Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

Caesius ▬ fondatrice retirée
Viridus ▬ administratrice
Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez

I didn't run away this time ▬ Falvie

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Mar 20 Mai - 15:19


Il porte son verre à ses lèvres, dédaignant la politesse la plus élémentaire alors que Derek tendait encore le sien dans sa direction, et ce simple geste le définit mieux que n'importe quelle tirade. Les conventions, il s'en balance parce qu'il est en position de le faire, et même quand ce n'était pas le cas, il rechignait aux codes sociaux comme tu pouvais le faire. Ce n'était pas votre genre. Et ce n'était définitivement pas le moment non plus de trouver des choses en plus qui vous rapprochaient. Derek fait la moue et tu hausses les épaules. Boire avant ou après avoir trinqué... Sans doute ne l'a-t-il pas compris, mais c'est une façon très claire de lui montrer qu'il n'est pas disposé à former une quelconque alliance, peu importe son type. Rien d'étonnant à cela ; tu avais bien compris que irascible brun ne venait que pour profiter de ta présence. Quant à définir ses raisons, cela te restait obscur. Tu n'étais plus la cible idéale de son courroux mais une joueuse acharnée ; ne venait-il que pour se distraire ? C'était probable.

A peine as-tu prononcé le mot « amitié » que le noble et digne patron s'étouffe en face de toi, t'arrachant un sourire. Eh oui, il faut savoir attendre pour éviter les dégâts ! Il te renvoie un regard noir, se heurtant à l'innocence feinte de tes yeux azurés. Eh quoi, ils feraient de si bons potes. Il ne devait pas avoir d'amis, de vrais amis, prêts à débarquer à quatre heures du matin parce qu'il était paumé dans un quartier inconnu. Derek le ferait. Tu te demandais bien trop souvent ce qu'il pouvait te trouver d'ailleurs ; il avait autant de qualités en surface que tu pouvais avoir de défauts. Quel couple. Le meilleur ami et la pire ennemie. Il fallait bien l'admettre cela dit ; si tu étais encore là, c'était quand même pour un sacré tas de raisons. « A notre nouvelle rencontre. » proclame le brun, t'arrachant un haussement de sourcils. Heh. Bien. Pourquoi pas. Ton verre tinte contre celui des deux autres, et tu avales une gorgée du vin alors qu'Upsi le repousse, peut-être sa façon à lui de marquer sa désapprobation. Si tu avais été chez lui, tu aurais fait de même, craignant qu'il n'aie ajouté quelque chose dans la boisson ; comme ce n'est pas le cas, tu le laisses avec ses simagrées, aspirant une seconde gorgée. Vinasse ou grand cru, tu ne vois pas la différence : juste du raison fermenté.

Débute alors une charmante pièce de théâtre, là, juste sous tes yeux. « Vous aimez la pêche ? » « J'ai horreur de la pêche. » « Vous aimez les animaux ? » « J'avais un chien avant. Il est mort. » « Oh, je suis dés- » « Quoi ?! » Deux paires d'yeux se posent sur toi alors que tu fixes Upsilon avec incrédulité. Un clebs. Lui. Sérieusement ? Ils puaient, aboyaient pour un rien, laissaient des poils partout, et il fallait les sortir au moins deux fois par jour quand on était en appartement... Un chien ? Tu secoues la tête, ignorant totalement que Derek te toise sans rien comprendre ; tu ne vois que l'ancien Gryffondor. Et puis ton regard va de l'un à l'autre, et ta bouche prend un pli étrange alors que tes muscles se tendent. « Oh. » Fils de pute. Je vais te faire manger le cadavre de ton grand-père. Tu réalises que l'un ne capte toujours rien – comment le pourrait-il ? - et tu daignes cracher une explication bancale. « Je ne le voyais pas avec un chien. » Et tu te retournes pour glacer l'abruti ébouriffé d'un regard réfrigérant. Si Derek était un clebs, lui n'était qu'un moustique. Tous le craignaient pour ses piqûres et redoutaient sa présence, mais pas toi. T'avais une putain de tapette électrique et t'allais lui latter la gueule dans les règles de l'art.

Mais il n'en avait pas fini, et tant mieux, toi non plus. « Je ne sais toujours pas depuis quand vous avez la joie de partager votre vie avec une si charmante... demoiselle. » Oh, trop de compliments, tu allais verdir. Tu posais ta main sur l'épaule de Derek, signe à première vue d'affection, mais c'était en réalité pour lui signifier que tu allais répondre. Si on le lançait sur le sujet, il pouvait déballer un véritable roman qui allait ravir Upsilon, et tu voulais à tout prix éviter qu'il narre dans les moindres détails votre première rencontre, ce fiasco monumental un peu trop alcoolisé. « Cinq ans. » Voilà, ça, c'était bouclé. Tu le laissais digérer la nouvelle avec un sourire compatissant. Ouais, ce gentil « chien » te plaisait assez pour que tu t'établisses avec lui. Incroyable, pas vrai ? « Par contre j'ai peur que les entrées sèchent, elles ne sont pas dans le réfrigérateur, on va peut-être commencer. » Ta main reste sur son épaule, devinant qu'il allait se lever pour t'accompagner. « Up- Monsieur Ash va m'aider. » Tu te fends d'un sourire de louve en relevant la tête ; ce dernier devait sentir le coup fourré que tu prévoyais à des kilomètres.

Délaissant donc Derek à sa tache – sans doute allait-il lisser les plis de la nappe d'un air inspiré en se félicitant de te voir si aimable – tu files dans le coin cuisine, Upsilon sur les talons. Sans plus d'explications, tu lui colles un plateau entre les mains pour y déposer une, deux, puis trois élégantes verrines garnies à égale distance les unes des autres. Contemplant la mise en place d'un air satisfait, tu relèves enfin le nez pour le dévorer d'un regard... Incroyablement amusé. « Je crois que j'ai fait une erreur. » Ta voix est basse et ton sourire discret, mais il ne doit pas perdre une miette de ton humeur facétieuse. « J'ai vidé ce qui me restait de gingembre dans l'une des coupes. » Comme c'est malheureux, lui qui déteste ça plus que tout au monde, alors que Derek et toi y êtes insensibles... Tes yeux se plissent, ton sourire se contente de relever un coin de tes lèvres, ta voix faussée reprend son timbre habituel, plus sombre, plus venimeux. Et tellement plus provocateur. « Ce qui m’intéresse, ce n'est pas quelle coupe tu vas te destiner, mais si tu vas oser y goûter pour valider tes théories. » Allez, tu le connaissais beaucoup trop pour qu'il ne puisse nier être un très grand joueur, tout comme toi. Si il te mettait au défi de sauter en parachute, tu le ferais. Et si tu le mettais au défi de jouer de chance à un contre trois, il allait le faire, juste pour le plaisir du jeu en lui même. Alors tu le pousses vers la salle à manger sans lui laisser le loisir de protester, impatiente de le voir faire son choix. Elles étaient toutes identiques, et l'épice ajoutée, totalement invisible.
C'était du pur hasard, de quoi te régaler les yeux... Et l'estomac.
Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Mar 20 Mai - 22:41



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




« Quoi ?! » T'avais profité de cette soudaine exclamation pour laisser un sourire vorace manger ton visage. Derek ne l'avait pas vu. Bien trop occupé à lancer un regard perplexe à sa compagne. Elle, elle te fixait, incrédule. Oh non, tu n'avais pas de chien. Tu n'en avais jamais eu et tu n'en aurais probablement jamais. Mais, t'avais gardé cette vérité silencieuse, ricanant intérieurement de la réaction de la journaliste. Elle s'était reprise, secouant la tête pendant que tu feintait le désintéressement, croquant un biscuit salé en toute grâce. « Je ne le voyais pas avec un chien. »  A nouveau, ton regard s'était glissé vers elle, farouche. Je ne te voyais pas non plus avec un chien. Pouvait-elle encore te décevoir par ses choix ? Après tout ça ? Apparemment ; oui. Mais, le pire, c'était sans doute le fait qu'elle s'était adressée à Derek, employant un ''le'' alors que t'étais présent. Ho ; ne pouvait-elle pas directement te parler ? Après tout, c'est toi qu'elle était censée avoir vexé. Et non l'autre ignare. Mais, tu passais l'éponge, décidant de conduire toi-même le sujet de la conversation.

Tu t'adresses clairement à lui. Probablement parce que tu sais qu'il ne lésinera pas sur les détails. Tu le connaissais assez pour savoir qu'il était toujours du genre à s'enthousiasmer quand un sujet le passionnait. Mais, cette idée te répugne. Savoir que parler d'elle le passionnait, c'était tout bonnement... indigeste. Mais, la femme parfaite intervient, glissant une main sur l'épaule de son fidèle compagnon. Il te fallait pas mal de self contrôle pour garder une attitude neutre. Bien que ce geste empestant l'affection peinait à rentrer dans ton seuil de tolérance. « Cinq ans. » Et tu dois lutter pour ne pas laisser ton corps se tendre. Ni montrer aucun signe de faiblesse. Cinq ans, c'était... foutrement long. C'était plus que ce vous aviez partagé à l'époque. Cette donnée a dû mal à passer ; elle glisse dans ta gorge comme une lame aiguisée dont tu dois contrôler la trajectoire pour éviter qu'elle n'entaille ta chair. Tes organes. Tes nerfs. Ta prouesse restera silencieuse, tu n'en restes pas moins peu fier. Mais, blessé. Et tu lui ferais volontiers ravaler ce sourire dégoulinant de compassion. Tu es détestable....Ooooh... Encore un compliment qui allait sûrement flatter son ego. Heureusement que tes pensées restaient muettes, pas vrai ?  

« Par contre j'ai peur que les entrées sèchent, elles ne sont pas dans le réfrigérateur, on va peut-être commencer. »
Cette perceptive t'aurais enchanté quelques minutes plus tôt. Mais, là, tu n'as plus faim. Ta bouche est sèche, ta langue râpeuse. Cependant, tu n'iras pas te pencher, récupérer ton verre et siroter ce truc infâme pour te soulager. « Up- Monsieur Ash va m'aider. » Quoi? Tes yeux quittent la table basse pour se relever vers elle. Elle est sérieuse là ? Elle te demande à toi de venir l'aider dans la cuisine ? N'a-t-elle pas peur de se retrouver toute seule, en quasi tête à tête avec toi ? Ou est-elle tout simplement inconsciente ? Trop... ravie et heureuse de pouvoir encore t'atteindre ? Et elle est où, la caméra cachée ? Ah. La voilà qui te sourit en relevant la tête. Ça sent le défi. Le gros défi. Tu lèves les yeux au ciel, reposes tes talons sur le sol avant de prendre appuie sur l’accoudoir, histoire de te donner suffisamment d'élan pour te relever. Et tu ajustes ta veste avant de la suivre. Ton regard s'attarde sur l'environnement. Et tu ne peux t'empêcher de comparer cet espace au tien. Évidemment plus garni et plus fonctionnel sauf que, tu n'y mettais jamais les pieds.

Elle te coupe dans ton inspection, te plaquant un plateau entre les mains. Ahah. Non. T'allais quand même pas jouer au serveur ? Si ? Cette hypothèse prend de plus en plus d'importance au fur et à mesure qu'elle y dispose ses... verres-à-bouffe. Tu les contemple d'un œil franchement méfiant. Te demandant que Diable était-ce cette mixture qui sentait... si mauvais. Tu la sens plus que tu ne la vois, redresser la tête. Tu en fais autant. Tu te heurtes alors à un son regard amusé. Très amusé. Trop amusé. « Je crois que j'ai fait une erreur. » Et ça l'amuse d'avoir raté son plat ? Visiblement. Car elle ne perd pas son air enchanté. Ton visage lui, reflète ta méfiance et ton interrogation. Tu lèves un sourcils. Oh non attends, laisses moi deviner. T'as empoisonné un seul de tes trucs, et tu sais plus lequel ? « J'ai vidé ce qui me restait de gingembre dans l'une des coupes. » Bon. Tu n'étais pas très loin de la vérité mais... Du gingembre. Du gingembre ! Tes yeux s'écarquillent avant que tu ne baisses à nouveau la tête vers les verres. Tu en as horreur. De cette sorte d'épice. Elle te rendrait presque malade. Et elle le sait. Alors elle l'a fait exprès. Évidemment.

« Ce qui m’intéresse, ce n'est pas quelle coupe tu vas te destiner, mais si tu vas oser y goûter pour valider tes théories. »
Sa voix te glacerait presque le sang. C'est idiot. Toute cette agitation pour ça... Mais, tu te rappelles alors que c'est clairement un défi. Aussi puéril soit-il. Et tu ne peux pas la laisser gagner aussi facilement. Tu espères que ton inertie de quelques secondes lui aura échappé avant de relever la tête, tout sourire. « Ça me touche. Vraiment. De voir tout le mal que tu te donnes rien que pour m'emmerder. » Ça, ç'a n'a pas changé. Aussi cruelle soit cette pensée, elle efface aussitôt ton rictus pour assombrir tes traits. Sa présence t'aide, puisque subitement, elle te pousse, raccrochant ton esprit à ton corps. Te revoilà dans le salon et un instant, tu penses clairement à écarter les mains, lâchant le plateau pour le voir dégringoler jusqu'à tes pieds. Ainsi, le contenu repoussant de ces verre-à-mangeoire se répandra par terre devenant donc impropre à la consommation. Le tout agrémenté d'un « Oups, ça m'a échappé. » Et ce genre d'idée te correspond tout à fait. A ta propre surprise, tu te vois laisser le plateau sur la table basse avant de te rasseoir. Trop tard pour l'accident. Tu allais devoir affronter le hasard. Et bien plus.

Alors te voilà assis, comme l'autre et comme... l'autre aussi. Derek s'extasie devant tant de beauté culinaire avant de demander si la préparation n'avait pas été trop longue. Qu'ils discutent si ça leur plaît toi... toi t'étais clairement plus là. Tes yeux vides fixent le centre de la table basse alors que tu te sens de plus en plus... mal. Leur voix n'est qu'un fond sonore. Qu'un grésillement semblable à celui d'une radio mal allumée. Tu t'enfonces. Tu t'enfonces dans tes sombres pensées. Et il n'y pas que ces verrines qui te trottent dans la tête. Ton index passe machinalement sur ta lèvre inférieure en un mouvement répété et lent, reflet de ta trans si soudaine. Si soudaine... c'est peut-être l'après coup... Tu fermes les yeux au moment où Derek se lève. « Je vais nous chercher une bonne bouteille pour accompagner ça ! » L'après coup... Parce que... « Cinq ans... »

… Ça fait long.

L’atmosphère se transforme et s'alourdit. Jeter un froid est devenu une habitude des plus néfastes te concernant. Tu ré-ouvres les yeux. Redescendu sur terre. Et tu te lèves. Subitement. Créant la surprise parmi tes hôtes. Un visage d'abord neutre. Délavé de tout sentiments. Puis enfin un sourire qui se dessine aussi lentement qu'un scalpel ouvrant l'abdomen d'un patient. Tu te penches en avant, droit vers elle. Ton bras se tend. Droit dans sa direction. Et redescend vers la table basse. « Ben ? je voulais juste prendre des crackers. Ça va faire cinq ans que je n'en ai pas touché. » Tu entendrais presque le soulagement de Derek dans ton dos avant qu'il ne parte chercher son fichu trésor que lui seul sait apprécier. La pesanteur retombe. Tes doigts s'emparent de quelques bouchées salées alors que tu n'as cessé t'imposer ton regard dans ses iris bleues. « Et je vais prendre ça aussi. » Ton autre main s'enroule autour d'une verrine alors que, sans lui tourner le dos, tu te redresses pour te rasseoir.

Voilà le retour triomphant de Folden qui pose de nouveau son fessier avant de faire sauter son foutu bouchon pour remplir son foutu verre. C'est ça. Bois mon gars. Bois. Étouffes toi, surtout. Ouai. Mais pour l'heure, c'est toi qui allais déguster. Dans quel sens ? Le savoir n'était plus qu'une question de secondes. Tu plonges ta cuillère dans la mixture et le reste du trio t'imite. T'armant du courage certain qui te faisait Gryffondor, tu l'enfournes avec classe dans ta bouche, rehaussant les yeux vers l'hôtesse. Alors ? Alors ? Tu ne sentais rien. Bon, c'était pas bon. Mais, rien de... ah. Aaaah. Si. Tu le sens pas vrai ? Le goût répugnant du gingembre. Il imprègne ta bouche. Annihile ton sens du goût pour n'en laisser qu'une trace franchement dégueulasse. Mais, tu mâches. Tu continues de mâcher. D'avaler. Bouchées après bouchées. Comme si de rien n'était alors que tu sentais ta bouche prendre le ressentit d'un volcan. Tu encaisses, refusant même de boire pour y trouver un semblant de soulagement. Et tu prends même un certain plaisir à répondre à Derek quand celui-ci te pose une autre de ses questions à la con. Tu jetais de temps à autre un regard vers ton bourreau. Oh tu te vengerais. Tu ne sais pas encore comment, mais tu te vengerais.

Tu reposes le verre-à-poison sur la table basse, pratiquement suivit par Derek qui se tapote le ventre d'un air absolument ravi. « Aaah. Fabuleux, j'espère que la suite est aussi bonne ! » Tu vas t'en prendre une de bonne ouai. C'est tout ce que t'auras. « Oh moi je n'en doute pas. » Tu souris, dégoulinant d'un air faussement d'accord. Il avait des goûts de chiottes ce mec. En tout. En nourriture. En style – il suffisait de voir la tronche de sa charlotte personnalisée à laquelle il tenait tant lors de ses opérations – en vin, en tout. Sauf... sauf en femme. Tu soupirais si seulement tu pouvais t'entendre. « Besoin d'un autre coup de main ? » Tu t'adresses à elle, les yeux pétillants d'ironie. Tu te lèves en premier, bien décidé à montrer que tu n'es pas mort. Non. Pas encore. Qu'il t'en faudra plus pour que tes jambes fléchissent. Tu pivotes vers la cuisine, leur adressant ton dos avant de t'y engouffrer. Et là. Seulement là, à l’abri de leur regard, tu laisses ton visage se défigurer en une grimace de dégoût et de douleur. Parce que oui, ça faisait mal. T'avais pas que la bouche en feu. La gorge était prise et l'estomac aussi. Quand à tes nerfs... Ils faiblissaient sous l'appel à l'aide du reste de ton corps qui te sommait, par pitié, de te réfugier sous le robinet. Mais il te faut résister. Résiste. Résiste.

Et puis, finalement, tu craques.






+ de 2 pages ;; pardon. je sais pas faire court. je suis faible ;A;
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Mer 21 Mai - 15:09


Quand tu poses ta main sur l'épaule de Derek, tu devines le brun en face se tendre imperceptiblement. Bien, chaque contact est donc une source de frustration pour lui ; tu aimerais dire que c'est bon à savoir, mais il faut avouer que tu t'en doutais quand même depuis un moment. Cinq ans. Toi même, tu peinais à y croire, en regardant en arrière, et pourtant. Cinq longues années que la vipère que tu étais avais rangé ses crochets à poison, où tu t'acclimatais à la vie moldue, si morne. Cinq étés où vous vous envoliez vers la Suède pour quinze jours d'expérimentations avec l'une des grandes pointures de la neurochirurgie mondiale. La première fois qu'il t'avait embarqué là-bas, tu avais trouvé cela aussi ridicule que touchant, et contre toute attente, tu n'avais pas fait de crises pendant six mois ; tu avais voulu y croire, à cette rémission, de toute tes forces. Tu voulais qu'enfin tes plus noirs démons soient exorcisés à tout jamais, mais ils revenaient à chaque fois, inlassablement. Toutes vos économies passaient à la trappe dans ce gouffre financier, mais Derek refusait catégoriquement d'y renoncer, quitte à faire un emprunt à la banque et t'embarquer de force dans l'avion – ce qui s'était déjà produit, en réalité. Ce simple détail définissait à quel point il pouvait tenir à toi, et tu étais incapable de lui rendre le centième de ce qu'il faisait. Tu étais là, Toi. Probablement incapable de cracher le moindre mot d'amour ou d'initier un geste tendre. Un peu trop cassante, beaucoup trop égoïste, pas assez sociable. Préférant jouer avec les nerfs de ton ex plutôt que de te comporter normalement envers l'homme qui partageait ta vie.
Putain, il faudrait vraiment t'expliquer ce qu'ils pouvaient bien te trouver.

Dans la cuisine, tu savoures le regard effaré d'Upsilon lorsqu'il apprend la nouvelle, alors qu'en cet instant, tu penses deux choses. La première, c'est qu'il avait vraiment de la chance, parce que tu n'avais effectivement mis du gingembre que dans une seule verrine, et pas dans les trois. Tu lui avais laissé deux chances de s'en sortir. La seconde... C'est que bordel, pourquoi t'avais fait ça ?! T'étais là pour le faire chier non ? Pour l'user jusqu'à l'os, pour jouer de lui et non avec lui... Qu'est-ce que tu foutais ? « Ça me touche. Vraiment. De voir tout le mal que tu te donnes rien que pour m'emmerder. » Et il avait justement mis le doigt dessus, mais il était loin d'être en reste à ce niveau. « Tout le plaisir est pour moi. » La formule était rituelle mais elle prenait un tout autre sens ici, et cela te ravissait.

Filant sur les talons de ton bourreau et victime, tu rejoignis le salon sans penser un seul instant que le brun pourrait lâcher le plateau en cours de route, façon la plus élégante d'éviter tout combat – mais aussi toute victoire. Défaite par abandon, sans doute était-il trop fier pour ça, ou comme tu l'espérais, trop avide des paris en eux-mêmes pour laisser passer une telle chance d'affirmer sa supériorité. Le plateau rejoint la table sans casse et tu te glisses aux côtés de Derek, qui aussitôt te questionne sur la préparation. Encore quelque chose en plus. Il s'intéressait à tout, c'était phénoménal. Si tu avais été ébéniste, sans doute aurait-il pu t'écouter vanter les mérites d'un bois pour un autre, l'informant sur le choix du vernis selon l'utilisation du meuble et sin coefficient de sainteté... Et sans même s'ennuyer une seconde. Il avait soif d'apprendre, et toi aussi. C'était peut-être l'un de vos gros points communs. Il n'était pas foutu de casser un œuf correctement mais savait pertinemment combien de temps il fallait laisser sécher une pâte à choux. Tu n'allais jamais toucher un scalpel de ta vie mais quand il te disait avoir effectué une néphrectomie, tu lui demandais si il avait du ligaturer une artère spécifique ou si c'était à cause d'une névralgie ou d'une tumeur maligne. C'est merveilleux, tu en apprenais plus sur ton couple quand Upsi était là. Bravo.

Et soudain, tu sens Derek bondir. « Je vais nous chercher une bonne bouteille pour accompagner ça ! » Tu tentes de le retenir d'une main « C'est p- » mais il est déjà parti. C'est pas la peine. Vraiment pas la peine. Vu la tête d'Upsi quand il buvait – et même mangeait – ici, rien n'était assez bon ; et puis il devait être habitué des grands crus, lui, le puissant patron du grand hôpital... Enfin. Tu hausses les épaules et ton attention se reporte sur ce dernier, et son attitude te surprend. Il paraît sombre, plongé dans ses pensées, de noires p-« Cinq ans... » … Ah oui. En effet. De noires pensées. En matière de cassage d'ambiance – alors qu'elle n'était pas spécialement festive dans l'état actuel des choses – il pouvait remporter la palme haut la main. Et le pire, dans tout ça, c'était peut-être que ça te touchait. Pas au cœur, non, c'était une brume glaciale, visqueuse, qui s'insinuait entre tes os et te glaçait de l'intérieur. Une chape de brume collante, qui se plaquait contre ta gorge, rendant toute respiration difficile, parce que pour quelques secondes, tu avais eu cet élan d'empathie. Sa colère ne suscitait que ta colère, sa rancœur ne faisait qu'éveiller la tienne. Mais cette seconde de tristesse, de laisser-aller, elle t'avait harponné.

Et soudain il tend son bras vers toi. Assise dans le canapé comme tu es, tu ne peux pas te lever mais ton mouvement de recul est très net, alors que ton expression mélange surprise et menace. Ton dos est plaqué contre le dossier, tes muscles tendus comme la corde d'un arc bandé à l'extrême. Son sourire soudain te découpe comme une lame de rasoir : «  Ben ? je voulais juste prendre des crackers. Ça va faire cinq ans que je n'en ai pas touché. » … Ce mec finira par avoir ta peau. Sauf si tu arrives à l'avoir avant, ce qui est clairement dans tes projets. « Et je vais prendre ça aussi. » Bien. Sauf que tu n'auras même pas la certitude qu'il ait attrapé la mauvaise verrine. Calmant les battements effrénés de ton cœur par un soupir agacé, tu attrapes l'un des deux verres restants et y plonge ta cuillère, ton regard valsant de Derek a Upsilon. Le premier ne risque pas de t'aider dans ta déduction puisqu'il supporte bien le goût mer du gingembre ; le second peut très bien cacher sa répulsion en mangeant son entrée. Tout ce que tu peux faire, c'est affirmer que ta propre entrée n'est pas piégée, et qu'en fin de soirée, tu pourras toujours demander au chirurgien si il avait aimé « cette petite touche de gingembre » glissée au sein de sa mixture. Si il te disait que oui... C'est qu'Upsi avait été épargné.

« Aaah. Fabuleux, j'espère que la suite est aussi bonne !  » Concrètement, il devait être le seul à apprécier le repas. Tu n'avais pas franchement faim et Ash... Restait Ash. « Oh moi je n'en doute pas. » Oui. Bien sûr. Et t'es assez stupide pour entendre une petite voix qui te souffle « t'as compris? Il trouve ta bouffe dégueulasse. » Tu devrais t'en réjouir en théorie, non ? … En théorie. « Besoin d'un autre coup de main ? » Le fait qu'il puisse le proposer, avant même que Derek y pense, te laisse pantoise, sourcils levés. Quoi ? Il allait bouger ? Pas pour faire le serveur, ni même le cuisinier, c'était certain. Pour fêter sa victoire à grands sourires ravis ? Tu l'avais compris toi-même, merci bien. Pas besoin d'en rajouter. « Pas du t- » Mais le voilà qui se lève, t'ignorant royalement pour filer vers la cuisine, et son excès de zèle ne te fait même pas penser une seule seconde qu'il peut avoir la bouche en feu. Tu te redresses donc, délaissant Derek qui doit trouver ça encore plus louche que toi.

Il ne t'attends pas, bras croisés et sourire immense collé aux lèvres comme tu l'imaginais ; en fait, c'est tout le contraire. Il est vautré sur l'évier, la bouche béante sous un jet d'eau glacée, doigts crispés autour de l'angle que forme la céramique. « Wow. » Non, sérieusement. Ce n'était pas sa dégaine que tu commentais, mais son endurance. Il avait tenu quoi, dix minutes, avec de la lave dans le gosier ? Respect. Déconcertée, tu le jaugeais, encore et encore, sans ressentir ce sentiment de jubilation que tu attendais tant. Ouais, il avait perdu. C'est bien. Et ? Étrangement, tu n'en tirais aucun plaisir, juste... Un peu de gêne, peut-être. Alors sans un mot, tu traverses la cuisine, ouvrant un placard, puis deux, avant d'en tirer une bouteille de lait de coco, que tu lui tends sans un sourire. « Bois ça, l'eau ne t'aideras pas. » Non, y'avait pas de White Spirit dedans, ni même de Javel. Juste un bon taux de gras qui tapisserait ses muqueuses et calmerait instantanément l'épice orientale. Alors qu'il te l'arrache des mains, tu t'adosses au plan de travail, tes yeux ne le quittant pas.

Cette scène te rappelait très clairement une autre, alors que vous n'étiez même pas en couple. Quand tu avais dépassé les bornes en le menaçant avec le sujet de sa phobie, une longue et épaisse seringue. Il avait flanché, et tu n'avais pas tardé à suivre. C'était la même chose ici, mais ta rédition avait été bien plus rapide, et tu savais très bien pourquoi. T'étais tellement habituée à le voir tout endurer que dès qu'il ployait les genoux, tu lâchais instantanément prise. T'étais certes, une véritable teigne, mais certainement pas celle qui allait l'écraser alors qu'il serait à terre, celle qui le poignarderait lorsqu'il aurait les yeux bandés. Et parce que, par Merlin, tu tenais encore à lui. « Ce serait trop con de finir aux urgences dans ton propre hôpital. » J'ai été trop loin. Je suis désolée. Ça va ?
Peut-être avait-il encore le décodeur.
Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Mer 21 Mai - 19:21



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




C'est trop. Trop pour le pauvre petit être que es. Trop pour ton corps. Tes sens, surtout les plus sensibles. Tu n'aimes pas les épices. Et le gingembre, encore moins. Toi, t'es plutôt du genre à aimer tout ce qui est sucré. L'amertume, l'acidité, tu ne les aimes que lorsqu'elles sortent de ta bouche, couvertes d'une voix qui agit comme un mégaphone. Intensifiant tes propos pour les rendre plus cassant. Pour insuffler à ton auditoire qu'il était inutile de protester. Le sucre, cette douceur elle en revanche, tu aimais la sentir contre ton palet, pourrissant tes dents mais, calmant ton anxiété. C'est drôle. C'est un peu un paradoxe ; le gros connard qui bouffe de petits mets raffinés et sucrés, et non le bon gros plat épicé et de caractère. C'était... saisissant comme contraste. Mais, tu le gardais secret. Dans une espèce de boite. Laquelle tu dissimulais sous ton lit comme un enfant de 5 ans. Mais, tu n'y entassais pas que des mystères. Une par ton passé y prônait également. Un passé pas toujours joyeux. Et donc, tu refusais dorénavant d'ouvrir la boite. Craignant le reflux trop ingérable de tes souvenirs.

Tu brûles. T'as l'impression de brûler. Même ta tête se consume de l'intérieur. La douleur coloris ton visage, force ton instinct de survit à te précipiter sous le robinet que d'ailleurs, tu peines à ouvrir. Voilà. L'eau coule. Froide. Glaciale même. Tu ne peux t'empêcher de fermer et de serrer les paupières. C'est agréable. Ça soulage. Un peu. Juste un peu. Avant que l'effet similaire à l'anesthésie ne s'arrête. Tes mains à plat sur le bord du comptoir crissent lorsque tu recourbent les doigts. Encore un crissement ; tes ongles se confrontent à la surface humide, froide et argenté de l'évier. Ton dos est courbé. Tes épaules ressortent et sans cette veste de cuire noire, on aurait pu voir le bout de tes omoplates ressortir. Tête rentrée ; tu fais le vide. Tu veux juste que ça s'arrête. Qu'importe l'état pitoyable dans lequel tu te montres. Parce que c'est tout simplement trop. Et que tu n'es pas infaillible. Résistant à tous les assauts. Non, tu as des faiblesses. Comme tout le monde. Et certaines, plus ridicules que d'autres.  

« Wow. »

Tes yeux s'ouvrent. Ton esprit soupir. Ton corps s'affaisse. Quoi ? Quoi ? Que voulait-elle encore ? Admirer son œuvre ? Prendre des photos ? Les afficher pour montrer au peuple entier la défaillance jubilatoire du con que tu incarnais ? Allez. Allez. Où sont les flashs ? Où sont les rires moqueurs ? Allez, qu'on en finisse. Tu fermes le robinet et te redresses avec une lenteur qui aurait pu être exagérée. Mais, elle était vraie. Tu prends le temps de voir si la sensation de brûle s'est estompée, levant les yeux aux ciel alors que tu basculais la tête en arrière. Tu inspires par la bouche et souffle doucement. Tes paupières s'ouvrent et tu sens quelque chose d'humide couler sur ta joue. Tu pleures. Pourquoi pleures-tu ? C'est à cause de l'épice. Tu es sûr ? Oui. Bien. Alors écrases ces larmes amères et retournes toi. Redresses toi.


« Bois ça, l'eau ne t'aideras pas. »
Elle te tend une bouteille. Tes sourcils se froncent. Et ton regard passe de la bouteille à Falvie, méfiant. Pas la peine de nier, tu émets clairement l'hypothèse d'un nouveau coup foireux. C'est quoi le prochain truc ? De l'arsenic ? Au moins, tes souffrances seront abrégées. Mais, elle ne sourit pas. Pire encore, son regard est sérieux. Tu croirais même y déceler un brin de chagrin ou quelque chose du genre. Et puis, elle n'a pas l'air de vouloir bouger, quitter à rester debout toute la nuit, bras tendu vers toi. Et surtout, elle ne raille pas. Tu es comme un enfant aux joues crasseuses que l'on a privé de nourriture pendant des jours, et qui aperçois enfin son messie lui apporter pain et eau. Tu te jettes dessus, le regard dévorant, oubliant de remercier. Mais, ce n'était qu'un détail dérisoire comparé au manque de courtoisie dont tu as fait preuve ce soir. Le bouchon ne tient pas longtemps et ta célérité te conduis à t'étouffer. Tu tousses doucement, crachotant quelques perles blanches contre la main que tu as instinctivement plaqué contre tes lèvres.

Tu te moques de voir avec regard elle s'amuse – ou non – de toi. Tu prends quelques instants avant de retenter l'expérience. Plus doucement. Plus calmement. Tu savoures le bien fait que ça te procure. Tu ne sens pas le goût de la noix de coco. Juste un fluide imposant qui tapisse les parois de ta bouche et endort la douleur. Tu te sens soulagé. Un peu apaisé. Tu n'étais plus là durant les quelques secondes de ton agonie transitoire. Et maintenant que tu redescends parmi les mortels, tu remarques enfin que ton bourreau s'est appuyé contre le plan de travail. Devant l'évier. Et elle te fixe. Tes yeux s'ancrent dans les siens mais, tu gardes le silence, déglutissant une dernière fois. Vous vous toisez pendant quelques secondes. Et tu ne penses à rien. Ni à ta vengeance, ni à Derek. Ni à ces putains de cinq dernières années où elle roucoulait pendant que toi, tu t'acharnais dans tes études et ton travail.  Non vraiment, tu penses à rien.

« Ce serait trop con de finir aux urgences dans ton propre hôpital. »

Quelle vérité...
Silence. Tu continues de la fixer sans laisser paraître la moindre émotions. Quelques secondes. Presque une minutes, peut-être. Puis tes épaules tremblent et ton torse aussi. Tes lèvres s'étirent malgré toi en un sourire authentique. Ta tête s'incline vers le bas et tu pouffes. Doucement. Ce n'est pas un ricanement caustique. Simplement l'amorce d'un rire que tu ne peux plus tenir. Il n'est pas criard. Ni chaotique. Pas trop fort. Juste un peu nerveux mais, sincère. Presque spontané. Et puis il s'éteint, aussi craintivement qu'il était apparu quand tu relèves le menton. « Ce qui serait con, c'est de finir le patient de son propre employé. » Il n'y a aucun sarcasme dans ta voix. T'as plutôt l'impression d'être avec un pote à qui vous vous échanger blague sur blague. Aussi débiles soient-elles. Tes yeux sont encore rieurs lorsque tu penches la tête sur le côté. Tu la fixes un instant et puis tu t'approches, dérivant ton regard devenu plus sérieux ailleurs. Il n'y a rien dans ta démarche de comparable à un fauve. T'es tranquille, sans mauvaises pensées. Pour une fois. Et tu t'arrêtes, devant elle.

« A l'époque, tu avais toujours les mains froides. » Tu ne la regardes toujours pas, ton menton pointant vers le sol alors que ta main flirt timidement avec la sienne. Tu la saisis et la remonte en même temps que tu redresses la tête. Tu conduis sa paume jusqu'à ta joue et l'y dépose. Son contact glacé contre ta peau toujours brûlante te tire un frisson et clos tes paupières. Tu sens tout tes muscles se détendre. Tu te sens comme un junky à qui l'on a privé sa dose de puis trop longtemps et qui là, serait prêt à s'envoyer une ration mortelle. Mortelle... Tu saisis brusquement la situation et rouvrant les yeux. Ton regard est perdu, tes pupilles s'agitent et tu relâches sa main. A quoi tu joues ? A quoi tu jouuues ? C'était déplacé. Inconvenable. Si minime soit cet acte, il ne se reproduira pas. Ni ça, ni autre chose. Tu papillonnes, recules d'un pas. « Il faut... il faut que je me lave les mains. » C'est tout ce que tu trouves à dire. Parce qu'elle est justement devant l'évier. Ah. Et puis, tant qu'à faire.Juste pour la forme « C'était... franchement dégueulasse. Ton truc. » Et tu te demandes même comme l'autre peut être encore en vie avoir avoir passé cinq ans à bouffer des plats pareil.






AMOURSURTOIgngngn
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Mer 21 Mai - 23:52



Le bouchon saute sur le plan de travail alors qu'il referme ses lèvres sur le goulot de la bouteille, trop vite pour boire correctement. Il avale de travers et tu ne tiques toujours pas, ressentant de plus en plus cette boule au fond de toi. Elle grossit, prend de l'ampleur en écrasant les parois suintantes, et tu la sentirais presque se déplier, ondulations après ondulations, révélant le corps long et trapu d'un quelconque reptile, peut-être même ver ou animal venu d'autre part. Cette chose énorme, cette bile acide que tu avais tellement secrété au cours des dernières heures qu'elle avait fini par muter en une larve de regret. Tu n'avais jamais su comment gérer ce sentiment ; tu devinais en général ce que tu voulais et ne voulais pas, et t'arrangeais pour obtenir satisfaction. Ce que tu avais effectivement fait en éclatant le palais d'Upsilon, mais contre toute attente, cette action-là ne t'apportait rien. Pire, tu la regrettais, comme un peu trop d'autres le concernant. Tout ce que tu avais pu faire... Ou ne pas faire. Tu n'étais pas incurable, puisqu'il avait réussi à te faire cracher des excuses, des vraies, douloureuses, suffocantes, mais ce n'était pas dans tes habitudes. C'était plus facile pour toi de rester froide et distante, à regretter dans ton coin sans trop savoir comment exprimer tes remords et te faire pardonner.

Tes yeux étaient braqués dans les siens, clairs, sans la moindre trace de nuages. Pas de rancune. Pas de colère. Rien. Ils étaient... Limpides. Et cela faisait tellement longtemps que tu ne les avais pas vus comme ça, tellement... D'années. T'avais l'impression de te retrouver à Poudlard, avec lui. C'était ta dose de passé instantané, et là, l'espace d'une minute de silence, il t'emportait dans un tourbillon de souvenirs heureux. Tes iris avaient-ils la même propriété ? Tu en doutais. Ils étaient certainement plus voilés. Inquiets. Mais ce pont entre vous deux était bien là, présent, vous reliant comme il avait pu le faire avant. Un véritable canal télépathique, où ce n'étaient pas des mots qui se croisaient dans un frottement électrique, mais des images. Des flashs du passé, de votre passé à tous les deux. Et plus les secondes défilaient, plus la bête nichée au fond de tes entrailles décroissait. Tout irait bien. C'était comme une promesse informulée.

Il pouffe, et c'est presque naturellement que tu souris aussi alors qu'il en rajoute une couche : « Ce qui serait con, c'est de finir le patient de son propre employé. » et il a tellement raison. La situation est si ridicule qu'elle en serait risible, mais vous n'étiez pas encore arrivés à ce point-là. Tu ne sais même pas comment elle va finir ; si vous alliez retourner au salon, bras dessus bras dessous, à échanger blagues et sourires comme de vieux potes de lycée. Mais Upsilon a visiblement d'autres projets en tête lorsque tu le vois se redresser et s'avancer vers toi. Il n'a rien d'inquiétant mais ton corps se tend automatiquement, comme à chaque fois que l'on t'aborde de front. Ses paroles sont en contradiction totale avec ce que tu aurais pu imaginer en mille années de suppositions « A l'époque, tu avais toujours les mains froides. » A l'époque. Quand vous étiez ensemble. Quand, l'hiver venu, tu le faisais chier à glisser tes jambes gelées jusqu'aux genoux entre les siennes pour les réchauffer. Quand tu plongeais les bâtons de glace qui te servaient de doigts dans ses poches ou mieux, sous son pull, ronronnant comme un chat après la chaleur qu'il pouvait dégager.

Sa main se glisse contre la tienne pour finir par la saisir, et tu as véritablement le cœur au bout des doigts. Tu l'avais vu trois fois depuis sept ans, et trois fois il n'avait réussi qu'à entailler la gangue de glace qui entourait ton myocarde. Il avait jeté ses armes à terre, et la seconde d'après tu avais fait de même. Nue dans une carapace en papier mâché. Ce regard clair te transperçait, littéralement. Il te happait pour retourner là où tu l'avais laissé, là où tu avais enterré tes sentiments sous une couche de ciment. Ce sourire tellement sincère n'avait été rien de moins que la pioche brisant la stèle perdue au fond des bois. Et il ne lui avait fallu qu'un mouvement de plus, que ta paume contre sa joue pour que tout remonte... Et t'emporte. Tu aurais voulu lui dire d'arrêter. Tu aurais dû lui dire d'arrêter. Mais il te connaissait aussi bien que l'inverse était vrai, et dans tes yeux se lisait une toute autre supplique. « Vas-y. Fais-le. » C'était mal. C'était le faire souffrir. C'était lui donner des espoirs vains, et à présent, les partager également. Mais c'était trop tard ; il avait ouvert un verrou que tu avais mis longtemps à fermer, et qui était brisé désormais.

Tu te sens bien, tellement bien. Délivrée, comme si ton enveloppe charnelle était tombée pour te libérer de son poids. Tu le vois fermer les yeux alors que les secondes s'allongent, et tu aimerais que ce moment dure toujours. Alors que tu amorces un mouvement pour te rapprocher, il te lâche la main et se redresse brutalement, brisant le lien, la bulle, le moment. Tout s'éclate à tes pieds et tu as du mal à faire le point, azimutée par ces bouleversements émotionnels à répétition. Lui se remet plus vite, ou du moins le fait-il mieux croire. « Il faut... il faut que je me lave les mains.  » Tu te décales, atone, alors que l'eau commence à couler. D'autres secondes passent. Tu fais un pas pour t'éloigner de lui, puis un second. Et tu te retournes, cessant de lutter pour refermer tes bras autour de lui, te pressant contre son dos alors que tu devines ses muscles se tendre imperceptiblement. Tu t'en fous. Il le fallait. Il fallait vraiment que tu le fasses. Assez vite pour qu'il ne puisse pas réagir, assez longtemps pour lui laisser le souvenir, et pour te gaver de son odeur, au moins de quoi tenir sept années de plus. «  C'était... franchement dégueulasse. Ton truc. » Ta voix parvient, un peu étouffée. « T'as toujours eu des goûts merdiques t'façon. » ... Surtout en matière de nanas.

Tu ne sais pas combien de temps ça a pu durer mais tu desserres tes bras avec l'impression du devoir accompli. Tu auras essayé. Pour une fois. Tu auras participé. Et ça fait un bien fou. Fuyant volontairement son regard, tu files à l'autre bout de la pièce, le laissant gérer à son tour ses propres émotions alors que tu jugules à peine les tiennes, plantée devant le four. Une chaleur étrange s'est installée dans tout ton être, te laissant certes, encore un peu à côté de la plaque, mais animée par un semblant de félicité qui tranchait avec la froideur dans laquelle tu étais plongée, comme en état d'hibernation. Accoudée au plan de travail, tu fixes le four qui te renvoie ton reflet, composant une moue ennuyée. « Mais c'est dommage. » Surtout, ne pas le regarder. « J'avais fait un gâteau justement. » Et tu largues ton arme secrète en ouvrant le battant, laissant exploser tous les arômes dans la cuisine, délicieuses odeurs qui allaient assurément, titiller le museau chafouin de l'amateur de desserts. Allez. Viens voir. Fais comme si tu t'en foutais et jette un regard à cette bombe sucrée. « C'est pas grave, on le mangera sans toi. » Surtout, ne pas sourire.

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Jeu 22 Mai - 16:41



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




Tu les revoyais, ces images ; douces et amères. Tu les revoyais comme spectateur d'un film. D'un flash back. Et les images les plus douces étaient les plus amères. Les plus difficiles. Elles te rappelaient ce que tu avais perdu ; ce que, plus jamais tu ne revivrais. Tu stagnais entre torture et nostalgie. Une nostalgie du passé qui n'avait rien à faire ici. Tu te voulais grand, résistant. Comme un pilier défiant le temps, endurant les années, supportant le reste d'un monde qui t'entourait. Tu voulais te protéger derrière une amure faite de mépris, d'agressivité, de méchanceté. Une armure astiquée avec soin comme on choie une paire de botte hors de prix. Astiquée non pas avec un produit scintillant, mais avec ressentiment, colère et hostilité. Te barricader hors de portée. De toute portée et le tout, en atteignant les autres. Et l'abri avait tenu. Longtemps. Parfois agressé certes mais, jamais à ce point là.

Tu ne l'avais vu peut-être que trois fois. Mais, le temps passé entre chaque rencontre s'étirait. Peut-être pas ce soir, puisque tu l'avais croisé un peu plus tôt dans la journée. C'était dans ta tête que ça n'allait pas. Deux heures, c'étaient rien comparé à sept ans de silence. Ouai, deux heures, c'étaient rien... Mais, c'était foutrement long. Pour toi. Pour tes nerfs. Pour ce sentiment presque euphorique. Tu pensais simplement jouer les imbuvables, les acariâtres. Lançant pics sur pics. Giflant l'air d'une réplique bien cinglante. Tout ça pour déverser une énième fois ce que t'avais non pas dans le cœur mais, dans la gorge. Voilà, ce que tu pensais faire. Ce que tu pensais vouloir. Sauf qu'il y avait autre chose. D'indésirable. Déstabilisant. Le pilier vacille mais, la terre le maintient toujours. Tu t'en rends compte et l'exprime en te reculant, gêné et désorienté, tu prétextes même le besoin de te laver les mains.

Peut-être a-t-elle réalisé. Peut-être est-elle en train de réaliser. Ses yeux sont vides, son visage aussi expressif qu'un cadavre pâle. Elle se décale sans énergie. Sans réplique. Sans rien, comme vidée. Tu ne t'attardes pas et rejoints l'évier dans une dernière réplique à la con. Le robinet ne t'oppose aucune résistance cette fois et l'eau tiède coule dans tes paumes, purifie ta peau salie par le contact que tu t'ai autorisé une minute plus tôt. Tes sourcils se fronce, cette idée te trotte dans la tête comme une insulte. Et malgré toi, tu te laisses convaincre. Alors tu frottes. Frottes. Frottes jusqu'à en perdre un instant le sens du touché là, dans tes doigts. Et soudain tu les sens. Ses bras qui s'enroulent contre ta taille. Qui t'agrippent et font pression. Ton corps se tend, sa tête se redresse et tu oublies de respirer. La surpris peinte sur ton visage ne tient pas cependant. Elle coule sur tes pommettes, disparaît de tes traits pour n'en laisser qu'une mine affligée. « T'as toujours eu des goûts merdiques t'façon. » Tes yeux se ferment et tu sens une vague d'irritation montée en toi malgré la teneur de sa voix. Malgré tout. Alors que tu devrais profiter du moment. La tienne est lâchée avec des accents de sarcasmes. « Et c'est toi qui dit ça. » Tu fais un pas en avant, deux en arrière. Tu sais ne pas ce que tu veux.

Elle te relâche, t'abandonne pour circuler à l'autre bout de la cuisine. Tu t'affaisses, soupires, les mains en appuie sur la surface plate et sèche de l'évier avant de réaliser que l'eau coule toujours. Alors tu la coupes, pensant de manière décalée que tu aurais pu laisser le robinet ouvert et faire grimper leur facture de gaz. Trop tard. Un prochaine fois, peut-être... Sauf que non. Tu ne te vois pas revenir ici un jour. Et bizarrement, tu ne te vois pas rester non pl-...« Mais c'est dommage. » C'est drôle comme elle parvient inconsciemment à commenter tes pensées... Ou bien alors est-ce là les prémices d'une nouvelle bombe de communication. Intrigué, tu te tournes vers elle, sourcils froncés et mâchoire crispée. Elle est accoudée devant son four qu'elle fixe d'une mine contrariée. Tu attends la suite, remarquant son obsession visuelle vers le monstres de ferraille et de céramique. Sur un ton prudent tu t'entends demander « Qu'est ce qui est dommage ? » Allez, vas y. Balance-la, ta connerie. Qu'on en revienne à ce qui est d'actua-... « J'avais fait un gâteau justement. » Ah. Te voilà entrain de papillonner des yeux, incrédule. Tu lèves un sourcils, peut-être aussi un peu méfiant, avant de croiser les bras.

« Trop d'attention d'un coup, je suis pas sûr de pouvoir tenir. » Ton timbre est à la fois amusé et caustique. Parce qu'encore une fois, tu ne sais pas ce que tu veux. Cet élan de douceur te troublait. Tu avais fait le premier pas, elle avait répondu. Tu t'es senti perdu. Adorant ce moment tout en pensant que tu devais le repousser. « C'est pas grave, on le mangera sans toi. » Elle ouvre la portière, te sort un instant de tes pensées. Tu décroises les bras, soudainement intéressé par le contenu du four. Non, sérieusement, tu la voyais tellement pas aux fourneaux, réalisant des pâtisseries au parfum... agréable. C'était surprenant. Tu la rejoints d'un pas tranquille, les yeux vers la gueule ouverte de l'appareil. « Alors là, tu rêves. » T'aurais dû te défendre, affirmer que tu n'en avais rien à battre, comme tu l'as toujours fait lorsqu'on agitait une part sucrée sous ton nez. Mais, cette fois-ci, non. Tu t'accoudes à côté d'elle, un sourire flottant sur tes lèvres. Tes avants bras contre le plan de travail, tu joins tes mains. Et puis une, deux, trois... vingt secondes, plus ou moins et tu romps le silence, gardant les yeux droit devant toi. « Je crois pas que je pourrais en profiter en fait. » Parce que tu vas partir avant. Avant même le plat de résistance ou bien... Tu dénoues tes doigts et tapotes ta joue de l'index « Je sens plus rien. » Parce que t'as pas eu de chance avec les verrines. Remarque, si sa bouffe est infâme, tu n'en sentiras pas le goût. Tes lèvres s'étirent et...

« Youhou ! Vous ne vous êtes pas perdu au moins ? » Ah. T'avais presque oublié qu'il existait, celui-là. Tu lèves les yeux au ciel, émettant un bruit entre l'agacement et... l'agacement « Sérieusement... »Sérieusement... ''youhou'' quoi.... Tu plaques tes paumes contre la surface de la table en te redressant. Tu pivotes sur tes talons, passant une main sur ta nuque en t'éloignant vers la sortie. « Bon, on va pas le faire attendre ton Derek. Il risquerait de mourir de f- » Tu t'arrêtes, les pieds toujours dans la cuisine. Ton bras retombe contre ton flan. Et tu t'éveilles complètement. « Je crois pas pouvoir rester. » T'aurais pas dû le dire à haute voix. Tu aurais dû simuler un appel, faire biper ton bipeur, trouver ce genre de prétexte pour t'en aller. Oui, le boulot c'était une excellente excuse. Au lui de quoi, t'abandonnais cette lâcheté au profit de quelque chose de plus vrai. « Je t'en veux toujours. » Un gâteau. Une étreinte. Des sourires n'y changeront rien. Oh, c'était pas difficile de succomber, d'envoyer toutes ces années de tourments au placards et de fondre vers elle, comme si de rien n'était. Nan. C'était justement trop facile. Presque évident. Et ta crédibilité dans tout ça ? Ta fierté ? T'étais peut-être pas prêt à t'asseoir dessus.





CLIC ICI POUR UNE SURPRISE ♥
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Jeu 22 Mai - 19:05
Deux semaines plus tard



Le temps était pluvieux et déprimant, un peu comme lors des matins d'automne. Un sac sous le bras et un parapluie sous l'autre, tu déboulais dans l’hôpital central de la ville, habillée comme une noble et coiffée comme une souillon. Les joies du vent ! Mais tu étais journaliste, et c'était ton boulot d'aller un peu partout, quitte à te salir les mains et les pieds. Cette fois cependant, tu savais que tu resterais à l'intérieur et tu devais demeurer professionnelle, marquant ainsi le coup en débarquant autrement qu'en jogging et blouson troué. Un coup de brosse pour te redonner l'allure présentable que tu devais afficher, perdue dans la file d'attente entre un parent qui cherchait une chambre et un avocat étonnement muet sur la raison de sa présence ici. Après cinq minutes d'attente, tu eus enfin accès à une réceptionniste : « Bonjour, j'ai rendez-vous à onze heures avec Monsieur Ash. » Monsieur Ash. Ca te faisait toujours sourire quand tu entendais ce nom-là dans une conversation. Tu ne l'avais utilisé que pour te moquer de lui à l'époque. Et pour l'engueuler, juste avec son nom. « Dernier étage, première porte à gauche. L'ascenseur est au bout du couloir. » Merci bonsoir. Un coup d’œil à ta montre, tu étais en avance d'une demi-heure, parfait. Ce ne fut pas pour autant que tu ralentis, tes talons claquant contre le parquet lustré, changeant agréablement du lino pourri que tu avais pu voir dans les étages et les chambres des patients, lors de visites ultérieures.

Alors que l'ascenseur s'élève lentement, ton esprit fait de même ; tu repenses à la dernière soirée passée ensemble, radicalement différente de la première. A chaque fois que tu le vois, ça ne se finit jamais de la même façon et dans le même état d'esprit. Il avait du partir, et tu n'avais pas vraiment cherché à le retenir ; tu l'avais juste fixé sans ciller, comme cherchant à percer son âme à travers la lavande de ses iris. « Fais ce que tu veux. » Tu n'aurais pas été une très bonne compagnie pour le reste de la soirée, à l'observer en silence, cherchant à déterminer où commençait ta vérité et finissait sa rancune. « Mais pose-toi les bonnes questions. » Il était revenu, non ? Pourquoi ? Pourquoi venait-il en sachant que tu allais te battre ? Qu'il ne t'arracherait pas deux fois les même mots ? C'était juste de l'acharnement bestial, crétin ? Tu n'y croyais pas, il était plus malin que ça. De l'espoir ? Était-ce ça qui le guidait ? Il devait savoir. S'analyser pendant que tu ferais de même. Difficile d’appréhender l'autre quand on ne se reconnaît plus soi-même.

« Je t'en veux toujours. »
Tu n'avais pas relevé. Parce que c'était normal, qu'il t'en veuille, mais tu n'étais pas non plus un exutoire, et encore moins un punching-ball. Tu aurais aimé lui dire qu'il pouvait prendre le temps qu'il faudrait, que tu étais prête à attendre sept ans pour que les compteurs soient remis à zéro, mais vos chemins s'étaient séparés. Tu ne savais même pas si ils avaient un avenir dans la même direction, même éloignés. Alors oui. Il fallait un peu de temps pour digérer tout ça, et tu l'avais fait. Les conclusions n'étaient pas aussi concrètes que tu l'avais espéré.

Les portes automatisées s'ouvrent dans un chuintement doux et tu pénètres dans l'étage que tu surnommes automatiquement « la zone privée du boss » : diplômes accrochés aux murs, larges photos, salle de bains perso, petite cuisine avec distributeur de toutes sortes de cafés, et même une large banquette avec télévision murale. Eh bien. Il ne risquait pas de revenir éreinté le soir lui. Tu entends sa voix, étouffée à travers le bois de la porte, et en conclus qu'il est au téléphone. Tachant de te faire discrète en ne claquant pas tes chaussures au sol en marchant, tu passes le temps à lire ses diplômes, sortant même un calepin pour prendre quelques notes en plus pour l'interview. Ses capacités intellectuelles sont étonnantes, et adossée contre le mur opposé, tu contemples cette étendue de gloire sans reconnaître l'homme qu'ils caractérisent. Tu te sens infime à côté. Insignifiante. Grain de poussière perdu dans l'horlogerie bien huilée de sa vie. Etait-il heureux ? Tu l'aurais espéré, en cet instant. Mais si il l'avait été, aurait-il perdu son temps avec toi ? En compagnie de Derek ? Beaucoup trop de choses bougeaient dans ton crâne, à cause de lui. Des pensées parasites. Des souvenirs ternis. Des émotions. Trop d'émotions. Et c'était mal. Ce n'était plus un jeu d'adolescents à présent.
C'était tellement plus que ce n'était même plus un jeu.

Ta montre émet une série de bips brefs : il est onze heures. D'ordinaire, lorsque tu es en avance, tu t'arranges pour le faire savoir, et tu n'hésites pas à entrer pour manifester tes intentions. Mais c'est un tout autre cadre et un respect mutuel est nécessaire entre professionnels. Alors tu attends, encore un peu. Cinq minutes. Huit. Dix. Et ta patience s'effrite. Lui peut manger ici ; toi il faut encore que tu t'achètes un sandwich pour grignoter en écrivant ton article et le faire évaluer par l'éditeur avant dix-huit heures. Tu travailles vite et bien, mais finir à quinze heures te tente plus qu'à dix-huit, aussi finis-tu par frapper à la porte du bureau. Il continue de parler. Tu ouvres doucement la porte, le découvrant de dos, planté dans sa chaise présidentielle comme s'il s'agissait d'un trône. Tu frappes à nouveau, plus fort, et il se retourne enfin. Ses yeux s'écarquillent, mais il te fait signe d'entrer. « Oui, oui. Bon tu m'excuse léo, j'ai un rendez-vous. Oui. Professionnel.... c'est ça. Non, j'ai pas oublié pour ce soir.... je raccroche. » Tu refermes la porte derrière toi, dépose ton manteau sur le dossier du fauteuil en face du bureau ministériel impeccablement rangé et t'y assoies en lui épargnant la poignée de main de rigueur et les présentations.

« Oui, effectivement c'est moi la journaliste avec qui tu as rendez-vous. » Avait, parce qu'il était à la bourre. « Je bosse dans la presse depuis quatre ans, cet institut a un demi-siècle, et c'est maintenant qu'ils veulent une interview. » Tu n'es ni agacée, ni irritée. Tu déballes ça juste afin qu'il comprenne le sous entendu. Bizarre, non ? Toi qui as des liens partout et tellement de pognon que tu dois te laver dedans... Tu ne lui laisses pourtant pas le temps de renchérir, sortant ton calepin armé d'un crayon et un petit magnétophone que tu poses face à toi. « T'as combien de temps ? Je peux tenir une heure mais on peut boucler ça en dix minutes. » Dès fois qu'il ne veuille plus te voir. Ou qu'il crève de faim. Ou aie un dîner d'affaires avec un grand nom dans l'industrie pharmaceutique. Tu relèves les yeux sur lui, passant une jambe par-dessus l'autre pour les croiser, tes coudes reposant sur les accoudoirs et ton dos enfoncé dans le dossier. Putain, t'étais bien là, tu pouvais tenir des heures. Professionnelle, sans superflus, sobre. Ligne de conduite à tenir.
Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Jeu 22 Mai - 23:41



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




« Vous n'avez pas oublié votre rendez-vous de onze heures ? »

« Quoi ? » Oh que tu aimais ces journées rythmées où, à peine sortais-tu de ton bureau et de ta zone de patron que tu te faisais hélé par une secrétaire. De vrais agendas sur patte. Peut-être devrais-tu les augmenter ? « Quel rendez-vous ? » T'as la mémoire qui flanche, Ash ? Oh c'est embêtant... « C'est pour le journal. Une interview avec... » « Vous le ferez monter dans mon bureau. » Tu la coupes comme à ton habitude, trop pressé de regagner ta tour. T'avais une montagne de paperasse à terminer et quelques coups de fil à passer. Descendre accueillir cet emmerdeur de chroniqueur ne fait clairement pas parti de tes plans. Déjà que tu perdais du temps à te rendre au rez de chaussé pour récupérer un dossier que tes incapables d'employés n'arrivaient pas à trouver, t'allais pas non plus dérouler un tapis rouge pour un gros bonhomme mal fringué, transpirant de sueur et de stresse, aux lunettes trop grandes et aux cheveux gras.

C'était pas Noël non plus.

Tu poses un pieds dans l'ascenseur, la tête dans ton dossier alors que les battants se ferment. Tu entends un « Retenez les portes !! » Mais, tu ne lèves pas le nez, et laisses les parois en ferraille coulisser l'une vers l'autre. « Prenez l'escalier. » Ça te fera faire du sport, crétin. La prochaine fois, il courra plus vite. L'engin démarre et te voilà reparti pour grimper jusqu'au dernier étage. Et tu restes concentré sur tes papiers durant toute l’ascension. Tes pensées se sont déjà trop, beaucoup trop éparpillées ces derniers jours. Il est temps de redescendre sur terre et de continuer ta vie. Comme avant. Comme d'habitude. Mais, ça reste plus facile à dire qu'à faire. T'as beau te botter le cul, t'envoyer des slaves de gifles psychiques, tu ressasses. Et ça se voit. Là, sous tes yeux. Tu ne dors pas beaucoup d'ordinaire et là, c'est encore pire. Et pour le bien être de l'hôpital, tu as délégué tes interventions à d'autre confrères. Tu soupires, claques subitement ton dossier en joignant tes paumes. L'ascenseur s'arrête et les portes s'ouvrent. Tu traverses le couloir avant de retourner dans ton bureau, t'asseyant sur ton fauteuil de ministre et la matinée peut reprendre. Il est 8h56.

10h43
Te voilà au téléphone, l'engin coincé entre ton épaule ta joue, la tête penchée pour le maintenir pendant que ta main griffonne rapidement une date et un nom sur un papier. Usant d'une politesse qui ne t'étais que rarement utilisée, tu raccroches... avant de reprendre le combiné en soupirant un prénom. « Léo. » Et cette conversation, tu le savais pertinemment, allait plus ou moins durer. Et pour des futilités en plus. Les minutes s'écoulent, tu ne t'en rends pas franchement compte. Léo n'était pas une personne que tu aurais pu apprécier fut un temps. Mais sa présence t'étais devenu quasi quotidienne et s’instaurait dorénavant dans ta vie. Oui, tu avais appris à faire avec. Et tu ne regrettais pas. Pas du tout. … Bon. Si, peut-être un peu. Surtout depuis ton premier dîner dans une certaine maison. Mais, mieux valait laisser ça de côté pour l'instant. Tu fais face à ta fenêtre, bien installé dans ton fauteuil, une cheville reposant contre un genoux. Tu écoutes plus que tu ne bavardes, répondant par des monosyllabes ou même des onomatopées quand le sujet dérivait vers quelque chose dont tu n'avais rien à carrer. Et l'heure tourne.

11h13
On frappe à la porte. Tu n'entends pas. Alors on frappe encore. Plus fort. Cette fois, tu l'entends. Tu fais tourner ta chaise pour faire face à la porte d'entrée et à... à Falvie. Tes yeux s'écarquillent alors que tu te sens complètement pris au dépourvu. Que fait-elle ici ? Derek est tombé malade et elle est venue demander un diagnostic complet ? Une ordonnance ? Vient-elle postuler en tant que secrétaire ? Tu la détailles, les sourcils froncés. Ton analyse ne dur qu'une fraction de seconde mais, ton cerveau tourne à plein régime. Tu remarques ses cheveux trempés, sa tenue étonnamment strict ; une sorte de tailleur qui ceinturait sa taille et dont le décolleté ouvert laissait apparaître une chemise blanche, tendant vers le transparent à cause de la pluie. Et puis surtout... la jupe. Droite. Fendue. Et... courte. Sans paraître vulgaire toutefois. Tu ne vois pas la fin de ses jambes de là où tu es, mais tu est persuadé qu'elle porte des talons. Look de pro. Ton regard glisse sur l’horloge et tu prends conscience de l'heure. Falvie était journaliste, fringuée comme une journaliste. Tu avais rendez-vous avec un journaliste. À 11h. Tu te renfrognes, lui faisant signe d'entrer et de s'installer alors que coupais court à ta conversation téléphonique et personnelle. Et tu raccroches.

« Oui, effectivement c'est moi la journaliste avec qui tu as rendez-vous. »
J'avais cru comprendre, merci. Mais, pourquoi j'étais pas au courant ? ... Peut-être parce que tu t'entêtes toujours à ne jamais laisser les autres finir leur phrases. Eh ouai, à forces, tu loupes des informations capitales. « Je bosse dans la presse depuis quatre ans, cet institut a un demi-siècle, et c'est maintenant qu'ils veulent une interview. » Tu lèves un sourcils. Wow du calme. C'était pas ta faute si t'envoyais toujours bouler les demandes d'interview... bon. D'accord, si. T'étais emmerdant avec les journalistes et leur dictaphone à la con. T'avais pas de temps à perdre et aujourd'hui tu avais dit oui suite à un quiproquos que t'avais eu avec la nana qui gérait de noter tes rendez-vous. Elle allait t'entendre. « T'as combien de temps ? Je peux tenir une heure mais on peut boucler ça en dix minutes. » Tu fixes le magnétophone qu'elle vient de poser devant toi. Waaa c'est que ça prend vraiment des allures pro. Tu redresses la tête pour la voir croiser les jambes. Aaaah... l'éternel mâle que tu es n'a pas pu s'empêcher d'y jeter un œil. Et effectivement, elle porte bel et bien des talons. Mais, même avec ces six petits centimètres en plus, tu restais plus grand. Tu hausses les épaules.

« Je t'ai pour une heure. Maximum. »
Ce qui est déjà beaucoup donné pour un journaliste. « Peut-être moins si tu vas droit à l'essentiel avec tes questions. Alors gères-les comme tu veux. C'est toi la pro. » Ouai, t'oublies par contre de préciser que t'as pas l'habitude et que tu risques de patauger dans tes réponses. Ah.. et t'oublies aussi tes quinze minutes de retard. Enfin, tu devrais t'en tirer, non ? Tu te lèves subitement, passes à côté d'elle pour rejoindre le distributeur de boissons. Vingt secondes après, tu attrapes le gobelet fumant dans ta main et rejoins ton bureau. « Tu veux un café ? Un thé ? » Tu bois une gorgée du tien dans lequel tu y as mis du sucre. Beaucoup, de sucre. « Sers-toi. La machine est juste là. » Tu souris en plissant les yeux. Non, t'allais quand même pas la servir. Tu poses tes fesses sur ton fauteuil en soupirant. « Je m'attendais à autre chose... A quelqu'un d'autre. » Ben oui. Déjà, t'aurais pu t'épargner le costard habituel; t'aimais pas les costumes. Tu trouvais que ça te boudinait. Mais, bon. Tu devais t'imposer chaque jour devant tout le personnel, et la tenue stricte du gros patron aidait forcément. Tu poses ton gobelet sur la surface lisse en bois clair. « Bon alors, par quoi veux-tu commencer ? » Tes yeux remontent vers elle, tu essaies de paraître le plus tranquille et indifférent possible. Tu croises les jambes et entrelacent tes doigts devant toi.






♥♥♥ RANGES TON BATON MAINTENANT ♥
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Ven 23 Mai - 0:26


Il est aussi pro que tu peux l'être – pour l'instant. « Je t'ai pour une heure. Maximum. » Mentalement, tu rayes le quart d'heure perdu et celui de fin rythmé par les salutations inutiles, même s'il est bien parti pour te renvoyer d'un geste avant de retourner à sa paperasse. Une demi-heure, donc. Du bout de la mine, tu rayes les questions qui te paraissent secondaires alors que lui se lève pour aller chercher un café. Du coup, tu en profites : « Bon, tu dois connaître la chanson mais je réitère. Tu es soumis au code de déontologie et je ne chercherai en aucun cas à le briser, si certaines questions te paraissent malvenues, n'y réponds pas. La conversation sera enregistrée, réécrite puis triée et je reformulerai certaines phrases. Le papier que tu as du signer à l'attaché de presse stimule ces conditions, ces dernières ne pouvant être modifiées ou... Enfin t'as l’essentiel.   » Tu balaies l'air d'un mouvement impatient, avide de venir au vif du sujet. Tout ceci t’intéressait diablement. Ce qu'il pourrait dire sur ses découvertes, son ressenti sur le sujet, sur sa toute nouvelle richesse. C'était quelque chose que tu n'avais pas dans ta base de données et qui te manquait cruellement.

Tu dédaignes son offre, tu avais un timing à gérer et comptais bien le respecter, pour lui comme pour toi. Il pose son café sur le bureau et tu ne peux t'empêcher de froncer le nez à l'odeur du sucre. Si il n'aimait pas l’amertume, qu'il s'enfile des comprimés de caféine carrément. Là c'était... Tu le jauges un bref instant – il était toujours aussi mince. Damné chanceux. Reprends tes esprits Falvie. « Je m'attendais à autre chose... A quelqu'un d'autre. » Tu réprimes un sourire, mais tes lèvres se relèvent aux extrémités. « J'ai appris ce matin qu'ils me l'ont collé sur le dos parce que personne n'en voulait. » Pourquoi ça ne t'étonnes pas ? T'es presque privilégiée, possédant la clé qui permettait de rentrer dans sa bulle, sans qu'il ne puisse t'empêcher de le faire. La joie d'avoir été en couple.

« Alors. » Ton premier réflexe est de poser tes lèvres sur le bout de ton crayon, que tu presses entre ton pouce et ton majeur. Tes yeux balaient les mots-clés que tu as jeté sur le papier avant de consulter ses dossiers : nom, prénom, date de naissance... Tu connaissais déjà. « Upsilon Ringabel Ash, gallois, né le 29 février. » … Gryffendor. Tu relèves les yeux vers lui au cas où il aurait changé sa date de naissance, ou même de second prénom. « Tu as suivi le cursus normal dans un établissement de Grande-Bretagne, » ben tiens « avant d'être admis à l'université d'Oxford où tu as suivi tes sept années de médecine. Ta thèse de doctorat, le fameux Projet Ether, qui a suscité un véritable tollé scientifique. Évidemment, tout ça est protégé par un brevet donc je n'ai pas accès au contenu. » Nouveau regard vers lui. « Des commentaires ? Pourquoi ce projet plutôt qu'un autre ? T'attendais-tu à cet engouement ? »

Tu lui laisses un temps de réponse avant de signaler brièvement la suite du sujet : « Quelques mots – ou plus – sur ton premier emploi aussi, tout en restant dans la confidentialité pharmaceutique. » Un grand laboratoire l'avait engagé pour qu'il travaille sur la partie principale de sa thèse, un composé chimique permettant de soigner un certain trouble. Un travail prestigieux et bien payé, juste à la sortie de la fac... C'était rare. Très rare. Tu te redresses enfin, lui laissant le temps d'organiser ses pensées. Contrairement à ce que tu imaginais, il ne te déballe pas un discours appris par cœur et récité pour les conférences de presse. Il hésite, s'égare, balaie la pièce du regard, signes d'indécision qui te déconcertent. C'est vrai, tu avais très peu trouvé de coupures de presse où il était interviewé, mais tout de même... C'était un directeur ! Il devait tenir des conférences, des séminaires, des... Non ? Tu mordilles distraitement ta lèvre inférieure en l'observant, comme d'un autre point de vue. Happant ici et là, l'éclat lavande de ses iris. Survolant sa tignasse un peu trop ébouriffée pour un patron – mais tant mieux, tu ne le voyais pas avec une autre coupe.
Allo Falvie. Tu bosses là, tu te souviens ?
Le pire, c'est que tu ne saisissais pas ce qui te captivait le plus : ce qu'il racontait via les mots, ou les détails qu'apportaient ses gestes, retranscrivant ses émotions.
Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Ven 23 Mai - 16:40



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




Elle te ferait presque peur avec son discours professionnel. Balancé d'une traite pendant que tu touillais et soufflais sur le contenu brûlant de ton gobelet avant d'en avaler prudemment une gorgée. Bah ; c'était son boulot après tout. Elle était pro comme toi tu pouvais l'être dans tes propres démarches. Tu l'écoutes en rejoignant ton bureau. Tes yeux glissent sur le machin enregistreur de voix d'un air suspect. Pas de conneries Ash. Ce que tu diras seras précieusement gardé par ce truc. Elle termine ses consignes et tu la gratifies d'un sourire crispé, ponctuant le tout par un «... J'ai vraiment signé ce papier ? » un peu désabusé. T'imposais ta signature sur beaucoup de documents. Parfois, tu faisais confiance à tes secrétaires pour t'en résumer brièvement le contenu du moins, lorsque ce n'était pas vraiment important. Encore une fois, tu visualises le visage de ton employée qui t'as eu par un quiproquos malvenu. Elle aurait pu te demander de signer un papier de mariage en prétendant que c'était pour l'installation d'un nouveau scanner, tu aurais gribouillé la feuille de ton nom sans perdre plus de temps. Cette pensée te tire une grimace alors que tu flanches les genoux pour t'installer. Il te faudra désormais vérifier ce que tes propres secrétaires vérifient pour toi. … Formidable. Ou alors, tu peux toujours pousser une gueulante et menacer de licenciement pour faute grave. Là, ça devrait peut-être en calmer quelques unes.  


« J'ai appris ce matin qu'ils me l'ont collé sur le dos parce que personne n'en voulait. »
… Comment le prendre ? Non, sérieusement ? Personne n'en voulait... Personne ne voulait de cet interview avec toi. T'étais vraiment si méchant que ça ? Si désagréable au point que cette tâche en devienne terriblement stressante pour – précisons-le tout de même -  des professionnel en matière de journalisme ? Eux qui partaient dans les pays en guerre faire leur reportages ne voulaient pas t'affronter pour une heure à peine ? Bon, d'accord, ils ne faisaient peut-être parti de la même branche. Mais, tout de même. T'étais quand même qualifié de « sale boulot ». Le genre qu'ici, qu'on refile aux internes. Aaaah. Mais attends. Si. Tu savais parfaitement que t'avais un caractère de con et une attitude des plus incommodante. Pas de quoi s'étonner. Tu gardes alors la tête droite, haussant les épaules, les yeux roulant vers le haut. Tu leur faisais peur ; dommage pour eux. « Alors. » Oui. Bien commençons. Tu délies tes doigts, venant poser ton coude sur l'accoudoir de ton fauteuil, ta tête penchant du même côté pour tenir ton menton entre pouce et index. « Je t'écoute. » Sourire éblouissant.

Ses yeux se baissent et ses cils impriment une ombre velouté sur ses pommettes. Crayon entre les lèvres, elle parcours ses notes et te coupes assez rapidement dans une énième analyse physique de sa personne. « Upsilon Ringabel Ash, gallois, né le 29 février. » Oui. Bon, le seconde prénom laissait peut-être à désirer. D'ailleurs peu de gens le connaissaient et encore moins l'utilisaient. Sauf Léo peut-être, qui s'amusait à le décomposer en Rin, Gaby voir même... Riri. Ou pire. Ring-Ring comme le téléphone. Sans parler de ta date de naissance qui était toujours un sujet des plus amusants mais, pas pour toi. Bref, tant que ça restait dans la sphère privé, tu n'avais pas lieu d'en parler. Même si, honnêtement, ça t'emmerdait pas mal. Elle relève les yeux vers toi et semble attendre une quelconque approbation pour continuer. Ton sourire s'étire, tu redresses la tête, écartant légèrement ta main comme pour énoncer un « Présent ! » amusé. Tu ne dis rien, elle poursuit. « Tu as suivi le cursus normal dans un établissement de Grande-Bretagne... » Ok, d'accord, la suite ? « ... avant d'être admis à l'université d'Oxford où tu as suivi tes sept années de médecine. Ta thèse de doctorat, le fameux Projet Ether, qui a suscité un véritable tollé scientifique... » Tu n'entends pas la suite, soudain alarmé par le contenu de ses paroles.

Tu te tends, la bouche ouverte par une inspiration à la fois rapide et lente. Tu savais que tu n'aimerais pas cette interview. Encore moins lorsque c'était elle qui menait l’interrogatoire. Et surtout, parce qu'elle évoquait le Projet Éther. Tu as mis environ sept pour tes études et cette thèse avait été un véritable tremplin pour ta carrière. A ton age, tu ne devrais pas être ici, à la place de patron, dirigeant un hôpital. Tu devrais être tout en bas de l'échelle. Cette thèse avait complètement bouleversé ton cursus et ta vie. Dans le bon sens. Elle te regarde pendant que tu angoisses, ne sachant pas si elle est au courant de toute l'histoire. Mais, elle ne semble pas avoir fait de lien. Projet Éther, dont la branche principale était de traiter les troubles de la mémoire. Et à long terme, au bout de nombreuses années de recherches, tu espérais pouvoir élargir ces études jusqu'à Alzheimer. Éther. Comme son second prénom. Tu hésites. Puis elle te pousse. « Des commentaires ? Pourquoi ce projet plutôt qu'un autre ? T'attendais-tu à cet engouement ? » Il n'y a rien dans sa voix qui laisse supposer qu'elle connaît l'étendu de l'histoire. De ton histoire.

Tes pupilles s'agitent, tu cherches tes mots. Si elle ne sait pas, tu ferais bien de faire en sorte de ne rien divulguer qui puisse la mettre sur la voie. « Il m'a fallut... des années pour créer ce projet. » Sans blagues. Mais, il te faut un peu de temps pour te mettre dedans.  Et surtout trouver un pretexte, une réponse censée. « J'ai assisté à une conférence traitant de certaines maladies incurables pendant mes études. Des cas voués à passer le restant de leur vie dans un lit d’hôpital. Sans pouvoir marcher ni communiquer avec leurs proches. Et parfois uniquement alimentés par une perf'. » Tu grimaces. T'avais beau avoir combattu ta peur des aiguilles, l'idée d'être nourris par une sonde ne t'inspirait pas grand choses. « J'ai eu comme un déclic. Je voulais savoir si j'étais en mesure de résoudre ces problèmes. » Ouai. Pour devenir Dieu quoi. Le dieu de la médecine. Haha. « Et après de longues recherches et... » Tu secoues la tête, écartant légèrement les bras pour y montrer le peu d'importance que la suite contenait. « quelques sacrifices, j'en suis arrivé là. » Quelle belle conclusion ! Sauf que tu n'as pas terminé. La question de l'engouement trotte dans ta tête avant de s'éclaircir, et tu poursuis, un peu plus à l'aise.

« On attend beaucoup de choses de la médecine. Et souvent des miracles. Il y a eu beaucoup de projets, d'autres études. A force d'échec, on finit par baisser les bras et ne plus y croire. »
Tu secoues encore une fois la tête. « J'ai commencé mon projet dans mon coin. Sans rien dire à personnes. » T'étales là, une preuve d'humanité sans vraiment y faire attention ; sous-entendant que tu ne voulais pas donner de faux espoirs. Mais, elle pouvait le prendre autrement ; tu étais un éternel égoiste qui voulait la gloire pour lui tout seul. Au choix. Tu poursuis pourtant sans te jeter des fleurs. Véritablement concentré sur les mots choisis. « Et puis certains résultats se sont avérés être prometteurs. » Tes yeux ne la regardes pas, légèrement baissés vers le bas. Un sourire authentique étire tes lèvres ; tu es plongé dans l'euphorie de tes premières années, revivant le moment où tu as bondis de joie en découvrant les résultats de tes travaux. « Ça été... un moment magique dans ma vie. » Ton regard pétille. « J'y croyais. Sinon, je ne me serais pas lancé là-dedans. » Tu redresses enfin la tête pour la regarder. Et tiques enfin que tu as délaissé le masque de ton personnage imbuvable pour celui d'un mortel parmi les autres. Tu te reprends, soupirant « La plus part des gens sont bêtes et faibles. Ils reculent dès qu'ils ont un obstacle sous le nez. » Cet obstacle, toi, tu l'as escaladé pour en arriver là aujourd'hui. Même s'il t'as fallut du temps. « Enfin, il faut de tout pour faire un monde. » Sourire en coin. « Je crois qu'on est jamais préparé à ce qui nous attend. Cet engouement a été une belle surprise. »

Tu viens de passer la première étape, conscient que t'es laissé un peu allé. Du prends de plus en plus d'assurance, même s'il te faut quelques instants pour réfléchir à tes pensées. Enfin de compte, c'est pas si mal de l'avoir elle, en face de toi. Elle griffonne ses notes, sourcils froncés marquant sa concentration. Oui, bizarrement et malgré tout, elle te mettait dans une sorte de confiance. Et pas uniquement parce que tu pouvais à la chopper après la parution de l'article si celui-ci ne te convenait pas. Y avait autre chose. Impossible de mettre le doigt dessus. Mais, ça avait peut-être un rapport avec sa tenue témoignant son professionnalisme. Et tu ne l'avais jamais vu comme ça. C'était nouveau. Et ça avait quelque chose de... d'aguichant. Eeeeh. Tu restais un homme après tout ! « Quelques mots – ou plus – sur ton premier emploi aussi, tout en restant dans la confidentialité pharmaceutique. » Tu papillonnes en relevant le regard. Tu analyses sa qu... tu te mords la lèvres, les yeux défilant sur le côté et réprimant un « Ça n'est pas une question. » cassant. Tu t'abstiens, cherches de quoi répondre. Ton premier boulot... en quelques mots... ou plus. « Passionnant... » Le truc basique quoi. Tu pouvais aussi sortir tout l’attirail des bons adjectifs comme intéressant, éprouvant, épanouissant et blabla. « … et foutrement bien payé. » Tes pupilles glissent vers elle. Ouai, c'était peut-être histoire de plaisanter un peu. Sauf que, ça avait eu une incidence sur ton poste. « Mais, je préfère que ça reste confidentiel alors... » Tu agites la main en fermant les yeux. Tu ne termines pas parce que tu sais qu'elle a comprit et qu'elle n'en tiendra pas rigueur. Et de nouveau, le sérieux prône sur tes traits... Ton premier boulot. Là où t'as bossé sur la première partie de ta thèse. C'était très prometteur. Vraiment. Et puis on t'as viré. Au bout de trois ans de recherches. A cause d'un putain de concurrent qui prétendait pouvoir faire la même chose que toi, mais à moindre frais. Mais, ça ne t'as pas empêché de continuer ta route. « Ça été une belle opportunité. » Tu lâches, craches presque. T'aurais pu aller beaucoup plus loin dans tes études moléculaires. Tu leur garde rancune de t'avoir jeté à la porte. « C'est drôle, depuis que je suis parti, le projet rame un peu. » Tu ricanes, amer. Puis tu lèves les yeux vers elle. « J'aimerais que ça ; tu le mettes en gros, et en rouge dans ton article. »

Eux rament ; toi, malgré ce premier licenciement, tu avances. Parce que tu continues de bosser dessus. Depuis tout ce temps. En cachette. Pour ton propre compte.

« Si possible, bien sûr. »

Tes pupilles luisent. Et tes mots entrent en parfaite contradiction avec tes pensées. Parce que si ta rancune se voit écrite au grand jour, tu devras rendre des comptes. Et t'as pas de temps à perdre pour ça.

« Quoi d'autre ? » Et tes lèvres s'étirent.





CE gif pue la classe. ok.
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Ven 23 Mai - 17:43


Spoiler:


Tu déballes ta tirade obligatoire, et son indécision quand à la signature du papier officiel te fait sourire, mais tu ne relèves pas. L'envie est pourtant grande de susurrer un « j'espère que t'es plus consciencieux que ça » sur un ton badin, juste assez épicé pour qu'il n'en prenne pas ombrage. Il tique quand tu affirmes que personne ne voulait faire l'interview et tu l'interroges du regard. Eh, il était peut-être très civilisé quand il le fallait, mais quand tu avais réussi à arracher à Derek quelques mots à son sujet, et au prix d'efforts exceptionnels, il avait avoué que le brun était aussi charismatique qu'autoritaire. De quoi faire fantasmer tout le personnel féminin et calmer les esprits les plus revendicateurs. Ce n'était pas une mauvaise chose en soi ; il était tellement jeune que les vieux jaloux qui croupissaient ici depuis trente ans avaient pu espérer, pendant les premières années, qu'il se plante monumentalement. Il avait fait tout le contraire. Ce n'était certainement pas toi qui irait lui conseiller de calmer ses ardeurs masculines, c'était ça qui faisait tout son ch-« Je t'écoute. » Merci.

« Il m'a fallut... des années pour créer ce projet. » Tu t'en doutais à peine. Le crayon tournoie entre tes doigts alors qu'il cherche ses mots et que tu t'apprêtes à les analyser pour en extraire les non-dits. « J'ai assisté à une conférence traitant de certaines maladies incurables pendant mes études. Des cas voués à passer le restant de leur vie dans un lit d’hôpital. Sans pouvoir marcher ni communiquer avec leurs proches. Et parfois uniquement alimentés par une perf'. » … Tu ne remues pas un muscle. Et ? Il ne les avait certainement pas pris en pitié. Enfin... Il avait fait médecine après tout, pas droit. « J'ai eu comme un déclic. Je voulais savoir si j'étais en mesure de résoudre ces problèmes. » Oh, oui, l'esprit de compétition. Voilà qui expliquait un peu plus. Il développe, mais un mot sur dix t’intéresse ; il ne fait que lustrer sa propre coquille. Et puis comme ça, sans prévenir, il s'ouvre un peu. « Et puis certains résultats se sont avérés être prometteurs. » Il est perdu dans ses pensées, et toi accrochée à ses lèvres. Là, tu le sens. Cette émotion des premiers succès. « Ça été... un moment magique dans ma vie. » Oh, tu voulais bien le croire. Assurément. T'en souriais presque aussi, amusée par l'enthousiasme qui revenait par petites doses, par flashes passés. C'était ça que tu voulais, et que tu aimais dans ton boulot. Pas faire parler les gens, mais revivre avec eux ces moments précieux.

Son sourire disparaît et tu sens que le moment est passé, mais peu importe, il y en aura d'autres. Il égrène quelques mots sur son premier boulot et tu hausses un sourcil. Il n'espère tout de même pas que tu vas te contenter de ça ? « Mais, je préfère que ça reste confidentiel alors... » Eeeeeh ben si, en fait. Dommage, ça t’intéressait diablement, mais c'était sa vie et tu n'étais que la plume. Tu inclines donc la tête, comme le poussant à poursuivre, organisant tes notes. Et puis il crache quelques mots, et tu comprends un peu plus. « Ça été une belle opportunité. » Il n'était pas parti. Ils l'avaient juste jeté comme un malpropre, pour une histoire de concurrent ou d'arrogance mal placée. Tu pinces les lèvres, ressentant sa propre frustration. Ils avaient fait une belle erreur à ce moment là. « Un bon tremplin. » Tu camoufles difficilement le rictus de louve qui relève tes commissures. Ils s'étaient plantés pour le coup, tu le savais. Upsilon avait des capacités, et vu son expression, il allait trimer pour y aller et gagner tout le fric de sa découverte, pas juste un pourcentage. Et tu espérais qu'il y arriverait. « C'est drôle, depuis que je suis parti, le projet rame un peu. » Tu sais que ça n'annonce rien de bon, mais tu te réjouis en même temps que lui, partageant cet éclat vengeur dans le regard. Putain ouais, il allait les écraser. . « J'aimerais que ça ; tu le mettes en gros, et en rouge dans ton article.  Si possible, bien sûr. » « C'est prévu. » T'avais ravalé de justesse le « T'en fais pas, j'avais deviné. » Trop d'empathie d'un coup... Ferait un peu trop louche. De toute façon, il y avait peu de chances qu'un grand labo lise la presse d'une ville de moyenne envergure sans réelle prétention au trône scientifique.

Tu relis ton calepin d'un mouvement oculaire, cherchant à retrouver la neutralité que tu devais afficher. La question qui te trotte n'est pas sur le papier mais te paraît intéressante, alors tu te lances : « Pourquoi la médecine ? Ou pourquoi, après ce succès, ne pas avoir bifurqué vers de la chimie ou de la biologie moléculaire ? » Tu fais la moue, les yeux plantés dans les siens. Être patron c'était fort bien, mais il devait passer plus de temps dans les papiers que parmi les flacons. N'avait-il pensé qu'au gain lorsqu'il s'était présenté ici ? Comptait-il amasser pour ensuite changer de voie avec un porte-monnaie garni ? Tes yeux se posent sur ton calepin « Si ça rentre dans tes futurs projets, enchaîne là-dessus. » Qu'il voulait acheter une maison avec jardin tu t'en foutais pas mal, c'était le scientifique qui t’intéressait. Et tout ce qu'il cachait sous le capot sans savoir comment l'exploiter.


Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Ven 23 Mai - 22:03



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




« C'est prévu. »

Alors tant pis pour la discrétion. Quitte à cracher sur tes anciens employeurs, autant bien railler, en caractère gras et dans une couleur tue-la-rétine. Et sur une page publique. Non vraiment, même si ça t'emmerdait de penser qu'on allait te demander des comptes, tu te voyais pas du tout implorer  Falvie de zapper ce passage. C'était pas tant la confrontation qui t'embêtait – après tout, tu avais les lois de ton côté – mais vraiment, cette histoire de perte de temps. Voir même de harcèlement qui pourrait en découler. Encore que là, t'avais encore Monsieur Le Juge pour allié. Sans parler des avocats. Quelle belle armée. ... Et puis il y avait ce truc là. Qui venait tout juste de se produire. Quand amer, tu crachais tes ressentiments et qu'elle t'approuvait calmement mais, avec la même lueur de conquérant dans le regard. Tu avais vu ses lèvres tressaillir et n'avais pu empêcher ton sourire de faire écho à tes pensées de vengeance. Ouai, là, l'espace d'un instant y avait eu ce fil de complicité. Le même que tu n'avais pas ressentis depuis longtemps.

Tu changes de position, décroisant les jambes pour à nouveau poser ta cheville droite sur ton genoux gauche. La revoilà qui gribouille sur son calepin, concentrée. Tu l'observes, laissant ton index filtrer avec ta lèvre inférieure. Tu ne sais pourquoi, tu l'imagines les cheveux tirés en arrière, dégageant son cou pour laisser le contraste entre son chemisier blanc et sa veste sombre opérer plus facilement. Tu tiques sur le collier qu'elle porte. Cette babiole est une horreur. Sûrement un cadeau de l'autre nigaud... Quel était le mot que tu utilisais d'habitude pour qualifier ceux qui s'approchaient un peu trop près de ta propriété ? Ahh oui. L'autre tocard. Ouai. Tes yeux s'assombrissent mais, quand elle relève la tête, tu dissipes tes mauvaises pensées. L'interview. L'interview. T'aimes ça heen ? Parler de toi. Non, c'était surtout parce qu'au final t'appréciais la situation. Aucune tensions – ou presque – aucun Derek et pas de dîner en vue. Une première.

Elle semble hésiter. Tu gardes le silence, te préparant mentalement à subir une slave d'autres questions plus ou moins complexes. Jusqu'ici tu t'es plutôt bien défendu. Tordant un peu la réalité pour ne pas dévoiler quelles étaient tes véritables attentions et motivations. Ça resterait... ton secret. L'interview reprend quand tu la sens enfin sur le point de t'asséner de questions. « Pourquoi la médecine ? Ou pourquoi, après ce succès, ne pas avoir bifurqué vers de la chimie ou de la biologie moléculaire ? » Ah... La vérité, c'est que, quand tout à commencé, quand tu as décidé de t'orienter vers la médecine, ton seul et unique but c'était de trouver un remède contre les pertes de mémoires. Contre ses pertes de mémoires. Voilà, depuis toutes ces années ta véritable vocation ; c'était elle. Mais, tu allais devoir le taire encore une fois. « Si ça rentre dans tes futurs projets, enchaîne là-dessus. » Tu hausses les épaules, comme si c'était évident. « J'ai une bonne place, je ne me vois pas ailleurs. » T'as bossé dur pour y arriver, c'est pour aller jouer du pipeau dans les gares. « Mes futurs projets concernent uniquement l'aboutissement complet du Projet Éther. En dehors de l'hôpital, c'est ma seule priorité. » Alala... si c'est pas triste ça. « Si je te dit que j'ai choisis la médecine pour le côté humain, pour prendre la main des patients en stade 4 et montrer au bon dieu ma compassion pour m'assurer une place au Paradis, ça te va ? » Un peu agacé, tu te penches pour attraper ton gobelet et boire une gorgée de... sirop au café – puisque qu'avec tous ces sucres, ça ressemblait clairement à ça. Le liquide est tiède, tu le termines. Il est beaucoup plus buvable que lorsqu'il est sortit de la machine. Logique ouai, sauf que cette brave bête connaît quelques problèmes de thermostat et offre à n'importe quel imprudent une boisson brûlante et non chaude. Ça fait un moment que tu dois appeler un réparateur. Voir même carrément la virer pour en acheter une autre.

Tu reposes ton verre et reprends. « Pourquoi t'as choisis d'être journaliste et pas éditrice ? »
Ou autre chose, tiens... Croque mort.
Parce qu'elle a ses raisons. Et que tu as les tiennes. Voilà. Tu te lèves, un peu frustré par cette question à laquelle tu n'as pas vraiment de réponse à lui donné, si ce n'est le blabla habituel du toubib parfait, altruiste, bon et généreux. Tu passes une main dans tes cheveux, reprenant la direction de ton distributeur de boissons. T'avais besoin d'un autre sirop au café. Ça allait te détendre. Ton avis sur cette interview ne cessait de changer; passant du positif grâce au passage heureux de ta carrière, jusqu'au négatif quand tu n'arrivais pas à trouver de réponse. Ou que, et c'est le cas actuellement, tu ne pouvais pas dire la vérité. Tes doigts tapotent sur les boutons du monstre moldu et tu restes debout à côté, pendant qu'il crachotte sa liqueur noire. « Je que c'est c'est toi qui es censée poser les questions mais, je suis curieux. »






HAHA UNE PAGE. BLBLBLBL. AVEC TOUT MON AMOUR ♥
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Sam 24 Mai - 13:45
Spoiler:



Tu ignorais que la question d'un potentiel changement de voie professionnelle pouvait le.. L'agacer à ce point. « J'ai une bonne place, je ne me vois pas ailleurs. » Il pouvait très bien garder sa place et suivre quelques années d'études pour acquérir ce qu'il n'avait pas appris en suivant la fac de médecine. Il avait étudié le corps dans son ensemble mais bossait sur des molécules et des produits... Pour toi, ce n'était pas comparable, mais pas réellement opposé non plus. Complémentaires, plutôt. Mais il n'avait clairement pas de temps à perdre avec d'autres partiels sur des éléments qui ne lui servaient pas lors de ses recherches expérimentales. « Mes futurs projets concernent uniquement l'aboutissement complet du Projet Éther. En dehors de l'hôpital, c'est ma seule priorité. » Bien, bien, tu avais compris. Il suivait une ligne droite, bien nette. Il partait du point A, comptait passer par le B pour arriver au C. C'était carré.

Tasse de café à la main, il poursuit : « Si je te dit que j'ai choisis la médecine pour le côté humain, pour prendre la main des patients en stade 4 et montrer au bon dieu ma compassion pour m'assurer une place au Paradis, ça te va ? » Tu lèves les yeux au ciel. « Non. » Même les lecteurs n'y croiraient pas. Enfin, il y avait un cœur derrière cette carapace de fer, mais tu savais que ton article passerait bien mieux si tu le présentais comme un chercheur passionné par son projet et le progrès scientifique, plutôt qu'un par un humaniste doué qui avait eu un coup de chance. Fallait pas prendre les gens pour des cons, sans toutefois oublier qu'ils l'étaient. Ta mine se perd sur une croix devant la notion de ses justifications. Faudra inventer, ou suggérer de façon plus ou moins claire, à ce moment-là. Il passait sur les points les plus intéressants, au moins de ton point de vue, et cela te contrariait.

« Pourquoi t'as choisis d'être journaliste et pas éditrice ? » Tu relèves le nez, sortant de tes pensées et des phrases que tu imaginais déjà pour ce passage de l'article. C'est une question ça ? Ou juste de la rhétorique ? Pour lui, les causes semblaient découler des conséquences, comme si tout était logique et prévu. Non, jamais tu n'avais été destinée à être journaliste. En fait, jamais tu ne te serais vue, perdue dans ce monde moldu que tu ne comprenais pas encore entièrement. Pourquoi journaliste ? Pourquoi pas autre chose ? Prof ? Pianiste ? Aviatrice ? Il y avait tant de métiers. « Je que c'est c'est toi qui es censée poser les questions mais, je suis curieux. » Ah. Tu poses ton calepin sur tes genoux, et décroises lentement les jambes pour t’enfoncer dans le fauteuil. Il demandait pourquoi. Et tu avais une justification.

« Déjà parce que le métier d'éditeur est ennuyeux. Il ne lit pas les bouquins et ne sélectionne rien, il gère juste les comités de lecture et de communication. Niveau paperasse, les impôts me suffisent, pas besoin de plus. » Tu poursuis, posée, retraçant ta démarche mentale, quelques années plus tôt. « Il fallait un métier sans trop de diplômes ou d'expérience, et... Intellectuel si possible. » Parce que vendeuse, c'était bon pour les autres. Tu préférais encore nourrir les licornes et faire leurs boxes. Tu avais aimé beaucoup de métiers, mais les études t'avaient découragé, par pure flemme. Après sept ans à Poudlard, tu avais voulu ta liberté. « Quand j'ai emménagé ici, l'imprimerie recherchait quelqu'un à mi-temps. Un journaliste n'avait pas fait son boulot, je l'ai remplacé le pied levé, et le lendemain j'avais sa place. » Ils avaient aimé ta plume acérée. Tes lèvres s'étirent un bref instant. « Je bosse le matin, je rédige le midi et je profite du reste de la journée. »T'aimais ce boulot. Faire l'ouverture des centres commerciaux ou les interviews étaient les parties les plus chiantes ; au contraire, tu adorais patauger dans un coin paumé parce qu'une nouvelle fleur avait fait son apparition, ou te geler pendant une nuit pour prendre en photo un rossignol qui revenait nicher dans le coin. C'était du petit journalisme urbain, rien de prétentieux ni de spectaculaire, et c'était très bien pour toi. Tu gérais ton temps, en totale autonomie, et c'est de ça dont tu avais besoin. De la liberté. « Tu vois, ça c'est de la justification qui se vaut. » Tu lui décoches un sourire de louve.
Allez boss, je suis sûre que tu peux le faire toi aussi.

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Dim 25 Mai - 17:54



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




Tu croisais les bras, véritablement intéressé par le contenu qu'allait révéler sa réponse. Le bonus, c'était qu'en plus, tu parvenais à éluder sa question. Impossible pour toi de trouver quoi réponde sans passer par la case du bon samaritain. Après tout, la plus part des médecins choisissaient leur voie parce qu'ils avaient eu un déclic. Une enfance bouleversée par la maladie d'un proche, l'acharnement des toubibs à trouver un remède et enfin le miracle de la guérison. Ouai, un truc, une histoire du genre. La tienne était différente, habitée par un souvenir de collège qui transcendait toutes les barrières que tu avais pu mettre en place. Autant croire que tes barrières n'étaient justement faites que de carton, susceptibles de ramollir au moindre débordement d'émotion. Et t'avais pris conscience qu'il fallait les solidifier au moment où elles avaient commencées à vaciller ce premier soir, prémices d'un ras-de-marée dont tu te croyais à l'abri.

Elle pose son calepin, décroise les jambes et pivote légèrement vers toi. Et son jeu de jambe commence sérieusement à te déconcentré. Elle avait les mêmes genoux qu'avant ; délicatement dessinés, à la fois fragiles et vigoureux à la manière d'un enfant. Il suffirait d'une simple chute en avant pour entailler sa peau, creusant son épiderme suffisamment pour laisser le sang s'y échapper. Un enfant aurait eu un traitement complet et sans mal ; désinfectant, éosine, pansement décoré de personnages colorés et bisous magique. Un adulte aurait eu quelques points de sutures et... Tu secoues la tête, effaré de voir jusqu'où tes pensées te menaient dans un moment pareil. « Déjà parce que le métier d'éditeur est ennuyeux. Il ne lit pas les bouquins et ne sélectionne rien, il gère juste les comités de lecture et de communication. Niveau paperasse, les impôts me suffisent, pas besoin de plus. » Tes lèvres frémissent, t'as du mal à l'imaginer faire les comptes pour... pour sa famille, cracher devant le montant des factures et recadrant Derek pour diminuer leurs dépenses. Quoique, niveau finances, ils étaient plutôt pas mal placés.

« Il fallait un métier sans trop de diplômes ou d'expérience, et... Intellectuel si possible. »
Tu baisses le regard, amusé. Oui, c'est vrai. Tu ne l'aurais pas vu dans un métier disons plus... manuel. Et tu ne comprenais que trop bien cette réticence vis à vis des études, toi même en ayant bavé durant plusieurs années. « Quand j'ai emménagé ici, l'imprimerie recherchait quelqu'un à mi-temps. Un journaliste n'avait pas fait son boulot, je l'ai remplacé le pied levé, et le lendemain j'avais sa place. » Tes yeux s'écarquillent légèrement quand tu te redresses. Tu voyais les journalistes comme des gens ayant pas mal trimés pour avoir leur place. Et elle... Soupirant, tu secoues tête. « Ça ne m'étonne même pas. » Ouai, au final, ça lui correspondait complètement. Piquer le poste des autres, telle la vénérable Serpentard qu'elle était toujours. « Je bosse le matin, je rédige le midi et je profite du reste de la journée. » Une vie plutôt tranquille en soit. Relativement pépère à côté de celle que tu menais tous les jours. Tu comprenais pourquoi elle devait certainement aimer son boulot. En dehors de ses horaires plutôt peinards, il y avait cette notion d'autonomie qui plainait en sous-jacent. Et même si elle devait suivre un programme d'interview, elle avait la liberté de choisir comment aborder sa cible. Elle avait l'air épanouis dans son boulot et tu la connaissait suffisamment pour savoir que même les plus réticents auraient du mal à lui refuser un peu de leur temps. D'abord parce qu'elle avait l'art de manier les mots, ensuite parce qu'elle était foutrement bien fout- « Tu vois, ça c'est de la justification qui se vaut. » Et on redescend sur terre.

Elle te sourit, de manière que tu prends comme une tentative de provocation ou du moins, d'incitation pour qu'enfin tu daignes répondre correctement à sa question. Tes lèvres s'étirent en retour, remontant exagérément tes pommettes jusqu'à tes yeux. « Ravi pour toi. » Et tu t'obstines à garder ton silence, tapotant plutôt une nouvelle fois sur la machine pour y commander une autre boisson. Tu prends le gobelet fumant déjà prêt, soufflant dessus pendant que tu fourres l'autre main dans ta poche, histoire de te donner contenance. Tu jettes un coup d’œil sur l'horloge. 11H34. Allez, courage, même pas une demi-heure à tenir. Courage ou... dommage. L'engin bip à côté de toi, il te tire de tes pensées et signale que ta deuxième commande est prête. Tu l'attrapes avec précaution, jugeant au passage que tu faisais bien d'empiler à chaque fois trois gobelets afin de ne pas te brûler. Tu rejoins une nouvelle fois ton bureau, t'arrêtant cependant à la hauteur de Falvie et tu lui tends l'un des deux gobelet. « T'aimes toujours le cappuccino, non ? » Les vieux souvenirs d'antan. C'étaient des détails infimes mais, qui restaient présent dans ta mémoire. Aussi douloureux soient-il. « Fais gaffe, c'est brûl-... »

Aie. Trop tard.






Oooh ;; t'inquiète chaton. Je t'aime quand même ♥ culpabilise pas ♥
By pandora

Revenir en haut Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Dim 25 Mai - 18:45


Il avait voulu une justification et tu lui en avais donné une. Tu avais eu de parler pendant des heures, monopolisant l'attention alors que c'était plutôt ton rôle de faire parler l'autre ; en réalité, comme depuis ton adolescence, tu avais réduit les phrases à leur minimum syndical. Elles étaient cohérentes et justes, mais se révélaient être un condensé de tout ce qui avait pu te passer par la tête à ce moment-là. Le sourire qu'il te renvoie plisse légèrement ses yeux clairs ; « Ravi pour toi. » zut, au moins au avais essayé. Il s'éloigne vers la machine à café – encore – et tu t'étonnes de ne pas le voir aussi réactif, avec toute la caféine qu'il doit s'enfiler, heures après heures, jours après jours, coups de stress après coups de stress. Tu entends un signal sonore puis un second mais ne t'en préoccupes guère, perdue dans les pages de ton calepin, ajoutant une précision par ci, retirant quelques détails inutiles ailleurs. «  T'aimes toujours le cappuccino, non ? » Tu relèves le nez pour découvrir qu'il te tends une coupe de plastique fumant – trois, en fait, empilés par expérience visiblement – et hausses les sourcils. Il se souv-... ? Non. Non, mais non Falvie. T'emballes pas. C'est juste du café. Mais tu le remercies d'un sourire.

« Oh c'était pas la p-... »
« Fais gaffe, c'est brul-... »

Tu ne sais pas si il lâche le gobelet trop tôt, ou si c'est toi qui ne refermes pas les doigts assez vite. Tout ce que tu retiens, c'est ce lent mouvement descendant de la tasse, qui passe dans un souffle brûlant devant ton visage, pour s'écraser dans une gerbe d'éclaboussures sur tes cuisses à peine protégées par le tissu de la jupe. Et pendant la première seconde, tu ne ressens rien d'autre qu'une profonde frustration. Tu es tâchée, et tu vas devoir rentrer dans cet état. Et lui alors ? Ne pouvait-il pas attendre que ta prise soit bien arrêtée ? Mais cette bouffée de hargne envers ta propre maladresse, redirigée à tort vers le brun, disparaît à l'instant même où ton cerveau traite le message véhiculé par tes neurorécepteurs.
Une seconde.
Et tu glapis.

Tes yeux se voilent d'une pellicule de larmes alors que la douleur ne fait que s'amplifier, passant de la sensation de chaleur, au feu d'une brûlure à la limite du supportable. Tes doigts crispés se collent contre tes lèvres alors que dans un mouvement réflexe, tu te relèves, chancelante, envoyant les gobelets rouler sous le bureau, égrenant les dernières gouttes empoisonnées. Tu souffres comme jamais, et la position verticale favorise l'écoulement du café qui dégouline le long de tes jambes, semblant liquéfier la chair sur leur passage. Ta vision est floue. Ta respiration hachée. T'as mal bordel, c'est atroce. Il n'y a rien, plus aucune méthode, plus aucune logique, plus rien que la sensation de l'épiderme qui part en lambeaux. Il faut que tu enlèves ta jupe, là où le plus de liquide s'est amassé, mais certainement pas ici. Alors tu détales, animal blessé, pris au piège dans sa propre peau.

Tu te rappelles de sa salle de bains sans trop savoir comment, peut-être pressée par l'urgence, et tu te jettes à l'intérieur en claquant la porte derrière toi. Il ne s'est pas écoulé cinq secondes entre le moment où il t'as tendu la tasse et celui où tu ouvres le robinet d'eau froide, mais cela te paraît bien plus, beaucoup trop. Tu abandonnes chaussures et jupe sans une once de regret et plonges tes mains dans l'eau glacée, dévorée par de violents frissons qui ne se calment pas. Ton mal ne cesse de s'étendre, mais tu n'as qu'un pauvre lavabo pour des jambes qui te soutiennent à peine. Le carrelage semble mordre à pleine gueule la chair nue de tes pieds, et tes mains tremblent comme celles d'une droguée en manque lorsque tu ouvres le minuscule placard au-dessus de l'évier. Tes yeux balaient les étagères, ne parvenaient à faire la mise au point. Tu ne vois plus que des taches floues, sans savoir si c'est à cause de ces putain de canaux lacrymaux qui lâchent ou parce que tes jambes se font bouffer par ce qui te paraît être de l'acide chlorhydrique. Tu chasses les produits à grands mouvements brusques, mais il n'y a rien que du dentifrice et de quoi soigner un sacré mal de crane. Génial !

Arrachant des pans de sopalin, tu les trempes dans l'eau froide et les presse au dessus de tes brûlures, n'osant poser la boule molle sur ton épiderme qui se gondole déjà de cloques. Tu le sens arriver, le choc thermique, oh, comme tu le sens bien. Tes membres sont glacés, mais les surfaces brûlées restent en ébullition, comme si tu t'exposais aux rayons avec un coup de soleil grave. Tu entends claquer des dents et mets un bon moment avant de réaliser que c'est ta mâchoire qui prend les devants, alors tu refermes la bouche et la maintiens dans cette position, furieuse de te laisser aller à ce point. C'est qu'une brûlure, merde à la fin ! De l'eau ou du lait à plus de cent degrés, car portés à ébullition, d'accord, mais rien de plus ! Stop ! Tes dents se referment sur le tissu mou qu'est ta langue, tu secoues la tête et reprends l’inondation des surfaces pourpres, tout en sachant parfaitement que... Que tu ne sauras pas quoi faire après. Bravo Falvie. Tu partages la vie d'un chirurgien et tu sais exactement comment poser un pace-maker, mais soigner des brûlures, non, ça... Une grimace sans joie tords tes traits. Encore un record dans ta vie.

Tu n'as jamais été résistante à la douleur physique. Ta carapace mentale devait prendre toute l’énergie nécessaire, et le simple fait de te couper le doigt te lançait pendant des jours. C'était insupportable, et encore plus dans ce moment précis, où tu savais qu'Upsilon ne tarderait pas à débarquer. Titubant vers la porte, tu refermes le loquet d'un tour de clé, ne souhaitant pas qu'il te voie dans cet état, et à plus forte raison, en sous-vêtements. Chaque trépidation musculaire t'arraches une grimace et tu finis donc par te laisser glisser à terre, dans la flaque que tu as créée en tentant d'apaiser le feu qui s'est emparé de ton épiderme. Et tu ne bouges plus. Combien de temps à présent, depuis que tu as quitté le bureau en trombe ? Deux minutes ? Une ? Tu entends les pas d'Upsilon qui se rapprochent, pressés, lourds. Inquiets. Sans doute s'est-il remis du choc que tu venais de provoquer... En bousillant son joli parquet. « Ça va. » Ta voix est aiguë, tremblotante et tu ne la reconnais même pas. Tu tousses, cherchant à justifier ce timbre de biche à l'agonie. « J'me suis tordue la cheville en courant, c'est trop con. » D'accord, donc si tu n'étais même plus foutue de mentir convenablement, il ne te restait plus qu'à la fermer.
Revenir en haut Aller en bas




Contenu sponsorisé


 I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Vide

Message I didn't run away this time ▬ Falvie - Page 2 Empty
Revenir en haut Aller en bas

I didn't run away this time ▬ Falvie

Page 2 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WIGGENWELD ! :: 
 :: Wiggenweld Alternatif
-
Vote pour WW parce que tu l'aimes ♥