le partager non ?

Elle avait déjà posé son coude, se creusant la cervelle pour continuer à lui parler, pour qu'il la regarde. Et ce dont elle avait le plus peur à l'instant c'est qu'il ferme les yeux, alors elle s'était un peu penchée vers lui, comme fascinée par ce qu'elle découvrait à l'instant. Ce n'était pas du tout comme ce qu'elle avait déjà pu ressentir, ce qu'elle ressentait à ce moment était bien plus fort et moins contrôlé que ce dont elle avait l'habitude. Et même si elle essayait réellement de se contrôler, de respirer calmement, rien ne répondait à l'appel, encore moins ses petits doigts froids qui vinrent se poser sur la joue de son voisin. Mais qu'est ce qu'elle foutait bon sang ? Depuis quand elle se permettait d'être aussi tactile avec quelqu'un ? On aurait pu lui poser toutes ces questions qu'Aliénor aurait été incapable de donner une réponse claire. Tout ce qu'elle savait c'était que la personne assise à sa droite était ce qu'il y avait de plus important à présent.

- Ne t'endors pas Garfield.

Se justifier, se justifier tout de suite, un vieux réflexe qui revenait au galop mais qui entraînait à sa suite rougeurs et balbutiements ridicules qui lui donnaient également des envies de suicide.

- Enfin je veux di- dire. Euh. Tu ne. Tu ne devrais pas t'endormir parce que, euh. Parce que si ça se trouve les professeurs vont s'en rendre compte.

C'était totalement naze. Et un gros mensonge par dessus tout. Sauf qu'elle avait agrippé la veste du poufsouffle et et qu'elle ne semblait pas vouloir la lâcher de sitôt. Elle se penchait même encore plus en avant, pour le regarder de plus près, mettre un mot sur tout ce qu'elle ressentait, ne pas louper un détail de son visage. Vraiment, il lui plaisait décidément beaucoup.

Date d'inscription : 13/09/2013

La réaction ne s'était pas faite attendre. Le truc, c'était que Garfield ne s'attendait pas vraiment à une réaction. Il avait acquis un peu d'instinct de survie, au fil des ans à Poudlard ; entendre même une onomatopée de la part de cette fille, c'était étrange. Toute une phrase qui demandait une réponse, c'était du jamais vu... Et particulièrement suspect.

C'était peut-être de la paranoïa mais il commençait vraiment à se demander si tout tournait rond. Il regarda la Serpentard en coin, juste pour être sûr qu'il n'était pas déjà endormi et complètement en train d'halluciner.

- ... Euh. Ouais. S'tu veux, mais ça me gêne pas comme ça.

Ces questions d'accoudoirs étaient un peu étranges mais c'était du petit lait à côté de la main qui se posait sur sa joue. Okaaaaaay. Pour le coup, il tourna carrément la tête en reculant un peu, réflexe premier lorsque quelqu'un envahissait son espace personnel. Au moins, ce n'était pas lui qui était à côté du monstre, ça aurait compromis le geste.

- Tu, euh.

Il déglutit difficilement ; il connaissait ce genre de regard. Il ne voyait pas trop ce que ça pouvait lui faire qu'il s'endorme, donc il y avait un truc qui lui faisait y prêter attention. Il avait un sale déjà vu qui lui donnait une explication toute prête, et il n'aimait pas du tout ce dont il se souvenait. Dans une longue inspiration pour se donner du courage, il se surprit à espérer que cette fois on laisserait son pantalon tranquille. Il chuchota d'une voix douce, qu'il voulait calmante mais qui lui donnait en fait l'air de parler à son arrière-grand-mère.

- Je dors pas, je dors pas. Y a pas de souci.

Voilà qu'il se retrouvait avec des petites mains accrochées à sa veste et la demoiselle qui se penchait par dessus l'accoudoir - décidément, ce machin était le nerf de la guerre. Pour le coup, ça lui remettait en tête une certaine scène du dernier film de dinosaures qu'il avait vu. Au moins, il n'y avait qu'un seul raptor, pas trois. Est-ce que son acuité visuelle était basée sur le mouvement ?

Le problème, avec les filles, c'est que cette race étrange est susceptible. Garfield avait à la fois à penser à maintenant - la pièce, la créature qu'il valait mieux ne pas déranger, il n'avait pas très envie de se faire remarquer - et après, où tout ce qu'il allait faire maintenant allait être retenu contre lui. Et merde.

Enfin, au moins, cette fois, il avait compris tout de suite.

Il posa ses mains sur celles d'Aliénor - à ce stade on en était aux prénoms hein - et entreprit de les déserrer comme s'il s'agissait d'une enfant qui agrippait pour ne pas aller dormir. Doucement, il dépliait un doigt à la fois en espérant qu'elle ne les referme pas aussi sec, et il s'appliquait à maintenir son visage à une distance respectable.

- Je te promets que je vais pas m'endormir. Et si on regardait la pièce hein ? Ça te dirait pas ? C'est comme au cinéma.

Ce n'était plus de la prudence, là, c'était faire des claquettes dans un champs de mines. Inspirer, souffler.

Date d'inscription : 27/12/2013

Aliénor était si concentrée sur la moindre réaction du garçon en face qu'elle en oubliait de respirer, même cligner les yeux représentait une perte de temps trop importante. C'est sûr qu'elle risquait de manquer un truc important le temps qu'elle cligne. Elle était déçue qu'il garde son bras contre lui et pas sur l'accoudoir, après tout c'est lui qui l'avait invitée à poser son bras dessus, il pourrait au moins faire un effort pour faire au moins semblant de comprendre et de poser son fichu bras sur cet accoudoir bon sang. Dans une moue mi triste mi déterminée elle fronçait les sourcils à ses paroles, elle se sentait presque repoussée et ça avait l'incroyable pouvoir de la rendre à la fois peinée et agacée.

Et le pire, le pire c'est quand il s'était reculé, la blonde comprenait bien qu'il avait pu être surpris mais au point de vouloir s'éloigner d'elle à ce point la rendait malade, malade au point qu'elle même eût un mouvement de pure fierté, se reculer aussi, s'il n'avait pas besoin d'elle alors elle non... Non elle, elle avait vraiment besoin de lui. Aliénor n'eût pas le temps de s'interroger plus loin sur les agissements du poufsouffle, en se reculant elle avait cogné son coude dans quelque chose de mou, de quelque chose de mou à sa gauche. Et rien qu'à l'idée elle écarquilla les yeux au maximum, regardant Garfield totalement paniquée sans oser jeter un coup d’œil derrière elle.

Pour le coup elle était bien contente qu'il ne dorme pas, d'une part parce qu'il faisait enfin attention à elle, et surtout, surtout, parce qu'elle s'était jetée toute seule contre l'accoudoir qu'elle partageait avec Garfield pour s'éloigner au maximum de la créature très sûrement, totalement, maléfique qui lui servait de voisine. Mais elle sentait le tissu sous ses doigts lui échapper et elle le regardait sans comprendre, elle voulait être avec lui, elle avait très peur aussi et il lui parlait de la pièce. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, ses yeux étaient très lourds de chagrin et pour maintenir un contact, même minuscule, Aliénor était venue coller son front contre l'épaule de Garfield, ne regardant pas du tout la scène, fermant les yeux très fort en retenant les larmes à grande peine.

- Mais je ne sais même pas ce que c'est que le cinéma. Tu t'endors au cinéma ?

Elle avait cru entendre un grondement venant de sa gauche, et elle en profitait peut être un peu pour se réfugier encore plus contre le corps chaud de Garfield, un tout petit peu. Et une question lui piquait le cerveau et lui faisait toujours un peu mal.

- Et puis tu étais prêt à t'endormir et maintenant la pièce t'intéresse ?

Parce que ça pouvait potentiellement vouloir dire que la pièce l'intéressait plus qu'elle, surtout qu'elle avait un peu peur de se faire manger par la grosse thermite croisée à un thon qui était à côté d'elle aussi. Alors tant pis, même s'il avait décroché ses doigts de sa veste, elle enfonça un peu plus sa tête dans son épaule en passant un bras autour de son cou et s'y accrochant fermement, oh non elle n'allait pas le lâcher.

Date d'inscription : 13/09/2013

Garfield avait dit un, ou plusieurs, trucs de travers, ça se voyait dans les grands yeux pleins de larmes qui le fixaient en s'éloignant. Au moins elle s'éloign- ah non. Bon, tant pis. C'était une occasion ratée. Il se demanda vaguement s'il allait sentir de l'humidité sur son épaule, parce qu'il n'avait pas vraiment de moyen de savoir si elle était en train de pleurer. Il arrêta de respirer pour écouter et essayer de repérer un sanglot, et il était tellement concentré qu'entendre à nouveau sa voix le fit légèrement sursauter.

- Non mais j'allais pas dormir.

Franchement, il était presque indigné à ce stade, et la réponse était empressée. Où est-ce qu'elle avait eu cette idée d'abord ? Il était très bien réveillé, il avait juste envisagé de se reposer les yeux deux minutes, c'était tout de même pas un crime. En plus, il avait promis de ne pas dormir, et Garfield tenait toujours ses promesses. Deux fois sur trois. Il regarda la créature d'un oeil inquiet quand elle grogna et, pour le coup, il pouvait bien comprendre qu'Aliénor reste de son côté à lui ; c'était peut-être un loser, mais il n'avait pas l'air d'une sirène obèse et velue, un bon point pour lui.

Il ravala un profond soupir en la sentant s'accrocher à son cou. Il avait pourtant réussi à s'en débarrasser, scrogneugneu.

- Je disais juste que ça pouvait être sympa, c'est tout.

Lui, il ne savait pas trop quoi faire de ses bras, alors il en passa un vaguement derrière elle pour lui tapoter le dos maladroitement. C'est bien, maintenant présente-lui tes condoléances. Boulet. Il se racla un peu la gorge, ce qui lui attira un "chhhhhht" de la mémé deux rangs derrières qui, apparemment, prenait les amourettes de Marguerite la vélane très au sérieux. Il se remit à chuchoter, juste pour être sûr.

- Ça va...? Enfin, je veux dire, tu vas pas pleurer hein ?

Non parce que bon, il avait l'impression d'être un croisement entre une bouée, un bouclier et un ours en peluche là tout de suite. Autant dire qu'il était mal à l'aise. Elle aurait été une de ses potes, il lui aurait fait un bon gros câlin, mais là il avait un peu l'impression de mettre le bras dans un piège à loup avec un compte à rebours. Heureusement qu'il y avait le solide, vaillant accoudoir entre eux. Ce truc était en train de gagner ses lettres de noblesse, sérieusement, il lui gagnait un peu de temps pour chercher une solution. Le seul problème, c'était que Fifi n'avait pas encore pensé à se promener avec des bézoards dans ses poches - il aurait dû - et que du coup être proactif lui semblait un peu compromis. Un peu comme suggérer de sortir, parce qu'à tout les coups elle allait prendre ça pour une invitation et. Ahahah. Non. Il essaya de regarder aux alentours pour voir s'il n'y avait pas un prof, mais depuis quand étaient-ils utiles, hein ?

Date d'inscription : 27/12/2013

Aliénor écoutait religieusement tout ce qu'il disait, elle était plus attentive qu'elle ne l'avait jamais été et pourtant dans certains cours elle était assidue. Cependant en cet instant il lui semblait faire un outrage au monde sorcier entier si elle manquait ne serait-ce qu'une once de la voix de Garfield. Et elle était de nouveau contente, parce qu'il n'allait pas dormir, que ça voulait dire qu'elle pouvait accaparer toute son attention sans autre dérangement que cette fichue pièce et le fossile qui la suivait assidûment deux rangs plus loin. Ceci dit, il semblait y tenir à cette représentation tout de même, et ça la dépassait complètement, à vrai dire le Prince Solus aurait pu lui même être sur scène en train de faire de l'effeuillage burlesque qu'elle n'aurait même pas daigné y jeter un œil, elle préférait regarder Garfield puisqu'à ses yeux Garfield était le plus beau et le plus intéressant spectacle qui soit.

- Mais je préfère te regarder, c'est bien mieux. Et puis je ne sais même pas pourquoi je suis venue en premier lieu, ceci dit je suis plutôt contente de l'avoir fait.

Elle en oubliait jusqu'à l'affreuse monstruosité avoisinante puisqu'il venait de passer son bras dans son dos ce qui lui amena un grand sourire sur le visage et du rouge aux joues. Là elle n'avait plus du tout envie de pleurer, au contraire elle en venait à en maudire l'accoudoir qu'encensait l'esprit de sa victime sans qu'elle n'en sache rien ni qu'elle ne soit proche de le deviner. Elle relevait la tête pour le regarder, encore et toujours, se disant vaguement que le tapotement dans son dos n'était pas réellement suffisant, pour se retrouver nez à nez avec Garfield justement, suffisamment pour qu'elle puisse venir rapidement attraper la monture de ses lunettes et les lui enlever.

- Non je ne vais pas pleurer, tant que je suis avec toi tout va bien. Tu es mieux sans tes lunettes. Enfin, tu es toujours beau mais c'est mieux sans tes lunettes.

Non ça ne lui avait absolument pas traversé l'esprit que ses lunettes servaient réellement à améliorer sa vue. Gardant lesdits objets dans sa main gauche elle était à présent occupée à regarder le nouveau Garfield, c'était incroyable tous ces détails qu'elle n'avait jamais remarqué, elle tendit sa main droite pour aller la passer dans les cheveux du poufsouffle, juste au dessus de son oreille. Elle tenait à connaître et à voir tous ces détails justement, qu'elle avait bien trop longtemps ignoré et sans faire plus attention à l'image qu'elle renvoyait elle reposa la tête sur son épaule, plus proche qu'avant, essayant d’imprégner dans sa mémoire l'odeur du garçon. Elle voulait tout savoir et tout découvrir. Elle attrapa son sac en se tortillant pour ne pas s'éloigner plus de vingt centimètres de Garfield, prévoyant d'y ranger les lunettes, hors de question de les lui rendre tout de suite. Et puis ça l'empêcherait peut être de se concentrer de trop sur la pièce.

- Tu cherches quelqu'un ?

Elle le voyait regarder partout et tout le monde sauf elle, et non seulement elle était peinée mais en plus très jalouse. Qui pouvait-il bien chercher alors qu'elle, elle était juste là ? D'une moue plus boudeuse que fâchée elle avait posé ses paumes sur ses joues pour tourner sa tête vers elle, plantant ses yeux dans les siens.

- Pourquoi tu ne me regardes pas ?

C'était incompréhensible à ses yeux, Aliénor ne voyait que lui alors pourquoi Garfield tournait la tête dans une direction autre que la sienne ? Tout en tentant de se rapprocher ses hanches cognèrent contre l'accoudoir, encore celui là. Il commençait à l'agacer sérieusement et dans un froncement de sourcil elle se décida à faire l'incroyable effort de retirer une de ses mains du visage de Garfield pour le passer sous ledit accoudoir et commencer à le lever pour que cet obstacle disparaisse enfin de son début de romance plus ou moins parfait.

Date d'inscription : 13/09/2013

Ce à quoi il ne s’attendait pas, par contre, c’était à se retrouver myope comme une taupe tout d’un coup.

- HEY ! Att-...

Il avait été coupé par une nouvelle intervention de Mémé, et en bon soumis il s’était tu pendant que les précieuses binocles disparaissaient. Il se refrogna, principalement à cause de son propre manque de réflexes, mais aussi un peu parce qu’il commençait à en avoir marre de se faire tripoter le visage de partout. … Bon, okay, qu’on chipote dans ses cheveux c’était agréable, mais quand même. Il n’était pas un chat.

- C’est gentil, mais je vois plus rien. Même pas toi, en fait.

C’était un gros mensonge, en fait, parce qu’elle était la seule chose qu’il voyait, mais s’il lui disait ça il avait l’impression que ça lui plairait un peu trop. Autant dire qu’entre ce qui risquait de la, euh, motiver et ce qui risquait de la mettre en rogne il marchait sur des oeufs.

- Je cherche personne. Je regardais… L’architecture de la salle. Tu veux pas me rendre mes lunettes ? S’il te plaît ?

D’où cette excuse venait, il ne savait pas, mais c’était toujours mieux que d’essayer d’envoyer des signaux de détresse à Sloan. C’était une fille, ça se serait sûrement très mal passé. Puis, ce n’était pas comme s’il avait le choix. Les petites mains pressant pour garder son visage dans une seule direction lui faisaient prendre une moue de poisson obèse, un peu comme quand la grand-tant Henriet lui pinçait les joues quand il était gamin. Glamour. Enfin, ceci dit, quand il sentit l’accoudoir bouger, avoir une duck face était le moindre de ses soucis. Il s’empressa de pousser le machin vers le bas, telle la barre à l’entrée d’un parking. Désolé, c’est fermé.

Ce ne fut que quelques secondes plus tard qu’il comprit que, peut-être, c’était une grossière erreur. Il s’éclaircit la voix, cherchant une raison pour son réflexe.

- Je te te regarde, je ne fais que ça, je te jure. Même si je te vois pas. Tu, euh. Veux pas qu’on sorte ?

C’était le seul truc qui lui venait à l’esprit, mais maintenant qu’il l’avait dit il se collait des baffes mentales. Très mauvaise initiative, et manque flagrant de suite dans les idées ; il commençait à perdre le peu de logique qu’il avait pour commencer.

Date d'inscription : 27/12/2013

Aliénor était une bonne menteuse, non pas qu'elle mentait comme elle respirait mais elle usait tout de même assez de ce stratagème pour bien se rendre compte quand on l'utilisait contre elle. Elle avait cru tout d'abord à ce que Garfield lui disait, s'il ne la voyait pas alors il n'y avait aucun intérêt à garder ses lunettes pour elle et elle les avait de nouveau saisies dans l'intention de les lui rendre, tout en s'escrimant à lever ce foutu accoudoir qui ne voulait pas lui obéir correctement. Mais la remarque sur l'architecture de la salle lui avait sauté au visage comme un fléreur atteint de rage, elle avait beau être amoureuse et totalement même, elle n'en était pas idiote pour autant et a personnalité n'en était pas si affectée. Mais Aliénor avait si peur de lui déplaire et le faire fuir qu'elle mit toute son énergie à pousser un sourire désolé sur ses lèvres avant de lui rendre les précieuses lunettes.

- Tiens, c'est quand même mieux que tu y voies clair.

Bon ça, c'était vrai. Mais contre toute attente et malgré l'attention de Garfield elle ne pouvait rien faire d'autre que se sentir profondément rejetée, elle n'aurait pas été si fière qu'elle s'en serait excusée mais elle restait Aliénor, et Aliénor ne s'excusait presque jamais. Elle avait même lâché l'accoudoir sans s'en éloigner pourtant de quelques centimètres, elle voulait lui plaire, et si pour ça elle devait même être une personne qu'elle n'était pas en tout cas elle essaierait. La dernière réplique du poufsouffle lui fit lever de grands yeux plein d'adoration et d'espoir, s'il voulait sortir alors ils sortiraient et elle n'était plutôt pas du tout contre. Cependant en jetant un regard circulaire à sa voisine elle eu de sérieuses reconsidérations, s'agrippant encore plus fort à la manche de Garfield.

- Plutôt deux fois qu'une mais... Euh. Tu... tu ne veux pas passer devant ?

Non parce que bon, elle le suivrait où qu'il aille mais là quand même, elle n'avait jamais eu aussi peur de quelque chose rien qu'en regardant l'espèce de poisson velu et dégoulinant de son siège qui était à sa gauche. Il faudrait définitivement qu'elle étudie d'un peu plus près les livres sur les créatures euh marines ? Pour se renseigner exactement sur ce que cette chose était. Et si c'était venimeux ? Enfin, rien ne serait en cet instant plus létal que le regard du fossile quelques rangs derrière eux à qui elle adressa d'ailleurs un regard noir, mais quand même. D'une main experte elle récupéra sa cape et son sac, prête à le suivre au bout du Londres sorcier s'il avait fallu, passant subtilement sa petite main dans la sienne jusqu'à emmêler leurs doigts pour le tirer debout.

- Pourquoi tu ne portes pas de lentilles ? Je veux dire, tu es beau sans tes lunettes. Avec aussi hein, c'est juste que... Ce serait plus pratique non ?

Et tant pis s'ils étaient debout dans les gradins, qu'elle parlait trop fort ou qu'ils dérangeaient les autres, tant qu'il l'écoutait c'était le principal. Et puis en plus elle s'était assise sur ses cheveux, ils étaient tout pleins de nœuds alors clairement ses problèmes étaient de loin plus important que tous ceux dans la salle réunis. Restait Stathos version poney angora nourri aux hormones de croissance à passer.

Spoiler:

Date d'inscription : 13/09/2013

Garfield n'avait pas trop idée de pourquoi elle changeait d'avis comme ça, mais s'il récupérait ses lunettes il n'allait pas se plaindre. S'il était tout à fait honnête, il se plaindrait quand même, parce qu'elle avait tout de même une drôle de figure, un peu triste, et il avait beau savoir qu'elle était sous l'emprise d'une potion ce n'était pas exactement agréable. C'était l'étrange dilemme entre penser à maintenant et à plus tard.

Il remit ses lunettes sur son nez, un sourire un peu penaud sur les lèvres.

- Merci. Et ouais, je sais. Ce serait plus pratique.

Il avait juste le nez de travers à force de se prendre des cognards, et l'impression que ça se voyait moins avec ses binocles. En plus, il n'était absolument pas doué, alors s'enfoncer un truc volontairement dans l'oeil ça revenait à souhaiter de devenir borgne. Il n'avait pas très envie de s'étendre sur le sujet avec les gens autour qui essayaient de suivre le spectacle. Au moins, il était bien éduqué. Et puis de toutes façons, maintenant, ils allaient sortir ; c'était la pire des idées qu'il avait eues jusqu'à présent, mais ça ferait du mouvement. Il se leva précautioneusement, à présent très conscient du manque d'accoudoir entre eux. Définitivement, il avait merdé. Il la laissa tout de même lui prendre la main, parce que comme ça il pouvait la tirer derrière lui et contrôler que ladite main restait bien dans un périmètre autorisé. Sa précédente expérience avec les joies de la Saint Valentin lui avait appris à se méfier de ce genre de choses.

Il regarda le monstre et eut un petit rire nerveux, avant de s'approcher.

Une grande inspiration.

- Excusez-moi, euh.

Ce euh était sensé vouloir dire monsieur ou madame, mais il n'était pas parvenu à choisir entre les deux. La chose le regarda d'un oeil paresseux – apparemment la pièce était endormante, Garfield l'avait bien compris depuis le début – et elle étendit deux espèces de bras pour venir ramasser la graisse qu'elle étendait dans l'allée. C'était un spectacle absolument fascinant, on aurait dit qu'elle (il ?) portait une combinaison en latex remplie d'innombrables patates, sauf que c'était sa peau et... quoi que ce soit qu'il y ait en dessous. Il remonta ses lunettes de sa main libre, avec la sensation d'être Moïse devant la Mer Rouge.

- Merci.

Décidément. Celui-là était un peu étranglé, ceci dit, parce qu'il s'était engagé dans les dix centimètres d'espace dégagé, ce qui impliquait un frottement assez malvenu avec les patates – finalement, cette image mentale était bien meilleure pour sa santé mentale. Juste pour être sûr qu'elle ne se mette pas à hurler et pleurer, il tira Aliénor avec lui dans cet espèce d'entonnoir de la mort. Ils avaient décidé de sortir, ils sortiraient... Peut-être juste un peu plus plats qu'avant. Il parvint à s'extirper lentement, avec l'impression que les poils qui recouvraient la bête étaient en fait des tentacules, parce qu'il les avait très nettement sentis le palper. Il prit une autre grande inspiration pour chasser la nausée.

Quelque part, si la Serpentard restait coincée entre deux bourrelets peut-être que ce serait facile pour tout le monde... - non. Méchant Fifi.

Date d'inscription : 27/12/2013

Elle le regardait comme s'il n'existait que lui au monde, définitivement les lentilles auraient été une bonne idée mais s'il avait décidé que les lunettes étaient mieux alors elle ne voulait pas le contredire. Et puis, elle l'aimait bien avec ses lunettes aussi, surtout en sachant qu'en lui enlevant il ne pourrait pas voir très loin, et donc ne pas regarder d'autres filles, idée qui l'énervait au plus haut point, même si ça signifiait ne pas bien la voir, elle. Ses petits doigts frêles serraient la main autour de laquelle ils étaient emmêlés même si elle tentait d'ignorer la résistance manifeste des doigts parfaits de Garfield à se mêler aux siens. Il l'entraînait déjà dans son sillage, devant la créature indéfinie par delà laquelle ils devaient passer et une vague de panique s'empara d'elle au moment où il lui adressa la parole. Elle admirait son courage et sa volonté contre vents et marées et s'engouffra à sa suite dans le tunnel de la mort par asphyxie, en pleine confiance, après tout il ne voudrait pas la blesser si ?

La sensation d'être un éléphant aspiré par un vague tube d'aspirateur ne dura heureusement pas longtemps. Cependant, l'expérience laisserait définitivement des séquelles psychologiques aux deux. Aliénor était transie de peur et d'appréhension et tentait de ne pas analyser quelles parties de son corps frêle entrait en contact avec la monstrueuse siraccromentula. Dans un élan de pure conservation elle s'était collée le plus possible à Garfield, gardant ses épaules et ses yeux respectivement collées et fixés dans le dos du jeune homme, notant que la proximité avec lui la dérangeait beaucoup moins que ce à quoi elle s'attendait. Sa présence et sa proximité la rassurant. Elle le suivait au millimètre près et il lui semblait que cette infernal calvaire n'avait pas de fin avant de finalement ressentir un espace presque oublié, un songe d'air entrer dans ses poumons compressés par le stress et la masse pondérale du monstre. Elle sourit à Garfield à pleine dents, savourant la liberté retrouvée, ne lâchant sa main pour rien au monde.

- Merci, je n'aurais peut-être pas osé ce que tu viens de faire, même si au final grâce à toi j'ai pu le faire sans être plus inquiète que ça !

Il n'y avait pas eu changement de caractère non, juste une Aliénor parfaitement honnête face à cette personne pour qui elle aurait tout fait et tout donné. Raffermissant la prise de sa main elle l'entraînait déjà vers la sortie sans but précis, il avait proposé de sortir mais elle n'avait aucune once d'idée de ce qui lui plaisait ou de ses centres d'intérêts. La jeune femme se retourna vers lui, profitant de la proximité sans sembler vouloir s'éloigner d'un millimètre, serrant toujours sa main de ses petits doigts fins. Contact à ce moment presque vital pour elle, agrippant bientôt son bras tout entier entre les deux siens, collant sa tête en dessous de son épaule.

- Tu voulais sortir tu veux aller quelque part ?

Une question anodine, presque enfantine, elle veut lui faire plaisir, elle veut l'accompagner où il ira, ne pas le lâcher, elle ne se serait pas sentie aussi timide qu'elle l'aurait embrassé, mais vu ses réactions un peu distantes elle avait peur de le brusquer. Pourquoi ne l'aimait-il pas autant qu'elle pouvait l'aimer ? Elle ne comprenait pas, pourtant Aliénor, elle, elle voulait juste être avec lui. Elle le détaillait avec admiration et amour, encore une fois (tuez-là omg) quand elle se mit à fixer un point précis sans explications aucunes, comme un chat regarde fixement un papillon. Mais sa moue se dégrada assez rapidement dans une expression entre l'inquiet et l'horreur au niveau du bras et de l'avant bras de Garfield. Ou en tout cas au niveau de son pull. D'une voix chevrotante et pleine d'angoisse elle pointa du doigt ce qu'elle voyait, les yeux écarquillés.

- Garfield t- tu as euh. Tu a-as un truc euh. Un tr- truc juste là, sur ton p-pull.

Pas très glamour comme explication mais elle ne voyait qu'une source au problème et se doutait que ça lui plairait aussi peu à lui qu'à elle. Il suffisait d'un peu d'imagination et de déduction pour se douter d'où ça venait, elle fouillait déjà son sac en ayant lâché sa main un bref instant, pour chercher un mouchoir, autant ne pas tenter de trouver sa baguette, elle ne savait pas ce que la substance pouvait faire ni à quoi elle pouvait réagir.

Date d'inscription : 13/09/2013

Garfield se demanda vaguement si s’extirper d’un boyau étroit et vaguement gluant entre de la graisse et une surface rigide pouvait recréer la sensation de naître, mais il chassa cette idée lorsqu’il se dit que sa mère lui aurait probablement filé deux claques pour la comparaison. Ceci dit, l’air frais juste après était tellement bienvenu, il en aurait pleuré. Il prit une grande inspiration une fois assez loin des patates vaguement nauséabondes - il avait comme l’impression que la créature était parfumée pour ne pas déranger les autres, un geste d’un grand tact, mais se frotter contre elle donnait une toute autre dimension olfactive au problème. Aliénor était collée contre lui pour se rassurer et, franchement, il ne pouvait pas la blâmer ; il aurait bien aimé aussi pouvoir se coller contre quelqu’un de rassurant. C’était la deuxième fois qu’il pensait à sa maman sur cinq secondes, et là c’était plutôt dans l’envie désespérée de se cacher derrière elle.

Au moins, il y avait quelqu’un qui ne stressait pas trop. Garfield força un sourire.

- C’est, euh. Normal.

Oui parce que bon, s’il l’avait laissée là elle se serait mis à chouiner bien fort, avec un peu de chance, et s’il y avait un truc qu’il détestait plus que de devoir gérer quelqu’un d’intoxiqué c’était l’embarras, qu’il soit direct ou indirect. Il pouvait sentir ses joues chauffer lorsqu’il regardait un personnage de série télé se rendre ridicule, alors il n’imaginait même pas ce que ça donnerait avec une camarade de classe, amoureuse de lui qui plus est. Il avait l’impression persistante que ce serait de sa faute.

La question le rendit un peu nerveux, parce qu’il n’avait en fait absolument aucune idée d’où aller ensuite, ni même de pourquoi. Il savait juste que sortir de là lui donnerait un peu plus de marge de mouvement, peut-être pour lui lancer un stupéfix et rester à côté d’elle pour le temps que la potion durerait ou en attendant qu’un des inutiles professeurs de cette école réagisse.

- Le couloir c’est déjà b-... Quoi ?

Lorsqu’il baissa les yeux sur son pull il avait l’impression d’être en train de se retourner lentement pour tomber nez à nez avec un dinosaure. Il savait ce que c’était, il sentait que ça allait être horrible et possiblement douloureux, mais il y avait encore un tout petit peu d’espoir dans ses yeux horrifiés. Pitié non.

Il regarda la tache, qui apparaissait vaguement turquoise dans l’ombre. Quel genre de truc faisait du mucus turquoise ? Il semblait que son cerveau avait décidé de lui réciter ses cours de Soins aux Créatures Magiques plutôt que de réagir de façon cohérente. Il tira le bord de son pull vers l’avant pour le décoller de lui et observer le truc un peu mieux, quand soudainement la tache se mit à fumer et grésiller, créant un trou aux bords cautérisés dans une odeur d'orange (??). Garfield cligna des yeux une fois, deux fois, avant de se dire que peut-être il faudrait qu’il panique.

- Okay, euh. Je crois qu’il faut que j’enlève ça. T’en as pas nulle part ?

Il ne voulait vraiment, vraiment pas savoir ce que ça donnait sur la peau humaine, et il était très heureux d’avoir un t-shirt sous son pull.

Date d'inscription : 27/12/2013

Aliénor se sentait vaguement mécontente, c'était peut être le sentiment qu'elle sentait le moins entre l'amour débordant pour Garfield et le mélange de stress et de terreur que lui inspirait la créature qu'ils venaient juste de, littéralement traverser. Toujours était-il que dans ce joyeux mélange de sentiments contraires exacerbés par ses hormones d'adolescente et une potion franchement douteuse, elle se sentait vaguement mécontente. Elle n'arrivait pas vraiment à mettre le doigt dessus, c'était un mécontentement teinté de légère tristesse et de déception plus que de colère, tout au plus de l'agacement. C'était vague et mal formulé, carrément bancal mais c'était plus ressenti que constaté, c'était un impression. L'impression quasi irréelle de déranger sans avoir rien demandé et c'était d'ailleurs foutrement vexant, elle avait beau faire tous les efforts qu'elle pouvait elle avait cette impression désagréable que Garfield la baby-sittait plus qu'autre chose.

Mais comme toujours, lorsqu'une question passablement désagréable pointait le bout de son nez dans sa tête, elle prenait toutes les précautions du monde pour être sûre de ne pas chercher trop avant, pour l'enfouir bien comme il fallait sous le tapis mental de l'heureux oubli. Ce qu'inconsciemment Garfield l'aida à faire en lui donnant une distraction, et une belle qui éclipsa toute inquiétude pour le moment. Elle le regarda, ahurie, non elle n'avait pas songé qu'elle pouvait en avoir sur elle, oui ça la dégoûtait et l'effrayait au plus haut point, non elle ne voulait pas regarder comme si ne pas voir les possibles tâches les rendaient inexistantes. Elle resta comme ça, à le fixer pendant de longues secondes avant de prendre une grande inspiration gémissante avant de vérifier très, très vite l'état de ses vêtements. Etat des lieux, elle s'était empressée de retirer une de ses chaussettes et sa cape, ce qui la contrariait, elle aimait bien cette cape.

- Mais. Mais quel genre de créature. Par tous les chapeaux pointus du monde magique c'était quoi ce. Cette chose ?

Elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il ait une réponse, mais présentement elle avait eu le besoin irrépressible d'exprimer son dégoût slash surprise slash incompréhension slash frustration. La seule satisfaction qu'elle retirait de la découverte de la bave abrasive c'était qu'elle avait pu bien tranquillement regarder Garfield enlever son pull et c'était un bon point qui illuminait plus sa journée.

Bon il ne semblait pas savoir que faire et pourquoi diable lui avait-il demandé de sortir si c'était pour... Elle retombait sur la question épineuse du baby-sitting et donc elle préféra lui adresser un demi sourire.

- Bon et bah tant pis, c'est moi qui vais t'emmener dans mes endroits préférés de Londres !

Et ce n'est pas comme si elle lui laissait le choix, elle s'empara de sa main, notant dans un coin de son esprit qu'elle était sacrément grande par rapport à la sienne, avant de l'attirer dans les rues, direction le marché couvert qui abritait toujours énormément de vie qu'elle se plaisait à observer, notant dans un coup d’œil de travers à Garfield qu'il faudrait peut être s'arrêter pour le couvrir, on était en plein mois de Février et il était en t-shirt, déjà qu'elle en pull elle avait froid alors lui elle préférait ne pas imaginer, surtout qu'elle ne voulait pas que leur sortie se solde par un bronchite carabinée pour eux deux.

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