Aujourd’hui, c’était journée glandage. Depuis le temps qu’il n’avait pas pu se poser tranquillement dans la cour pour lire un bouquin, il le savait, aujourd’hui, ce serait un jour de paix. Où les oiseaux chanteraient, les fées danseraient, tout serait parfait pour son jour de repos. C’est donc avec enthousiasme que le garçon matinal alla choisir un bouquin à la bibliothèque et sortit lire, heureux. Il en aurait presque sourit, si son nom n’avait pas été Charlie ! Se laissant glisser sur un banc, il s’allongea sur ce dernier et se plongea dans sa lecture, bloquant le soleil de son livre sur le quidditch. Ahhh quelle belle journée ! Mais une ombre vint lui barrer cette vision de pur bonheur. Une ombre noire. Si noire que Charlie aurait voulu courir. Loin, vite. Hélas, le directeur avait décidé qu’il était préfet-en-chef, et c’est dans un long soupire qu’il se redressa en s’asseyant sur le banc, livre à la main entre les jambes, assumant son statut de rouge et or. Il connaissait la personne en face de lui – un peu trop même. Caesius, le directeur adjoint. Mais comme le directeur n’était jamais là, Caesius était en fait, le directeur. Il semblait désespéré et ses paroles désespérèrent Charlie, qui crut pleurer. Adieu journée ensoleillée, bonjour pluie. Voici le topo ; les élèves de Serpentards et ceux de Poufsouffles n’avaient plus de dortoirs, et ainsi Gryffondor accueillerait les verts dans leur maison commune pendant quelques temps. Le directeur adjoint venait de lui expliquer que des intempéries avaient causé l’inondation des cachots. Bref, La. Poisse. Intersidérale.

Et voilà comment Charlie se retrouva là, devant cette horde de Serpentard, à leur montrer comment rentrer dans leur dortoir, où il se trouvait exactement, et le mot de passe de la grosse Dame, qui, tout aussi enchantée que Charlie à l’idée d’avoir de nouveaux colocataires, avait décidé de leur chanter une chanson. Le préfet avait eu beau lui dire textuellement que « ON EN A RIEN A FOUTRE » « ON VEUT RENTRER » « TU CHANTES MAL BORDEL », la vieille s’était emballée et avait décidé de chanter plus fort que le gryffon, ce qui était, croyez-le, très dur pour les oreilles de tous. Ils finirent par rentrer dans la maison après 5 bonnes minutes de chanson théâtrale. Charlie soupira et se tourna vers la trainée de verts qui semblaient obnibulés par leur nouveau dortoir. Ah, la déco était plus chaleureuse que la leur, ça devait leur en boucher un coin, hein ? Retenant ses pensées, Charlie soupira et se gratta la tête, un peu gêné d’être devant autant de monde.

« Donc, là, vous avez la salle commune, merci de ne pas trop foutre en bordel le travail des elfes. Les dortoirs pour les filles sont de ce côté, les garçons, là-bas. N’essayez même pas de rejoindre les demoiselles, où vous allez vous retrouver avec une jambe cassée. Des sacs de couchages magiques sont déjà installés, de même que vos affaires ont été transférées. Des questions ? »

Il se tourna vers sa salle commune adorée; faite de murs rouges et de canapés de la même couleur, un feu de cheminé réchauffait l'atmosphère. Un panneau d'affichage était couvert de petites annonces d'élèves, du concierge, et une de Sandy dominait, pour trouver un nouveau gardien. Plusieurs sièges mouelleux entouraient des tables couvertes de divers objets, dont des échecs sorciers, des bavboules, des cahiers et livres, des dessins... La salle commune était vivante, chaleureuse et respirait la bonne humeur et le confort.