Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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if i lose myself tonight, it will be by your side ─ kittylux

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Serdaigle



Lazare E. Varrene
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Jeu 17 Juil - 0:44
(4 years earlier)

where is my mind ?

Lazare se néglige, la carcasse déployée sur le sofa de sa salle commune, sans gêne aucune - et qu'est-ce donc que ce curieux mot, sinon le nom d'une ville italienne qu'il visita enfant. Quel intérêt goûte-t-il dans l'action ? un apaisement physique, qui court sur sa chair, y laissant des frissons chaleureux - s'étendre et clore les paupières est bon même à l'âme de l'insensible.
L'insensible.
Ah terme fallacieux, ah cruauté des mots, ah guillotines fulgurantes.
Il n'est point insensible Lazare ; il est partiellement sensible. Pénétrons l'exactitude, puisqu'il faut apprivoiser les mots - ou du moins les approcher sans les effaroucher. C'est qu'ils sont rétifs et si puissants lorsqu'ils se cabrent, chevaux altiers qui se refusent à devenir montures.
Lazare donc sait se faire diligent sous la caresse d'une main soyeuse, sait jeter la tête en arrière sous les bouches sirupeuses ; sait être mené, sait ses brides ; l'une, bosquet épineux et perfide, la douleur et ses tons rubigineux ; l'autre, flamme graduelle et délicieuse, l'enchevêtrement échevelé des chairs envieuses, la lueur renaissante des cajoleries luxurieuses.
Lazare sait aussi la beauté - du moins, la sienne, osons ajouter pour plus de correction la conception qu'il s'en fait. Et pour lui la beauté c'est autant la frivolité d'un visage affiné, d'un corps ciselé, que la sobriété enjôleuse d'une harmonie musicale ; eh, c'est que l'art pour Lazare meut tant les corps que les cœurs - et les cœurs au sens physique du terme, c'est évident.
Il est là toujours, vue dérobée, pensées en arrêt ; on le croirait dans l'attente, ou dans la méditation. Mais le blond ne médite rien, sinon les bienfaits d'un néant de songerie ; le blond a le corps calme ; l'âme suit, tout logiquement. Nulle noirceur, nulle mélancolie dans la face placide, dans les muscles relâchés.
Lazare a treize ans et des désirs démesurés.
Lazare a l’œil affamé et la rêverie malsaine.
Lazare a treize ans et des sentiments atrophiés.
Lazare ne connaît l'amour pas plus qu'il ne sait la haine.
Mais il semble bien s'en porter - alors rien ne remue. Ah si tout paraît parfait, pourquoi troubler ce si précieux artifice ? Il ne pourrait pas en souffrir, quoi que l'on dise, pas vrai ; pourquoi s'en soucier, c'est un poids sans utilité, qui fait se crisper les muscles et la patience.

Et pourtant, alors que la paralysie voulue du corps clair se poursuit sans heurt, la patience et la lumière font une douce irruption dans la pièce - que personne ne remarque il semble. Et elles sont agglomérées en un cœur, en une figure de fillette primesautière et attentive.  Lazare toujours se répand en mutisme dans le canapé, les doigts pianotant lentement contre la surface capitonnée du support qui le soutient ; et, soudain, avec l'imprévisibilité d'une étreinte, la symphonie débute.
L'oreille du garçon capte immédiatement la sonorité, sa tessiture délicieuse - oh exquis violon, qui lui met sur la gorge les mêmes frissons qu'un baiser ardent.
Et c'est alors une réaction en chaîne, la mobilisation progressive de tout son être. Ce sont d'abord les paupières qui tressautent fortement, s'inclinant et laissant l'océan alerte de ses yeux voir l'apparition ; sa peau se pare ensuite de brasillante chaleur, coupée à intervalles irréguliers d'ondées frissonnantes ; et puis il se redresse avec toute la violence de sa sensation, à la fois l'oreille béante et l’œil immense.
Il ne songe pas même à l'éventualité de parler ; c'est là un instant qui n'admet aucun son, sinon l'argentine musique que diffuse la violoniste.

Lazare la détaille ; c'est une figure poupine, artiste dans les courbes, qui esquissent le charme futur d'une femme adorable. Les yeux pourtant sont mangés par une frange de suie ; leur bleu y attache le garçon autant que cette frange lui déplaît ; il a l'envie absurde, dès lors, d'aller à elle et de relever ces mèches importunes - mais il n'en fait rien. Docile, il mêle le firmament de ses yeux à celui de la jeune fille, sans prendre conscience de l'extrême dilatation de ses pupilles ; il savoure là une extase démentielle, à l'écoute de cette magnificence instrumentale - et c'est terriblement apparent. La scène a des mines de tableau, avec la tâche lumineuse du blond séduit, les yeux obstinément figés dans ceux de celle qui lui fait face ; et elle, la lumière assombrie, les doigts virevoltant somptueusement sur l'instrument de leur union singulière - éphémère aussi.
Et Lazare a rencontré le maestro, son maestro ; celui qui plaquera ses notes sur toutes les partitions de son âme décatie.
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Serdaigle
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Kitty H. Churchill
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Jeu 17 Juil - 17:22
La cérémonie de Répartition une fois expédiée, tu rejoignis la Maison qui serait ta seconde famille –ou la troisième dans ton cas-, et c’est avec un peu d’appréhension que tu pénétras dans la salle aux couleurs bleu et bronze, dans laquelle se trouvaient plusieurs élèves qui hurlaient de bonheur leurs retrouvailles comme si elles ne s’étaient pas vu depuis plusieurs années. Frémissant par avance à l’idée de ne trouver aucun ami toi à qui raconter tes prochaines vacances, tu te précipitais à présent dans le dortoir réservé aux filles de ton Année.

Te penchant pour ramasser tes affaires que tu avais mis par terre l’instant d’avant, tu laissas ton épaisse frange noire reliant un paquet de cheveux ordonnés comme si tu venais de passer un coup de brosse à l’instant des côtés droit et gauche de ta tête, et souffla pour la repousser plus loin – manœuvre qui s’avéra parfaitement inutile en soi, puisque ce furent plus nombreuses que diverses franges vinrent les rejoindre.

Tes affaires dorénavant rangées comme une fille aussi ordonnée que toi l’avais souhaité, tu posas le violon dans un coin de ton lit, au plus près de toi cependant, dans l’espoir que lui et toi vous assuriez une protection réciproque face à l’inconnu.
Le violon en question était très beau et neuf de deux années, l’autre ayant succombé face au dur poids de la réalité des concours où l’on pariait un peu plus que du plaisir à jouer un morceau. Comment aurais-tu pu savoir, toi qui te faisais encore à onze ans l’image même de la candeur humaine, blessée par les actes humains de ces derniers? Sur son bois verni avec le plus grand soin, les noms Kitty Heaven Lux Churchill apparaissaient en une caligraphie dorée, soulignant les courbes parfaites de l’appareil, conçu pour toi et seulement toi. Celui-ci finit par attirer une attention notable et grandissante, si bien que tu te mis à saisir l’instrument délicatement pour jouer un air, à leur demande.
Le silence se fit rapidement, et une certaine angoisse l’envahit. Elle ne souhaitait pas se mettre trop en avant, elle qui aimait pourtant les plus grandes scènes pour se produire dans diverses auditions et représentations qui faisaient le bonheur de tous ceux qui aimaient la grande musique.

Quelle appellation pompeuse, qu’est d’appliquer à un style bien qu’ancestral le terme de grande, tu t’en étais souvent indignée. Il n’existe qu’une seule grande musique, et il s’agissait de celle qui pouvait transmettre des émotions – ainsi elle était accessible et élevait tous ses auditeurs au rang de grands.

Le morceau n’était dans ton répertoire pas le plus compliqué, mais tu lui prêtais une affection tout à fait spéciale, puisque les sons qui s’accordaient avec fluidité entre tes mains te poussaient à en produire d’autres encore, sans jamais s’arrêter, tant tu te sentais en osmose avec cet air si difficile mais si angélique.
Parcourant la salle et affrontant encore une fois sa frange définitivement bien longue, tu portas ton attention sur un élève en particulier.

Celui-ci ne s’était pas rué sur elle pour l’écouter, semblant préférer son fauteuil bleu et bronze dans lequel il s’étalait dans la mesure du possible, sans même prendre garde à son entourage – il n’était pas méprisant, oh non. Il était animal, voire sauvage. Son regard dur et froid se posa enfin sur toi durant le morceau, et tu vis la transformation s’opérer. Comme l’on se doit d’observer de la véritable magie sans la moindre baguette, tu pointes en sa direction tes yeux clairs, te délectant de la métamorphose s’opérant.

Finissant enfin les accords et après lui avoir dédié mentalement cet air, tu remarquais que le blond plus âgé mais faisant tout de même parti des plus jeunes s’est interessé.
Alors toi, la jeune virtuose faisant déplacer les foules, tu ne dis rien de plus, et après une brève référence néanmoins gracile et féline, tu avais rejoins le blond qui soulevait chez toi dans d’attention, ce blond au regard sauvage.

Tu lui adresses un sourire.

Un sourire qui dit toutes les vérités du monde, qui dit que tu te battras toute ta vie pour que l’être en face de toi ait un jour le même posé sur son visage. Car il y a une vérité qui est tienne dorénavant. C’est que le jeune homme est une évidence qui n’est pas contestable, non. Il est ta musique.
Tu avais réussi à parvenir jusque son fauteuil, et sans réfléchir une seconde t’approchait un peu plus. Tu souhaitais le voir sous toutes ses coutures, lui qui était si différent et si parfait.
Et si la conversation et ses arts avaient toujours été parmi tes qualités les plus notables, tu ne savais que dire à celui dont le silence t’avais mené à lui comme deux aimants se rencontrent.
Tu ne sus pas combien de temps tu étais restée ici, le violon dont les écritures de tes prénoms et noms reflétaient légèrement le halo pâle d’un soleil couchant mais tout de même puissant à la main, lâchement tenue par le manche de celui-ci.
Car pour toi tu as trouvé plus important qu’un instrument mais les sentiments et émotions que te procuraient la musique, en une seule personne.

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Serdaigle



Lazare E. Varrene
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Sam 19 Juil - 14:53

our soft silences

Dans l'attention parfaite que Lazare donne à sa violoniste, il voit poindre, en son regard, un intérêt réciproque, proprement délectable - c'est la chasse du bleu voisin contre sa peau, contre sa face, et contre on ne sait quoi de plus profond ; quelque chose d'intrinsèque, que l'on pensait fortifié - qui n'est qu'éloigné. C'est comme une caresse de l’œil, qui sinue avec douceur sous le couperet gênant de la frange ; découle de ce second contact une échancrure charmante des lèvres pourprées - sourire, c'après ce que Lazare a compris.
Sourire.
Sous rire.
Cela veut-il dire qu'elle a l'envie de rire, après le tendre étirement de sa bouche d'enfant-phénix ? La cessation de la majestueuse mélodie a fait affluer à nouveau toute la masse de l'inconnu ; l'énigme persistante qu'est pour Lazare cette race humaine sensitive. Eh, elle est logogriphe insoluble, cette humanité ! pas même de mot, pour la décrypter, qui ait du sens à l'âme rêche et nue du garçon...

Sa stature raffinée s'affaisse sous la difficulté de la réflexion - qui étrangement est menée avec un allant inédit ; alacrité presque - s'il avait été correct de parler ainsi du rocheux Lazare. La maestria enjôleuse du petit être a distillé dans ses veines une singulière curiosité ; il voudrait bien comprendre ce sourire - et seulement celui-là, qui lui paraît si fascinant, si digne et si séraphique.
Il a toujours dans la tête, en tapisserie oubliée du vestibule de son enfance, ces gravures figurant les anges ; les blondeurs replètes, les sourires érubescents ou rosâtres ; les juvéniles insipidités - ordinaires progénitures à l'ego infernal. Il leur a toujours associé ce mot pestilentiel de laideur, sans trop comprendre l'instinct qui l'y poussait ; c'est seulement maintenant qu'il sait, enfin - maintenant que s'éploie face à lui la silhouette éthérée de cette fillette-symphonie. Maintenant que sa conception de l'ange, le viscéral portrait qu'il en a toujours brossé inconsciemment met la bénédiction de son regard dans le sien - progressant vivement pour l'approcher, prenant place sur le canapé, qui a accueilli sa stoïque neutralité.
Elle est là ; elle me sourit.
Sans parler, elle m'a tout dit.


Son sang alors alors se gorge entièrement d'une ardeur accrue ; le feu de sa proximité lui est déjà bien cher - très différent néanmoins de celui des sauvageries de la chair qui aime !
Cependant le silence n'a pas abdiqué ; les yeux s'explorent, nerveusement - mais sans honte. Ah, cela semble si fluide - mu peut-être par quelque fatal engrenage ; c'est naturel oui, et ça a sa pittoresque beauté, à la Nature éclose.
Et puis un éclat aurique soudain capte l’œil obsédé - c'est le génial instrument de la jeune fille qui le diffuse.
La voix du garçon y lit sentencieusement ces mots :
▬ Kitty. Heaven...
C'est un murmure très doux - de ceux qui ne veulent pas détonner. Lazare s'interrompt, le souffle comme lapidé par la puissance de l'instant ; il élève les yeux sur elle, met dans les siens l'empreinte moirée de son trouble, et pose de nouveau le regard sur l'inscription. Enfin, il reprend, le timbre moins fort encore :
Lux... Churchill.
Mais sa voix frissonne sur ce mot latin de lumière - ce ne peut-être là que le nom de son ange au violon ; la conviction le tenaille intimement.
Lux Churchill. Ces autres prénoms, sont-ce des ornements ? Sont-ce ton auréole, ô bel ange ? Ainsi fulgure la pensée captivée du blond, dans le même temps qu'il entoure la violoniste de ses regards électriques.
▬ Les anges ne s'appellent pas Kitty...
C'est à croire qu'il n'ose pas affermir sa voix - quoi ! il faudrait briser l'eurythmie ou se taire ? eh, jamais ! les conversations aussi jetteront des notes colorées sur les portées de leur osmose...
▬ Les anges s'appellent Lux - ils sont beaux et font de la musique, alors je leur donnerai ce nom-là.
Et il y a dans les propos une sorte d'innocence, une bien étrange blancheur - dans la construction des phrases il y a aussi une enfance, qui saille de la plus criante des manières.
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Serdaigle
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Kitty H. Churchill
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Dim 27 Juil - 17:27
Tu ne sus depuis combien de temps vous vous observiez, mais ton sourire ne sut lui que s’agrandir devant l’être parfait. Toujours affalé sur son fauteuil comme s’il portait l’univers sur son dos, celui-ci te jaugeait avec une attention presque juvénile – tu n’avais pas deviné que cet élève eut autant de charme et d’innocence dans son regard pourtant si animal. Continuant de l’observer tout en arborant un sourire poupin et sincère, tu plongeas ton regard dans le sien, au travers de ton épaisse frange faite de suie.

Et si son regard semble celui du Diable, tu le rejoindrais en ses terres inaccueillantes tant sa présence évacue tous les autres. Il te semble que dans l’Univers tout entier seulement lui soit, et le bruit audible jusque sur le fond de la toile que vous peignez à deux soit bien insignifiant – qu’importe, il ne sont que le signe d’une humanité trop humaine et lointaine, tandis que toi tu as rencontré l’être parfait.

Il est drôle de penser que l’amour pour une personne vient de la sorte, de façon si fugace et poignante – mais ce n’en était pas. Le concept d’amour était accessible à tous, bien trop vaste et vulgaire. Tu savais et ne savais pas ce que tu ressentais pour le blond, mais c’était là, évident, gravé jusque dans sa chair blanche, et tu ne pouvais te détourner.

Il n’y eût aucun papillonnement dans le ventre, ni respiration accélérée, comme il en existait chez d’autres. Au contraire ce sentiment de sérénité, de sécurité, n’avait pas sa place dans les récits des amoureuses éperdues que tu eus rencontré.

Le violon continuait de glisser lentement de tes mains, et tu n’osais rien faire pour le retenir de tomber si l’accident se produisait. Ç’aurait été bouger, ç’aurait été troubler ce moment de plénitude paradisiaque d’apparence si rare et tout nouveau, faire fuir tous les sentiments, peut-être même le grand blond qui te semblait bien plus sensible que le jeune homme avant ton morceau.

On t’avait dit que la musique réunissait, et pourtant ce terme te semblait désuet. Tu voulais une symbiose parfaite, la réclamais avec des sourires adorables – tu voulais qu’il souria.

Sa voix finit par s’élever, entre vous deux, et tu l’appréciais un peu plus, maintenant que tu lui connaissais cette voix qui prend comme un murmure, qui emporte comme une mer ayant droit au calme après un orage. Ton attention sur ses paroles furent secondaires tant tu te laissais border par une voix tellement parfaite – tu crus presque reconnaître celle de ton violon au travers.

Mais il y eut encore plus fort, car il s’agissait bien de tes prénoms que tu entendis sortir de sa bouche.

Il avait fait allusion en une seule phrase à ton identité, aux anges et à la musique.
Il t’avait conquis. Pour toujours.

- C’est curieux, j’avais pensé que Heaven semblait approprié pour un ange. Ton sourire s’élargit encore, et ne connaissait plus de limites – ce devait être le plus grand sourire en cet instant sur Terre, ou alors une autre personne avait découvert en même temps que toi un trésor tout nouveau et magnifique. Et comment se nomme mon Archange?

Mon, car il était d’ors et déjà tien. Il était la chance de ta vie, l’être à avoir vu encore une fois mais que tout le monde ne pourrait jamais connaître, mais il s’était présenté à toi et tu te devais de saisir ta chance.
Tu ne réfléchissais déjà plus, quand tu soulevas délicatement le violon pour le conduire à son fauteuil, dans l’espoir qu’il le saisisse.
Mais le tableau de la perfection était déjà dressé devant toi, voyant l’humain et l’instrument qui comblaient tes sentiments.

Under a trillion stars ; We danced on top of cars ; Took pictures of the state ; So far from where we are ; They made me think of you ; They made me think of you.
Oh lights go down ; In the moment we’re lost and found ; I just wanna be by your side ; If these wings could fly ; For the rest of our lives



Parce que fwalà. ♥:
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Serdaigle



Lazare E. Varrene
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Sam 9 Aoû - 15:49

on pourrait faire l'amour ; mais l'amour, c'est fait de quoi ?

Tout est lenteur dans leurs interactions – si changement il doit y avoir, il s'opérera paisiblement, sans l'inutile violence du sang échaudé. Rien n'est brûlant en Lazare, ses veines n'électrifient pas véhémentement ses terminaisons nerveuses, son cœur n'a pas contre sa peau les collisions emportées de sa précoce concupiscence. Son regard a de ces douceurs brutales, que l'on ne peut ignorer ; qui charment autant qu'elles désarment – mais personne n'a jamais connu au blond polaire ces yeux tendrement tenaces et en apparence aimants.
Mais ! L'on dit que parfois l'apparence n'est guère que triste miroir...
Lazare ne peut aimer pourtant.
Aimer... quelle est donc cette nouvelle futilité ? serait sa réponse – pragmatisme d'insensible. Toutefois, il a fini par la détecter, cette nouvelle tendance sentimentale – au fond rien de plus archaïque, eh. Il lui est aisé de détecter le luisant particulier qui fait l’œil d'un amant... toujours se présente au regard plein d'acuité une animalité séraphique, une teinte qui laisse se mêler le fauve et l'immaculé. Les gestes de l'infecté semblent perdre en adresse, sont disgracieuses hésitations ; le teint même semble en être affecté, peint de l'incarnat le plus vif lorsque le prend la crise. Lazare constate cette affection – il ne la connaît pas, ou alors pas plus profondément que dans le cœur fonctionnel des autres. Mais il n'est nulle étude sur l'amour plus fidèle que celle des sarabandes de son propre cœur – et nulle étude moins réalisable pour l'heure.

Et malgré tout, malgré les hideurs de ses yeux las, malgré les faussetés encore présentes dans son sourire nouveau-né, malgré toutes ces fortifications qu'il ne se sait même pas, elle lui a souri. Et ce sourire-là paraît vivace – ne dégénère pas en rire énigmatique, ne s'épaissit pas en neutralité retrouvée. Elle lui sourit, oui – et par un mécanisme troublant, il sent ses commissures se prendre d'un tremblement étranger. Ce n'est pas même le commencement de son adorable expression, mais sa chair s'est mue sans injonction, sans jeu de sa part – toute en étonnante authenticité.
Sa peau a frissonné pour elle, comme une étoffe jetée entre les souffles légers des brises estivales.

Alors s'ajoute à la plénitude de l'instant la voix de Lux – un timbre cristallin, c'était à prévoir, empli d'une innocence parfaite, presque artificielle. Il n'y a pas dans la voix ces gaucheries de l'enfance ; tout  est maîtrisé, comme une salve musicale sans discordance – elle est violoniste après tout, et la recherche de l'harmonie doit compter, selon toute probabilité, parmi ses préoccupations premières...
Elle lui parle d'Heaven et d'Archange. Elle parle d'elle et puis de lui ; le possédant déjà si l'on en croit ses mots – et Lazare inconsciemment ne voudrait jamais plus douter de la véracité de ce pronom possessif.
▬ Lazare. C'est ainsi que l'on m'appelle. Mais ce n'est pas un prénom d'ange ; il n'est pas harmonieux, ce prénom. Pas beau.
Je ne le suis pas plus, tu sais.
Il hésite, pour la première fois, à retomber à sa bassesse véritable. N'est-elle pas la seule qui ait fait chavirer ses lèvres figées ? N'est-elle pas celle dont il a apprécié le sourire, parce que chez cette fille-là tout est esthétique mélopée ? N'est-elle pas la lumière qui refait le bleu de ses yeux, noirci par les convoitises luxurieuses ?
▬ Ce sont des sonorités dures et sifflantes, Lazare, Lazare, Lazare.
Il lui sied bien, somme toute, ce prénom serpentin – sinueux comme ses pensées.
Comme pris d'humilité devant les titans que sont les yeux de Lux, Lazare abaisse les siens sur les mains raffinées de la jeune fille – des doigts éburnéens, ciselés comme des poèmes. Les mains qui laissent ruisseler le violon entre leurs étreintes défaites – il ose poser sa paume contre le bois luisant, le bois plus estimable que son existence sans saveur.
Relevant les yeux :
▬ Il allait tomber...
Il est vraisemblable qu'elle l'ait vu, elle aussi – mais il se sent l'obligation de se justifier ; sa peau lui paraît impure et malpropre sur l'instrument de magnificence que les mains adorables ont laissé échapper, par une touchante inattention.
La trouble-t-il ? Un faible soubresaut remue les tréfonds de sa chair à cette pensée. Ses lèvres le démangent de nouveau – parasite presque agréable que l'on ne peut se résoudre à neutraliser, tandis qu'il reprend le cours de leur conversation, au sujet des prénoms de son ange :
▬ Non, pas du tout. Tu sais, si tes prénoms sont dans cet ordre, ce n'est pas un hasard – c'est comme une gradation, une ascension vers ton statut d'ange. D'abord il y a Kitty, prénom assez peu gracieux, très infantile et presque vulgaire à mes yeux – c'est ton attache à cette terre, à ce qui est matériel et concret. Ensuite c'est Heaven, l'élévation vers le paradis ; mais le paradis reste très insipide, commun, à la portée des souhaits de tous – c'est encore trop accessible, tu comprends. Alors vient, enfin, Lux. C'est très vague, comme dénomination – la lumière, la clarté, l'éblouissement. Certes, mais lequel ? C'est diffus, chacun y voit sa propre signification – c'est véritablement élevé, et beau. Oui, c'est beau...
Il y a une discrépance flagrante entre ce qu'est Lazare, entre la noirceur de ses velléités, et ses propos, qui sont pleins d'une terrible ingénuité.
Et le plus étrange est que jamais parole n'a semblé plus sincère...
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Serdaigle
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Kitty H. Churchill
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Ven 22 Aoû - 23:52
And at this moment, i swear we were infinite
Il est de ce genre d’instants en dehors de tout, où le temps et l’espace n’ont pas d’emprises. Ce sont ces instants dont on ne se rend compte qu’après, dont on ne peut pas comprendre le sens avant de l’avoir vécu. Car ce qui créé cette douce illusion de bonheur, de chaleur, ce sont ces courts instants et pas les plus importants. Ce sont eux qui créent ce qui font devenir une personne en une autre, une enfant en adolescente. Une violoniste jouant pour son bonheur en artiste voulant à tous prix celui d’un autre.

Tu te réjouis à la vue de son esquisse de sourire – il te fait l’effet d’un immense pas en avant, sans que tu saches réellement d’où le garçon revient. Tu veux le voir sourire toute la vie qu’il lui reste, parce que jamais un sourire n’a jamais été aussi beau que posé sur son visage. Il semblerait que le sien vale tout l’or du monde tant tu serais capable de te battre pour lui – mais à quoi bon se battre quand on peut simplement contempler.

- Lazare? Moi je trouve ça magnifique. Il n’y a pas de mal aux sonorités sifflantes, je les trouve très appréciables.

Douée d’un talent particulier, tu ne pouvais qu’adorer siffler un prénom appartenant à une personne aussi belle ; il était le plus beau du monde, ce prénom sifflant.
Et le dit Lazare pose ses mains sur ton violon, jusque là le plus précieux de tes biens – tu te souvins que jamais personne ne l’avait fait, tant tu le défendais. La perte du premier t’avait suffisamment bouleversée. Tous osaient poser leurs sales pattes pour le toucher indélicatement, le graisser avec leurs mains malpropres, tentant de frotter les cordes pour en produire les pires sons, lui qui était destiné aux meilleurs. Mais pour lui, tu feras une exception - le violon et le garçon vont si bien ensemble que tu ne pourrais les séparer, tu ne peux que te délecter de l’image qu’ils te donnent.
Lazare le découvre, et l’observe comme personne ne l’a jamais observé ; tu n’y vois pas cette pointe de jalousie habituelle, et tu es immensément rassurée.

- Attends –

Tu t’assois à ses côtés, tout en prenant garde à ne pas te trouver trop proche non plus, voulant laisser tout l’espace dont pourrait souhaiter le blond, tu lui tends le violon, doucement, délicatement – tu veux profiter de chaque seconde qui t’est offerte à ses côtés. Tu ne sais pas combien de temps ça va durer, mais tu décides de ne pas t’en préoccuper. Tu désires tellement être hors du temps quelques petites secondes. Tu accompagnes ce don d’un nouveau sourire, ne sachant pas à combien tu en es – tu te sens obligée de sourire.

- Voilà, tiens, tu peux le prendre si tu veux. Je te le prête. Je – Je ne pense pas être un ange. Sinon je ne serais pas dans cette école, et je ne pourrais pas te parler. Alors je préfère être une simple humaine, parce que les anges ont les yeux bandés devant la beauté du monde ; ils ont tout vu et tout fait, ne peuvent plus se réjouir de ce qu’ils voient.

Tu baisses les yeux, presque automatiquement, te cachant derrière ton épaisse frange de cheveux noirs.  Avec toute la grâce qui t’es donnée, tu lui offres le violon, relevant la tête. Tu n’arrives pas à distinguer comme il se doit Lazare, mais qu’importe – il est gravé dans ton esprit à tout jamais.

Finalement qu’importe le temps, qu’importe l’espace. Il file, aura toujours de l’emprise sur toi et te fais vieillir, mais il t’accorde les plus beaux moments de ton existence ; le don de ce qu’on aime, la découverte de l’autre, l’apprentissage et la passion. Parce que maintenant tu as trouvé un sens à ta vie, tu le sens, sans savoir ce que c’est. Mais tu t’en accommodes parfaitement.
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Lazare E. Varrene
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Dim 14 Sep - 20:30

that feeling to not feel at all

Can you hear the silence ; can you see the dark ?
Can you fix the broken ; can you feel, can you feel my heart ?

Le petit ange luminescent s'épand, encore, en touchante alacrité, la figure pâle nimbée du beau sourire, des regards éthérés. Sa frêle constitution est grandie de son aura charismatique, de sa force pure, et franche comme les regards tendres des amants – et il y a dans les plis charmants de ses lèvres d'enfant quelqu'espoir criant, que même Lazare, ignare sentimental, parvient à déceler et à sentir. C'est comme un élancement instinctif de ses chairs, de ses doigts curieux, dans la direction de Lux – il lui faut bénéficier de l'irradiation séraphique qu'elle met autour d'elle, par ses murmures et ses gestes sacrés, il lui faut inspirer la magnificence de ce cœur virginal. Sa voix semble tendre un peu plus vers l'eurythmie à chacune de ses manifestations – la beauté, partout, se déploie en cet être musical et gracile. Beauté en ses yeux, beauté en ses jeux ! – beauté en leurs vœux.
Chaque mot semble exhalaison de joie immaculée – c'est comme une quête initiatique, pour Lazare, de l'écouter parler. C'est si proche, si accessible – de ces merveilles dont on ne réalise la proximité qu'une fois celle-ci estompée – et pourtant il ne saurait y prétendre, étalé licencieusement sur la bassesse de ses soupirs.
▬ C'est bas. Des sons qui crissent contre les tympans, qui déplaisent. Je déplais. C'est vrai que ça n'est pas plaisant, de dire Lazare, de soupirer Lazare, de gémir Lazare. Ce n'est jamais agréable à dire. Je les comprends.
Oh Lazare – tu crois peut-être que toutes les humaines interactions sont enracinées dans l'esthétisme grotesque de tes opinions ?
La beauté est de ces notions-caméléon, qui se font leur couleur selon l'âme des êtres – mimétisme des perceptions, dirons-nous. Aux yeux du blond la beauté n'est que respect scrupuleux des canons traditionnels, des normes qui se sont parées du nom pompeux de cliché. Les finesses habituelles, que trop d'admirations béates ont dénaturées. Mais Lux n'est pas de celles-là ! Elle a le classique des anges picturaux, qui a capturé l'attention du garçon, et la sinuosité des nouveautés indiscernables – c'est une œuvre d'art qui se serait embrasée et en aurait gardé la superbe des dévastations surpassées.
Lux est une cassure chatoyante, la rédemption inconsciente de tous les vices qui bariolent Lazare.
They say they don't trust me...
Et pourtant, elle lui glisse entre les mains son violon, ce qu'il devine être sa possession adorée – le bien qu'elle chérit avec une éternelle dévotion. Lui-même sait bien que tel instrument relève du personnel, de l'intime même – et son ange a des opiniâtretés inattendues, il le voit, elle n'aurait pas confié son adoration mélodieuse au quidam. Son visage alors prend une expression soucieuse tandis qu'il plonge dans les affres de son ignorance émotionnelle – comment être au plus près de sa sublime s'il ne connaît pas même les ressac sentimentaux qui l'animent ? Fronçant les sourcils, caressant le luisant violon du bout des doigts, comme on manipule son enfant, il interroge doucement :
▬ Je... Lux, qu'est-ce que c'est ? Tu sais, tu me prêtes ton violon alors que l'on se connaît à peine et si j'ai bien compris, les gens ne font pas ça normalement ; c'est le mot je crois. Et justement, quel est le mot pour ça ? Pour ce que tu sens dans ton... dans ton cœur. A ce moment. Ce qui t'a permis de me laisser prendre ton bien sans trop de. D'inquiétude ? Oui, voilà. Ce qui t'a empêché d'être inquiète. J'ai oublié comment on appelle ça...
Dans le timbre, comme une détresse irrépressible – qu'évidemment le blond n'a pas perçue comme telle. Il ne s'agite rien en lui que des frissons désagréables dans sa nuque, il ne sent pas ses paupières se clore et s'ouvrir convulsivement – il ne sait pas qu'il est terrifiant dans ses incompréhensions, Lazare. Mais il détourne les yeux parce qu'il ne veut pas lui transmettre son affolement – c'est qu'il pense qu'un regard est contagieux, l'insensé. Désormais, le regard abaissé sur le violon et son inatteignable grâce, il est comme figé, prisonnier de la fixité que son infinie déférence lui impose.
▬ Les anges qui sont sur cette terre ne sont pas des anges qui sont tombés du ciel – ils sont nés ici, comme moi. Ils ne connaissent rien, ils se cachent parmi les autres. Mais ils brillent – et moi j'en connais une maintenant. C'est beau un ange. Surtout quand il s'appelle Lux. Et qu'il sait jouer du violon. Moi je ne m'appelle pas Lux et je ne sais pas jouer du violon...
A l'entendre on le penserait mangé par une honte, un gros remords à n'avoir jamais appris à manipuler le violon tant aimé de son ange. Et lui-même ne comprend pas ce qui l'emporte impitoyablement entre les déferlantes amères d'un trouble inconnu – la mélancolie passagère, il l'aurait diagnostiquée s'il n'avait pas cette cécité du cœur, ces œillères autour des sentiments.
Mes mots sont trop froids pour tes sourires – je suis trop difforme pour toi.
Et pour Lazare l'évidence est là.
Il est laid.
La somptuosité de Lux l'a révélé à sa hideur abyssale...

Spoiler:
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Serdaigle
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Kitty H. Churchill
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Sam 11 Oct - 13:04
This world’s a warzone ; and I’ve got a shield ; and I won’t surrender ; cause your love feels ; like an army of angels.

Tu aurais du te rendre compte tout de suite de cette aura nébuleuse qui entourait ton adoré blond. Peut-être que si tu avais été plus attentive, tu te serais rendue compte. Peut-être que si tu avais été plus prudente, tu ne serais jamais venue. Mais la vérité est là, Kitty ; tu es une personne très peu méfiante. Personne dans le monde ne veut plus de mal que toi parce que l’humain est bon. L’humain ressent.

Et tu restes parce que tu n’as pas peur, parce que tu ne sais pas pourquoi tu devrais. Parce que dans ses yeux magnifiques, tu te rends compte que Lazare est une personne extraordinaire. Tu voulus qu’il s’en rende compte.
Tu voulus qu’il eût une toute autre lumière dans les yeux que celle de l’incompréhension. Il y avait le regard d’un animal craintif en découvrant un autre. Comment se faisait-il que personne n’ait eu le temps de lui montrer que l’humain et le monde étaient beaux à tous les instants? Qui avait pu lui faire croire le contraire?

Lux, tel qu’était ton nouveau nom, que tu acceptais avec un sourire honnête et qui ne se défaisait pas, te promettais que tu lui montrerais ce que personne ne lui avait expliqué.
Parce que Lazare était magique.
Parce que Lazare était beau.
Parce que tu lui trouvais une force monumentale.
Parce qu’il te la communiquait assez pour que tu sois le sourire des deux.

- Je trouve ton nom très beau. Sage, mais énergique. Puissant. Je te le promets, ton prénom est beau. C’est le plus joli que j’ai entendu. Mais tu n’en as pas d’autre ?

Tu posas ton violon sur le canapé, le laissant libre de ton emprise ; peut-être qu’il choisirait d’être avec Lazare, lui aussi. Tu voulais l’écouter, tu avais peur que l’animal sauvage qu’il était se terre dans le mutisme. Sa mélodie était la seule dont tu avais besoin.
Parce que tu l’aimais.

Voilà quelques heures que tu te trouves à Poudlard, et maintenant tu as déjà choisi – on dirait une petite enfant qui n’est pas décidée et qui ne connait pas la définition de ce puissant sentiment. Et lui non plus ne semble pas le connaître. Tu doutes de ses paroles, mais rien ne change.
Tu devrais, mais tu n’as toujours pas peur.

- Ce ne sont que des mots ; ce n’est pas grave s’il t’arrive de les oublier. Je- Je crois que ça peut avoir plusieurs définitions. Mais j’ai confiance en toi, et j’ai l’espoir d’avoir le droit de t’apprendre. Il y a tant de choses que je ne sais pas faire, et que toi tu dois savoir. Je me fiche de savoir si c’est ce que les gens font, ils sont tous différents. Il y en a même qui se battent, en dehors des barrières du château, en ce moment. Donc je préfère être avec toi, parce que tous les gens ne sont pas des bonnes personnes, et que toi si. Je le sais, je l’ai vu.

Tu te braques quelques instants. Lazare se méprenait, tu n’étais pas un ange, juste une enfant aux caprices insensés qui s’était mis au défi de tomber amoureuse de celui qui ne semble pas pouvoir. Tu étais celle qui ne pensait pas que tout n’était pas rose, que certaines choses étaient laides, que certaines causes étaient perdues. Tu croyais à l’utopie sur cette Terre.

- Tu te trompes. Ma naissance- Ma naissance n’a pas enthousiasmé beaucoup de monde. Si j’avais été un ange on l’aurait vu de suite. Je n’ai jamais brillé de ma vie, mais je veux bien rester avec toi, si tu veux bien.

Ta tête s’est affaissée, et ta frange couleur suie cache la moitié de ton visage. Tes yeux tentent pourtant d’observer l’être, le cherchant. C’est ta révérence au plus bel être de ta vie. C’est ta dévotion pour toute ta vie. Et de ton regard tu attends impatiemment sa réponse, alors que ta respiration se fait plus forte, et que ton cœur devient celui d’un moineau – voici Kittylux Churchill, l’événement le plus important de toute ta vie.
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Lazare E. Varrene
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Dim 12 Oct - 14:48

is this what it feels like ?

Lux trouve que son prénom est beau, Lux voit dans le chuintement sale des syllabes reptiles qui le constituent de la sagesse et de la puissance ! Si lui, le cœur cadavre, le Lazare barbare, si lui est beau, alors le monde entier peut être tenu pour tel... Au contact de cet être aérien il commence à entrevoir les complexités de la notion de beauté ; et si sa plastique de blond pictural est irréprochable, il sait que selon les critères de son ange, son âme est mutilée de crevasses interminables – insupportables.
Jusque là il n'a jamais douté de lui, de sa construction en tant qu'être – il était sa propre norme, avant le choc des regards-galaxie de cette innocence-là. Sa référence, douteuse mais jamais contestée.
Et puis il l'a vue, si veule, si petite ! la peau relief translucide des cartographies bleutées de ses veines soyeuses, les cheveux masque charbonneux de la figure frêle et figée sur des sourires affables. Elle n'est pas jolie, Kitty – la joliesse a quelque chose de frivole et d'évanescent, quelque chose de tristement et d'immuablement charnel, qui s'évanouit quand le temps égrène le chapelet de ses pas. Non, Kitty n'est pas jolie, mais Lux est belle, viscéralement, jusque dans le fond de ses colères puériles.  Peut-être y a-t-il en ce cas nombre de beautés, sur cette terre, dans cette école, même, qui ont échappé à ses regards aigus ? Il ne s'est jamais intéressé qu'aux joliesses , les parant de ce nom de beautés, qui ne leur seyait pas – et aujourd'hui, grâce à Lux, il saisit enfin.
▬ Je crois qu'il n'est beau que pour toi. Mais c'est bien. Je... Non. C'est bien, juste bien.
A un autre il aurait servi sa comédie des sentiments – je suis content, tu me fais plaisir ; le tout sur un ton à peine modulé, d'une effrayante neutralité. Il ne maîtrise pas bien encore la mécanique du cœur véritable – ne la connaissant pas il ne sait encore la singer. Et devant Lux il ne lui prend pas même l'envie de le faire ; il est tout en maladresses inédites, en gênes physiques – et ses acuités étant sur ce plan décuplées, une rougeur ne tarde pas à cuire le haut de ses pommettes arrogantes d'une crispante chaleur insoutenable.
Pris d'une inexplicable réserve, il abaisse les yeux sur le violon, qu'il caresse toujours machinalement, et le voir, si noble entre ses doigts trop longs et trop blancs lui met un frisson fugace sur la peau, qui le secoue doucement l'espace d'une solennelle seconde. Lui, Lazare...
▬ Emile. Lazare Emile Varrene. C'est français, je suis français. Mais, hm. Celui-ci je l'aime bien, mais. Il ne me correspond pas, trop... trop doux. Trop doux pour moi. Lazare, c'est dur, Lazare, c'est lourd. Ça me va bien. Enfin, je suppose, c'est ce qu'on m'a toujours dit, et ils doivent avoir raison. Non ?
Il ne s'est jamais constaté cette propension au babillage – celui-là piqué d'embarras – et c'est pour lui une découverte déplaisante, qui lui fait plisser le nez. Est-ce que tu t'amollirais, Lazare, est-ce qu'avec Lux tu te vêtirais des lambeaux pathétiques d'Emile ? La jolie farce !
Pourtant c'est en sa compagnie l'effondrement de tous ses mutismes – loin d'eux les irritations qu'il manifeste lorsqu'un tiers s'efforce de l'initier aux incernables mouvances du cœur... Avec Lux il se regarde, se dénude et s'observe, détaillant la crudité obscène de ses pensées et la vacuité affolante de son encyclopédie sentimentale – avec Lux il voit sa perdition. Si Lux est petite, ce n'est que pour qu'il voie mieux la grandeurs de ses travers ; si Lux est frêle, ce n'est que pour exalter la force de ses noirceurs ! Si Lux est si sensible ce n'est que pour le rappeler à son atrophie émotionnelle...
▬ Moi je ne sais rien des mots, Lux. Je. Je fais des phrases mais elles sont vides. Parce que je crois que moi aussi je suis vide. Enfin non je ne le suis pas, je suis de chair comme vous mais tout ça, tout ce dont vous parlez, je ne comprends pas. Et toi. Toi tu le comprends. Tes phrases me parlent, mais celles des autres me frappent, je ne les comprends pas. Mais, Lux, elles murmurent, tes phrases, je ne saisis pas tout. Alors. Je voudrais apprendre. Peut-être que je ne peux pas, que dans mes gènes c'est interdit ? Mais je veux comprendre tout ce que tu me dis. Et quand je ne peux pas j'ai envie de... D'étrangler quelqu'un. Vous diriez autre chose, mais moi j'ai juste envie de faire du mal quand ça n'est pas comme je veux. C'est. C'est comme quelque chose dans ma peau qui me gratte. Ce n'est pas comme vous...
Il lève enfin le regard, les yeux comme penauds, avec dans l'expression quelque chose du chiot qui ne parvient pas à exécuter l'ordre de son maître et s'en attriste parce que toujours il veut lui plaire. Mais il n'est pas triste, Lazare – sa peau se distord et l'importune, voilà tout. Pourtant, il ne songe pas, cette fois, à aller trouver un élève quelconque pour lui asséner la mâle puissance de son courroux charnel – il est comme paralysé face à cette figure divine, face à son idole chatoyante.
Et pour la première fois, il sent, dans sa gorge, le poids de mots nouveaux, d'une poésie cryptée qui attend qu'on l'exhale, qui attend d'être expirée en volutes adorables et touchantes, en fragrances douces et florales :
▬ Lux. Lux. Lux tu es belle.
C'est pour l'heure le plus beau des je t'aime qu'il puisse lui susurrer, la seule forme d'amour qu'il puisse lui montrer – il sent qu'au plus profond de lui il y a une incandescence toute autre, les volcans grondants de mille sentiments ensevelis ! Mais il ne peut lui offrir que ce qui aux autres n'est rien de plus qu'un banal éloge physique.
Mais, Lux, toi, tu es belle partout.
▬ Tu sais, un ange c'est un guérisseur, et seuls ceux qu'il doit guérir le voient briller. Les autres, ceux qui ne t'ont pas... aimée ? Ils ne comptent pas. Ils n'ont pas vu. Même moi j'ai vu, Lux. Je n'ai rien vu d'autre que toi, alors tu ne peux être qu'un ange.
'Cause it's too cold, for you here, and now...
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Serdaigle
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Kitty H. Churchill
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Sam 29 Nov - 17:04
These are the days we’ve been waiting for
And days like these you couldn't ask for more



Tu ne fais pas qu’apprécier sa présence, tu l’aimes tout entier. Tu le veux pour toi et à tes côtés pour toutes les prochaines années. Tu veux qu’il reste, tu veux qu’il sourit et qu’il te parle. Tu veux qu’il soit heureux toute sa vie et qu’il soit fier de son chemin, tu veux qu’il ait des forces et du courage là où les autres lui verraient des faiblesses. Tu veux lui façonner une armure étincelante pour que personne ne puisse soutenir son regard sans en avoir mal. Tu veux qu’il ait le droit de gagner, tu veux qu’il puisse t’aimer.

▬ Alors je saurais l’aimer pour tout le monde si tu veux.

Dans ton regard, on pouvait jurer qu’il s’agissait d’une promesse ; une promesse qui n’est pas mûrement réfléchie puisque l’objet de celle-ci venait d’émaner, mais une promesse de la plus grande sincérité. Tu avais souvent promis et chérissait ce nom ; mais il y avait quelqu’un que tu chérissais encore plus. Alors tu lui promets tout ce que tu peux lui offrir et certainement plus, pour que toujours il se souvienne de celle-ci. Pour que tous les jours alors que tu penseras à lui, lui pense à toi. Les chances sont menues, mais existantes, et toi, tu y crois de toutes tes forces. Pourquoi ne serait-ce pas possible après tout ? Qui l’en empêcherait ?

▬ Emile? C’est magnifique aussi. Tu en as de la chance, d’être français ! Moi je suis née en Angleterre, mais j’ai grandi dans le pays de Galle. Mon père est anglais, il s’appelle Rhode.  L’autre est gallois. Je suis un mélange. Tu rougissais doucement en lui expliquant tes origines, et finis par lui adresser un regard complice. Tu voulais tout apprendre de sa vie, de ce qu’il aimait, tu voulais pouvoir respirer en cadence avec lui et le comprendre d’un seul regard. Il y a plein de compositeurs français que j’adore ! Et ils ont une culture fantastique, je trouve. Je suis déjà allée à Paris pour voir un opéra petite, j’avais adoré ! C’était du Lully je me souviens, Armide. Kitty, tu stressais tellement que tu racontais n’importe quoi ; peut-être s’agissait-il de la peur de le voir s’ennuyer en ta présence, alors que ton plus grand souhait vu qu’il reste à tes côtés, et ce pour le plus longtemps possible. Pour toute la vie si possible.
Et puis tu sens qu’il y a encore quelque chose qui ne va pas ; tu le ressens. Au plus profond de toi-même, tu sens que la rencontre que tu as faite pourrait te blesser – car il y a quelque chose qui sonne faux chez ton aimé, mais tu ne fais pas attention. Tu sais que monde est bon. Et alors qu’il semble se démener pour faire le tri dans son esprit, tu veux juste le concentrer sur la magnifique personne qu’il est.
▬ Mais ce n’est pas grave ça, Lazare ! De toute façon la personne qui t’a un jour fait comprendre que tes réactions n’étaient pas ordinaires avait tort ; il y a des centaines de façons de réagir, et c’est ce trait qui façonne la personnalité de tous. Parce que si tout le monde percevait le monde avec les mêmes yeux, alors il n’aurait pas pris la peine d’avoir plein de couleurs.  Alors si toi tes sentiments se manifestent différemment, c’est simplement pour que certaines couleurs continuent d’être vues ; si ça se trouve elles sont magnifiques. Et si il y a quelque chose que tu ne comprends pas dans ce que je dis, tu pourras me demander de m’expliquer correctement ; je ne suis pas très douée pour être claire quand je parle, je te l’accorde.
Pour conclure tes propos, tu ne peux que sourire ; le regard que Lazare t’accorde te laisse sans voix. Tu n’es plus qu’admiration débordante pour le nouvel archange luminescent. Puis ses mots sonnent comme le plus beau des éloges que l’on t’ai fait. Tu ne t’étais peu intéressée à la beauté, jeune comme tu étais, mais pour lui tu eus l’envie de l’être encore plus ; tu voulais qu’il te voie pour toujours tant il te rendait heureuse. Et puis, lui aussi, il est beau. Alors tu ne sus que rougir en guise de réponse, avant de pouvoir formuler oralement, te retenant avec difficulté de pouffer de rire.
▬ Merci beaucoup. Une parole honnête, toi qui étais incapable de mentir correctement. Mais tu comprenais Lazare Emile Varenne ; sur certains points, un manuel ferait bien d’apparaître pour savoir comment réagir. Tu aimerais lui dire que c’est maintenant ce que tu souhaites, d’être belle pour lui, mais tu ne comprends pas encore tout. Mais ce n’est pas grave, parce que la compréhension ça défie les lois du langage employé – le plus important est d’entendre l’autre, la compréhension arrive forcément ensuite ; il n’y a rien sur terre de plus important que l’humain qui parle à un autre.

▬ Alors si tu penses que tu en as besoin, je vais tout faire pour te guérir, je te le promets. Cette fois-ci tu lui posas complètement le violon sur ses jambes, pour faire valoir ta bonne foi. Je vais toujours tout faire pour, pour compenser tous les autres. Tu lui adresses un nouveau grand sourire et un regard complice, avant de céder au mime d’un air solennel ; Je suis ravie de faire votre connaissance, Lazare Emile Varenne. Je suis spécialement venue ici pour vous sauver.
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Serdaigle



Lazare E. Varrene
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Mar 25 Aoû - 21:44

what kind of man loves like this ?

if i lose myself tonight, it will be by your side ─ kittylux PVRXbuT

Tandis que Lux babille, et qu'elle imprègne l'air autant que l'âme de Lazare des accents virginaux de sa voix d'enfant, lui se lève, l'inestimable violon entre ses longs doigts blancs, les yeux en vrille éperdue dans les siens ; enfin, il lui fait face, bien que plus grand qu'elle d'une tête au moins. Et il lui semble qu'il l'offense ! là, à la surplomber de son arbitraire hauteur physique, à allonger sur elle son ombre famélique, à sembler la dominer ! Alors même que toute entière elle a assis sur lui l'empire de ses sourires, alors même que ses regards le figent en des béatitudes absolues ! - mais elle ne le domine pas, non : elle le crée. C'est encore un nouveau Lazare qui se dresse là, devant cette grâce luminescente faite fillette ; une âme-phénix, émergeant des cendres noirâtres de son atrophie, prête à l'envol que lui offre Lux. C'est une main tendue que cet être tout de bonté et d'espérance, une percée entre les brumes menaçantes du rejet, de l'incompréhension, du dégoût ; un aperçu des cieux irisés de lumière et de pureté que la vie peut lui donner  – Kitty lui montre ce qui est en elle, qui est aussi ce que personne n'a su trouver en lui ; eh, avaient-ils seulement pris la peine de le regarder ? De plonger l’œil au-delà de l'insolente blondeur, des sourires craquelés, des mots insipides ? Avaient-ils cru en son cœur, à Lazare, ou avaient-ils préféré se complaire en leur terreur primaire de l'étranger, de la sombre divergence ?
Pour disparaître, il a bien fallu paraître.
Cette pensée, souvent, frôle Lazare quand il songe à sa paralysie sentimentale ; il n'a pas d'avis sur elle, mais il l'admet ; il admet qu'un jour, sûrement, il a été autre, il a été parcouru d'un courant différent. Et là, au contact de son ange, il repense cet ancien lui ; qu'il lui semble beau ! l'enfant au cœur en feu, l'enfant aux ouragans dans les yeux ; et qu'il est faux, lui ! la terrible façade masquant l'horrifique néant, l'illusion pour cacher le gouffre béant.
▬  Est-ce que tu y crois, Lux ? Est-ce que tu crois en moi, en un moi... qui ne serait pas... étrange ? On m'a dit que j'étais étrange ; ou, « bizarre ». Alors. Je ne sais pas d'où ça vient, si je suis né « bizarre ». Dis, tu – tu penses que j'ai le droit de vivre ici ? Avec vous, avec toi ?
Jamais auparavant il n'avait exprimé, ni même pensé cette idée de légitimité ; c'est qu'à son côté, il se sent si gauche, si difforme ! Il lui semble que ses gestes sont violences ignominieuses, ses regards, souillures indélébiles ; ses mots, fléaux sanglants. Il lui semble que chaque seconde peut être celle de la prise de conscience de la frêle jeune fille ; que ne finira-t-elle par réaliser sa monstruosité, par en deviner les affreux linéaments dans ses prunelles figées ? que ne s'enfuira-t-elle pas, prise de la plus panique des peurs, lorsqu'elle sera témoin de l'une des manifestations de sa criante ignorance ? Il lui semble un crime de la regarder, maintenant, de lui adresser quelque mot que ce soit, d'être dans le même air qu'elle, même ! Il lui semble qu'il la souille à exister en même temps qu'elle, dans sa fange et dans ses relents sulfureux, dans ses doutes et ses hypocrisies cauteleuses ; pour la première fois, il est mis hors de lui, par elle : il voit, entend, et sent un autre que lui.
Déglutissant, il se rappelle alors l'anecdote si délicieusement narrée par la petite Serdaigle – les conventions, à n'en pas douter, exigeraient de lui qu'il lui retourne une réponse ; et, étrangement, les épouser ne l'agace pas tant, cette fois – puisqu'il s'agit d'elle, de Lux à qui il veut tant plaire.
▬ La France est belle oui, j'y vais souvent aussi ; je la trouve grande, et grandiose, et noble. Ici c'est. Moins de hauteurs, de manières aristocratiques, d'affectations ? Ici c'est plus direct – vrai, vous diriez sûrement. Moi, je ne sais pas ce qu'est le vrai ; votre vrai du moins – je ne le connais pas...
Son vrai à lui est le rien, la platitude de la plus complète et immuable des neutralités ; le vrai, c'est l'immédiatement présent, mais guère rien de plus. Toujours pourtant les autres emploient ce mot de vérité qui lui paraît guider l'entièreté de leurs existences ; il lui est ardu de modeler sa comédie selon cet aspect de leur comportement, car il n'a nulle uniformité : chacun crache ce mot de vérité et l'orne selon les errances de son intériorité propre – malgré les normes langagières clairement établies, chacun détourne le mot et le peint de ses nuances, d'où la difficulté de Lazare à reproduire sa signification commune.
▬  Je voudrais être là. Avec toi. Et t'être utile, même si je sais que je suis ordinaire – ou plutôt, ordinairement « bizarre » ; je veux que tu puisses compter sur moi, je veux être... une épaule ? Je pense qu'on dit comme ça : c'est une métaphore que je comprends malgré tout.
Car s'il est vide d'émotions, Lazare a toujours un corps ; et pour lui faire comprendre celles-ci, les parallèles avec son immédiateté corporelle sont d'une indéniable efficacité. Il veut donc être l'épaule de Lux, son indéfectible soutien, dur comme l'os, présent même tortu, même brisé ; il veut lui rendre ce qu'elle éveille et enflamme en lui – il ne sait pas comment il s'y prendra, comment il lui procurera ce dont il ignore tout, mais son corps lui hurle de le faire ; plus qu'une velléité passagère comme il lui prend parfois, c'est un désir, un vrai désir, qui lui tord le cœur un instant tant il est subit et puissant, tant il fulgure en lui véhémentement.
Il veut que Lux... que Lux... il veut que Lux l'aime ; il veut qu'elle l'aime, et il le veut plus que tout ! car jamais plus il n'a plus voulu depuis des années, et Lux l'a éveillé à lui-même à nouveau.
Il veut que Lux l'aime quand bien même il ne sait plus ce qu'est aimer, car il sait que son cœur à elle sera le somptueux écho de tout l'amour du monde.
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