Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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1189 pts
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661 pts
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612 pts

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203 pts
ligue des sorciers
223 pts

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Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
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Les hommes de papier — Camille ♥

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Ludovic J. Dave
Ludovic J. Dave
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Ven 27 Juin - 22:58
« Ludovic n’avait jamais été doué — ni pour les prémices, ni pour les fins.
Il s’agissait d’un homme passif, doux et acidulé. Il n’avait trop haute estime de soi ; ne quantifiait pas sa fierté. Un peu plus, un peu moins ; il n’avait jamais compris — jamais bien, du moins.

Ludovic faisait beaucoup d’erreurs. Sa vue était bonne, et pourtant ; l’on le pensait aveugle. Mais il s’en moquait — s’en moquait si fort, le grand blond, la simple carcasse. Il se trainait, à l’accoutumée ; courant, riant, souriant. La vie était si belle, si courte — le temps se devait être un allié, et jamais un démon.

Assis en tailleur sur son lit, l’animal réfléchissait ; ses paperasses habituelles de préfet étalées de toutes parts, envahissant draps et esprit. Il avait entendu Charlie crier, quelques heures plus tôt ; n’avait pas très bien compris pourquoi. Etait-il irresponsable ? En quoi rompre les règles absurdes des normalités et conventions habituelles était-il un crime ? Il ne comprenait pas — ne voulait même pas y penser. C’était absurde ; et son brun camarade tout autant. Il lui avait dit, d’ailleurs par merlin, Charlie, tu deviens con.

Il n’avait même pas ri.

Les heures étaient passées, les feuilles s’étaient noircies ; éclaircissant l’humeur du blond garçon —  et c’était une fois les tas rangés qu’il avait hésité. Que pouvait-il bien faire, à présent ? Courir ? Aller voir un ami, se montrer à la salle des duels ; manquant de se faire déshabiller par une quelconque cadette serdaigle ? Il se sentait si calme ; était-ce vraiment sage ? Ravalant un bâillement, ce dernier mutant en soupir, le septième année se massa les temps. Soit. Empoignant l’ouvrage qui trônait sur sa table de nuit, il manqua de faire tomber sa baguette par la même occasion. Grognement.

Un livre, voilà qui était bien — n’était-ce pas Divus, qui lui avait conseillé ? L’ouvrant, assailli par la nostalgie des jours heureux et familiaux ; il ne tarda pas à sombrer dans quelques phrases bien écrites, se noyant au détour d’une phrase merveilleuse. Le monde semblait à la fois inexistant et trop bruyant ; le blond préfet ne savait plus ce qui venait de son imagination et —

Il changea de position, se mettant de côté ; puis sur le dos. Les bras douloureux, il se retourna sur sa couche ; collant son ventre tout contre le matelas. Ici. C’était bien — douillet, presque parfait.
Quelle heure était-il ? Le roman annonçait sept heures du matin.
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Sam 28 Juin - 14:41
Camille guettait sa proie.
Tapi dans l'ombre, au fond des rideaux de velours d'un lit qui ne lui appartenait pas. Sa frimousse de félin observait en silence, attendant le moment propice pour faire son apparition.
On perturbait rarement le calme inexistant des dortoirs des Gryffondors où les voix fortes tonnaient et les bruits sourds se suivaient dans une mélodie chaotique. Même le soir, avant l'heure de se coucher, il y en avait toujours pour crier un peu dans tous les sens, sans que les préfets ne puissent rien faire.
C'était dans leur nature de lions, rugir jusqu'au crépuscule.

LUDOVIIIIIIIIIIIIIIIIC.

Rugir tout en se projetant en avant pour se jeter sur leur proie. En l'occurrence la proie choisie par le lion français fut le magnifique fessier de Ludovic qui ne demandait que ça depuis que son propriétaire s'était placé sur le ventre pour bouquiner son livre.
Camille avait surgi en hurlant et avait atterri dans un vacarme assourdissant sur le matelas, faisant rebondir ce qui se trouvait déjà dessus. Grimpant sur le dos de Ludovic, il s'assit sur lui, sans crier garde.

LudovicLudovicLudovicLud'vicLud'vicvic. Tu es lààààà. Oui bien sûr que tu es là, c'est évident.

Il parlait toujours dans un français rapide à en faire disjoncter le cerveau à chaque fois qu'il se trouvait dans le périmètre de l'autre Gryffondor.
Ses doigts plongèrent dans les cheveux blonds de sa victime, pour l'embêter un peu. Puisqu'il savait que c'était Ludovic le préposé au tripotage de cheveux, lorsqu'il était d'humeur et ne grognait pas en repoussant Camille hors de ses genoux.

Hop, sur le dos. T'es un cheval, t'as vu. Parce que je suis le chevalier mwahahahah-- Ah. Non, ça fait rire que moi. Oublie.

Camille se pencha en avant pour voir son visage. Ludovic lisait. Ludovic ne courait pas quelque part sur le stade de Quidditch. Il l'avait perdu de vue toute la journée, dès sa première pensée le matin et avait vagabondé en ronchonnant dans les couloirs glacés du château, quelque chose de lourd au fond du ventre. Comme un sentiment de manque qu'il avait toujours trouvé désagréable.
Ses joues se colorèrent un peu malgré l'aspect habituel de la chose, sa peau basanée cachant la majorité des dégâts.
Il était toujours amoureux.

Bonsoir sinon ! Tu vas bien ? Tu lis quoi ? Hm non, je suis pas venu pour ça, on verra plus tard.

Toujours amoureux, mais toujours débile.
Ignorant les protestations ou les grognements probables de sa cible, il ramena à plusieurs reprises les cheveux de Ludovic en arrière, jouant distraitement avec les mèches.
Sa bouche ne cessait de vomir des paroles incompréhensibles et trop rapides. C'était maladroit, un peu précipité, quelque chose clochait au fond de sa gorge ; sans le contrôle de soi qu'il avait acquis, sa voix aurait tremblé et buté sur chaque phrase. Il voulait en finir très vite.

Je vais pas y aller par quatre chemins. J'ai entendu dire qu'il y avait une fête, un bal, que sais-je. « Le Bumblebee Day » comme vous le dites si bien, à l'exception de l'accent pourri. Et tu sais. Je dois trop voir ça, putain. Mais faut un cavalier paraît-il !

Il s'attendait presque à ce quelqu'un lui jette un sort de Mutisme.
Les quelques effusions qui animaient le château entier lui avait fait l'effet d'un enfant qui découvrait qu'on lui préparait un anniversaire surprise. Un sentiment qui avait guéri son amertume noyée quelque part sous ses sourires.
Il n’espérait rien. Mais Ludovic avait cette douceur qui ne disparaissait pas, il lui refusait rarement quelque chose, aussi énervant puisse-t-il se montrer.

Ludo donc. On y va ensemble ?

Camille se trouvait lui-même énervant.
Sa langue n'avait pas fourché. Il se conduisait comme d'habitude, les paroles en feu et la joie imprimée sur ses joues de chat.
Sa demande terminée, il se redressa brusquement, comme s'il s'était brûlé.
Il ne voulait pas que Ludovic entende quelque chose battre à un rythme un peu trop effréné dans sa poitrine.
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Ludovic J. Dave
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Sam 28 Juin - 15:58
« Il y avait eu un rugissement — Ludovic avait sursauté, jeté hors de sa bulle ; de son univers imaginaire. Sur le coup il n’avait pas tout compris, son cerveau incapable de reconnecter les neurones, ses pensées encore piégées dans un monde inaccessible à qui n’y savait rien. Ses doigts s’étaient crispés contre les pages, fripant la vieille couverture d’un acte impulsif mais involontaire. « Cam— »

Il ne put jamais finir — ne pouvait jamais finir. C’était ainsi depuis des mois, voire bien plus encore — ses draps crissèrent sous l’impact d’un corps étranger et quelques secondes plus tard, c’était celui du préfet de septième année qui se faisait envahir. Soupir. Fermant les yeux, le blond garçon écouta son prénom se faire enjamber puis massacrer — la suite ; il ne prit pas vraiment la peine d’écouter. Les vers étaient connus, mais si lointains — Camille ne prenait jamais la peine de baisser volume ou de ralentir ses monologues enflammés ; quand il était avec lui. Fatigue. Il aurait peut-être mieux fait d’aller courir, après tout.

A quoi bon ?

Quand Chevalier le cherchait ; il n’y échappait jamais. N’avait jamais cherché à, d’ailleurs. Aujourd’hui n’y changerait rien, il le savait bien. « Non Camille pas les ch— » Tellement inutile, comme si de simples mots anglais pouvaient freiner le français et ses pulsions câlines. Fermant son ouvrage, Ludovic le posa plus loin ; venant refermer ses propres doigts contre sa tignasse solaire — priant Merlin pour que cette bénigne action fasse fuir son cadet. Echec — qu’il était beau, d’espérer à tort.

Sur lui, Camille était chaud.

Cette pensée, aussi étrange fut-elle ; le fit sourire — il ne pouvait pas fuir. Ne pourrait sans doute jamais. C’était répétitif, même lui finissait par y penser en boucle. Ainsi enjambé ; il ne pouvait que courber échine quelques instants, attendant que le flot de paroles se tarisse ; tachant d’en retirer le plus important. Soit. Ramenant ses bras à lui, appuyant son front sur le dos de ses mains ; le blond animal réprima quelques grognements aux contacts persistants tout contre ses crins dorés. Mais t’as pas fini ? Avait-il envie de gueuler sans aucune fraicheur ou candeur.

Ah. Sujet important.

Ouvrant grand ses oreilles ; le préfet tenta de comprendre ce que lui palabrait son tortionnaire capillaire. Oui. Donc. La fête. Injure. Pause puis proposition. Certes. Il aurait dû s’en douter —  lui-même y avait pensé. Après tout, les étudiants étaient irrépressibles depuis la grande nouvelle ; bondissant sur leur chaise en cours pour par la suite se lancer à la figure des invitations plus ou moins bien agencées. Il avait même eu la surprise d’apprendre que Timothy et Edgar y allaient ensemble — enfin bon, ce n’était pas grosse affaire. Mais tout de même. Avec qui y allait Charlie ? Il ne voulait même pas savoir — quoique, le brun s’était sans doute pris un ou deux râteaux en plein visage. Sandy irait aussi, par ailleurs, avec Emmet — il ne restait plus que lui ; septième année solitaire. Étrangement, aucun sentiment d’urgence ne lui avait enserré la gorge, le privant d’un quelconque flux respiratoire. Il n’avait aucun désir concret — aucune demoiselle n’avait attiré son regard ; un sourire candide pavant ses lèvres à l’entente du duo que formaient Sloan et Wesley. Il espérait que tout iraient bien pour eux — ils étaient la chair même de Poudlard ; la jeunesse en pleine floraison. C’étaient à eux d’incarner et de représenter leur maison ; la faisant rayonner et monter dans les rangs.  

« Tu ne t’arrêtes jamais ; hein ? » Finit-il par lâcher ; dans un soupir désabusé. Une main venant remplacer ses cheveux à l’accoutumée ; Ludovic se redressa, basculant les restes Camilliens hors de son corps. « Moi qui pensait que tu prendrais la peine de me le demander en anglais. » Oui bon, pas vraiment. En fait il n’y avait même pas pensé ; ayant juste effleuré l’idée de proposer à son cadet d’y aller ensemble — en toute amitié.

Qu’était l’amour, après tout ?
Il n’en savait fichtrement rien.

S’installant en tailleur face au cinquième année, Dave esquissa un sourire. « C’est un vieux bouquin, et j’allais bien jusqu’à qu’une furie vienne mettre mon espace personnel sans dessus dessous. » C’était doux sur les prémices ; moqueur et chaleureux sur les terminaisons — ah Ludovic. Il n’apprendrait jamais, s’entêtant à répondre aux premiers vers alors que l’attention était portée sur la fin de question. Soupirant, en aise ; il reprit son ouvrage, caressant sa surface comme il l’aurait fait pour un animal. Ses yeux étaient pensifs — tel contraste entre la vivacité bouillante de son camarade et sa sérénité à lui. N’était-ce pas joué ? Haussant les épaules à ses propres songes démembrés de toute logique ; il rehaussa son regard, le plongeant dans les yeux marins de son partenaire. Tu respires le soleil. Aurait-il lâché ; tout d’un coup, si il ne s’était pas rééquilibré sur la conversation centrale. « Enfin, pour en revenir au Bday, je pensais justement à te proposer. Alors je suppose que oui ? Maiiiis. Hm. » Se grattant la tête, relâché ; il faillit ajouter quelque chose — repartir sur les ondées.

Mais il se retint — Camille aurait déjà tant à dire.
Il n’était pas sur de pouvoir assumer.
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Sam 28 Juin - 21:16
Son cœur s'emballa. Un peu. Ludovic lui répondait, en l'insultant de furie au passage, ce qu'il ne pouvait pas nier et se redressa avec lassitude. Mais ça lui importait peu qu'on l'insulte — c'était affectueux dans sa tête. Il était toujours animé d'une certaine fébrilité mélangée à une allégresse candide quand l'autre préfet prenait la parole. Une joie stupide qu'il ne cherchait même pas à réprimer, montrant ses dents dans un sourire taquin. Suivant la cadence de ses mouvements, le Français roula sur le côté quand il sentit le corps en dessous de lui l'éjecter et s'écrasa contre les oreillers vermeil du lit.
Leurs lits à tous étaient biens larges pour une seule personne, quoiqu'il fallait se serrer un peu pour y rentrer à deux.

Ludovic le rejetait comme à l'accoutumée, soupirait face à ses lubies, l'écartait avec nonchalance, avec un peu d'agacement dans sa voix. C'était infime, Camille avait l'habitude, il y en avait qui le frappaient volontiers pour moins que ça : quand il venait approcher dangereusement ses joues des leurs pour un salut typiquement français.
Étalé ainsi parmi les coussins, le regard rivé vers son voisin, il l'écoutait parler avec sa placidité machinale.

J'aime pas te parler en anglais, ça me donne l'impression que je peux pas tout exprimer.

Il n'avait jamais pu parler à quelqu'un d'autre de cette manière. À l'exception de Charlie quand il n'était pas en train de faire un ulcère nerveux ou d'esquiver ses questions en lui sommant de parler dans la langue sacrée de Poudlard. Parfois il avait l'impression de monologuer, s'adressant à un mur ou une personne qui aurait sûrement souhaité être à un mur dès l'instant où il ouvrait la bouche. Quand il épuisait, quand il étouffait, les mains posées n'importe où.
Ça l'avait toujours un peu blessé de réaliser qu'il parlait tout seul.

Enfin, pour en revenir au Bday, je pensais justement à te proposer. Alors je suppose que oui ? Maiiiis. Hm.

Ses yeux se posèrent sur la chevelure blonde de Ludovic, là où il avait fourré ses doigts. Camille à ce moment-là, ne comprenait pas tout de l'anglais et le parlait sûrement comme un pied, mais son oreille comprenait la dernière partie. L'hésitation qui le fit imperceptiblement froncer les sourcils l'espace d'une seconde. Ludovic n'était sûrement pas sérieux, mais il ressentit un pincement léger — de la crainte. Pourtant à la manière d'un chat, quand son interlocuteur lui avait dit qu'il avait songé à l'inviter, des oreilles invisibles s'étaient redressées au dessus de son crâne. Mais là maintenant, il avait juste une envie de s'enterrer vivant.
Ses jambes allongées sur le matelas s'enroulèrent vers lui et il vint poser ses bras sur ses genoux, son regard dissimulé sous ses mèches couleur paille.
Camille était un imbécile heureux pour tout le monde et devait constamment sourire, quoiqu'il advienne.

Mais quoi ? T'as changé d'avis ? Tu me brises le cœur là. T'entends ?

Il reprit ses habitudes de comédien qui en faisait trop, et plaçant son poing contre son front, il fixa le plafond d'un air dramatique avant de lancer un magnifique :

Tu briiiiises mon cœur.

En anglais et tout en poésie, avec un soupir qui se voulait le plus douloureux possible. Il resta bloqué dans cette position plusieurs secondes, avant de jeter un regard en coin à l'autre blond dont il se doutait, était fatigué par son manque de sérieux et son énergie excessivement débordante.
Sa tête s'affaissa et il se mit en tailleur à son tour, un coussin coincé entre le torse et les cuisses.

Bon.

Un autre soupir.

Ok, je vais la refaire alors.

Soupir remplacé par un éclat de rire, un peu forcé. C'était la routine, leurs chamailleries. Même amoureux, Camille continuait à le regarder dans les yeux, les pommettes rosées cachées par la couleur foncée de sa peau. Il avait les yeux couleur sapin de Ludovic qui l'observaient et il voulut faire comme n'importe qui ; baisser précipitamment la tête. Sauf que ce n'était pas lui, il ne pliait face à rien, pas même au courroux de l'autre hystérique de préfet-en-chef brun. Nouveau rire. L'idée d'oublier son entichement l'effleurait plus qu'on ne le pensait, quand il se rendait compte de l'effet terrible que ça lui faisait.
Il fit craquer sa mâchoire, s'échauffant autant les muscles du visage et du cerveau pour faire ce qu'il considérait être la plus belle demande au monde.

Veux-tuuuuu. Veux-tu venir au Bumblebee Day avec moi ? C'était bon ça ? Ou je répète ? Ha, j'ai fait des progrès, pas vrai ?

Avec un clic dental, le cadet fit un clin d’œil espiègle à son aîné. Son élocution était, pour ainsi dire, épouvantable. Atroce. Rien n'avait changé, son affection et son humour restaient similaires. Même avec Ludovic en face lui.
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Ludovic J. Dave
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Jeu 24 Juil - 10:25
« Camille était reparti pour un tour, aussi Ludovic se contenta de le regarder sans réagir — c’était toujours comme ça, quand son cadet s’emballait dans ses propos. Aussi, dans ce genre d’instants à la fois coutumier et particulier, le blond préfet avait l’impression de boire du soleil. C’était un peu comme inhaler l’air d’été à pleines gorgées ; à ainsi seulement l’écouter, sans rien ajouter et ce jusqu’aux dernières onces d’interjections. Il y avait tant à voir et à saisir, peut-être même trop ; et c’était sans doute pour cela qu’il ne réagissait jamais vraiment lors des phrasés de son partenaire ; filtrant les informations avec un soin relatif, avant d’enfin reprendre parole — à son tour.

« J’ai à la fois du bien et du mal à me souvenir de toi à ton arrivée, tu sais ? Ca remonte à si longtemps ; dans un sens. » Ou pas, mais bon — il y avait des années qui pouvaient passer en un claquement de doigt tout en ayant semblé durer une éternité. « Enfin, c’est clair que t’as fait des progrès ; tu ne parlais que par monosyllabes avant, huh. » Ria-t-il de manière brève, cherchant à atteindre le capillaire de son voisin ; en vain.

Et il aimait bien ça — les cheveux ; plus que les bisous et câlins en tout cas. Ludovic avait toujours été physique et tactile, mais les étreintes que l’on qualifiait d’émotionnellement chargées n’avaient jamais vraiment été pour lui — et ne l’étaient encore à ce jour que très peu. Enfin, rehaussant sa position ; reformant sa position en tailleur et s’étirant un tant soit peu par la même occasion, il poursuivit d’un sourire succin : « Mais il n’y avait aucune réticence dans mon choix quant à aller au Bday avec toi. Hinhinin. » Et c’était mal de torturer – quoique faiblement – son cadet mais qu’y pouvait-il ? Ce n’était pas sa faute si il avait mal interprété sa fin de phrase avortée. Ricanant encore un peu ; il finit par s’essuyer les yeux, réprimant un bâillement soudain. « T’as encore des progrès à faire sur la prononciation — sans parler de l’accent, en tout cas ; crois-moi. » A bien y réfléchir, si ses oreilles étaient devenues insensibles aux massacres coutumiers de sa langue de par les bons soins de Camille ; nombreux devaient encore être ses compères pleurant de l’acide à chaque phrase anglaise tentée par son cadet. Enfonçant ses paumes dans les matelas derrières lui ; le blond préfet revint au vif du sujet — il savait qu’à trop trainer, il allait finir charcuté. « Hormis ton cœur brisé et ton ô combien sublime anglais ; je me demandais juste comment on allait se fringuer pour ladite soirée. » Regard en biais — c’était assez pathétique. « J’imagine qu’en short-tongs-pull ce sera parfait. N’est-ce pas ? » Sourire sadique, tranché par un éclat de rire assez long pour réchauffer son corps tout en entier.

Le vicieux était vivant, disait-on ; surtout pavé d’amour.
Celui sincère des amitiés.
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Lun 8 Sep - 22:08
Camille ne comprit pas. Tout du moins, il ne comprit pas au début la moitié de ce que dit Ludovic, les yeux fixés sur lui. Ça lui avait toujours paru ardu d'empiler les mots anglais dans sa tête et les traduire, bien qu'il y arrive mieux qu'à son arrivée ; lorsque toute cette masse humaine et inconnue déblatérait une langue qu'il avait considérée comme étant à la limite du chinois. Leur accent exotique, enfin, leur accent british qu'il avait rarement entendu puisque la télévision était habituellement envahie de séries américaines, lui était encore particulier. Il ne pouvait s'empêcher de penser que ça leur donnait à tous un certain aspect aristocratique, surtout à Ludovic et ses airs élégants. Son air un peu princier — particulièrement charmant.
Il avait tout oublié pour écouter son rire et le couver du regard, de la douceur plein les lèvres et la joie au coin de ses yeux. Ses joues rosirent une nouvelle fois, et il se demandait si l'autre blond prenait son regard affectueux pour de l'amitié pour être à ce point stupide et ne rien remarquer. Là, il avait l'impression que ça sautait aux yeux et que tout le monde hormis Ludovic avait remarqué son comportement ; triste ironie du sort que voilà, tel un manga avec ce personnage typique complètement con incapable de remarquer que sa dulcinée n'avait d'yeux que pour lui.

En tout cas, Ludovic n'était pas en train de l'envoyer sur les roses pour la fête. Camille soupira, le soulagement et à la fois l'exaspération se mélangeant dans son souffle ; parfois il se demandait s'il n'était pas en train de faire exprès de le cuisiner. Et puis la seconde d'après, il avait esquissé un sourire de trois mètres, regardant les jambes croisées de son camarade.

Ma sœur m'a dit que c'est mort pour l'accent, je l'aurai jamais à la perfection même après plusieurs années. Un truc de linguistique. Attends je m'allonge, bouge pas.

Enfin, elle lui avait sorti un truc du genre, une histoire de mâchoire qui ne peut plus reproduire certains sons arrivé à un certain âge. Le Français écoutait toujours, quand bien même son cerveau était autant en surchauffe que celui de son camarade. D'un geste, il avait fait une rotation sur lui-même, usant de la texture glissante des draps et avait posé d'une manière tout à fait naturelle sa nuque contre la cuisse du septième année, placé en perpendiculaire par rapport à lui. Il eut une petite réflexion. S'il agissait d'une manière si décontractée, ce n'était pas étonnant que Ludovic fasse l'idiot.
Et là, même si la position était loin d'être confortable étant donné que l'autre avait un peu les jambes en tailleur, ce dernier avait son visage au dessus du sien. Camille refit un sourire solaire pour cacher la gêne qu'il sentait venir, ses lèvres découvrant une lignée de dents ; ça lui donnait presque un air de félin qui montrait ses canines pour intimider. L'instant d'auparavant, il avait clairement vu les mains de son collègue se déployer vers ses cheveux ; trop tard, il était déjà trop loin pour être atteint, là parmi les oreillers. Si Camille préférait les câlins, il appréciait toujours de se faire caresser la tête comme un animal de compagnie ; tous les moyens étaient bons pour avoir un peu d'affection physique. Même si les cuisses de son ami étaient comment dire. Dures comme de la pierre ? C'était à cause de son footing sur le stade ça, il avait les jambes trop musclées.

T'as des cuisses de cycliste, c'est pas confortable, déplie un peu tes jambes. Tu peux jouer avec mes cheveux, hein. Enfin c'est pas comme si t'avais besoin de mon autorisation.

Et puis il attendait les papouilles dans sa touffe de cheveux, jugeant bon de fixer maintenant le plafond pour éviter de détourner le regard par mégarde. Ils n'avaient qu'à plaisanter, imaginant Ludovic empêtré dans un costume qui le ferait ressembler à un pingouin. Camille laissa échapper un court rire nasal à cette pensée. Wah, classe en tout cas. Ça ressemblait plutôt à quelqu'un qui retenait un éternuement.

Je disais quoi moi... Ah oui. Parle un peu français que je canalise les moqueries sur toi aussi. Hinhin. Eeeet. Je peux y aller en maillot de bain tant qu'à faire. Fous-toi en robe, ce sera fantastique. Rhea te prêtera des talons avec plaisir.

Il tendit les lèvres dans une moue qui se voulait séductrice et fit un autre clin d’œil, hochant légèrement la tête, à la manière d'un dragueur lourd.

Une robe sexy. Yeah.
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Ludovic J. Dave
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Dim 14 Sep - 10:50
« De tout ce qu’avait dit son cadet, le blond préfet ne retint en premier lieu qu’une large grimace propre aux pics retournés à l’envoyeur. Principe de l’arroseur arrosé. Il avait pensé que sa proposition vestimentaire serait illustrée de bougonnements et de gesticulations diverses mais ne se retrouvait qu’avec des suggestions toutes aussi farfelues qu’incongrues. Balançant son buste en arrière, il finit par râler avec force « Très bien très bien. » dans un français pluvieux, un de ceux propres aux britanniques. Tsk. Si Camille s’illuminait quand il parlait sa langue maternelle, Ludovic semblait s’épaissir ; du moins était-ce ce qu’il s’était toujours dit. Plongeant finalement ses mains dans le capillaire de son ami, toujours irrité de s’être fait prendre à son propre piège ; il voulut macérer sa frustration à haute voix mais ne trouva rien d’intelligent à dire. « Tu peux toujours rêver pour me voir en fille beuuuuuuuh. » Et étrangement, le fait d’avoir continué sa tirade en français le fit rire ; assez fort et assez grandement pour bouger sa carcasse et secouer la tête du garçon-chat posée tout contre ses jambes. « C’est bien ce que je pensais. Le français te rend solaire, il me rend plus britannique que je ne lui déjà la plupart du temps. Grincheux de par les rhumatismes formés par l’humidité ; et dense comme les journées maussades. J’ai l’impression que ma voix et mes propos deviennent comme cela quand je parle français en Angleterre. » Ricanant encore un peu, le blond passa une main derrière sa nuque, l’autre paume toujours logée dans les capillaires du cinquième année. Il avait repris son anglais à lui, celui au vocabulaire infini et aux nuances grisées mais toujours si douces. « Et mes jambes t’enquiquinent, elles sont très bien comme elles sont non mais. » Marmonna-t-il d’une grande balafre en guise de sourire ; allant chercher un oreiller pour le caller sans plus de délicatesse derrière la tête du second blond : « Voilà, c’est mieux comme ça non ? Comme ça moi aussi je sens pas ta tête toute pleine d’os. » Et cela avait été tenté en français ; massacrant par la même occasion les taquineries potentielles, le transformant en enfant de mauvais poil ; sans pourtant être trop méchant. « C’est dingue comment tu perds en crédibilité quand tu changes de langue n’empêche. Tu imagines t’énerver en anglais ? Ahaha, c’est la solution à tous les conflits ! » Continuant à rire sous cape, il adressa un sourire un peu tendre à Camille ; parler avec lui rimait aussi bien qu’à rien. Et il aimait ça dans un sens, discuter et partir d’une idée pour s’étendre sur des multitudes de sujets sans liens les uns aux autres.

C’était reposant ; presque rafraichissant.
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Ven 16 Jan - 23:48
Et alors Ludovic ricanait, les doigts plongés dans ses cheveux. Leur proximité rendait Camille si heureux et si gêné à la fois, et il passa le dos de sa main sur ses paupières en ricanant en chœur avec l'autre, apaisé par les caresses sur son crâne. Et tandis qu'il continuait à passer en revue dans sa tête son camarade dans des tenues toutes plus ridicules les unes que les autres, celui-ci alterna brusquement sur le français. Pourtant un français sans les sons agressifs qui lui était propre, gardant la douceur et la fluidité de l'anglais. Étrangement il comprit ces petites phrases glissées, alors qu'il ôtait son bras de son visage, regardant alors le visage du préfet blond.
Embarras. Il avait parfois l'impression que ce garçon était un peu trop plaisant à regarder pour son bien.

Ludovic avait ri, plus fort et l'avait secoué avec la force de ses cuisses. Camille avait grimacé, mais avait de nouveau souri l'instant d'après, et l'écoutait reprendre son dialogue en anglais. Son cerveau n'avait pas fait la transition suffisamment vite, ainsi il crut un moment que son aîné avait continué à lui parler dans sa langue maternelle et il n'avait pas su reprendre la cadence.
Il n'avait rien compris quand il se rendit compte de son erreur.

Moi. Pas. Comprendre. fit-il lentement, ses yeux écarquillés fixés sur les joues de Ludovic.

Il ne supportait pas les mélanges quand ils venaient de quelqu'un d'autre que lui.
Camille appréciait pourtant ces efforts phénoménaux pour lui parler français, mais passer de l'anglais au français, puis de nouveau à l'anglais lui donnait le tournis. Il se sentait comme perdu, balloté entre deux mondes et la réalité semblait presque altérée quand enfin il reprenait conscience des choses. Il forçait son cerveau à accepter la transition, c'était fatigant.
Il songea à Ludovic, à qui il faisait sans doute subir ça à longueur de journée, impitoyable. Il se sentit cruel, et pourtant ça le fit rire. Bien plus quand l'autre blond eut la décence d'attraper un oreiller pour leur confort à tous deux. Camille était un sale morveux, dans le fond.

Mon Dieu, je devrais jeter Googlum Traductus, j'ai absolument rien compris de ce que t'as dit après le français, c'était de la poésie ? Hmm, j'ai cru comprendre une vague référence au pays, mais alors le reste.

Il pouffa, se calant mieux sur l'oreiller creusé par sa tête. Plus à l'aise, mais pas moins calmé au niveau des battements de son cœur qu'il dissimulait au moyen de ses mots d'enfant.

Enfin, t'as un français absolument choupi. Ton accent est déjà plus charmant que le mien en anglais.

Et c'était vrai. Il ne supportait pas son accent, le sien, le ridicule qui l'obligeait à sortir des zozotements à chaque fois qu'il tentait les fameux « th » des anglophones. Il préférait les sons de ses amis. Oh bien sûr, il avait mis du temps à s'y habituer, mais il les aimait ces sons, bien plus délicats que ses propres crachotements.

D'ailleurs, ça m'épate toujours que tu puisses comprendre mes discours. Hin. Ça doit être spécial à entendre chez les autres, moi qui parle français, toi qui réponds en anglais. Mais enfin, tu peux répéter ? L'est où ma baguette...

Sa main tenta un trajet hasardeux sur le drap et il sut qu'il avait touché les affaires de son aîné, de par le bruissement de papier qu'il avait provoqué sous ses doigts. Ha, la bonne blague. Il avait dû perdre sa baguette quelque part au moment de son attaque surprise. Sans vraiment chercher, il tenta un autre chemin, passant ses phalanges sur le velours du lit, puis s'arrêta net, les yeux dans le vague.
Il avait toujours cette mimique souriante aux lèvres.

Enfin, tu sais.

Le Français soupira longuement ; comme las.

Je passe encore pour un grooos débile ici quand j'essaye de parler anglais. Les gens ne savent donc pas à quel point je suis intelligent en français, c'est absolument injuste ! Oh ! Outrage, avanie, affront !

Pourtant Camille n'était jamais las. D'abord il avait sonné un peu déçu, un peu triste. Et soudain il avait repris ses réactions excessives, ses expressions de comédien, ses tirades de dramaturge. Il éclata de rire pour agrémenter son discours, osant lever un doigt hésitant pour frôler doucement le bout du nez de son aîné.
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Ludovic J. Dave
Ludovic J. Dave
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Dim 1 Fév - 20:38
« Et que vouliez-vous qu’il dise ? Face à ces mots et ces discours, à ces phrases défilant à toute allure qui à peine sorties disparaissaient déjà. Ludovic ne savait pas, se contentait de saisir quelques nuances, de comprendre le nécessaire — aussi l’affection ne tarda-t-elle pas à le submerger. « De la poésie, tu dis ? » Il n’avait pas pu réprimer un sourire, un de ceux tous doux propres aux instants calmes. C’était comme si à l’intérieur de leur petit cocon le temps s’était stoppé — peut-être ne s’évadait-il que plus lentement ? Et si Ludovic n’aimait pas trop penser à lui ou aux autres et ce de manière trop intime ; il avait toujours bien aimé le beau. La poésie comme la nature — à y bien songer Camille était aussi resplendissant et intéressant à sa manière. Apportant dans ses paroles et laissant couler hors de ses tranchées de solaires fragrances. « Si je lance ton sort, ça marchera aussi pour toi, ou que pour moi ? » Car lui s’en fichait un peu, de tout comprendre ou non — son cadet était si vivant. A gesticuler et imager ses propos de maintes et maintes moues — il parlait tant, s’exprimait haut les cœurs et couleurs. Aussi même si seuls quelques sons étaient interceptés ; il semblait au préfet que tout pouvait être assimilé. Enfin, dans l’ensemble ; du moins — et c’était l’important. « J’aime bien essayer de parler d’autres langues mais ; on se sent toujours un peu ridicule avec ces histoires d’accents tu sais. Je sais qu’en tant qu’anglophone on est assez stricts à ce niveau mais. Bon. » Et il était con de se perdre dans le sujet, imbécile de laisser trainer sa voix et de s’emmêler dans des nuances grisées qui ne lui convenaient pas. Aussi ne tarda-t-il pas à s’étirer quelque peu, rehausser son sourire et éloigner d’une nouvelle dizaine de centimètres son bouquin récemment brusqué par la main paresseuse du blond français. « Hm ? » Sourire simple, dénué de tout excès. L’oreille attentive, alors qu’il passait distraitement une main dans la crinière de Chevalier ; il se laissa aller aux tendresses rapides. « Ta maison, ton allure ; tes amis. J’imagine que toutes ces choses te rendent aux yeux des autres moins intelligent que tu ne l’es. Que tu parles en français ou en anglais ne change rien aux préjugés, je pense. Et puis ; tant mieux, non ? Comme ça ceux qui t’apprécient vraiment n’ont pas à te partager à des milliers. »  Un peu plus et il lui aurait balancé un clin d’œil gamin au visage. Ludovic le grand frère plus que l’ami ; aurait-on dit. Aussi ne réagit-il pas à l’action du second blond, se contentant d’esquisser quelques mimiques paisibles — « Je veux te voir parler anglais pour quand je partirai. » Silence. Il n’en revenait pas, qu’il soit ici pour la dernière année — il était si bien, dans les tièdes engourdissements de la dépendance. « Sinon je partirai plein d’angoisses. » Petit rire, quasi chuchoté. Il continua à caresser évasivement les cheveux duveteux de son cadet, comme perdu dans un autre monde.

Il ne voulait pas partir.  
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Ven 17 Avr - 23:17
Ses paupières oscillèrent sous le poids d'une torpeur brusque. Les caresses sur sa tête lui retiraient une charge sur ses muscles, le rendant petit à petit somnolant au fil des secondes. C'est que les caresses étaient le meilleur moyen de l'endormir, plus efficace encore qu'un devoir d'astronomie à terminer au milieu de la nuit. Les commissures de ses lèvres s'élevèrent pour rendre un sourire à son adoré, et sa frimousse encore énergique se transforma en air hébété. Les teintes pourpres, plus reposantes, qui coloraient désormais le dortoir en ce crépuscule ne l'aidaient pas.

Nyeh ? Ah. Ça marche que pour le lanceur ce sort tout pourri. Oublie, oublie, je comprends plus ou moins ce que tu racontes.

Camille se dit qu'il devait encore se battre, pour lui parler un peu plus, chérir ce moment. Puisqu'il chérissait chaque moment de sa vie à Poudlard, peu importe avec qui il les passait, regorgeant de sourires enfantins. Il adorait entendre sa voix à Ludovic et pourtant, sa voix faisait partie du tableau. L'obscurité tombante, les effleurements agréables dans ses cheveux, la sensation du matelas mou écrasé par la pression de son dos.

Hmmhmm.

Acquiesçant de la tête sans donner de véritable réponse, il fit mine d'avoir tout compris, bercé par la parole de son aîné. Il comprenait quelques morceaux, quelques syllabes qu'il assemblait tant bien que mal dans sa tête pour former un sens. Et qu'est-ce que le jeune blond regrettait de ne pas avoir poursuivi des cours d'anglais plus approfondis, à la place il s'était mangé les cours de politesse de Beauxbâtons ; ça ne l'étonnait même pas que les Français soient réputés pour être des baltringues nucléaires en anglais.
La vérité, c'est que sa concentration s'étiolait, remplacée par sa somnolence.

Ses yeux plissés ne s'ouvrirent pas — et quand les avait-il à moitié fermés ? — quand bien même il avait parfaitement compris le reste du discours de Ludovic. Il était parti dans une longue chute dont il ne se relèverait pas et rejoindrait bientôt les bras de Morphée s'il ne recevait pas une secousse. Pourtant, pour rien au monde il lui dirait de cesser ses cajoleries. C'était les habitudes de Ludovic, étrangement attiré par les cheveux des autres. C'était leur rituel à eux.

Heeeeey, 'spèce de grosse chaussette, tu vas voir je vais trop gérer en anglais d'ici la fin de l'année.

La fin de l'année, ah. Le sujet sensible, ce qu'il redoutait le plus au final. De tous, il avait décidé de s'attacher comme une sangsue aux plus vieux, qu'il allait voir partir après un si court instant passé à leurs côtés. Kalev, Ludovic. Toutes ses attaches les plus importantes. Cette seule pensée le rendait maussade, mais il ne voulait rien laisser transparaître, surtout dans un état si vulnérable. Camille poussa un geignement plaintif, noyé dans la fatigue.

Je veux paaaas que tu paaartes, je vais être tout seul et. Je vais te bombarder de lettres comme ça t'auras l'impression que je suis toujours là. Et je t'enverrai des deuglantes de temps en temps huéhuéhué. C'est bien « deuglante » hein ? Je sais pas si je le prononce bien.

À entendre son ton traînant, il avait presque l'air ivre. Si en plus, il prononçait mal un mot les yeux à demi-clos.

Ouais enfin comme ça. Avec plein plein de lettres. Il s'étira longuement en courbant le dos à la manière d'un félin, ouvrant la bouche pour laisser échapper un bâillement. T'auras l'occasion de voir mes progrès quand même. T'en fais pas pour moi okay, je gère, je suis le chevalier.

Oh oui, il était un chevalier et sauverait par la même occasion Ludovic de sa solitude, personnage héroïque qu'il était. Quoiqu'il n'était pas Romeo. Devrait-il reprendre la relève du rôle de superhéros après son départ à lui aussi ? Probablement. S'il ne pouvait pas suivre son préfet blond partout comme un caneton ou câliner son Pouffy en sucre, il se contenterait de les spammer aussi bien qu'une chaîne de mails douteux. Leur faire comprendre qu'il existait toujours et qu'il était là. Se persuader lui-même qu'il existait aussi et ne pas ressentir le même sentiment d'abandon qui l'avait accablé dans son ancienne école.
Deuxième bâillement. Le français se sentit légèrement plus dynamique à la suite de ses étirements, mais décidant de se laisser aller, il se tourna sur le côté et ramena ses genoux vers lui pour se rouler en boule.

'Peux dormir ici ?

Il n'était qu'à moitié endormi. Il voulait encore l'écouter.
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