Vega voyait, sans pourtant suivre le cours de divination, très clairement un symbole  au cours de métamorphose du jour: d’un ramassis de choses apparemment inutiles, on pouvait faire quelque chose d’éblouissant.  Et le pauvre professeur Waltham venait de faire une terrible erreur avec sa consigne : l’esprit de compétition de la préfète était, à la base, plus aiguisée qu’un sectum sempra mais en plus imposer leur maison aux élèves ? Un sujet sur Poufsouffle pour Vega ? C’était suffisant pour décupler sa motivation et allumer une lueur dans son regard tandis qu’elle découpait des tissus avec sa baguette dans un cliquetis furieux. Cet exercice était fait pour elle, ce n’était pas la première fois qu’elle s’occupait de vêtements masculins : laisser Sacha porter ce qu’il veut et prendre le risque de le voir mettre n’importe quoi et jurer avec ses tenues à elle ? Hors de question! D’ailleurs, elle jeta un bref coup de d’œil dans la salle à la recherche du Strauss en question pour vérifier ses mesures mais il ne semblait pas être présent. Il allait avoir quelques explications à fournir, plus tard, le cours d’abord.

Pour commencer, Vega s’attaqua à changer un vieux drap troué en une chemise blanche souple après un reparo pour en recoudre les trous et un recurvite associé à un Tergeo pour lui rendre sa couleur immaculée initiale Ces deux sorts allaient être sans doute les plus utilisés par les élèves aujourd’hui. Le pourpoint serait en velours, issu d’un coussin agrandi avec un engorgio pour en obtenir assez et recouvrait entièrement la chemise.
Bien entendu, il fallait mettre à l’honneur les couleurs de Poufsouffle et teindre le tissu en jaune d’or avec un Peinturluro. Il fallait jouer des coudes pour s’approcher des tapis et cela ne dérangeait pas particulièrement Vega cependant, les tissus en question ne l’intéressait pas et elle se contenta de détacher quelques franges d’un tapis à moitié brulé avec un Diffindo avant de retourner à sa place pour les coller plus tard aux épaules du costume.  La préfète plissa des yeux pour trouver les morceaux de robinet qu’elle avait aperçu en début d’heure mais une élève de serpentard, bien sûr, les avait déjà pris. La préfète devrait se contenter d’utiliser deux vieilles cuillères tordues pour faire ses boutons. Avec un Papetum Transfera, elle espérait pouvoir les changer en tête de blaireau pour coller au thème.

Ensuite, parmi le désordre ambiant, Vega récupéra un ours en peluche éventré et visiblement usé. Elle caressa doucement la peluche, répara sa blessure d’un reparo avant de lui couper la tête et les membres avec un Diffindo. Il ne restait plus qu’à lui lancer un Poilus Catus afin de la recouvrir de poil et changer l’ancienne peluche en une fausse fourrure : c’était quand même plus sûr que d’essayer d’utiliser un ratelsortia stupefixié comme elle avait envisagé en début de cours. La fourrure ferait parfaitement l’affaire et préfigurerait une fourrure de blaireau après un dernier cribinus mulitocoloris pour lui donner la couleur blanche et noire de l’animal. Ce sort lui semblait bien plus adapté que le traditionnel peinturluro et donnerait un résultat de teinture bien plus naturel aux poils.

Une fois satisfaite, la blonde se saisit d’une poignée de trombones d’une couleur rose fluo épouvantable avant d’utiliser le sort de gemini afin d’en avoir un nombre suffisant puis un peinturluro pour leur donner une couleur dorée. Il suffisait à présent simplement de les relier entre eux afin de donner l’illusion d’une chaine qui permettait d’attacher comme une broche l’hermine-nounours à l’épaule du costume.  Quelques morceaux de fer taillé correctement serviraient de décoration à l’attache en préfigurant les griffes du blaireau.  Il ne manquait plus qu’un orchideus pour piquer une fleur à la boutonnière.

Le tissu souple d’un vieux parapluie  noir servirait de pantalon ajusté après un coup de baguette. Pour les chaussures, Vega se tourna ensuite vers un vieux livre à la couverture en cuir rouge défraichie. Une fois de plus, le reparo s’imposait avant de se mettre eu travail et de dédoubler le livre d’un gemini afin d’avoir des matériaux parfaitement symétrique. Le coté solide de la couverture servirait de semelle tandis que le reste du cuir, passé en noir après un énième peinturluro, après un assemblage servirait de chaussures. Ce n’était certainement pas du cuir italien et elle ne voulait surtout pas prendre le risque d’entendre ses bottes couiner à chaque pas.  Ainsi, à la suite de son Impervius, la poufsouffle y ajouta un sort de silencio et même un Tarentallegra. Comme ça, l’heureux bénéficiaire de cette tenue n’aurait pas l’occasion de ridiculiser la noble maison des blaireaux en dansant justement comme cette vaillante créature…

Il n’y avait plus qu’à attendre le passage du professeur de métamorphose pour lancer à ses pieds un usorum nebula. Les coutumes moldues rendaient la jeune fille perplexe mais il fallait avouer que la machine à fumée ajoutait un coté dramatique intéressant. Il  fallait juste rester bien concentrée sur son sortilège afin de créer une très légère brume pour rendre son costume plus théâtral. Le premier qui brisait sa concentration allait avoir de ses nouvelles…