Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

Caesius ▬ fondatrice retirée
Viridus ▬ administratrice
Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
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I didn't run away this time ▬ Falvie

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Mer 26 Nov - 20:54



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




Tu aurais dû plonger l'appareil dans une vasque remplit non pas d'eau mais, d'acide sulfurique, de javel ou de tout autre produit corrosif, rongeant ton matériel pour le rendre inutilisable ; non dérangeant. Tu aurais dû le balancer contre un mur, éclater les morceaux si chers et pourtant si minuscules le composants. Tu aurais dû le saisir par les deux extrémités et forcer, plier jusqu'à ce que sa carcasse faite de plastique et d’aluminium ploie sous la pression. Ou plus simplement ; tu aurais dû l'oublier bêtement sur la banquette passagère de ton Audi. La sonnerie aurait retentit dans le vide, ne causant aucun trouble. A moins que ce ne soit le contraire, et que sa présence, là, dans ta poche ait empêché le pire. Tu valdingues encore et toujours entre deux. Quand cesseras-tu de te faire des cheveux blancs ? On dirait une vraie nana, désolé pour toi.

Ce coup de fil est peut-être une aubaine, une alerte signalant que tu allais franchir le point de non retour. Comme un drogué, un ivrogne s’apprêtant à faire la paix avec sa substance devenue vitale et pourtant si nocive. La sonnerie s'apparente à un signal sonore, un « bip » tonitruant qui a pour effet de te faire redescendre sur terre. Afin que tu puisses réaliser l'énormité de ton acte. Ton potentiel acte. Hélas, le contraire est tout aussi vrai et rendre ton appareil hors service aurait pu être la meilleure décision que tu aurais pu prendre aujourd'hui. Parce que t'étais à deux doigts de briser tout tes codes. Des codes s'apparentant de plus en plus à des chaînes entravant décisions et actes. Parce que t'étais prêt à céder non pas seulement à l'envie, mais au besoin décadent de te rapprocher d'elle. Parce que tout y était pour que tu puisses y arriver ; elle ne t'avait pas repoussé non plus. Et pourtant, tu as pris la peine de décrocher. Brisant net ton élan alors que tu aurais pu ignorer la sonnerie, l'alerte, te narguant de tes enclaves en osant une bonne fois pour toute faire ce que ta raison t'interdis mais, ce que le reste te réclame.

Il est trop tard pour oublier ton portable dans la voiture. Et ça, tu le sais dès l'instant où tu franchis une nouvelle fois le seuil de la porte. L’attitude de Falvie, ses mimiques comportementales t'enfoncent. Tu sens l'air s'alourdir et jamais le silence n'aura été si agressif à tes oreilles. Jamais tu n'aurais pensé baisser la tête, honteux, face à quelqu'un. Et surtout pas face à elle. Toi le grand patron ; le voilà recourbant l'échine, encore un peu plus et tu rabattrais tes oreilles en arrière. Mais, le seul clébard à côtoyer de près le genre et les caractéristiques humaine ce n'est pas toi, souviens-toi. Et sers toi de cette vérité pour relever la tête. Il te faut juste un peu de temps pour mettre de l'ordre dans tes pensées. T'aplatir n'est pas dans ton genre. Qu'on te donne simplement quelques minutes. Quelques secondes. Voilà. Prends le temps d'enfiler à nouveau blouse et gants de médecin. Reprends ton rôle. Fais ce pour quoi tu es venu. Point. Tu ne sais que dire ni quoi faire d'autre ; la tenue de toubib est une bonne chose pour te sauver la mise. Enfin, si au moins c'était aussi simple.

Tu réclames la crème sans relever le nez. Affronter son regard que tu sens brûlant est un peu trop demandé pour l'instant. Sa tension est palpable, son silence pesant. Il n'est pas pour autant éloquent. Car tu ignores tout bonnement le contenu de ses pensées. T'en veut-elle d'avoir décroché ? D'avoir osé mettre un pied dans sa sphère d'intimité ? Pourtant, encore une fois, elle ne t'as pas rejeté. Son manque de réaction est une façon de te répondre ; elle ne t'aidera pas sur ce point là. Comme au temps de Poudlard, te voilà face à un problème que tu ne parviens pas à résoudre alors que la réponse est détenue par celle qui, jadis te faisait bosser et qui aujourd'hui (re-)devient le centre de ton attention. C'est triste à dire mais, peut-être qu'au fond, tu attends qu'elle te donne la solution. Qu'elle te guide, te disant quoi dire ou quoi faire. Assisté va. Tu ne l'as pourtant jamais été, agissant toujours de manière personnelle, le bonus étant que ça répondait souvent à ses attentes. Certes. Mais, là. Tu es incapable de dire, d'imaginer ce qu'elle veut. Ce qu'elle attend. Peut-être espère-t-elle ton départ mais qu'elle est trop polie pour te le demander ? Peut-être que ce qui la démange c'est de te foutre un bon coup de pied dans un endroit judicieux mais qu'elle en est incapable à cause de ses brûlures ? Quoique... La douleur qu'elle ressentira ne sera rien comparé à la tienne. Et tu l'imagines facilement oublier ses blessures le temps de savourer l'effet de ses coups. Vraiment, tu ignores si ta présence ici est encore souhaitée.

Voir même... utile.

« C'est bon. »
Cassant. Sec.
On a plus besoin de toi.

Ses iris sont toujours braquées sur toi. Deux lames de rasoirs aiguisées et tranchantes. Impitoyables. Insistantes. La menace plane au dessus de ta nuque. Oppressante. Et pourtant, tu restes convaincu que la meilleure des choses à faire c'est de garder la tête basse et de fuir obstinément son regard. Mais, détrompes-toi ; la plus sage des solutions c'est encore de partir. Tout simplement. Ne pas revenir. Claquer la porte et la laisser raisonner comme un adieu. C'est drôle quand on y pense... Combien de fois as-tu justement pensé que tu en avais finis avec elle, que cet adieu serait le dernier, que la page Falvie de ton histoire ne serait plus qu'une annexe et non pas un chapitre. Encore moins un épilogue. Combien de temps va-t-elle encore avoir un impact, une importance dans ta vie. Et combien de temps vas-tu rester le cul vissé sur ce putain de matelas pas assez moelleux et clairement infesté de parasites ? ... Bouges non de dieu... Tu es ridicule. Ni plus ni moins. C'est bien beau de vouloir rester. De vouloir faire ton job. Mais clairement... A quoi tu sers ? ...

Regarde. Elle te le fait savoir. Son ton, ses deux mots auraient pu faire pleurer n'importe quel enfant. Il aurait intimidé, effrayé n'importe qui. Mais, ça te blesse plus qu'autre chose. Regarde. Ce n'est pas fini. Tu pensais avoir encore un rôle à jouer. Un rôle justifiant ta présence. Justifiant le fait qu'enfin, tu relèves tes pupilles. Justifiant que tu tendes la main, prêt à t'emparer du remède. Mais regarde. Sens. Elle te repousse. Sa main t'éloigne, te rejette. Elle marque l'importance si pauvre pour toi de rester ici. Et tu obtempères, fronçant un instant les sourcils avant de comprendre que tu ne pourras rien y faire. Lui arracher le tube des mains et t'imposer ? Tu n'as clairement pas l'envie ni la motivation pour le faire. D'autant plus qu'elle s'applique déjà à se soigner elle même ; signant par la même occasion son accord à ton départ. Et c'est à son tour de t'ignorer. Elle garde la tête, les yeux baissés à l'instar de ton comportement de quelques minutes. Très bien ; tu as compris. Un sourire doux-amer étire tes lèvres et tu retiens un rire significatif. Tu t'en vas. Tu dois t'en aller. Elle est assez grande pour reproduire tes gestes. Assez grande pour surmonter la douleur toute seule.

Rentre au bureau ; tu seras plus utile là-bas qu'ici. Et tu pourras te défouler sur ton personnel sans craindre leur silence pesant. Sans craindre leur regard oppressant. Sans être tenté de leur bondir dessus pour les plaquer contre n'importe quelle surface, horizontale ou verticale, laissant courir par la suite tes canines et incisives sur une surface plus douce et chaude. Ouai. Là bas tu ne risque rien. Là bas tu as le contrôle, le droit de gueuler, de renvoyer, de t'imposer sans risquer un retour de bâton  poignant et douloureux. Tu la sens, cette bouffée d'incapacité, de résolution. Celle qui te soulage d'un côté mais qui t'anéantirait presque de l'autre. Mais voilà. C'est quand tu t'apprêtes à quitter les lieux qu'elle relève les yeux. Et ce simple regard voilé de mèches, d'hésitation et de crainte chamboule tout ton plan. Tes pupilles se vissent mécaniquement aux siennes et pendant un instant tu oublies de respirer. L'instant s'étire et s'allonge. Tu perds la faculté de penser et de réfléchir. Les secondes défilent sans qu'un son ne t'échappe, sans que tes yeux ne cillent, sans qu'une pensée, une idée ne t'effleure. Tu contemples l'être jadis tant adoré qui aujourd'hui fout un bordel monstre dans ta tête. Ta petite vie bien tranquille, que tu pensais remettre sur les rails avec ton départ de cette foutue baraque, est encore loin de retrouver une quelconque stabilité.

Les secondes s'étiolent encore. Jusqu'à ce que tu réalises la teneur de la chose. Tes lèvres frémissent, tes paupières papillonnent. Étonnant à dire mais, ces quelques instants de silence t'ont fait réaliser qu'au bout du compte, t'es bien trop atteint – ou drogué, au choix – pour choisir de simplement tourner les talons. L'idée de partir disparaît petit à petit au profil d'une autre criblée de censures mais, aussi de tendresse. Tu cherches quoi dire. Quoi faire. Atténuer cette gène te devient nécessaire. Alors tu baisses les yeux, rivant ton attention sur ses mains. « Regarde ce que tu fais. » C'est sorti après un raclement de gorge éloquent. Comme pour détourner son attention. Partir sur autre chose. Quitte à être lourd avec ton comportement de médecin maniaque du contrôle. Ou avec ton comportement de fuyard dégonflé. « Applique toi. » Tes sourcils se froncent tant tu es concentré sur la tâche imposée ; changer de sujet et casser le silence. Et quoi de mieux que ses blessures pour repartir sur un semblant de conversation ? … L'envie te prend d'agripper ses poignets pour la guider. Mais, tu n'en fais rien. Rien à part relever la tête. Enfin. Tes yeux scrutent les siens sans se détourner. Et un sourire en coin finit par s'étirer aux coins de tes lèvres. « Faudra pas te plaindre si ça gangrène. » Elle voulait faire le boulot à ta place. Soit. Tu ne serais pas responsable des suites prodiguées par son propre soin. Bon... La gangrène c'était un peu – carrément – exagéré. Mais tu ne doute pas que la pointe amusée de ta voix lui ai échappé.

Et c'est non sans un regard de reproche qu'elle échoue ses paumes contre ses cuisses, activant les propriétés curatives de la crème. Tu la laisse faire, sans râler ni gronder mais, gardant toutefois un œil sur sa méthode. Et tu espères en silence que les cicatrices ne seront qu'infimes. Ce silence n'est d'ailleurs plus le même. Il n'a plus cette lourdeur, cette pesanteur. On sentirait presque le calme ambiant d'un exercice estudiantin de routine... Jusqu'à ce qu'une nouvelle sonnerie interrompt tes rêveries. Tu te redresses, la mine interrogée. Ce n'est pas ton téléphone. Ni celui de Falvie resté vautré par terre dans la salle de bain. C'est le téléphone fixe, celui de la maison. Ta patiente se redresse également, juge l'état de ses paumes et s'en essuie la crème sur une autre partie de son corps – tu détournes d'ailleurs rapidement la tête... sans camoufler ton sourire.

Mais, pas le temps de ricaner, sa voix atone et vague lorsqu'elle répond laisse ensuite place à un silence jugé un peu brusque. Mais, ce qui t'interloque le plus, c'est cette lueur horrifiée et lasse que tu décèles dans ses pupilles lorsqu'elle rive ses yeux sur toi. Tes sourcils se froncent, ta tête bascule légèrement sur le côté. D'un comportement blasé, elle semble soudain en alerte. Et cette impression se clarifie quand elle se penche vers toi, ses doigts s'emparant subitement de ta manche. Tu l'interroge du regard, complètement largué alors qu'elle cale le combiné contre son épaule pour relever ta chemise, dévoilant ta montre qu'elle s'applique à regarder pour en connaître l'heure. Un ''c'est qui ?'' te brûle les lèvres. Mais, tu n'es personne pour oser fouiner de la sorte. Si les hypothèses concernant l'identité de l'interlocuteur s’enchaînent dans ta tête, passant de sa mère à son patron, l'évidence t’apparaît alors soudainement aux yeux. Ben ouai. Qui d'autre... Tes traits s'assombrissent, voilant ton regard d'un claque noir. Tes pommettes remontent. Tes lèvres sont pincées. Tes pupilles se font perçantes sous l'opacité croissante de leur lueur. Tu guettes. Tu ne sais pas pourquoi mais, tu redoutes chaque mots prononcés par Falvie.





Pardon pour le teeeeemps ;; jeteaimeok.
By pandora

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Mar 10 Fév - 1:48


Ça t’emmerde.
Clairement. Ça t’emmerde.
Son attitude. La tienne.
Le silence. Tes plaies.
Tout.

Tes gestes absents sont à présents durs, et tu te branles littéralement des incidences que cela peut avoir. Tu décharges ta hargne dans tes gestes, et comme tu ne peux ni le plaquer contre un mur, ni le plaquer contre un mur ET lui exploser le pif, tu te décharges comme tu peux. Dents serrées, tête baissée, épaules rentrées, tu aurais pu casser des briques avec la force de ta main – heureusement que tu te modères pour malaxer ta peau : après tout, c'est encore la tienne.

Tu rages en silence, bouillonnant intérieurement et extérieurement, et t'étonnes que l'air ne grésille pas autour de ta silhouette, comme si tu générais un champ électrique. Né de ta frustration. Parce que c'est ça le pire, ce n'est pas la colère, c'est la frustration. Tous ces murs, toutes ces barrières qu'il y a entre vous, qui sépare votre regard, qui morcelle vos phrases. C'est caché, enfoui, tout n'est que façades.
Et c'est ça qui te scie.
Parce que dans l'amour comme dans la haine, il n'y a jamais eu de masques entre vous.

C'était pur, intense, réel. C'était la rage explosive, la rancœur déferlante, c'était les cris, les sorts, les objets qui volent et les coups qui pleuvent, toujours amortis. C'était brut, et c'était vrai.
Ce n'était pas ce carnaval de mots encapuchonnés, placés avec soin un à un pour ne montrer aucun sentiment.
Des masques, des paravents, des plaques de béton, encore et encore.
Tu étais lasse d'empiler.
Lasse de faire le concours de celui qui aurait la tour la plus haute.
Lasse de ces conneries, trop adultes pour toi.
Trop guindées. Trop chiches.
Trop.... Pas vous.

Les regards se croisent. S'entrechoquent.
Et c'est la collision.

Les portes s'ouvrent. Juste un peu. Juste assez pour t'ébouriffer les cheveux. Pour humer l'odeur d'adolescent qui en ressort. Juste assez pour savoir que celui que tu connaissais est encore là, blotti sous une pile de souvenirs crasseux et de responsabilités lourdes comme le plomb, qui l’enchaînent un peu trop. Il est là, et son cœur bat.
Tu ignores ce que lui peut lire. Mais rien qu'il ne sait déjà.

« Regarde ce que tu fais » Tu baisses les yeux, passé l'instant de surprise, et observe sans comprendre tes jambes qui n'ont pas pris la forme de sashimi par la violence de tes palpations. Pas encore. C'est ta faute as-tu envie de répondre, piteuse. Mais son sourire te coupe. Entraîne le tien. T'embarque ailleurs, loin du lit qui pue le chien et du toit fraîchement réparé. « Applique toi. » Mais je t’emmerde, Dr. House. Tu le fixes sans bouger un doigt. Par contre, c'est un sourcil qui se lève. Non, tu n'as rien fait de mal, tu en es sûre. Mais il peut toujours te montrer comment mieux faire... « Faudra pas te plaindre si ça gangrène..   » Ah merde, et puis t'es pas vaccinée contre la peste en plus. Vraiment trop bête. Et puis le paludisme et tout ça, c'est un vrai risque à prendre au sérieux au vingt-et-unième siècle.

Cependant, tu lui en dois une. Il a sauvé l'ambiance, l'humeur, la situation, et... Tes jambes. Aussi. Un vrai héros. SuperUpsi. Alors tu la fermes, et un sourire en coin, tu tentes de mieux masser, appliquant la crème au lieu de la tasser sur un épiderme qui criait au supplice. Tu fais moins bien que lui, mais étaler un truc est à la portée de tout le monde, et tu sais te servir de tes mains. Vraiment bien. Un sentiment de sérénité a fini par s'installer – tu ne penses à rien, laissant tes mains agir et jetant de fréquents coups d'oeil au brun, comme si tu cherchais son approbation alors que c'est purement gratuit. Tu en profites. Le vampirise de tout ce qui fait cet instant. Au cas où...

La sonnerie du téléphone brise le silence comme un caillou lancé dans une vitre. La paroi n'a pas même le temps de fissurer qu'elle explose, projetée dans toutes les directions, sifflant dans l'air comme autant de lames vengeresses, désunies à jamais de leur support. C'est comme si le vent soufflait à tes oreilles, hurlait même, couvrant ta peau de chair de poule et remplaçant la douce chaleur qui t'entourait par un froid glacial. La bulle – ta bulle avait éclaté. Ton cocon où il était inclus. Ce petit monde d'air pressurisé et de souvenirs effacés où tu n'avais qu'a sourire pour être heureuse. A te réchauffer dans la lumière de ses yeux. Dans cet endroit sans passé ni futur, où le présent s'étirait à l'infini, en une longue seconde où ta vie pouvait débuter et prendre fin. Ou un battement de paupière durait une éternité, ou un peu plus.
Ou le temps n'était qu'un mot.
Oublié.

Tu mets quelques secondes à réaliser que ce bruit strident n'émane pas de lui mais de toi. Ou plutot de la chose à ta gauche. Le téléphone de la chambre, le numéro de votre maison. Et l'interlocuteur ne faisait presque aucun doute. On ne t'apellait jamais, parce que tu n'avais ni portable, ni masques pour prétendre à de fausses amitiés. Les amis de Derek apellaient le concerné, et ils savaient à quel point ses horaires étaient chaotiques. Par élimination, c'était forcément le concerné qui venait de sortir du boulot et qui tentait de joindre sa compagne. Dans le cas contraire, il laisserait un message qu'il effacerait si tu ne l'avais pas écouté en rentrant.
Ce type était réglé comme une horloge.
Et tu ne t'en rendais compte que parce que tu avais son contraire devant les yeux.

… Mais oui.
Une horloge.

Tu prends le temps d'essuyer tes paumes crémeuses sur tes chevilles, puis passant tes mains sur tes poignets, cette caresse te relaxant infimement avant de saisir le combiné. Flex. Tout était limpide dans ton esprit. Enfin... tu l'espérais. « Ma puce, je sors de la rhinoplastie, on ne m'a pas retenu pour une fois ! » Tu m'étonnes, ton patron est occupé ailleurs. « Je rentre, à dans cinq minutes ! » T'en aurais limite haussé un sourcil. Il savait très bien que le trajet se faisait en huit minutes. Il était trop content pour y penser. « Super, mh... » Non, tu n'avais pas oublié son nom. Tu cherchais l'heure. Un coup d'oeil à la fenêtre ne t'en appris pas plus, tu étais déjà nulle en repérage alors deviner la tranche horaire grâce à la position du soleil... Qui de toute façon n'était pas là, caché par les nuages toujours présents. Tes yeux balaient le mur de la chambre sans y trouver une seule de ces foutues horloges, et tu passes au prochain objet sur ta liste : les montres.

D'un mouvement de tête, tu cales le combiné contre ton épaule et tu chopes la manche du brun sans un regard dans sa direction, concentrée sur ta tache. Tu la relèves d'un mouvement vif, y décrypte l'heure et relâche le précieux, les yeux dans le vague. Dix-sept heures. C'était bon. Parfait même. « Super ! » Ta voix était chaleureuse, mais tes yeux et ton expression restaient de marbre, froids. Après des années de comédie et de mensonges, tu pouvais te produire à Broadway, ou candidater pour un soap hollywoodien. « Tu peux juste passer prendre du lait avant ? » C'était l'heure du rush, il aurait du mal à se garer, un monde fou dans les allées et une queue interminable en caisse. Le destin jouait en ta faveur – c'était délectable. « Ecrémé. » Une petite pause. « Tu sais, celui avec le bouchon orange. »
Machiavélique.

« C'est ça, à tout de suite ! » Pas un sourire. Enfin si, peut-être un. En coin. Un Falvien. Annonçant clairement la merde que tu venais de faire. Ce n'était pas éclopée que tu deviendrais un ange. De toute façon, presque à poil que tu étais et avec Upsi à tes côtés, plus grand chose ne te séparait de la teigne qu'il avait si bien connu.

Tu relevais fièrement la tête, passablement satisfaite de ton coup. « Parfait, on a vingt bonnes minutes devant nous. » Tu tortilles tes cheveux d'une main, détachée, le regard vers la fenêtre, imaginant ce pauvre Derek perdu entre le lait entier au bouchon rouge, le demi écrémé bleu et le lait écrémé vert. Courant de vendeur en vendeur pour trouver ce fameux lait inexistant au bouchon orange. Et comme il était gentil et en plus, ravi, il allait s'acharner pour te faire plaisir, et y passer des h-

oh.
On
a vingt bonnes minutes.
On.

Ton enthousiasme est tel un soufflé qui soudainement, se tasse dans son moule. Merde. La satisfaction d'un méfait accompli te lie trop à lui. La preuve. Tu songes, la panique te gagnant, au temps que tu as mis à fixer stupidement la fenêtre avec ce sourire de conasse pendu  aux lèvres.
Pendant que lui, évidemment avait tout de suite fait le lien.
Alors tu tentes de te rattraper aux branches.

« Enfin toi. »

Avec un air entendu très mal simulé.

« Ouais. Carrément. Toi. »

Ces putains de branches se cassent comme des lâches.
Et tu tombes comme une gourde.

« Ouais. »

Et d'hocher la tête comme un jouet à ressort.

« Pour faire le trajet, tout ça. »

Le vide dans ta tête est atrocement pesant.

« Ouais »

Ton air de blonde finit par disparaître petit à petit, laissant place à celle, blasée et agacée plus reconnaissable. Tu tombes lourdement sur tes oreillers et, les yeux levés vers le plafond, tu grognes un pesant « Si tu trouves ma répartie en chemin, envoie-là moi par la poste, j'en ai besoin. Vraiment. »

Et tu restes en position, les bras croisés, gonflée de ta propre médiocrité à son égard, contrastant tellement avec le brio dont tu as fait preuve pour évincer Derek. Tu fuis son regard, lui présentant la face exaspérée de la nana qui en fait, meurs littéralement de honte à l'intérieur.

« Ouais. Ouais. » voilà ce que tu as sorti.
Ouais, Ouais.


Putain.

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Mer 18 Fév - 1:22



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Falvie ▬ Upsilon




Tu ne l'entends pas. Et c'est tant mieux d'ailleurs. Tu n'entends pas sa voix nasillarde mais, tu la devines. Elle est presque chantante, niaise, tellement ce type respire la gaieté. Toujours. Aussi bien la nuit que le jour. Que tu lui files le sale boulot, le descends pour une broutille à la con, l'obliges à prendre l'escalier parce que tu veux être tranquille dans l’ascenseur, cet idiot se contente à chaque fois d'hôcher la tête, tout sourire. C'est limite si un « Bien Maître. Tout de suite Maître » n'était pas de trop. Tu l'avais suffisamment pensé pour qu'à tes yeux la suspicion devienne réalité ; Derek Folden n'était qu'un prototype de ce que serait un chien sous forme humanoïde.
Bordel ; mais qu'est-ce qu'elle foutait avec lui ?

« Super, mh... »

Premiers mots qu'elle décroche.
Premières sensations désagréables. Troublantes. Tu restes figé, cramponné malgré toi à l'angoisse qui monte tant tu redoutes les prochains mots prononcés par ta patiente. T'attends les paroles douces, celles qu'une compagne dessert mielleusement à son preux chevalier. Tu les crains alors que pour la unième fois de la journée, tes pensées sont mal placées. Tu fais l'enfant. Tu ne sais pas ce que tu veux. Ou alors tu refuse de l'admettre. Et cette spirale aura ta peau. Tu voudrais lui arracher ce foutu combiné. Le balancer à travers la pièce avec toute l'animosité créée par ce coup de fil. Tu voudrais sentir la literie s’affaisser sous tes rotules. Les draps se froisser sous la prise de ses doigts. Deviner son corps se tendre et se raidir. Écouter le silence saccadé par son souffle tant apeuré que frustré. Saisir l'instant où ses pupilles se dilateront. Effacer ces sept dernières années ; faire comme si le parasite à quatre pattes n'existait pas. Redevenir l'adolescent possessif que tu étais et éviter de perdre... ce que tu as bêtement perdu.
Dommage. Que tu n'ai pas mieux réfléchis avant.

Tes désirs se brouillent et tu retombes au moment présent dès lors qu'elle s'empare de ton poignet. Elle évite soigneusement le regard interrogatif que tu lui lances, et libère ton bras une fois l'heure prise en compte. Et tu n'as pas le réflexe d'en faire de même car elle accapare toute ton attention. « Super ! » La lassitude que tu déchiffres soudain sur son visage contraste avec la candeur de sa voix. Cette expression froide, distante, aurait pu te faire sourire. Tu pourrais jubiler de voir quelle attention elle lui porte. Quels sentiments lui inspire son appel. Lui, à l'autre bout de la ville n'entend qu'un mensonge, une mascarade, quand toi, tu fais fasse à la vérité. Tu pourrais t'en satisfaire. « Tu peux juste passer prendre du lait avant ? » Te sentir complice. « Ecrémé. »  Distinguer la proximité abstraite qui se tisse entre vous. « Tu sais, celui avec le bouchon orange. » Tu aurais pu sentir tout ça. S'il n'y avait pas cette fascination nostalgique que tu éprouvais à cet instant.

Oh tu étais bien loin de te douter de l'ampleur de sa combine. La regarder et l'entendre suffisait pour te faire comprendre que la Falvie connue n'avait pas changé. Angélique sous sa frêle apparence, vile et mesquine derrière le masque. Elle était rebelle, provocatrice. Tu étais son double, son miroir, renvoyant autant que faire se peut les pics et les sous-entendu. Elle te tenait tête. Tu lui tenait tête. Mais, cela ne vous menait pas à rien : l'issue en était toujours agréable et ni toi ni elle ne pouvait dire le contraire. Tu aimais ce côté mutin ainsi que la complicité qui en découlait. En revanche ; tu appréciais beaucoup moins son silence et la capacité qu'elle avait à se montrer froide. Distante. Tu le sais pour l'avoir déjà vécu, il y a longtemps. Et revoir cette expression te replongeait à cette même vieille époque. Si elle possédait toujours sa panoplie d'artifice, toi tu restais obstinément con.

« C'est ça, à tout de suite ! »


Tiré de ta contemplation, tu clignes des yeux. A tout de suite ! Ah. Merde alors. Peut-être faut-il que tu partes, au risque de potentiellement envoyer Derek faire un séjour en rhino. Et pas en tant que médecin. Ho. Et puis, dans ta grande générosité ; tu lui arrangera également un rendez-vous chez le dentiste... Tu devrais ranger tes poings et simplement te barrer, Ash. Ouai. L'idée de croiser D. et de savoir qu'il va retrouver Falvie dans son plus simple appareil ne te donne pas franchement envie de lui offrir autre chose qu'une tarte. Ou exceptionnellement ; un bilan santé complet. Si tentante soit cette idée ; elle n'a cependant pas le temps de s'affiner. Quelque chose dans l'attitude de ton hôte te dit clairement que... t'as raté un truc. Et ce quelque chose ; c'est ce sourire. Celui signé Falvie. Breveté « je complote donc je suis. » Plus que quelques secondes et son plan te sera dévoilé.

« Parfait, on a vingt bonnes minutes devant nous. »


… Pardon ?
C'est écrit en gros sur ton visage. L'incrédulité lisible sur chacun de tes traits. Elle passe par tes yeux et se termine à tes lèvres. Elle t'aurait balancé ''Upsi ; je veux devenir Falvio'' que la surprise aurait été la même. Ouai... enfin. N’exagérons rien. On a vingt bonnes minutes devant nous. Mettons tout en ordre... Elle est à walpé à porté de main. Elle a conspiré pour avoir vingt bonnes minutes  à exploiter d'une manière ou d'une autre. Et ce Parfait ne fait qu'indiquer que cette manière ne peut être qu'agréable, faute d'autre mot. C'est... pourtant clair, nan? Alors pourquoi regarde-t-elle vers la fenêtre avec ce simple air ravi ? Pourquoi n'a-t-elle pas tourné le regard vers toi en t'offrant un sourire en coin ? Elle ne semble pas se rendre compte de l’indécence de ses propos. Du sous-entendu limpide qu'elle vient de lâcher. Tu ignores pourquoi D. vous octroie vingt minutes, ni que c'est cette histoire de bouchon de bouteille qui en est finalement la cause –  pour ta défense ; tu laisses les courses à tes employés et ne consomme que très rarement du lait. En revanche là, t'attends impatiemment le moment où elle percutera.

Tu t'appliques à vouloir camoufler un début de sourire. Mais, la tâche devient plus ardu lorsqu'elle entend le sens évident de sa phrase. Quel moment épique. T'aurais pu en croiser les bras en te massant le bas du menton, tel un réalisateur auditionnant la volée d'acteur qui se précipite sur un rôle phare. Mais, tu te contentes de ne pas bouger et d'attendre juste la suite. Voir comment elle s'en sortira.

« Enfin toi. »

… Eh ben.
Tu lèves un sourcil dans une ligne parfaite qui décrit cette forme d'étonnement où se lit également l'amusement.
« Ouais. Carrément. Toi. »
De mieux en mieux.
Elle t'offre vingt bonnes minutes à mettre à profit. Merlin, vingt, c'est beaucoup trop court...
« Ouais. »
Carrément. Ah. Non attends. Tout seul c'est pas drô-
« Pour faire le trajet, tout ça. »
Tu m'étonne.
« Ouais. »
Parfaitement.

Quelle descente. Voilà quelque chose d'assez... inédit. Falvie perdant ses moyens. De façon comique. Et tu n'as rien fait, rien dit pour la rattraper. Elle aura au moins eu le pouvoir d'effacer toute trace de nostalgie persistante. A ses dépends certes. Mais, tu préfères nettement cette ambiance là. Même si elle a l'air de ne pas tout à fait partager ton avis. Elle s'affaisse, sans doute – carrément – affligée par sa propre bêtise quand toi, tu te mords la lèvre pour ricaner en silence.

« Si tu trouves ma répartie en chemin, envoie-là moi par la poste, j'en ai besoin. Vraiment. »


Tes pupilles brillent d'hilarité. Elle grogne. Adopte une stature boudeuse. Mieux ; elle évite ton retard. Elle aurait certainement voulu fusionner avec le matelas et disparaître dans la foulée. Tu laisses quelques secondes de silence s'écouler, le temps d'arrêter de ricaner pour aborder une expression un peu plus sérieuse, précédée du fameux raclement de gorge.

« Pas sûr que même vingt bonnes minutes suffisent à la débusquer. »
Temps de pause. Parce que toi aussi, tu sais bien les placer. « Le trajet est long, tout ça... » Tu feins le moment de réflexion, choisissant bien tes mots, avant de river tes yeux au plafond. Falvie qui perd son sens de la répartie. C'est... c'est une occasion rêvée pour instaurer un nouveau jour férié. Mondialement férié. Vacances en vue. Pour le monde. Même pour l'autre toca...

« T'inquiète pas ; ça restera entre nous. »
Secret médical.
Tes yeux glissent à nouveau vers elle et tu lui adresses un sourire sincère, sans forme de moquerie cette fois. « Donc. Tu me fous dehors. » Avec quelques minutes d'avance pour pouvoir conduire sereinement. Ouai, t'avais bien compris. « Et si je veux pas ? » Ah. On a perdu le sourire et les paillettes dans les yeux. « Si je veux rester encore vingt minutes avant de partir. » Il se passera quoi ? Elle te balancera ses oreillers à la tronche pour te faire fuir ? T'enverrait un bon coup de pied dans le derche tout en ignorant la douleur ? Wow. Sais-tu au moins pourquoi tu veux rester ? Sais-tu qu'il lui suffirait de te dire de t'en aller pour que tu obtempère ? Sais-tu que tu t'embourbes dans les ennuis ?

« Tu dirais quoi ? »

...Que vingt minutes, c'est pas assez.





K li T 2 KK. movkanmeme
By pandora

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Jeu 5 Mar - 0:09


{ GROS CLICHÉ MUSICAL LAUL ♥ }

La honte est tenace. Écrasante. Elle t’oppresse, envahit tes poumons, bloque ta respiration, la rend laborieuse. Elle remplace ton sang, pulse dans tes veines et rend ton épiderme plus chaud à certains endroits. Tu entends son rire résonner dans ton crâne, ricocher dans ton cerveau. Sa voix est féminine, nasillarde ; les femmes ont une voix propice à la moquerie alors que les tonalités masculines écrasent plus avec force. La honte est un peu ton ennemi numéro un, celle qui contraste divinement bien avec ton ego. La honte se glisse dans les faillies créées par tes échecs et s'y tapit, prête à en bondit pour te rappeler à chaque fois que cette tentative fut soldée par un raté. Suivie comme son ombre par l'humiliation, la honte te menace, sourire aux lèvres, à chaque fois que tu sors des sentiers battus. Brandissant déjà ce fameux drapeau du « je te l'avais dit ! » encore un symbole à lui tout seul.
La honte. Cette connerie.

Ta respiration lente et calme évacue cette envie cinglante de balancer tous les objets de la pièce par la fenêtre – puis de t'y jeter par la suite – alors que tu adresses une prière au dieu des produits laitiers pour ne pas avoir les gênes de ces pauvres âmes perdues qui rougissent sous le coup de la contrariété. Le tableau en aurait bien fait rire un, tiens. Celui-là même qui avait embarqué la Honte dans son sillage, et toute la flopée de sentiments que tu ne ressentais pas au quotidien. Ceux un peu plus extrêmes, un peu moins communs. De l'exaspération en bouteille, de la poudre de jalousie, une feuille de sarcasme – non, plus sérieusement, une forêt entière – et un tonneau de désir pimenté à l'érotisme. Et encore. Il y avait tellement de flacons qu'il stockait sous sa cape...

Du coup, tu penses à lui.
Encore.

Comme ii n'avait pas encore décroché un mot depuis ton suicide sentimental des dix dernières secondes (et des sept années passées) tu ressassais ses expressions et ses mouvements afin de récupérer le peu de matière grise qu'il devait rester dans ton encéphale anémié. Un bout collé dans un coin, suspendu à un axone suffirait. Tu revoyais clairement sa tension lorsque Derek avait appelé, et cette manifestation de tension jalouse te faisait sourire intérieurement. Tout ce qui te projetait une image de lui en septième année te plaisait, et tu t'arrêtais à chaque fois avant qu'une petite voix ne vienne insinuer que si tu n'avais pas été aussi couarde – et conne – tu n'aurais pas à faire cet effort de mémoire à présent.

Cela dit, penser à lui n'était jamais une corvée – cela venait presque automatiquement. C'était un si bon sujet d'étude ! Il était impossible de savoir ce qu'il prévoyait dans un futur proche, et tu te demandais souvent si tu portais aussi bien ce même masque que tu l'aurais voulu. Pouvait-il deviner ce que tu fomentais avant même d'avoir esquissé l'ombre d'un sourire d'anticipation ? Lire les émotions cachées que tes yeux ne lui crachaient pas à la gueule ? Tu aurais aimé être un livre fermé, qui lui laisserait voir une page ou deux lorsque tu l'aurais décidé, choisir de le laisser lire quinze lignes ou juste un mot, voire même rester fermée, hermétique, et qu'il ne puisse rien savoir. Que le doute, les hypothèses et les suppositions soient ses seuls alliés. Mais c'était, de toute évidence, très loin de la réalité.

Tes yeux reviennent à lui et son sourire est toujours là, persistant, montant jusqu'aux pommettes, plissant ses yeux qui clamaient qu'il n'allait pas te louper. Mais tu es prête, l'ascenseur émotionnel est devenu sa capacité phare. Après la honte, l'amusement. T'attendais sa réplique avait impatience, et visiblement, lui aussi. Il avait eu tout le loisir de la méditer longuement pour que son effet ait le maximum d'impact. « Pas sûr que même vingt bonnes minutes suffisent à la débusquer. » Premier impact. Tu tiens le coup sans vaciller, ta carapace est déjà lacérée de trous d'obus. C'était trop facile. Deux prunelles incandescentes le fixent intensément. Vas-y Ash, j'suis prête. « Le trajet est long, tout ça...    » Boum. Déflagration. Crétin. Le double sens, ça fait mal, lancé à pleine vitesse et tiré à bout portant. Tu dissimules un sourire. Sans succès. Tes lèvres se pincent, mais un coin se relève. Abruti. T'en avais des dossiers à ressortir, prouvant que vingt minutes, pendant un temps, c'était un sommet inexploré et impossible à atteindre pour un petit gryffon...

«  T'inquiète pas ; ça restera entre nous. »
Bouffon.

Tu lèves les yeux au ciel, jeune fille de bonne famille exaspérée par les conneries d'un roturier qui- non sans déconner, juste pour l'enmerder, parce que tu ne secoues pas le drapeau blanc si vite. Enfin... Le seul drapeau blanc que tu avais sous la main c'était le drap qui te recouvrait, alors ouais, peut-être qu'au final, tu allais vite capituler avec un sourire confus et désolé.

« Donc. Tu me fous dehors. » A ce moment, ton expression faciale doit transmettre un message du genre « putaintutefousdemagueulet'asriencompris ??? » et t'as presque envie de lui dire qu'à chaque fois qu'il fallait faire le tri entre tes conneries et tes vérités, il confondait toujours au pire moment. Ou alors il faisait exprès. Depuis quand il te laissait le choix, merde ?! « Et si je veux pas ? » Ah, bah quand même. Il était temps, t'avait eu peur de finir avec un second golden dans les br« Si je veux rester encore vingt minutes avant de partir.   » Non mais espèce de gros con aurais-tu oublié que c'est toi le PATRON de l'hosto ou bosse un certain parasite et que par conséquent tu pourrais rester plus de vingt minutes à chercher ma répartie? « Tu dirais quoi ?  »

« Bah reste. »

Tu sors ça avec une logique implacable, avant même qu'il n'ait refermé la bouche et marqué le point de sa phrase. Comme si c'était d'une évidence tellement frappante qu'il était étonnant qu'il ne l'ait pas encore remarqué. Il voulait rester ? Qu'il reste. Le jour où tu le virerais de chez toi était loin d'être arrivé – et pas seulement parce que tu n'étais pas foutue de tenir debout sans déclencher un cataclysme pour lui, toi ou à plus forte probabilité, tes jambes.

Il était de toute façon, proscrit qu'il se barre. Sur le coup, tu regrettais amèrement de ne pas avoir envoyé Derek à Ikéa chercher le meuble adfgrefer bleu pastèque avec des gentes vertes fushia, mais c'était trop tard. Au lieu de passer quinze jours à chercher dans les sous-sols du magasin, Folden allait en perdre vingt à chercher un lait au bouchon orange avant de trouver un vendeur qui lui ferait remarquer que sa femme s'était foutue de sa gueule dans les grandes largeurs. Non, là, maintenant, tu ne voulais plus qu'Upsilon parte. Dans l'idéal, tu aurais enroulé bras et jambes calcinées autour de son torse et il t'aurait embarqué n'importe où, dans son loft au loyer à six chiffres comme dans un motel pourri, et tu ne l'aurais lâché qu'une fois certaine qu'il n'allait pas se barrer. Après l'avoir menotté à quelque chose par exemple.

Il. Ne. Pouvait. Pas. Partir.
Pas maintenant.
Pas déjà.

« Sérieusement. » Les hommes, putain... « Comme si cette question avait une autre réponse. » Ah ça, monsieur était très fort pour donner des ordres quand la hiérarchie était établie, mais alors quand il n'était pas sûr de sa place, c'était une autre affaire. Et en même temps, tu te doutais que cette adorable indécision t'était uniquement destinée, et qu'il ne dansait pas autant d'un pied sur l'autre avec les autres nanas qu'il avait du fréquenter.

Tu le toises un bref instant pour marquer tes paroles, prenant les rênes en main, avant de jeter un coup d'oeil à côté de toi. Parfait, il y avait de la place, tu ne risquais pas de le foutre par terre en le tirant vers toi – ce que tu fis sans la moindre gêne, t'arrangeant quand même pour qu'il ne s'écroule pas sur toi, le nez entre tes deux seins.
Ce qui vous aurait arrangé tous les deux, en passant.

Tu le vois basculer sur le matelas et la différence d'inclinaison du matelas te fais légèrement glisser vers lui, chose que tu choisis d'ignorer, le laissant choisir s'il préférait penser que c'était une action voulue de ta part ou non. En moins de trois secondes, il est vautré sur le lit, plus ou moins parallèle à toi et avec l'expression de celui qui a sauté trois pages dans son roman et n'en comprend plus l'histoire.
Heureusement pour lui, tu connais la fin de ce chapitre.

Tu décales légèrement tes jambes pour lui laisser de la place, non sans un grognement évocateur, entre le « putain » et le « bordel » et réarrange le drap autour de toi pour ne pas non plus jouer la nymphette de la tentation – enfin, pas explicitement. Tu cales une épaule contre la sienne, certains de tes cheveux glissant accidentellement contre sa peau sans qu'il ne se doute un seul instant que tu étais en train de prier pour sentir autre chose que la bétadine. En ce qui le concernait, il sentait toujours pareil, et si tu avais été une saloperie de chat, tu te serais nichée dans son cou pour humer ces arômes de mâle, de parfum hors de prix et de café tout aussi indécemment cher, fraîchement importé d’Italie. Mais tu n'es pas un chat.
Alors tu te contentes d'inhaler l'air et de t’imprégner de son odeur de façon passive et indétectable. Ah putain, son odeur. Un aphrodisiaque à elle toute seule.

Tu lui jettes un regard en coin, puis dévie sur le décor morne de la chambre, ne pouvant t'empêcher de penser à celle partagée à la Tête de Sanglier, bien plus sordide... Et bien plus conviviale aussi. « Alors, un pontage coronaire passionnant à raconter ? » Sors-tu des plus innocemment, prête à l’assommer de définitions pointues s'il osait ne serait-ce qu'imaginer que tu crachais ces mots sans savoir ce qu'ils signifiaient. « Sauf si tu as une meilleure idée pour occuper ces vingt minutes. » Aucun sourire ne vient fleurir sur tes lèvres, fruit d'une lutte acharnée pour garder une expression des plus neutres. Allez Trésor. Viens jouer au mec. Tu fais ça si bien.  Des mèches rosent coulent de plus en plus sur ses épaules, touché satiné sur sa peau brûlante, et tu finis par tourner la tête vers lui. Un sourire en coin relevant tes commissures.

Tu voulais jouer ?
« Ou plus. »
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Mar 10 Mar - 21:00



I didn't run away this time

Falvie ▬ Upsilon




Son air mortifié ne t'as pas échappé. Et sourire aux lèvres, tu te préparais délicatement à t’engouffrer dans le creux qu'elle avait elle-même créer. Pioche verbale à portée de langue, elle avait, comme on dit, creusé sa propre tombe. Rien de macabre toutefois. Pour cette fois du moins. C'était une perche clairement tendue. Non voulu sans le moindre doute mais, elle était là, et tu n'allais pas louper ça. Tu n'allais pas la louper. Parce que c'était mal te connaître. Un brin chafouin, le regard pétillant d'une touche de lubricité, tu savourais. Une. Deux. Trois phrases à l'impact soigneusement étudié. Baignées de sous-entendu probablement qualifiables d’indécents au vu de votre relation – parce que oui, vous en avez une. Un bordel pas possible, pire qu'une cuisine lorsque tu y mettais les pieds pour faire autre chose qu'y manger.

Sa mine boudeuse se détend pour prendre le pli d'un sourire qu'il est difficile de camoufler. Loin de te douter qu'elle remettait en cause ton potentiel d'homme – de toute façon, il n'y avait aucune preuves que les vingt minutes t'étaient, à une époque, impossible à atteindre, NESSpas – tu mettais inconsciemment tout ça sur le compte de la complicité. Parce que les propos voilés n'avaient plus de secrets pour vous. Parce qu'il suffisait d'un geste, d'un code, parfois même d'un simple regard pour que la connexion soit établie, bien qu'aujourd'hui elle rame un peu. En sept ans de vie active, force est de constater que tu n'as jamais ressentit ça avec quelqu'un d'autre. Dire qu'il te suffit de l'avoir sous les yeux pour t'inspirer. Pour retrouver ce petit truc dont tu étais jusque là dépourvu. Un bien inestimable. Sans valeur monétaire. Quelque chose d'éphémère et non matériel. Après le mal, et les épreuves que tu as dû endurer, t'es pourtant conscient que ce trésor tu ne l'auras pas ailleurs.

Le gros « WTF » imprimé sur son visage ne t'arrête pas. Tu poursuis sur ta lancée, confrontant ton regard au sien. T'es un peu rouillé peut-être. Encore trop loin de son monde où elle vit en parfaite harmonie avec l'environnement moldu, avec les bouteilles de lait et avec la couleur de leur bouchon. C'est ce qui arrive quand d'autres font les courses à ta place ; tu te retrouve largué, incapable de comprendre qu'elle est la différence entre l'écrémé ou le demi-écrémé. A ta décharge, il est vrai que « tant que c'est cher, c'est bon ». C'est bien connu ; les arnaques visent surtout les foyers pauvres, voir modeste. Parce que se prendre un procès de la part d'un type qu'en a plein les poches, c'est trop risqué. Voilà ton credo ; investir pour la sécurité. Enfin ; libre à toi de faire et de manger ce que tu veux. Tsss... toi et tes goûts particulier. Et particulièrement... complexes.

Tu détectes toi-même ce changement infime dans l'air ambiant. Tu le ressent d'ailleurs intérieurement. D'un sourire, tu passes à quelque chose de plus sérieux. C'est bien rigolo de faire des blagues et de ricaner mais, tout ça, ça ne vous avance à rien. A part simplement conforter l'idée que vous avez encore pas mal de choses à régler tout les deux. Et que dorénavant, votre vie devra se composer avec la conscience que l'autre ne se trouve pas loin. Tu avais faillis mettre un terme à tout ça, il n'y a pas si longtemps. Au bord du précipice, t'avais réussi à t'accroche à je-ne-sais quelle parois pour te hisser à la surface. A toi de prouver que ce passage n'était qu'une perte d'équilibre. A elle de t'aider à garder cette stabilité. En douceur, ça serait pas ma-.

« Bah reste. »

Ok. Bon. L'avantage d'une telle réponse c'est qu'elle est claire, nette, précise. Le désavantage c'est que pour l'équilibre et la stabilité, on repassera plus tard, merci allez salut. A quoi t'attendais-tu Ash ? C'est Hollyn. LA Hollyn. Tu pensais sérieusement qu'elle tournerait autour du pot et prendrait le soin de nuancer tout ses propos ? Qu'elle allait rougir, bégayer, détourner le regard ? Nan. Une fois oui mais, pas deux. Pas là en tout cas. Fidèle à elle-même, c'est avec une logique implacable qu'elle te cloue naturellement le bec. La sensation est la même que celle éprouvée par une mère demandant à son enfant « T'aimes les épinards à la betteraves ? » et dont la réponse est « Nan. » tout simplement. Voilà ; y avait même à poser la question. Pourtant, tu te retrouves décontenancé, arquant un sourcil dans une attitude interrogative. C'est clair Ash ; bouges pas ton cul de là. Annule tout. Tout tes rendez-vous. Téléphone à tous les magasins pour réquisitionner toutes les bouteilles de lait au bouchon orange pour que l'autre guignol aille la chercher sur un autre continent. Et au passage, fais fermer les autoroutes et achètes tous les billets d'avion possible pour que le voyage lui prenne toute une vie. Ouai. On va à l'extrême. Et alors ?

« Sérieusement. » Elle est à deux doigts de soupirer. T'as fais fort mon vieux. « Comme si cette question avait une autre réponse. » Ben disons que tu t'attendais à quelque chose de moins... franc, direct, brut. Mais, dont le contenu aurait été exactement le même. Tu ne voulais pas partir. Tu voulais rester. Agir en égoïste sans toute fois te donner la peine de trancher. Et en bon lâche que tu es ; tu l'as laissé choisir. Sauf que la lâcheté ne fait pas tout, et qu'il y a une bonne grosse part d'incertitude qui entre également en jeu. Tu l'as toujours eu ; cette sensation de marcher des œufs, cette crainte de faire ou dire un mot de travers. Quelque chose qui la pousserait à s'éloigner, à s'évaporer, t'abandonnant dans un mélange de regret et... ouai, on connaît la suite. Ta tête s'incline vers le bas et un rictus furtif effleure tes lèvres. Ses yeux partent et dérivent sur le côté, à la place libre du matelas quand le tien se baisse pour mieux dévoiler ta défaite. Et que, c'est vrai ; t'attendais cette réponse. T'attendais que ça vienne d'elle. Voilà. Bravo, elle a gagné. Bon ; autant le dire à haute voix, histoire de bien placer les choses.

Mais à force de faire l'autruche et de lui laisser les rênes, elle tire carrément dessus. Tu ne vois rien arriver. Il n'y a que le décors bancale de la chambre qui filtrent à travers tes paupières fraîchement rouvertes. Tu ne sens rien venir. Il n'y a que cette pression sur ta chemise, et cette attraction qui te pousse à basculer en avant. Tu te laisse faire. Sans rien comprendre. Sans rien analyser. Et avant d'avoir eu le temps de dire « Albator », tu te retrouves avec un plafond sous les yeux et un matelas sous le dos. Prends deux secondes pour remettre tout ça en place, Ash.
Tu clignes des yeux.
T'es dans le lit de Derek. Putain mec. T'es dans le lit de Derek Folden.
Tes yeux glissent sur le côté.
Et y a Fal à côté...
Ton regard s’agrandit.
Doux Jésus. Falvie toujours avec son draps. QUE son drap.
Tu détournes les yeux.
Sainte-Marie ...Fal qui vient littéralement se coller à toi.

Euh. Ouai. Ok. Let's go.
Attends. Non ; ça va trop vite. C'est pas... Pas convenable. Y a rien qu'est convenable depuis ce matin. Aaah. Elle joue avec ses jambes. Traîtresse. Elle sait pourtant que tu es sensible à ce genre de... Ah nan, elle te fait juste de la place. C'est sympas... SYMPAS ? Y a rien de sympas à t'embarquer là-deda- ho merde. Elle vient de réajuster son draps. Y a plus rien à voir... Ah ben tant mieux. TANT MIEUX. Ça dissout tout mal entendu. Voilà. C'est bien. On va juste dire qu'elle avait un peu froid et voilà. Elle a prit le premier truc chauffant qu'elle a vu. Ouai. Chauffant, c'est le mot. RAH putain ! A quoi elle joue ? Elle attend quoi ? Rentre pas dans sa combine Ash. Regarde le plafond. Tu le vois le plafond ? Il est super moche ce plafond. Sérieux, même le lambris c'est moins laid que ça. Pourtant, tout le monde sait que le lambris c'est vieux, c'est dépassé, ça fait style titanic et que c'est humide... Humide ? Nan, c'est ta chemise qui est humide. Et pourquoi l'est-elle ?

Tu inspires un grand coup ; genre t'étais en apnée avant. Paniqué par la situation, t'as laissé ton cœur s'emballer et enchaîner jive puis samba au lieu de son fox trot habituel. Yolo ; une pointe de rouge colore aussi tes pommettes. Mate moi ce plafond putain. Faut cul ok. Euh. FOCUS. Merde. Comment sont censé gérer les hommes dans ce genre de cas ? Outre le truc qu'on sait tous, évidemment. Ben tu sais pas. Y a juste un truc rose qui traîne sur ton épaule. Ses cheveux. Ses tifs que tu t'amusais jadis à commenter parce que la tignasse rose bonbon ça allait pas du tout avec son caractère de vipère. Ses tifs que t'adorais tripoter – entre autre... ok taggle Ash – et entortiller autour de tes doigts. Ces mêmes mèches sont actuellement en train de prendre possession du côté gauche de ton épaule. C'est grisant. Y a cet arôme un peu fruité que tu lui as toujours connu. Mais, c'est pas bien. Parce que les fruits ; toi ; tu les mange. Mais, faut pas.

Déstabilisé, tu réalises que ton corps est tendu comme un arc et que, si tu veux pas faire un ulcère, faudrait que tu relâches un peu la pression. Alors tu laisses s'écouler quelques secondes pour te faire à l'idée que t'es dans la maison de Derek. Dans sa chambre. Dans son lit mais, pas encore dans sa compa-STOOOP. Vile créature. Arrête de faire fonctionner tes saletés de neurones et détends toi. Mon pauvre ; t'es ridicule, elle a dû sentir ta tension... Difficile de la louper, surtout quand on est collé à toi. Oh meeerde. Elle a dû percevoir la joie de ton palpitant. C'est qui le type mortifié maintenant ? Heen ? Haha... Tu fermes les yeux, abattu... et las de regarder cet hideux plafond. Tu rigolerais bien de la situation. Mais, ton rire reste coincé dans ta gorge et mieux vaut éviter d'ouvrir la bouche si c'est pour sortir un truc guttural peu charmant.

« Alors, un pontage coronaire passionnant à raconter ? »

...
Beeeen. A part le tien. Non. Haha.
Sans déconner, vu la fiesta que ton cœur vient de subir, tu ne peux que remercier le Dieu tout puissant de ne pas avoir au delà de 90 balais. Sinon c'aurait été hyper problématique. Puis clamser dans le lit de Derek Folden... franchement y a pas plus monstrueux. Prenant une bonne minute pour étudier la question, tu parviens à te focaliser là-dessus – adios le plafond. En fait, t'es pratiquement sûr que, ouai, elle a vu et elle a bien sentit qu'elle te mettait mal à l'aise et que ton rythme cardiaque peinait à retrouver un bon tempo. Pour la première fois depuis que t'es installé à la place du Chef, tu oses tourner la tête dans sa direction. Tu grimaces, accusant le coup. « Très drôle. » T'avais lâché tes bombes, c'était à elle de sortir les armes. Mais, c'était pas équitable ; t'étais pas à moitié à poils en train de te coller à elle tout à l'heure. Serpentard. C'était vil. Voilà tout.

« Sauf si tu as une meilleure idée pour occuper ces vingt minutes. »  

Houhou. La perche est de nouveau tendue et une petite voix te souffle de lui répondre que, des idées, t'en as des tas. Surtout la concernant. Mais, la voix de la sagesse te hurle de la boucler alors, tu la boucle ; CQFD, tu écoutes celle qui parle le plus fort et obtempères. Tu prends peu à peu ton aise, tes muscles se détendent car tu oublies tout pour te concentrer sur une question. Et maintenant ? Tu pourrais effectivement lui parler de ton boulot, de Derek qui, l'autre jour, à confondu la morgue et la nurserie – ce qui est faux mais, tout en bon pour descendre ce crétin aux cheveux gras. Tu pourrais... rester là. Dans ce cocon de fortune. Immobile, silencieux. Rester simplement là à profiter de la présence de Falvie. Fermer les yeux et te laisse envahir par son contact et ses cheveux mouillés. Savoir qu'elle sera présente à ton réveil peut largement suffire à te laisser bercer par le sommeil.

Tes yeux sont ancrés dans les siens quand tu décides de bouger. Tu tournes pour lui faire entièrement face. Et c'est plus fort que toi, ses cheveux t'attirent et tu en attrape une mèche. Ils sont humides, ils n'ont pas leur toucher habituel mais qu'importe. Ses lèvres s'arment soudain d'un sourire en coin. Et elle rajoute, sans avoir laissé le temps au peu de matière grise qu'il te reste de trouver un truc sain à faire :

« Ou plus. »

Plus.
Ces quatre petites lettres qui peuvent tout changer. Pour le meilleur comme pour le pire. Comme il y a sept ans. Quand tu as voulu plus que t'as mangé le sol. Sauf que le pire ne s'applique pas ici. Pas aujourd'hui. Pas encore. Tes pupilles s'agitent, laissant apparaître que tu cherches la signification de ce plus.... Ce que tu penses est indécent.

Et puis voilà. C'est soudain. D'un coup. D'une impulsion. Tu te redresses et en un battement de cils, tu réalises que tu chevauches son corps. Tes doigts sont agrippés à la tête de lit tandis que les autres empoignent, tu ne sais pourquoi, son poignet. Cet assaut naît sans doute de ta crainte à te laisser déraper. Parce que la situation était trop ambigu et qu'il était normal et facile d'en profiter. Surtout pendant l'absence du supposé conjoint. C'était un sursaut, un frein. Mais bon. Tu penses sincèrement que la chevaucher est LA meilleure solution ? Ben non. Et tu t'en rends compte, là, suspendu au dessus de son visage. Tes sens s'éveillent et t'imposent d’arrêter de la fixer ainsi pour trouver une excuse. Un moyen de te remettre sur les rails.

« Manger. »

… Ouai. C'est la seule chose que tu trouve à dire. La seule chose qui te vient à l'esprit alors que t'es littéralement en train de la bouffer du regard. Subtil, Ash. Très subtil.

« T'as mangé aujourd'hui ? » Tu te rattrapes comme tu peux, préférant ne pas penser au ''qu'est ce que ça peut te foutre ? Tu m'écrases les jambes.'' … En fait si, tu y songes, puisque tu te déplaces assez rapidement pour te retrouver les deux pieds par terre, le dos tourné. « Tu dois manger. » Et c'est dans attendre que tu t'engouffres dans le couloir. Tu y fais quelques pas avant de t'arrêter. Mec, t'es tellement à fond dans ton trip de manger que, là, t'hésites carrément à aller lui demander si elle préfère du sucré ou carrément du saucisson. Idiot. Crétin. De quoi t'as l'air ? Ouai, c'est ça, descends les marches et réfléchis à c'que t'as fais. Mets tout ça sur le compte du toubib qui prends soin de sa patiente si tu veux. Y a que toi qui y croit.

C'est déboussolé que tu passes le salon pour te rendre dans la cuisine. Ah la fameuse cuisine. Tu reconnais même l'évier, bravo. Tu inspectes l'environnement, cherchant l'endroit où tu pourrais trouver de quoi remplumer la fille que t'as laissé la haut et qui doit, à ce moment précis, bien te maudire. Sans mentir, ce n'est pas parce qu'elle n'a que la peau sur les os que t'allais l'inciter à manger plus. Jusqu'à preuve du contraire, t'aimais sa frêle silhouette. A l'époque où elle était ta Fal, elle était aussi ton sac d'os. Et bon sang, t'as qu'une hâte là, c'est de remonter rapidement. Tu ne prends donc pas la peine de fouiller dans les tiroirs et te dirige naturellement vers le frigo ; saint sanctuaire où tu es certain de trouver de la nourriture. Entre yaourts, sauciflards, fromages, reste de gratin et autre cornichons, ton choix est vite fait. Tu attrapes une assiette où trône une généreuse part de fraisier et referme la porte. Distrait, tu zappes totalement l'étape du ''il me faut une fourchette pour ce délicieux fraisier'' et remonte l'escalier. Tu prends pleine possession de la maison, c'est fort. Profite avant que l'autre gueule de babouin de rentre tout frétillant d'avoir déniché THE bouteille de lait.

Tu traverses une nouvelle fois le couloir de l'étage et rejoins la chambre, priant pour ne pas avoir été trop long... Et ainsi éviter les regards de reproches... ou plus terrible encore, les regards de lassitude. Ho surprise, Fal n'a pas bougé et n'a pas disparu. Pour l'honorer cette soudaine fidélité, tu prends le parti prix ne pas regarder ailleurs et d'affronter la situation de front. Tu t'approches tranquillement et lui tend l'assiette avant de contourner le plumard. « Du sucre. Ça te fera du bien. » Ouaai. Parce que t'agis en tant que médecin heen ?? Ton genoux s'enfonce dans le matelas avant que tu ne te hisse dessus. Tu t'installe à ton aise avant de tendre le bras l'assiette. « Et à moi aussi. » Et, sourire aux lèvres, tu t'empares d'une fraise que tu fais glisser entre tes lèvres.

Hélas, aux premiers abords, Falvie ne paraît pas très coopérative. Merde. Elle t'en veut. C'est ça heen ? Quoi ? Ah. T'as oublié le chocolat. Dois-tu descendre chercher le chocolat ? Non parce que, fraise et chocolat, ça se mari très bien ensemble. Nan ? Elle aurait préféré du salé peut-être ? L'andouillette c'est très mauvais, et t'as pas très envie d'aller en chercher.

Avec la bouche à moitié pleine, tu lâches un élégant « Quoi ? » qui te rends tout de suite plus... argh y a pas de mots.





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